Publié le 26 Août 2019

Quatrième Périple de Sylvie sur 'Le P'tit Vélo Bleu'

Quatrième Périple de Sylvie sur 'Le P'tit Vélo Bleu'

De Saint Gilles Croix de Vie à Arcachon sur la Vélodyssée

 

L’an dernier j’avais fait un morceau de la Vélodyssée, magnifique vélo-route s’étendant, pour la partie française, de Roscoff en Bretagne jusqu’à la frontière espagnole.

Sur une grande partie du parcours elle longe l’Atlantique, offrant au cycliste, au fur et à mesure de son avancement, un changement continuel d’environnement, d’architecture, de paysages, de végétation, de lumière…

Cette constatation me fait dire que le dépaysement est plus radical sur un long trajet nord-sud que dans le sens est-ouest, où le climat (élément primordial pour le cyclo-touriste) ne subit pas les mêmes variations et où la nature et les cultures restent relativement similaires.

Pour son quatrième périple vélo j’avais donc proposé à mon épouse de parcourir une section de  « l’Eurovélo 1 » comme elle est appelée au niveau de l’Europe. Le parcours est facile, le relief inexistant, sauf après Maubuisson, comme on le verra plus loin, mais le soleil cognait très dur.

 

Pour des raisons de contraintes de temps on ne pouvait choisir qu’une partie du parcours total. Après relecture de mes notes de voyage de 2018 et après avoir listé ce que l’on ne voulait pas louper,   il fut décidé que nous partirions de Saint Gilles Croix de Vie pour une balade de plusieurs centaines de kilomètres jusqu’à Arcachon.

Démarrant de Bretagne, le plus simple et le plus rapide était de faire Vannes-Nantes et Nantes St Gilles en TER. Ce qui fut fait. C’était risqué en juillet mais à l’heure matinale où nous sommes partis il n’y a pas eu de problèmes de place.

 

J’avais découpé notre voyage en étapes de 50-55 km par jour, hormis le premier jour, limité à 40 km pour cause de démarrage vélo en début d'après-midi. La réalité change souvent la donne, ajoutant quelques kilomètres par-ci, par là, au gré des visites imprévues ou des erreurs de parcours. Malgré tout, l’écart final dépasse rarement 10% de plus.

 

Un parcours magnifique !

Un parcours magnifique !

En route dans le TER de Nantes

En route dans le TER de Nantes

Jour 1. Vannes – Nantes – Saint Gilles Croix de Vie – Les Sables d’Olonne.  44km

 

Mise en route de très bonne heure afin d’avoir le temps de prendre le train de 7h56 à la gare de Vannes. Même cinéma que d’habitude avec les vélos. Sylvie fait des A/R avec les sacoches via les ascenseurs et moi je transporte les vélos par les escaliers..

Après une courte attente le TER arrive en gare et on charge le matériel sans histoires, le wagon à vélos étant vide. Nantes atteinte à 9h07. Longue attente dans la salle des pas perdus de la gare à regarder les passants et à craindre le pire au vu du nombre de cyclistes qui lentement venaient se garer près de nous.  En fin de compte, on se retrouve à très peu dans le train de 11h13 vers Saint Gilles, nos compagnons d’infortune s’étant éparpillés aux quatre points cardinaux via les nombreux trains desservant  Nantes.

 

Trajet sans histoires sous un ciel changeant qui se fixe finalement sur « Beau Temps » à notre arrivée.

 

Achat du pique-nique au Spar en face la gare et enfin ‘en route’, cette fois sur les vélos, qui commençaient à se demander si on n’allait pas leur faire le coup du Tour de France où les montures semblent maintenant voyager plus souvent en avion, en train en voiture…que sur la route! (Soyons honnêtes tout de même, on a eu aussi  notre part de train..).

Belle balade initiale le long de la Vie puis du Jaunay. Parcours tantôt en plaine, tantôt en sous bois sur des pistes bien marquées, roulantes mais souvent bien poussiéreuses.. Des sections s’effectuent aussi sur de petites routes de forêt ou de ‘campagne’. Très peu de circulation.

Un des endroits magiques de cette section de parcours est le passage dans les Marais d’Olonne. La piste étroite pénètre les marais  et serpente entre des œillets (petits plans d’eau dans lesquels le sel se décante).

De petites plateformes herbeuses méticuleusement entretenues séparent et donnent accès à ce labyrinthe aquatique.  L’activité première (récolte du sel) ayant pas mal décliné, c’est maintenant  un paradis pour toutes sortes d’oiseaux. Le parcours longe un canal donnant une belle idée de la taille des salines et de l’activité qu’elles devaient engendrer autrefois. Malheureusement, le trajet est trop court. On est trop vite sortis de ce lieu enchanteur. Il faudrait pouvoir y passer du temps, parler au paludiers rencontrés..  Après un petit passage en forêt on se retrouve très rapidement  aux abords des Sables d’Olonne atteints vers 16h30 sans peine.

La rue Napoléon où se situe notre chambre d’hôte est toute étroite et bordée de centaines de roses trémières sortant du moindre interstice entre les maisons et le bitume de la rue. C’est étonnant et très beau ! 

Une marche digestive, après le dîner, nous permet de découvrir les ruelles à l’arrière du remblai. On ne peut pas louper celles du quartier de l’île Penotte.  C’est le domaine d’une artiste locale, Dan, qui a décoré murs et plaques de rues de motifs à base de coquillages. Passez dans la rue Trompeuse ou la rue des Bains… C’est très bien fait et très original.

Sortie de Saint-Gilles, le Jaunay

Sortie de Saint-Gilles, le Jaunay

Le bord de mer donnait une petite impression de fraîcheur...

Le bord de mer donnait une petite impression de fraîcheur...

En attendant la marée

En attendant la marée

Pistes impeccables, mais quelle chaleur !

Pistes impeccables, mais quelle chaleur !

Location au grand air.

Location au grand air.

Chemin de la Bernardière, près des Sables d'O.

Chemin de la Bernardière, près des Sables d'O.

Une rue de roses trémières..

Une rue de roses trémières..

Dans le quartier de l'Ile Penott

Dans le quartier de l'Ile Penott

Quartier de l'Ile Penott

Quartier de l'Ile Penott

Autre oeuvre de Dan, quartier de l'île Penott

Autre oeuvre de Dan, quartier de l'île Penott

La Vélodyssée : de Saint Gilles Croix de Vie à Arcachon - 2019
Le cri !

Le cri !

Entrée de l'immeuble Mirasol

Entrée de l'immeuble Mirasol

Le couchant

Le couchant

Garées face au vent..

Garées face au vent..

Jour 2. Les Sables d’Olonne – L’Aiguillon sur Mer. 59km

 

En rentrant de notre balade hier soir le patron de notre petit hôtel arrosait ses jardinières. Au dessus de nous, les mouettes tournaient dans un ballet incessant, remplissant l’air de leurs cris rauques. Notre hôte nous explique que la campagne de stérilisation n’avait pas été un succès cette année et qu’on allait les entendre toute la nuit. Car les mouettes travaillent en 3 x 8..

Le brave homme ne s’était pas trompé, mais la première journée de vélo, le soleil, le vent et la chaleur eurent vite raison du bruit des oiseaux, nous expédiant chez Morphée sans délai.

 

Mise en route après un excellent petit déjeuner, le long du remblai puis, en sortie de ville, le long de la côte sur une alternance de pistes en site propre et sur petites routes.

 

On s’arrête quelques minutes devant le mémorial improvisé par la SNSM, après le drame qui avait coûté la vie à trois de leurs bénévoles. Devant une telle mer d’huile, c’est dur de s’imaginer que l’océan peut être aussi redoutable.

 

Un peu plus loin, arrêt au Puits d’Enfer pour regarder cette curiosité géologique : une énorme et profonde entaille dans les rochers, où l’eau de mer s’engouffre à chaque nouvelle arrivée de vague.

Il paraît que c’est très impressionnant à marée haute.

 

La vélo-route se poursuit le long de la côte, passant à la baie de Cayola, autre curiosité. Ici c’est une mini dune de galets.

 

C’est après Port Bourgenay que le trajet devient une fois encore magique avec une nouvelle traversée de marais salants, paradis des hérons et des aigrettes.  Grosse chaleur dans les endroits découverts. La piste serpente entre les œillets de la Guittière, de la Vinière puis atteint le bourg de Jard sur mer, où l’on se ravitaille, une fois encore, en salades « Sodébo », pour le pique-nique de midi…

Après Saint Vincent sur Jard, la piste s’enfonce dans une zone forestière en site propre et partagée.

A la Tranche sur mer, en sortie du bourg, au rond-point, on choisira la petite route parallèle à la côte, (Avenue de la Forêt noire/rue de Verdun) longeant des paysages plats et désolés de fin du monde (Anse des Roullières), plutôt que de continuer le long de la D1046, passante et bruyante.

 

De part et d’autre de la route jusqu’à l’Aiguillon, on est en territoire O’Hara.. Les campings se succèdent sur des kilomètres,  véritables mini villages autonomes, hectares de mobile-homes, structures gonflables, piscines, aqua-parcs,  etc.. Y’a plus d’étoiles sur les pancartes aux entrées des usines à vacances que dans le ciel au dessus, même par temps très dégagé..

Dans les villages traversés, les rues ‘commerçantes’ s’enlaidissent d’enfilades de restos servant tous la même chose et de magasins d’articles de plage et de souvenirs. Tous attendent « la saison »… C’est triste ! 

 

L’Aiguillon sur mer, notre étape du jour, se situe juste après la Faute sur mer, de l’autre côte du Lay. C’est une des communes qui furent durement touchées lors de la tempête Xinthia de 2010. Aujourd’hui, la mer est calme, et comme aux Sables, on ne peut pas imaginer qu’elle puisse, à ce point, se déchaîner et tout casser.

L’homme détruit consciencieusement la Nature mais de temps en temps cette dernière se rebiffe, ramenant l’homme à sa juste mesure dans le Cosmos.

 

Notre Chambre d’hôte se situe rue Jean Moreau. Le village, constitué essentiellement de maisons de plain-pied, n’est pas bien grand.

Très agréable accueil. S’ensuit, avec notre hôtesse, une conversation dans le registre : « Le monde est petit ». A une époque, celle-ci avait travaillé tout près de notre domicile parisien… et sa belle-sœur habite Saint-Avé, village voisin du nôtre en Bretagne..

 

Un tour « en ville » avant un (excellent) repas bien mérité au Bistro du Port. Les rues sont vides. Beaucoup de volets sont fermés.. quelques chiens aboient.. Ca ne respire pas la joie de vivre !

Quelques arbres, semblant avoir perdu toute envie de grandir, bordent le plan d’eau de baignade, à l’arrière de la salle des fêtes. Des enfants finissent d’écrouler leurs châteaux de sable.

 

Curieux contraste avec ce que l’on avait vu jusqu’à notre arrivée à l’Aiguillon..

En effet, tout le long de cette côte on sent partout une rage de transformer à tout prix des vieux villages typiques en pôles de tourisme de masse, sans égards pour la fragilité de l’environnement  tant naturel qu’humain. Les nombreux panneaux « à vendre/à louer », l’impression de village fantôme, n’en sont-ils pas la conséquence ?.. Les hivers doivent être difficiles..

 

Heureusement que nous sommes ici par beau temps!

 

Visite rapide de l’église St Nicolas, coiffée de son drapeau français en tôle. Une petite brochure, rédigée par Mr A. Casseron, explique que le drapeau a été mis en place lors de l’édification de l’église (1839, durant la Monarchie de Juillet) et n’a jamais été retiré depuis, ‘même pendant l’occupation’.

Les vitraux des fenêtres latérales sont très beaux. La maquette du  bateau Ex-voto ‘La Victoire’, exposée dans une vitrine au fond de l’église, est magnifique.

 

Une fête foraine est installée près du port. La majorité des attractions est fermée. Attend-elle aussi la « saison » ?

Retour dans nos appartements vers 21h00, emplis d’une drôle d’impression. Le développement touristique semble avoir atteint ses limites. Il est temps de réfléchir à une autre approche avant qu’il ne détruise complètement cette belle région.

 

Au bout de la plage des Sables, au fond, La Chaume.

Au bout de la plage des Sables, au fond, La Chaume.

Le lieu du drame du 7 juin 2019.

Le lieu du drame du 7 juin 2019.

Le Puits d'Enfer.

Le Puits d'Enfer.

Marais de Talmont

Marais de Talmont

Une cycliste heureuse !

Une cycliste heureuse !

Fronton à l'Aiguillon

Fronton à l'Aiguillon

L'humour sauve !

L'humour sauve !

Un vitrail de l'église de l'Aiguillon

Un vitrail de l'église de l'Aiguillon

Détail du vitrail.

Détail du vitrail.

Ne pas sous-estimer le mollet...

Ne pas sous-estimer le mollet...

Protection divine..

Protection divine..

...."en effet, le rire n'est jamais gratuit. L'homme donne à pleurer mais il prête à rire". Pierre Desproges.

...."en effet, le rire n'est jamais gratuit. L'homme donne à pleurer mais il prête à rire". Pierre Desproges.

Cage sans écureuil..

Cage sans écureuil..

El Paso, Texas..

El Paso, Texas..

"Sam Suffit" de base...

"Sam Suffit" de base...

Jour 3. L’Aiguillon sur mer – La Rochelle. 66km

 

Journée de grosse chaleur et de peu d’ombre… avec vent de nord-est en prime.

On met en route vers 9h15, après un magnifique petit déjeuner, couronné par un ‘Broyé du Poitou’, biscuit délicieux « 0 calories », préparé par notre hôtesse.

On choisit de ne pas aller jusqu’à la Pointe de l’Aiguillon en suivant la vélo-route officielle mais de faire plutôt une directe sur Saint Michel de l’Herm.

Depuis mon passage l’an dernier, une voie verte a été créée à la sortie de l’Aiguillon (direction St Michel), entre le rond point de jonction D746/D1046 et l’entrée de Saint Michel. Cette voie, ancienne ligne de chemin de fer,  permet de circuler en site propre jusqu’aux abords de St Michel et ainsi d’éviter la très passante D1046.

Comme il n’y a pas de ravitaillement possible entre St Michel et Marans on passe au ‘Huit à Huit’, du village pour assurer le pique-nique de midi.

De la sortie de St Michel aux Écluses du Brault le parcours se fait vent dans le nez sur une petite route essentiellement agricole, (avec quelques courts tronçons en site propre, parmi les moutons).  ‘Polders ’ de part et d’autre, délimités par des canaux. Tous les parfums d’été sont au rendez-vous. La lumière est splendide. Champs de tournesols…

Près d’une des nombreuses boucles de la Sèvre Niortaise, des bateaux attendent la marée montante pour se dégager de la vase.

Peu après la D9, que l’on traverse en empruntant un petit tunnel, on se retrouve aux Ecluses du Brault. De ce point, et jusqu’au port de Marans, la vélo-route file en ligne droite sur le halage du Canal Maritime de Marans à la Mer. Depuis l’an dernier la piste a été entièrement refaite et est très roulante.

Les trois tables ainsi que « l’aire de pique-nique » au ‘Port’ de Marans étant répugnantes de saleté, on décide d’entrer en ville pour essayer de trouver un banc à l’ombre. Ce sera finalement l’unique banc derrière l’église qui nous servira de table de déjeuner.

Le bon sens aurait voulu que nous attendions le passage du soleil au zénith avant de redémarrer. Mais on avait encore pas mal de kilomètres à faire et on voulait pouvoir profiter de quelques heures à La Rochelle. Résultat : remise en route sous un cagnard d’enfer le long du Canal de Marans à la Rochelle. Là aussi des travaux d’amélioration avaient été faits.

Les plus mauvais passages que je mentionnais l’an dernier ont été remis en état. Beaucoup de gravillons mais c’était toujours mieux que les nids de poule.

A Dompierre on s’arrête pour refaire les pleins d’eau. Pas de cimetières sur le trajet pour remplir les gourdes et se mouiller la tête.

 

Encore quelques kilomètres de calme en sous-bois sur des sentiers surplombant le canal. Entrée dans la Rochelle, passage à l’OT puis courte balade vélo vers les ports de plaisance pour admirer les Tours de la Chaîne et de St Nicolas ainsi que  le ‘sky-line’ de la ville.

 

Encore un très chaleureux accueil à notre chambre d’hôte. Aude nous offre des boissons fraîches et nous pose beaucoup de questions, elle-même ayant pas mal bourlingué avant de se poser et de donner une nouvelle direction à la maison familiale.

Après les formalités d’usage (douche et rangement), on repart en ville cette fois en bus pour un repas folklo chez « Mémé », situé à côté de la Place du Marché.

Une balade digestive à travers les rues étroites de la vieille ville clôt cette très belle journée, un peu chaude tout de même… (…demain sera pire..).

Retour au bercail par le dernier bus.

Excellente journée de pédalage, le nez au vent, humant toutes les senteurs de l’été.. celles qui nous rappellent nos jeunes années, chez les grands parents, à la campagne !

 

 

Voie verte L'Aiguillon sur Mer - Saint Michel en l'Herm,  déjà bien abimée..

Voie verte L'Aiguillon sur Mer - Saint Michel en l'Herm, déjà bien abimée..

Monument aux Morts de Saint Michel : 107 enfants du pays tués en 14 - 18....

Monument aux Morts de Saint Michel : 107 enfants du pays tués en 14 - 18....

Dans les Polders.

Dans les Polders.

Eux aussi attendent la marée.

Eux aussi attendent la marée.

Halage du Canal Maritime de Marans à la mer. Il faisait chaud !!

Halage du Canal Maritime de Marans à la mer. Il faisait chaud !!

Canal de Marans à La Rochelle.

Canal de Marans à La Rochelle.

Mon vélo ne s'attendait pas à voir son nom gravé sous le pont !

Mon vélo ne s'attendait pas à voir son nom gravé sous le pont !

Le Canal près de La Rochelle.

Le Canal près de La Rochelle.

Les Chaussures..

Les Chaussures..

Entrée du port de La Rochelle.

Entrée du port de La Rochelle.

....sans les chaussures...

....sans les chaussures...

C'est la crise...

C'est la crise...

Quand l'escalier est trop étroit...

Quand l'escalier est trop étroit...

Rue de la Grille.

Rue de la Grille.

Henri IV en cabine de bronzage..

Henri IV en cabine de bronzage..

Encore une belle soirée d'été.

Encore une belle soirée d'été.

A chacun sa liaison célèste..

A chacun sa liaison célèste..

Jour 4. La Rochelle – Brouage. 51km

 

Nuit en morse à cause de la chaleur. On traine un peu à la mise en route. A peine les vélos sortis dans la rue je me rends compte que mon pneu AV est à plat ! Heureusement que nous n’étions pas loin. Aude me donne un seau plein d’eau et je découvre que la fuite d’air provenait d’une rustine mal collée.. probablement la crevaison de l’an dernier à St Vincent sur Jard.

L’affaire est promptement réglée, la roue remontée, les sacoches raccrochées. Un coup de pompe chez Velovolt, un vélociste situé Bd. Roger Salengro, en sortie de La Rochelle, me fournit les 5 bars habituels, totalement inenvisageables avec ma pompe à main.

Sur l’Ave. Ch. de Gaulle, à la hauteur de la station de bus ‘Ayrtré –Les Cèdres’, on vire à droite dans le Bd de la mer. On retrouve la Vélodyssée un peu plus loin, juste de l’autre côté de la ligne du chemin de fer qui longe la mer.

Ce sera ensuite une belle balade en bord de plages via Angoulins, Châtelaillon Plage (achats pique-nique..). Un peu après Port Punay la piste part à gauche et rentre dans les terres au niveau de la guinguette La Havane. On ne reverra l’eau qu’en arrivant près du bac qui relie Rochefort à  Soubise de l’autre côté de la Charente.

Pendant un moment on longe la D137, très passante puis on s’arrête à Yves pour pique-niquer sur les marches de l’église, à l’abri du soleil qui tapait très fort. Passage au cimetière pour refaire les pleins et nous rafraichir la tête.

Une plaque, derrière le monument aux morts mentionne les noms de résistants morts pour la France le 20 septembre 1944. Y figurent deux Espagnols, sept Français (dont un listé comme musulman), un Malgache et dix Russes ! Autant on peut imaginer la présence des trois premières nationalités sur le territoire français, autant celle des dix Russes est étonnante. A moins qu’il ne se soit agi de Russes blancs ayant fui leur pays lors de la Révolution soviétique.. Un peu plus loin, cinq tombes du Commonwealth rappellent d’autres pertes, deux d’entre elles restant sans nom.

 

Remise en route vers Saint Laurent de la Prée où cette fois je ne me perds pas. On-longe à nouveau la D137 toujours aussi bruyante, pendant quelques kilomètres avant de bifurquer vers Vergeroux. La piste nous fait passer à Rochefort ouest, puis au « rond-point Décathlon » vire à droite dans la rue des Pêcheurs d’Islande),  desservant une zone d’activités artisanales. Elle s’arrête en cul de sac en bordure du fleuve. La vélo-route, elle, continue plein sud, suivant les méandres de la Charente.

 

Comme l’an dernier, pour gagner des kilomètres et du temps,  j’avais décidé de ne pas faire le grand tour ‘officiel’ via Rochefort. On suivrait le même parcours qu’en 2018, à savoir la D3 de Soubise à Moëze et Brouage, étape de la journée.

L’an dernier, faute de bac, j’avais dû passer par le viaduc (D733), après un parcours du combattant avec le vélo pour trouver un accès.    

Aujourd’hui, le bac ‘de Rochefort à Soubise’ fonctionne mais nous devrons attendre 35 minutes, le temps que la marée monte suffisamment pour permettre à l’embarcation de traverser le fleuve.

Il fait une chaleur torride. Seuls quelques arbres chétifs procurent un brin d’ombre. Sylvie descend la cale pour se mouiller les pieds dans une eau ocre clair qui rappelle la couleur de celle de l’estuaire de la Gironde.

Les 100m sont vite franchis et Soubise traversée en direction de la D3, route nous menant directement à notre destination du jour. A Moëze, plein des bidons à la pompe et bon ‘mouillage de tête’ pour se refroidir le cerveau.

La Citadelle de Brouage est atteinte en milieu d’après midi. Il fait très chaud. Plus de 30° dans la chambre que nous avions réservée à l’unique hôtel de cette petite merveille, perdue au milieu des marais. A l’époque de Louis XIV c’était un haut lieu européen du commerce du sel avant de devenir place forte.

Les vélos sont garés devant l’hôtel avant d’être introduits, après le service, dans le bar où ils passeront la nuit.

Pour nous, après une douche froide interminable, ce sera un tour ‘découverte’ du village. Toute l’activité se concentre dans la rue principale, (rue du Québec), traversant la citadelle de part en part sur environ 400m.

On profite de l’ouverture de l’église pour  admirer les exceptionnels vitraux offerts, pour la plupart, par des provinces du Canada et représentant des scènes se rapportant à ce beau pays.

Il est dit que Samuel Champlain, fondateur de la ville de Québec est né à Brouage et ceci explique les liens qui se sont tissées entre la citadelle et le nouveau monde.

L’église et ses vitraux sont magnifiques et mériteraient une visite beaucoup plus approfondie.. Next time ! Ceux qui souhaiteraient acheter du véritable sirop d’érable peuvent se le procurer au magasin Franco-Québecois, à droite de l’église dans la rue de l’Hospital.

 

Une belle fricassée d’anguilles clôt cette journée pleine de découvertes surprenantes.

 

Espérant trouver un peu de fraîcheur avant d’affronter la température redoutable de la chambre, on fait une longue balade digestive sur les remparts herbeux et déserts entourant la ville, baignés de temps  à autre par la musique du ‘son et lumière’ ambulant organisé par la municipalité. Fraîcheur inattendue dans l’étonnante glacière souterraine, vues  en surplomb sur les ruelles et vieilles maisons de la Citadelle.. la Halle aux Vivres .. les écuries ..la paisible campagne environnante.

Assis sur un banc, près du Bastion St Luc, nous regardons la descente interminable du soleil sur la mer à l’ouest, surpris par les jeux des familles de ragondins dans les prés et marais en contrebas.  

 

Pour le poisson, il faudra attendre..

Pour le poisson, il faudra attendre..

Cimetière d'Yves.. Si l'un d'entre eux était Musulman, qu'en était-il des autres ?

Cimetière d'Yves.. Si l'un d'entre eux était Musulman, qu'en était-il des autres ?

Bain de pieds en attendant le bac de Soubise..

Bain de pieds en attendant le bac de Soubise..

La Citadelle de Brouage, magique !

La Citadelle de Brouage, magique !

Vitrail de l'église St Pierre et St Paul de Brouage.

Vitrail de l'église St Pierre et St Paul de Brouage.

Une série de vitraux rappelle les liens de Brouage avec le Nouveau Monde.

Une série de vitraux rappelle les liens de Brouage avec le Nouveau Monde.

La Vélodyssée : de Saint Gilles Croix de Vie à Arcachon - 2019
La Vélodyssée : de Saint Gilles Croix de Vie à Arcachon - 2019
La Vélodyssée : de Saint Gilles Croix de Vie à Arcachon - 2019
La Vélodyssée : de Saint Gilles Croix de Vie à Arcachon - 2019
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La Vélodyssée : de Saint Gilles Croix de Vie à Arcachon - 2019
La Vélodyssée : de Saint Gilles Croix de Vie à Arcachon - 2019
La Vélodyssée : de Saint Gilles Croix de Vie à Arcachon - 2019
La Vélodyssée : de Saint Gilles Croix de Vie à Arcachon - 2019
Samuel Champlain, lointain précurseur de Neil Armstrong.. Même esprit, même courage !

Samuel Champlain, lointain précurseur de Neil Armstrong.. Même esprit, même courage !

Rue de Brouage

Rue de Brouage

La rue du Québec

La rue du Québec

Echaugette. Au loin la moisson 'battait' son plein..

Echaugette. Au loin la moisson 'battait' son plein..

La Vélodyssée : de Saint Gilles Croix de Vie à Arcachon - 2019
Les marais au sud de Brouage.

Les marais au sud de Brouage.

La fin d'une très chaude journée.

La fin d'une très chaude journée.

Jour 5. Brouage – Soulac sur mer. 69km

 

Nuit compliquée à cause de la chaleur. Réveillés de très bonne heure par les convois de machines agricoles passant devant l’hôtel, profitant de la météo exceptionnelle pour finir la moisson.

 

On quitte Brouage sur la D3, direction Marennes, plutôt que de prendre la vélo-route passant dans les marais. La journée devant nous s’annonçait longue et chaude, alors valait mieux économiser  notre énergie.

Au Petit Breuil on retrouve le chemin de la Vélodyssée que l’on suivra jusqu’à l’embarcadère à Royan, puis de Verdon sur mer jusqu’à Soulac sur mer, étape du jour.

La piste passe sur le pont surplombant la Seudre, direction Ronce les bains (D728E). On est en face de l’île d’Oléron.  Dans l’étroite bande cyclable du pont,  Sylvie cramponnait bien son guidon à chaque passage de camion.

Il faudrait que nos instances prennent exemple sur les Danois ou les Néerlandais pour ce qui est de la largeur de la piste cyclable sur les ponts. Chez eux, c’est autre chose que des pointillés peints sur la chaussée !

 

De l’autre côté du pont, le paysage change radicalement. On entre dans un domaine de forêts et  de pins. Au rond-point desservant La Tremblade (celui décoré de petits bateaux blancs), on file à droite, direction Ronce les Bains.

De là, la piste entre en forêt et n’en sortira qu’à Saint Palais sur mer.

Magnifique parcours en forêt sur pistes inégales, pas mal fréquentées, mais quelle merveilleuse odeur de pin tout le long. Bref arrêt au phare de la Coubre et continuation vers La Palmyre où l’on s’arrête pour une galette complète locale et très roborative ! Heureusement que la bouteille de cidre a réussi à pousser la galette dans les tuyaux !

Grosse chaleur ‘subite’ (ou  était-ce la combinaison galette + cidre + digestion ?).

Kilomètres tranquilles le long des plages jusqu’au bac à Royan que l’on atteint à temps pour prendre celui de 15h40. Vingt minutes de traversée le nez au vent. Au nord, le ciel menaçait, mais l’orage ne traversera pas l’estuaire avec nous.

Petite confusion au Verdon pour retrouver la vélo-route. Quelqu’un de bien intentionné avait cassé la pancarte. Finalement, une commerçante sympa nous indique le chemin. (Prendre la route de Bordeaux et tourner tout de suite à droite en sortie du Verdon, vers la petite gare de chemin de fer (encore actif !). La piste est là.

 

Belle fin de parcours jusqu’à Soulac. Pins et dunes de sable. On croise même la draisine tractant quelques wagons ouverts, transportant des touristes du terminus au parking des Arros à l’entrée de Soulac, vers la gare du Verdon ! Sept kilomètres de secousses à travers les bois, à toute petite vitesse, ponctués de force coups de corne, sur la vieille voie qui a retrouvé une nouvelle jeunesse.

 

Arrivée à nos appartements  trouvés sans peine, car à un jet de pierre de la principale rue commerçante. Très sympathique réception.

Douches, lessive et départ en ville pour explorer les lieux.

 

Magnifique basilique, plusieurs fois sauvée des eaux. Près du chœur, une statue d’un pèlerin de Compostelle, le regard dirigé vers l’orgue, semble attendre la mise en route d’un ‘botafumeiro’.

Les rues de la ‘vieille’ ville sont bordées de nombreuses très belles villas, fin XIXè, toutes parfaitement entretenues.  Le bâtiment de la Caisse d’Epargne situé rue de la plage vaut le détour. Dommage d’avoir gâché la façade avec le logo ‘écureuil’… .

Très bon dîner aux « Chiens Fous », recommandé par notre hôtesse.

Balade digestive sur un front de mer paisible, préservé des promoteurs, où une fois encore, on assistera à un coucher du soleil exceptionnel.

 

Héron alsacien en panne de GPS

Héron alsacien en panne de GPS

Le pont sur la Seudre

Le pont sur la Seudre

Sylvie bien agrippée à son guidon...

Sylvie bien agrippée à son guidon...

Au Phare de la Courbre

Au Phare de la Courbre

Sur la piste avant Soulac sur mer

Sur la piste avant Soulac sur mer

Soulac sur mer ou New York ?

Soulac sur mer ou New York ?

Basilique de Soulac

Basilique de Soulac

Le Pèlerin

Le Pèlerin

Vitrail de la Basilique

Vitrail de la Basilique

Autre vitrail

Autre vitrail

L'heure bleue...

L'heure bleue...

Encore un coucher magifique en perspective.

Encore un coucher magifique en perspective.

Ca change à chaque instant...

Ca change à chaque instant...

Fin d'une très belle journée...

Fin d'une très belle journée...

Jour 6. Soulac sur mer – Maubuisson.  69km

 

Petit déjeuner pris sur la terrasse de la chambre d’hôte. Passage en ville pour ravitaillements divers et remise en route le long de la plage d’hier soir. Le bourg est vite derrière nous, laissant la place à d’immenses forets de pins. Des pistes cyclables très agréables et peu fréquentées ainsi que quelques petites routes seront notre lot jusqu’à l’étape à Maubuisson, situé au sud du lac d’Hourtin et de Carcans.

Un panneau de vélo-route mal positionné nous entraine sur quelques kilomètres supplémentaires. Pas de soucis, il fait bon en sous-bois et le relief est nul.

Incroyables, interminables lignes droites bordées de larges bandes de sable. A intervalles réguliers on passe de très larges ‘couloirs’, déboisés dans le but de limiter la propagation du feu, au cas où…

Hormis les pins, la végétation est courte sur pattes.

Le passage à Montalivet ne laisse pas de souvenirs impérissables, sauf de ne pas avoir envie d’y séjourner. Enième usine à touristes de la côte. Une rue principale bordée des habituels restos et  magasins de souvenirs, parcourue inlassablement par des estivants qui déambulent sans but (en attendant l’heure de l’apéro ?)

Le Spar local est très basique. Sylvie fait quelques achats pour le repas de midi et on file plein sud.

 

Au croisement de la route vers Hourtin plage, une grande zone est équipée de nombreuses tables de pique-nique. C’est propre, ça nous convient alors on s’y arrête.

 

Le repas de carottes râpées et de jambon sec est vite expédié. La piste vers Maubuisson continue à travers une forêt d’arbres de toutes tailles, de toutes essences, de bruyère de zones sableuses, de chemins de traverse. Elle est fermée à toute circulation hormis piétons et vélos. C’est un endroit paradisiaque. D’un côté, à un gros kilomètre, c’est l’océan, de l’autre, à la même distance, c’est le lac de Hourtin et de Carcans (Hourtin pour ceux qui habitent au nord du lac, Carcans pour les sudistes… ) et nous, on circule entre les deux, en silence, dans un paysage magnifique où la nature règne en maîtresse.

 

Un peu de relief dans les derniers kilomètres mais rien de grave. (Demain ce sera pire).

Accueil chaleureux de Jeff et Begga, un couple de sexagénaires Belges établis à Maubuisson depuis très longtemps.

En territoire belge on ne peut qu’accepter les bières que Jeff met sur la table et que l’on partage avec un autre couple de cyclos remontant eux vers Saint Brévin. Chaleureux et très sympathique moment !

 

La chambre d’hôte est située dans une zone résidentielle de belles et grandes maisons qui semblent avoir été construites dans les années 70-80. Notre chambre est magnifique et agencée avec beaucoup de goût. Le débit de la douche est torrentiel ! Dehors c’est le calme absolu, hormis le bruit des cigales, qui comme les mouettes, font les 3 x 8.

Les ablutions faites et les cyclistes déguisés en touristes, nous ‘descendons’ en ville pour dîner à « l’Atelier », un restaurant recommandé par nos hôtes. (très bon choix).

Une courte balade à pied le long de la berge sud du lac, (le plus grand lac d’eau douce de France -18km de long et 5km de large) termine cette très belle journée de pédalage.

Ca c'est l'été !!

Ca c'est l'été !!

Une chance au tirage, une chance au grattage...

Une chance au tirage, une chance au grattage...

Le plus gros risque est de s'endormir...

Le plus gros risque est de s'endormir...

Entre Hourtin Plage et Maubuisson, la route est à nous !

Entre Hourtin Plage et Maubuisson, la route est à nous !

"Vacances au Plein Air"

"Vacances au Plein Air"

Un peu monotone tout de même..

Un peu monotone tout de même..

Tout près de Maubuisson

Tout près de Maubuisson

Bien mérité !

Bien mérité !

Lac de Carcans.

Lac de Carcans.

Jour 7. Maubuisson – Taussat les bains. 63km

 

Après un petit déjeuner copieux et une photo d’adieux, nous quittons Jeff et Begga pour faire quelques courses en ‘ville’, histoire de ne pas recommencer l’épisode carottes râpées d’hier. Aujourd’hui, on opte pour un passage chez le traiteur. Ca changera des salades et autres nourritures industrielles. Faudra simplement faire attention de ne pas renverser le contenu des barquettes dans la sacoche ‘cuisine’…. Le repas de midi assuré on s’élance vers la piste quittée hier soir.

La sortie de ville est un peu problématique. Il faudra l’aide de la loueuse de vélos pour nous mettre sur la bonne voie, celle filant vers le sud….

A peine sur celle-ci on est confrontés à une série de montagnes russes en forêt de pins et de feuillus, pratiquement jusqu’à Lacanau-Océan..  Belles descentes mais aussi belles montées sur des revêtements parfois rustiques et de qualité inégale. Pas question de lâcher la bête : un virage peut cacher un beau trou dans la route…

 

Traversée des abords de Lacanau : la signalétique laisse un peu à désirer. Une habitante nous remet sur le bon chemin et la continuation s’effectue sur un sol plus plat mais aussi plus monotone et plus fréquenté. Heureusement que l’on a décidé d’arrêter à Arcachon. 

Quand on a vu 100km de pins et de pistes rectilignes, je pense qu’on les a tous vus.

Une aire pique-nique a été aménagée près du lieu-dit le ‘Grand Crohot’ situé au travers de Lège-Cap-Ferret. Elle tombe à pic et à la bonne heure. On s’y arrête.

 

Plus que quelques kilomètres sur une belle piste en site propre, en zone plus urbaine, et on atteint Taussat les bains, étape du jour.

Notre chambre d’hôte est située dans un lotissement boisé, très au calme. Isabelle nous accueille avec beaucoup de gentillesse. La chambre est climatisée ! On n’en abusera pas car gare aux chocs thermiques.

Notre hôtesse nous recommande un restaurant sur le port de Taussat. On s’y rend à pied. La vue sur le bassin est magique, le repas délicieux. La marée monte et au moment de partir, tous les bateaux sont à flot.

 

Jeff, notre extraordinaire logeur belge !

Jeff, notre extraordinaire logeur belge !

Il n'y avait que l'embarras du choix !

Il n'y avait que l'embarras du choix !

...et ce n'est pas de l'électrique !

...et ce n'est pas de l'électrique !

Le Bassin d'Arcachon côté Taussat les Bains.

Le Bassin d'Arcachon côté Taussat les Bains.

Lumière du soir.

Lumière du soir.

Jour 8. Taussat les Bains – Le Teich – Dune du Pyla – Arcachon - Le Teich – Lac de la Magdeleine – Le Teich.  87km

 

Cela fait une semaine que l’on est partis mais dans nos têtes ça parait bien plus tant on a vécu d’expériences, tant nos sens ont été impressionnés, tant on a rencontré de gens sympathiques, tant on a vu de paysages différents..

La nuit prochaine est prévue au Teich, en chemin vers Arcachon et la dune du Pyla.

Le choix s’est porté sur la maison d’Elisabeth et Gérard, Picards expatriés au soleil du sud, car sa situation nous permet d’y déposer les sacoches afin de ne pas avoir à les trainer inutilement toute la journée. De plus, leur maison est située à deux pas de la gare de Biganos, pratique pour la suite de notre voyage.

 

Le trajet de Taussat au Teich est facile et bien marqué. Zéro relief.

La rue principale qui traverse Biganos, l’Avenue de la Côte d’Argent, est glauque. Heureusement que l’on ne gardera pas ce seul souvenir de cette ville.

Les quelques kilomètres sont parcourus rapidement, et les sacs déposés à la nouvelle chambre d’hôte où nous sommes chaleureusement accueillis.

La continuation vers la dune est toute aussi simple et très bien indiquée. Suffit de suivre la piste qui longe plusieurs routes très passantes tout en restant en site propre. Il n’y a rien à craindre côté sécurité.

On attache solidement les ânes de métal aux barrières  vélo du parking et on s’offre un repas rapide dans un des petits restos bordant le chemin de montée vers la dune.

Surprise ! L’accueil est excellent, la nourriture bonne et vite servie et la note, sans sel… 

On a tellement l’habitude de se faire plumer que quand cela n’arrive pas, il faut le dire !

 

Un petit passage en sous bois mène à la base du grand tas de sable. Là, deux options se présentent : gravir les cent et quelques mètres de la montagne super lumineuse par les marches ou, pour les plus inconscients dont nous faisions partie, monter au sommet par le sable très chaud et très fin. La fluidité du sable rend l’ascension difficile. A chaque pas on s’enfonce jusqu’aux genoux.

 

Finalement, à court d’haleine, on atteint la crête et on reçoit notre récompense. La vue 360° est époustouflante. D’un côté, la sortie du bassin, les passes nord et sud entourant le banc d’Arguin, au-delà, le Cap Ferret et l’océan. 

Derrière nous, l’immense dune qui peu à peu engloutit la forêt à sa base… la nature à l’œuvre dans toute sa puissance. C’est effrayant mais tellement beau !

Il est vain de vouloir faire des photos d’un lieu pareil. Malgré tout on immortalise l’ascension et après un coup à boire bien mérité, on entreprend de redescendre par où on est venus. Exercice tout aussi délicat tant la pente appelle l’emballement des jambes.

 

Retrouvant les vélos au parking, on quitte ce lieu étonnant, direction Pyla sur Mer, ‘banlieue’ ultra chicos d’Arcachon.  Le Bd. de l’Océan est une succession de très belles demeures, de châteaux, de propriétés immenses, délimitées, de place en place par de petites allées permettent l’accès aux plages.

 

L’arrivée dans Arcachon est plus belle encore. Après Le Moulleau et Pereire la piste cyclable longe le bord du bassin, passant par une enfilade continue de parcs fleuris où les estivants ont le choix entre le sable de la plage ou les pelouses ombragées. C’est très beau. Passé le bord de mer de la ‘Ville d’Eté’, en direction du port de plaisance, le paysage n’est plus aussi coloré. Moins de massifs de fleurs, moins de plage, plus de ‘port’..

 

Accaparés par  la beauté des lieux on perd la route du Teich, à quelques kilomètres de la chambre d’hôte. Un cycliste chinois et l’appli Waze du téléphone de Sylvie nous remettent sur la voie.

A l’arrivée, nos hôtes nous informent avoir vérifié les possibilités de dîner autour de chez eux…

C’est lundi, c’est Le Teich.. c’est pas une bonne nouvelle…

Ils nous recommandent un restaurant au lac de Magdeleine, à environ 5 km. On note le parcours, sans problèmes à priori, on enfourche les vélos et on trouve l’établissement sans trop de mal.

N’ayant pas réservé on a droit à une attente de 45 minutes au bar..

 

Entretemps le ciel s’est considérablement obscurci et les deux cyclistes, partis en T-shirt, sans le moindre K-way, commencent à craindre le pire… L’orage éclate déversant des trombes d’eau… Heureusement, le service du restaurant était lent et nous pas pressés de finir. Ayant vérifié l’évolution de l’orage et des précipitations sur le site « Windy » on savait que vers 23h00 les cieux se calmeraient.

En effet, à la fin du repas, la pluie avait cessé.

Nous trompant de route à une intersection c’est encore une fois grâce à « Waze » que l’on rentre à la maison parfaitement secs…

Retour rapide, très rapide car bien que la pluie ait cessé, les éclairs continuaient d’illuminer le ciel autour de nous. Sylvie n’était pas rassurée et frôlait les limites des panneaux de vitesse sur son P’tit Velo Bleu.

 

De leur côté, voyant le désastre se profiler, se sentant très gênés de nous avoir expédiés si loin, nos hôtes se préparaient à venir nous chercher avec voiture et remorque !

A plusieurs reprises ils communiquent avec Sylvie : il a fallu insister pour ne pas qu’ils se dérangent !

Quelle gentillesse, quelle générosité ! Des gens comme eux c’est que du bonheur !

En rentrant on a tous bien ri !

Hôtes excellents, une fois encore, soyez remerciés !   

 

Tous les circuits n'ont pas le même attrait...

Tous les circuits n'ont pas le même attrait...

Dune du Pyla. Nous, on montera par le sable....chaud..

Dune du Pyla. Nous, on montera par le sable....chaud..

Belle pente !

Belle pente !

Sur le dessus du tas..

Sur le dessus du tas..

Vers Arcachon.

Vers Arcachon.

Le banc d'Arguin, passes nord et sud.

Le banc d'Arguin, passes nord et sud.

Jour 9. Le Teich – Biganos –Biarritz ....et retour.

 

Levés tard après une excellente nuit de sommeil. Sachant que nous repartions vers Biganos, Gérard et Elisabeth nous conseillent de visiter le petit port afin que cette ville ne nous laisse pas une mauvaise impression.

Dans le garage, le casque de Sylvie clignote encore…

Au bout de la rue de Nézer on rattrape la piste cyclable, direction plein est.

 

Le port se niche à la sortie du bourg, au-delà du centre et d’une zone boisée. Il est constitué de plusieurs rivières disposées comme trois doigts d’une main. La sortie vers le Bassin se fait par la l’Eyre.

Les bateaux sont amarrés le long des berges. Les voies sur berge ombragées sont bordées de belles maisons de pêcheurs/ostréiculteurs, construites en lattes de bois verticales. Chacune d’entre elles est peinte de couleur différente. C’est un lieu étonnant, paisible et sympa dont on n’aurait pas deviné l’existence si Elisabeth et Gérard ne nous en avaient pas parlé. A ne pas louper !

 

Retour centre-ville et gare SNCF pour notre train.

Nous avions décidé, si près de Biarritz et n’ayant jamais réellement visité cette ville, de nous y rendre pour ne pas ‘mourir bêtes’. La situation ferroviaire de la gare de Biganos nous permettait une descente directe par TER venant de Bordeaux.

C’est ainsi qu’en début d’après-midi nous avons quitté le Bassin d’Arcachon pour finir ce périple par un très bref séjour de l’autre côté de la forêt des Landes.

                                                                                    § § § § § § § § §

 

Sans une bonne dose de recul et d’humour, le retour vers la Bretagne aurait bien pu gâcher le merveilleux voyage entrepris, la SNCF s’étant une fois encore illustrée par son mépris des horaires et des « administrés » qu’elle transporte.

Pire, après un retard d’une demi-heure sur un trajet de deux heures quinze, elle rendait presque coupables les malheureux cyclistes qui se débattaient avec escaliers et quais trop étroits pour charger leurs montures dans le wagon vélos, bien évidemment le plus éloigné, au bout du quai.

J’ai même cru que le chef de quai avait sifflé le départ du train alors que nous n’étions pas encore à l’intérieur…

 

Ajoutez à cela la hargne d’un contrôleur aigri, en fin de carrière, qui ne sait que rappeler ‘la loi’ selon laquelle les vélos, soi-disant interdits dans les trains, ne seraient que tolérés( ?)… justifiant son propos moyenâgeux par un rappel du code du transport ferroviaire…   

Pathétique !!

 

On ne peut qu’espérer que la concurrence (Vite, qu’elle arrive !!!) entende de tels propos totalement à contre courant  des souhaits ‘affichés’, -d’une part par la classe politique- de développer et privilégier les transports ‘doux’, et surtout, d’autre part, par les ‘clients’ excédés par la suffisance du monopole.

 

La performance du train Bordeaux – Nantes n’était pas meilleure. Roulant à la vitesse d’une brouette jusqu’à La Roche sur Yon, il est arrivé à destination à l’heure du départ de notre TER vers Vannes. Seule consolation : contrairement à celui de notre premier train, le personnel de bord était très sympa.

 

Par miracle on arrive quand-même à atteindre le quai de notre dernier train, juste avant le départ de celui-ci. (Rampe pour quitter le quai d’arrivée…escaliers pour monter au quai 9).. Cette fois on se fera refouler sans ménagement, le contrôleur nous expliquant que le train était déjà trop plein.

 

A 19h00 passées, après avoir dû faire Nantes – Vannes en deux étapes (2 trains – changement à Redon), on débarque à destination… quai 4…

Nouveaux escaliers down and up pour sortir de la gare.. (mais dernier combat de ce périple..)

 

Conclusions : l’expérience ne sert pas à grand-chose. Pour ne pas attraper 18 de tension, j’aurais dû prévoir plus d’une heure à chaque changement de train.. Naïvement je pensais, une fois encore, que 35-40 suffiraient.. C’était sans compter avec les performances de la compagnie nationale..

2ème conclusion : si la SNCF ne se met pas au parfum du XXIème siècle, persistant à traiter les clients comme des administrés et se réfugiant dans un service ringard, d’un autre temps, à contre-courant des attentes voyageurs, elle terminera comme les dinosaures…

 

Sylvie au port de Biganos

Sylvie au port de Biganos

Maisons de pêcheurs et d'ostréiculteurs.

Maisons de pêcheurs et d'ostréiculteurs.

Le port !

Le port !

Attente en gare de Biganos... C'était plus simple au temps de la Vapeur !

Attente en gare de Biganos... C'était plus simple au temps de la Vapeur !

C'était pas la Deutsche Bahn...

C'était pas la Deutsche Bahn...

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Un bout de Vélodyssée - 2019

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Publié le 17 Juin 2019

Le bandeau du périple.

Le bandeau du périple.

Comme chaque année, on avait à peine démarré le périple de 2018 que l'on pensait à celui de l'année suivante. C'est bien connu, les projets font vivre et en ce qui nous concerne, les idées de voyages à vélo ne manquent pas. En fin de compte, c'est le temps qui manquera pour les accomplir tous.

Depuis le voyage à travers la Normandie on pensait à une des boucles du "Tour de Manche".

Officiellement il y a deux options : un tour 'court' et un tour 'long'. Nous avions déjà parcouru une bonne partie de la version 'longue', de Carentan jusqu'à St Malo. Recommencer ne nous aurait pas apporté grand-chose de nouveau. Notre choix fut donc un mix modifié des deux trajets, pour profiter pleinement des joyaux offerts par les côtes Anglaises et Françaises, ainsi que d'une découverte à vélo de Jersey.

Question logistique, cela entrainait trois voyages en ferry. Le premier de Roscoff à Plymouth, avec l'excellente compagnie Brittany Ferries; les deux suivants : Poole - Jersey et Jersey - Saint Malo avec la compagnie Condor. Combiner les jours et horaires de traversées a demandé un peu de flexibilité mais après quelques coups de fil tout s'est arrangé, permettant l'organisation d'un périple qui s'est déroulé sur deux semaines.

Côté parcours, les points de départ et d'arrivée étaient notre village à côté de Vannes. Jusqu'à Carhaix ce serait un trajet sur de petites routes tranquilles, via Guéméné sur Scorff, puis la belle voie verte Carhaix - Morlaix. Un coup de corniche à Morlaix jusqu'à Carantec, Saint Pol de Léon puis Roscoff. Côté anglais, le Tour de Manche quitte Plymouth plein nord jusqu'à Oakhampton, puis vire à l'est vers Exeter, privant le cycliste d'un passage dans le Parc National du Dartmoor.

Rémi et moi avions décidé que c'était bien dommage de ne pas transiter par le parc, lande désolée, pierreuse, peuplée de moutons, de petits chevaux sauvages et d'une grande quantité de menhirs, cercles de pierre et d'autres 'monuments' inexpliqués, bout d’Écosse transplanté au sud de l'Angleterre, domaine du vent (de face). On se demandait pour quelle raison la véloroute officielle du système Sustrans, 'évitait' en quelque sorte toutes ces merveilles, en en faisant le tour par le nord. On n'allait pas tarder à savoir pourquoi...

D' Exeter ce serait plein est vers Poole, cette fois sur la route officielle, circuit au relief bien accidenté. De Poole à Jersey deuxième ferry. Un tour de Jersey (65km), nous permettant de découvrir les extraordinaires paysages de l'île. Jersey - Saint Malo : troisième ferry plus un coup de bateau-bus jusqu'à Dinard, histoire de rattraper un peu de temps suite à un retard à l'arrivée dans la Cité des Corsaires.

En France, jusqu'à Saint Brieuc nous avons choisi de longer la côte sur l'EV4, via Fréhel et le Capt d'Erquy. Pour finir, une traversée nord-sud de la Bretagne jusqu'à Pontivy et au-delà, sur la véloroute N° 8.

En tout, Vannes - Vannes : 900km de bonheur et de météo tout à fait acceptable... (il n'a plu qu'une demi journée)...

La côte anglaise est physique, le parc du Dartmoor un peu plus encore. Certaines côtes de Jersey demandent aussi de bons mollets, mais quel bonheur de découvrir une telle variété de paysages, de pouvoir se dépayser si rapidement si près de chez soi. A recommander !!

 

 

Carte du périple.

Carte du périple.

Jour 1. Vannes - Guéméné sur Scorff, via Saint Avé, Plescop, Grand-Champ, Camors, Baud, Saint Barthélémy et Melrand. 70 km.

Démarrage à 8h30, direction Saint Avé. Belle matinée mais vent de NE glacial. Route relativement calme en plaine et en forêts dès que Plescop et Grand-Champ derrière nous, mais multitude de montées et de descentes à cause des nombreux ruisseaux, vallons, rus etc.. Très belle campagne, très variée et fleurie d'azalées et de rhododendrons. Un beau lièvre surpris au bord d'un champ ! Agréable étape de mise en route. Visite rapide de l'alignement de menhirs de Cornevec. Seuls deux sont encore debout. Étonnant Monument aux morts de Baud. Pique-nique à l'ombre de l'église de Saint Barthélémy. A 16h30 on est à Guéméné sur Scorff, à la chambre d'hôtes-restaurant-bar tenue par Ash, un Britannique établi en ville depuis de nombreuses années et qui ne baisse pas les bras face à l'exode.

Après le rangement des vélos dans la salle du restaurant, l'installation et la douche rituelle, tour du centre ville complètement désert ce lundi. Le village semble sinistré malgré les efforts de la mairie pour mettre en valeur quelques belles maisons ainsi que de beaux restes médiévaux.

Panneaux 'A vendre' un peu partout. L'Andouille ne paye plus ! Montée au calvaire, visite de la belle petite église, du monument à Hippolyte Magloire Bisson... Repérage de la Crêperie Pourleth, un des rares établissements ouverts le lundi soir..

Belle journée de pédalage malgré une mise en route fraîche rendant la gestion des habits problématique : au soleil on baignait dans notre jus, à l'ombre on était gelés..

Mulets prêts au départ..

Mulets prêts au départ..

Juste avant Camors, D779 : un des deux menhirs encore debout..

Juste avant Camors, D779 : un des deux menhirs encore debout..

Le Monument aux morts de Baud, un appel au recueillement.

Le Monument aux morts de Baud, un appel au recueillement.

Surpris !

Surpris !

Contribution à la Culture des Masses à St Barthélémy.

Contribution à la Culture des Masses à St Barthélémy.

Maison de Guéméné.

Maison de Guéméné.

Un vitrail de l'église.

Un vitrail de l'église.

Le Monument à Hippolyte Magloire Bisson.

Le Monument à Hippolyte Magloire Bisson.

Le Monument aux morts de Guéméné.

Le Monument aux morts de Guéméné.

Jour 2. Guéméné sur Scorff - travers Plougonven, via Plouray, Glomel, Le Moustoir, Carhaix-Plougher et la Voie verte Carhaix-Morlaix. 85km

Mise en route après un sérieux petit déjeuner et une conversation intéressante avec le patron qui se bat pour redonner vie au centre-bourg avant qu'il ne se vide des derniers commerces... Direction Carhaix sur une route qui me faisait penser à la crête des Sudètes autant par l'air vif, la végétation et le relief. Plouray et Trégonan méritent une halte pour admirer leurs églises fleuries.

Au Moustoir, arrêt obligé au Mémorial des Résistants. Parmi tant d'autres fusillés figure le nom de Guy Moquet, passé par les armes à 17 ans dans la Carrière des vingt-sept otages, au Camp de Choisel, à Châteaubriand. Là-bas, une stèle rappelle les dernières paroles du jeune homme : "Vous tous qui restez, soyez dignes de nous les 27 qui allons mourir"...

Continuation sur Carhaix où l'on se trouve un banc pour le break de la mi-journée.  La fin du parcours se fera sur l'excellente voie verte Carhaix-Morlaix, une ancienne ligne de chemin de fer très roulante mais en faux-plat montant sur une longue partie du trajet. Aux trois quarts de la route, on passe la bosse pour profiter d'une belle section en descente, cette fois. La magnifique chambre d'hôte de Coatelan est atteinte en fin d'après-midi. Vieux corps de ferme / longère restauré avec beaucoup de goût par des passionnés du beau.

Le soir on dînera sur place car peu d'options à la ronde. Extinction des feux après un repas gastronomique facturé au prix d'un mauvais entrée-plat ou plat-dessert à Paris.

Très beau parcours en majorité en site propre. Soleil et vent du nord-est. Très longues montées "casse-genoux" mais peu à peu la 'bête' se dérouille.

 

Passage obligé, avant le départ, pour les achats du pique-nique

Passage obligé, avant le départ, pour les achats du pique-nique

Une vue de l'église de Plouray...

Une vue de l'église de Plouray...

...et de celle de Trégonan.

...et de celle de Trégonan.

Le Mémorial du Moustoir.

Le Mémorial du Moustoir.

La voie verte Carhaix - Morlaix

La voie verte Carhaix - Morlaix

Super roulant tant que le sol est sec...

Super roulant tant que le sol est sec...

Une des nombreuses rivières traversées en route

Une des nombreuses rivières traversées en route

La Gare de Scrignac

La Gare de Scrignac

Jour 3. Plougonven - Plymouth, via Morlaix, Saint Pol de Léon, Roscoff et Brittany Ferries. 40 km

Hier soir c'était la patronne qui officiait aux fourneaux. Ce matin, nous avons droit au patron, artiste échevelé qui nous entretient de tout et de rien pendant que les cyclistes dégustent un petit déjeuner tout aussi original et délicieux que le dîner de la veille.

Aujourd'hui pas de panique. Le ferry est début d'après midi et nous ne sommes qu'à environ 10 km de Morlaix. Le restant de la route, je le connais pour l'avoir parcouru plusieurs fois avec ma fille, en route pour l’Irlande.

Passage à l'Office du Tourisme pour le coup de tampon : 'Sils te mordent, mords les..." et continuation le long de la Corniche (surtout pas par la voie verte officielle qui ajoute des kilomètres de parcours 'up and down', alors que la baie de Morlaix, jusqu'au Frout, est si belle). Un petit raidillon pour rejoindre le haut de la côte à l'entrée de Carantec, puis une descente vers le pont de la Corde avant une nouvelle montée vers Saint Pol de Léon. Là les choses s'arrangent. Les quelques petits kilomètres restants vers Roscoff se parcourent en sites propres et partagés.

Pique-nique sur les hauteurs de Roscoff, près de la Chapelle Sainte Barbe. Ciel bleu, mais pas facile de trouver un coin à l'abri du vent glacial...

Descente vers le port où l'attente est minimale. Traversée sans problèmes sur "l'Armorique", 6 heures tout de même. Arrivée à 20h15 locales. Contrôle douanier autrement plus rapide et souriant que celui de Roscoff. Les derniers kilomètres jusqu'au B&B se font sans soucis. Simplement se souvenir de rouler à gauche et de faire le tour des ronds-points dans le bon sens...

Installation et douche, puis dîner à l'Indien du coin.

Encore une belle journée mais que le vent est froid....!

Nous voici chez les Angles pour un nouvel épisode de l'aventure !

Première rencontre du matin..

Première rencontre du matin..

Abords de Saint Pol. C'est la saison.

Abords de Saint Pol. C'est la saison.

La Chapelle Sainte Barbe à Roscoff

La Chapelle Sainte Barbe à Roscoff

Le ventre de Jonas..

Le ventre de Jonas..

Le 'coin vélos'..

Le 'coin vélos'..

Le départ ne va pas tarder..

Le départ ne va pas tarder..

Un peu de soleil à l'abri du vent (photo Rémi)

Un peu de soleil à l'abri du vent (photo Rémi)

Arrivée à Plymouth

Arrivée à Plymouth

"Chalutier soviétique" à Plymouth

"Chalutier soviétique" à Plymouth

Jour 4. Plymouth - Widecombe-in-the-Moor via la vélo-route 27 puis la 274, Hoo Meavy, Dousland, Two Bridges, Dartmeet, Ponsworthy, Dunstone, en plus de sentiers, bords de rivière et landes non prévus... 58km.

Après un petit déjeuner "Full English", mise en route vers la piste #27 du réseau Sustrans (réseau cycliste anglais, un peu l'équivalent de l'af3v.org en France). Passage au musée du Mayflower. En 1620, ce navire transporta vers le nouveau monde plusieurs dizaines de pèlerins religieux fuyant les persécutions de Jacques 1er. Ils établirent la 'Colonie de Plymouth' dans le Massachusetts, considérée comme un des fondements des futurs États-Unis.

Une fois terminée la visite du petit musée, situé dans les étages de l'Office du Tourisme, nous reprenons les ânes de métal attachés devant la porte, direction plein nord, sur la #27 qui longe la rivière Plym sur plusieurs kilomètres. (Plym Valley Trail). Les docks laissent rapidement la place à un beau sentier en sous bois, en faux-plat montant, en partie ancienne ligne de chemin de fer.

C'est à l'intersection avec la piste #274 que les choses se gâtent. Première côte d'enfer à Hoo Meavy, petit village de quelques maisons situé sur la route de Dousland. Je comprenais rapidement pourquoi Le Tour de Manche n'avait pas choisi ce parcours ! En vélo électrique c'était certainement envisageable mais avec nos montures à assistance "mollet" seulement ça relevait d'une belle épreuve du Tour de France dans les Alpes...

Relief dingue toute la journée avec des montées et des descentes à 20% (j'ai réussi 16%, mais pas plus...), heureusement contre-balancé par des paysages à couper le souffle. Landes à perte de vue, ajoncs, genêts, jacinthes sauvages, mousses, forêts de chênes, de sapins, de hêtres.. rivières, chevaux, moutons, murs de pierres sèches... comme si l'on se retrouvait dans la désolation des Highlands d’Écosse, avec le même vent du NE, bien glacial, en prime..

Des massifs rocheux constellent le Parc du Dartmoor, "peuplé" aussi de menhirs, de dolmens, de cercles de pierre... Celui que je voulais voir resta introuvable.  Sans GPS ou carte d'Etat Major, peu de chance de trouver le chemin, qui se réduit bien souvent à un simple sentier non balisé, connu des seuls moutons. 

On fera donc demi tour après avoir poussé les vélos le long d'un beau ruisseau, nous enfonçant peu à peu dans une forêt magnifique. Tant pis, faudra mieux préparer la visite la prochaine fois...

Belles rencontres en route : à chaque fois chaleureusement encouragés par des visiteurs en Land-Rover. Pour eux, un simple coup de pédale de gaz les propulsait en haut des côtes délirantes. Pour nous, c'était un peu plus physique...

On arrive à notre ferme B&B (totalement isolée au milieu de nulle part) vers 18h45, rincés et essorés, mais comblés, malgré les difficultés, d'avoir choisi de passer par ce parc magnifique, époustouflant, fiers de notre performance face au relief et aux vents bien contrariants...

Notre excellente hôtesse nous propose un coup de voiture jusqu'au seul pub à des kilomètres à la ronde, et vient nous rechercher après une bonne ventrée de hamburger/frites, de sticky-toffee pudding et de bière locale... Merci encore à elle qui nous a évité un retour, qui, comme on dit en Anglais, 'aurait cassé le dos du chameau'...

 

Une maquette du Mayflower

Une maquette du Mayflower

Plymouth, une balise le long de la # 27

Plymouth, une balise le long de la # 27

L'arrière port de Plymouth

L'arrière port de Plymouth

Sous-bois le long de la Plym Valley Trail

Sous-bois le long de la Plym Valley Trail

Lui aussi, il peinait dans les côtes !

Lui aussi, il peinait dans les côtes !

On avait pris le mauvais chemin, mais que c'était magique !

On avait pris le mauvais chemin, mais que c'était magique !

Des jacinthes partout ! (photo Rémi)

Des jacinthes partout ! (photo Rémi)

C'est cela que j'espérais voir... (source Wikipédia, Chris Andrews, CC BY SA 2.0)

C'est cela que j'espérais voir... (source Wikipédia, Chris Andrews, CC BY SA 2.0)

Sous-bois... on aurait tout photographié !

Sous-bois... on aurait tout photographié !

La petite chouette semblait totalement perdue dans la lumière du jour...

La petite chouette semblait totalement perdue dans la lumière du jour...

Celle-là était à 20% sur près d'un kilomètre...

Celle-là était à 20% sur près d'un kilomètre...

Rémi en pleine action.

Rémi en pleine action.

Un monde de pierres, d'ajoncs, d'herbe rase et de vent (contraire...) !

Un monde de pierres, d'ajoncs, d'herbe rase et de vent (contraire...) !

Encore une...

Encore une...

Chevaux sauvages.

Chevaux sauvages.

J'avais eu mon compte... mais quel bonheur d'être sur le toit de la Terre ! (photo Rémi)

J'avais eu mon compte... mais quel bonheur d'être sur le toit de la Terre ! (photo Rémi)

Encore un effort pour atteindre notre B&B

Encore un effort pour atteindre notre B&B

Un raccourci via la lande..

Un raccourci via la lande..

Un hêtre magnifique en face de notre B&B

Un hêtre magnifique en face de notre B&B

La juste récompense pour l'effort fourni...

La juste récompense pour l'effort fourni...

Jour 5. Widecombe-in-the-Moor  - Budleigh Salterton, via Exeter et Exmouth. 61km.

Départ de notre ferme vers 9h00 après une nuit de plomb suite à la journée d'hier. Nos hôtes souhaitant connaître la suite de notre parcours nous proposent une alternative nous faisant gagner 10-15km et moult côtes. C'est tout ce que l'on voulait entendre ! Proposition adjugée-vendue.

Fallait simplement continuer la route passant devant chez eux, direction plein Nord jusqu'à l'intersection vers Moretonhampstead. De là, pas possible de se perdre.

Quelques raidillons néanmoins mais surtout des collines entières recouvertes de jacinthes bleues, de moutons et de chevaux. Rien d'autre à part des murs de pierres, des ajoncs et l'occasionnel arbrisseau ayant survécu au climat et au vent des lieux.

Quelques achats pour le pique-nique à Moreton, des cartes postales et des timbres et remise en route sous une fine pluie intermittente. Ciel plombé.

On s'arrêtera dans un abri de bus pour le break de midi avant de redémarrer vers Exeter, atteinte en début d'après-midi. La ville aurait mérité que l'on s'arrête plus longtemps, mais la météo était dissuasive. On concentrera donc la visite sur la cathédrale.

Notre B&B d'étape était située entre Exmouth et Budleigh-Salterton, pas loin du bord de mer. Très belle route en site propre le long de la rivière Ex, puis, à une intersection,  on perd la signalisation de la #2. Galère à travers des zones résidentielles jusqu'à retrouver, grâce à un promeneur et son chien, la route menant à l'étape.

Arrivée guest house vers 18h00. Accueil très chaleureux de Palle et Rose. Installation et départ vélo (débâtés) vers le village voisin (Knowle) où nos hôtes nous avaient réservé une table au Dog and Donkey, un pub bien sympa.

Bien que moins physique qu'hier, on s'était frottés une fois encore à une multitude de côtes. Malheureusement une météo moins sympa avait "dé-saturé" les couleurs. Mais il avait fait beau depuis notre départ, alors.... 

Le Parc National du Dartmoor mérite une visite plus approfondie. C'est un domaine magique pour randonneurs. En tant que cyclos, je recommanderais de limiter les étapes à trente - quarante de kilomètres par jour, afin d'avoir plus de temps pour explorer son extraordinaire beauté !

 

Cavaliers et montures...tout le monde a bien dormi ! (photo Rémi)

Cavaliers et montures...tout le monde a bien dormi ! (photo Rémi)

A chacun son petit déjeuner.

A chacun son petit déjeuner.

En route pour Moretonhampstead. (photo Rémi)

En route pour Moretonhampstead. (photo Rémi)

Des hectares de jacinthes à flanc de colline..

Des hectares de jacinthes à flanc de colline..

Arrêt pique-nique...à l'abri du vent et de la pluie.

Arrêt pique-nique...à l'abri du vent et de la pluie.

La Cathédrale d'Exeter. (photo Rémi)

La Cathédrale d'Exeter. (photo Rémi)

Intérieur de la Cathédrale 1.

Intérieur de la Cathédrale 1.

Intérieur de la Cathédrale 2.

Intérieur de la Cathédrale 2.

Vitrail.

Vitrail.

La piste #2 le long de l'Ex.

La piste #2 le long de l'Ex.

Vue d'une des passerelles aménagées, le long de l'Ex.

Vue d'une des passerelles aménagées, le long de l'Ex.

A la vôtre ! Cette fois-ci, c'est du Fish and Chips !! (photo Rémi).

A la vôtre ! Cette fois-ci, c'est du Fish and Chips !! (photo Rémi).

Jour 6. Budleigh-Salterton - Puncknowle, via Knowle, Otterton, Salcombe Regis, Seaton, Axminster, Bridport, Burton Bradstock et Swyre. 83km.

Départ tardif de notre B&B suite à une conversation avec d'autres visiteurs... Pas de soucis sur les premiers kilomètres sur une ancienne voie de chemin de fer. Visite de la plage de Budleigh-Salterton : galets et falaises de grès rouge. Très beau chemin de randonnée cyclable le long de la rivière Otter.

Puis, tout à coup, ça se gâte "grave" comme dirait la jeunesse... Série de montées et de descentes infernales. Un passage à gué. Heureusement, pour les cyclistes il y a une passerelle.. Pique-nique champêtre et remise en route vers Beer et Axminster. Une soudaine absence de panneaux de la #2 nous fait perdre beaucoup de temps. Même punition dans Axminster où l'on tourne un bon bout de temps avant de retrouver notre chemin.

Les montées et descentes ne semblant pas se calmer et la pendule ayant bien entamé l'après-midi, on décide d'abréger les souffrances et d'essayer de gagner du temps en empruntant la nationale directe sur Bridport. Relief plus nuancé mais pas mal de voitures, donc vigilance !

Fin de parcours pénible jusqu'à Puncknowle où nous arrivons après 19h00. Dîner au pub d'à côté et retour B&B pour une deuxième nuit de sommeil de plomb !

Pourvu que le vieil adage : 'jamais deux sans trois' ne se réalise pas demain !!

L'ancienne ligne de chemin de fer, au départ de notre B&B.

L'ancienne ligne de chemin de fer, au départ de notre B&B.

Les falaises rouges de Budleigh-Salterton.

Les falaises rouges de Budleigh-Salterton.

A l'autre extrémité de la plage, la belle rangée de pins.

A l'autre extrémité de la plage, la belle rangée de pins.

Dans les terres.

Dans les terres.

Galets à perte de vue.

Galets à perte de vue.

Paysage en chemin..

Paysage en chemin..

Le gué... notre passerelle passait en haut à gauche.

Le gué... notre passerelle passait en haut à gauche.

Pique-nique de bric et de broc devant la vieille église (photo Rémi)..

Pique-nique de bric et de broc devant la vieille église (photo Rémi)..

Tout près de l'église, un petit mémorial... "Lest we forget..."

Tout près de l'église, un petit mémorial... "Lest we forget..."

Jour 7. Puncknowle - Poole, via Abbotsbury, Martinstown, Dorchester, Stoborough et le ferry de Sandbanks. 72km.

Dernière étape en Angleterre avant le ferry de demain, vers Jersey. Météo magnifique. Vues splendides vers la Manche : prairies, moutons, ondulations des dunes à perte de vue. On aperçoit le lagon du Fleet, un plan d'eau de plus de 13km de long, contenu entre la côte à l'arrière et une bande de sable ininterrompue coté Manche, formant ainsi une sorte d'immense lac salé. Seul un chenal du côté de la presqu'île de Portland permet des entrées d'eau de mer.

Premier arrêt à Abbotsbury, charmant petit village tout en longueur. Une rue transversale permet de se rapprocher de la sente qui monte à la curieuse Chapelle Sainte Catherine, perchée sur la dune, entre village et mer.

Après des courses au Spar local, ouvert le dimanche, sortie du village par Bishop's Way. Ce sera l'unique et dernière côte de la journée.

Des hauteurs on aura une vue extra sur la campagne environnante. Nombreux buissons d'aubépine rose et blanche, églantiers, jacinthes et autres fleurs... Chemins et routes de la #2 étroits et peu fréquentés. Rien que du bonheur... malheureusement un peu gâché par le ciel qui se couvre en début d'après-midi et la pluie qui tombera non-stop jusqu'a notre arrivée à Poole.

Déjeuner dans un arrêt de bus, au sec. L'après-midi file vite, les kilomètres (à plat) aussi. Routes magnifiques bordées de hêtres, de rhododendrons puis, peu à peu, à l'approche du ferry, sols et végétation changent : dunes de sable, ajoncs, genêts, sapins, tout devient court sur pattes... Encore quelques chemins empierrés, puis plusieurs passages en prairies détrempées (dur, dur avec des pneus gonflés à 5 bars...). Nombreux portillons à ouvrir et à fermer pour éviter la divagation des animaux..

Sandbanks est atteint après une "traversée" de 4 minutes en ferry à chaînes. Le courant entrant et sortant de la baie est très puissant : libre de ses mouvements, sans ses chaînes de retenue, un ferry se retrouverait rapidement à mi-Manche...ou au fond de la baie, selon la marée.

Le trajet vers notre B&B est simple. Il suffit de suivre la côte. Pub-Hôtel sympathique. Les vélos sont remisés dans un coin du bar. Excellente nourriture et bons lits. Que demander de plus de cette belle journée ?

Au-delà de la falaise, la mer et le ciel..

Au-delà de la falaise, la mer et le ciel..

Au loin 'The Fleet' et la bande sableuse.. (photo Rémi).

Au loin 'The Fleet' et la bande sableuse.. (photo Rémi).

Tout est paisible..

Tout est paisible..

Up and down, sans arrêt, mais quels paysages !

Up and down, sans arrêt, mais quels paysages !

Ici, ils sont chez eux !

Ici, ils sont chez eux !

Première rencontre avec la Chapelle Sainte Catherine.

Première rencontre avec la Chapelle Sainte Catherine.

Quel monument étonnant !

Quel monument étonnant !

Une autre vue des hauteurs de Bishop's Way..

Une autre vue des hauteurs de Bishop's Way..

The Fleet

The Fleet

La belle campagne anglaise (photo Rémi).

La belle campagne anglaise (photo Rémi).

Le "Rémi John", notre restaurant de dimanche midi. Au moins, on était au sec ! (photo Rémi).

Le "Rémi John", notre restaurant de dimanche midi. Au moins, on était au sec ! (photo Rémi).

Les joies du Cyclo (1) (photo Rémi).

Les joies du Cyclo (1) (photo Rémi).

Les joies du Cyclo (2). Une prairie bien détrempée et 5 bars dans les pneus... (photo Rémi).

Les joies du Cyclo (2). Une prairie bien détrempée et 5 bars dans les pneus... (photo Rémi).

Sortie du ferry. Cyclo heureux.

Sortie du ferry. Cyclo heureux.

C'est comme cela que les vélos s'habituent au luxe...

C'est comme cela que les vélos s'habituent au luxe...

Jour 8. Poole - Jersey par le ferry. 9km de vélo...

Mise en route vers 8h30, direction le port où les formalités de police et d'embarquement se passent sans problèmes. Ciel gris et menaçant.

Notre 'Condor Liberation' est un énorme trimaran qui engloutit patiemment camions, voitures, passagers et vélos. Les salons sont équipés de rangées de sièges semblables à ceux que l'on trouve dans les avions. Le ferry n'est pas bien plein aujourd'hui. Un déjeuner relativement acceptable nous permet de passer le temps, car malgré les 36 000 ch (3 moteurs de 20 cylindres, de 347 L de cylindrée chacun), propulsant le monstre sur les flots à 39 nœuds, la traversée semble interminable.

A mi-Manche le ciel est au beau fixe. Le vent du pont m'évite de sombrer dans une sieste qui me fait du pied, après les 4 jours de vélo dans les montagnes russes d'Angleterre..

L'approche de St Hélier est fascinante, tant l'énorme machine est obligée de se contorsionner pour accéder au quai de débarquement... ceci après avoir navigué entre la multitude d'îlots à l'entrée du port.

Un automobiliste nous indique le chemin permettant d'éviter un raidillon conduisant au 'Havre des Pas', adresse de notre B&B. On y arrive en quelques coups de pédale, heureux de circuler 'à plat'.

Les vélos sont remisés dans le hall. Les cyclistes douchés, déguisés en touristes, finissent la soirée devant une excellent brochette dans un sympathique restaurant portugais. 

Départ du B&B sous un ciel bien menaçant..

Départ du B&B sous un ciel bien menaçant..

L'arrière du ferry, prêt à nous engloutir

L'arrière du ferry, prêt à nous engloutir

Le Condor Libération.. (photo Condor)

Le Condor Libération.. (photo Condor)

Repas OK, mais un peu à l'étroit tout de même..

Repas OK, mais un peu à l'étroit tout de même..

36 000 ch : ça laisse une trace en surface... mais pas sûr que les poissons apprécient le bruit..

36 000 ch : ça laisse une trace en surface... mais pas sûr que les poissons apprécient le bruit..

Moins de sillage derrière celui-là..

Moins de sillage derrière celui-là..

C'est malheureux qu'il faille le rappeler !

C'est malheureux qu'il faille le rappeler !

Abords de St Hélier.

Abords de St Hélier.

L'entrée dans le port.

L'entrée dans le port.

Jour 9. Jersey all day. Tour de Jersey sur la véloroute N°1.  67km.

Grand bleu, soleil, pas un souffle de vent.

Mise en route sans se presser vers 9h00 dans le sens horaire. Départ le long du port et des plages friquées de la Baie de Saint Aubin, dont les propriétés et jardins rivalisent de beauté (et probablement de coût). Très belles pistes cyclables, en site propre pour la plupart.

Au petit port de St Aubin, la piste s'enfonce dans le sous-bois vers Saint Brelade et ressort, encadré par une belle rangée de pins, le long d'un terrain de golf. Au bout, c'est Corbière, son phare et l'imposant blockhaus allemand, transformé en tour de la radio.

C'est la fin de la 'Riviera'. Les habitations se font plus rares et une agriculture, qui semble toute entière dédiée à la culture de la pomme de terre, prend le relais dans les terrains sableux. Plages immenses de sable fin. Pas un chat.

La véloroute continue sur pistes et petites routes en direction du coin nord-ouest de l'île. Profusion de fleurs.

A Etacq, commune de Saint Ouen, beau raidillon pour remonter sur le 'plateau'. Extraordinaires vues de toute la côte ouest. On choisira ce coin pour le break de midi, ne sachant pas où regarder tant les paysages étaient magiques. A marée basse il paraît que la superficie de l'île peut pratiquement doubler !

La véloroute, après une halte dans une zone de fortification allemandes de la dernière guerre (la énième), nous emmène plein est vers le village de Saint John, à travers des paysages plus rustiques, pays de petits villages, de routes étroites bordées de haies, de cultures, d'élevage, de prairies, de champs de pommes de terre... Ici on travaille. Sur la côte sud on 'paraît'.

La langue Française -écrite- (d'un autre temps) est omniprésente.

A la Baie de Rozel, au coin nord-est, la voie N° 1 nous conduit près du Château La Chaire, mais surtout à travers son extraordinaire jardin de plantes de toutes origines. Le prix à payer pour la visite est une magnifique côte comme celles que nous avions goûtées en Angleterre.

Partant de là plein sud, le chemin nous mène à Gorey, son château, son port et l'immense plage de Grouville.

En quelques coups de pédale on est de retour au Havre des Pas après une très belle journée à découvrir cette île splendide, à 15km à l'heure.

Seule ombre au tableau : l'impérieuse et grotesque nécessité qui semble s'être emparée des locaux (et des visiteurs anglais) de s'équiper de SUV plus gros et plus polluants les uns que les autres pour circuler sur une île minuscule qui peu à peu s'asphyxie tant la circulation est démente. Certaines routes n'ont rien à envier à des artères parisiennes tant le flot de voitures est ininterrompu. A continuer de la sorte, ils le feront crever, leur petit paradis.

Vanité, quand tu nous tiens !....

Dîner dans le restaurant de l'hôtel d'à côté avec vue imprenable sur la mer !

Malgré les réserves mentionnées ci-dessus, c'est un endroit (encore) paradisiaque hors pleine-saison. Une semaine ne serait pas de trop pour en découvrir tous les trésors. 

 

 

Notre 'voyage' autour de Jersey, sur la Piste N° 1.

Notre 'voyage' autour de Jersey, sur la Piste N° 1.

A Jersey, l'été dure plus longtemps, la preuve !

A Jersey, l'été dure plus longtemps, la preuve !

Des comme celle-ci, il y en a des kilomètres tout autour de l'île.

Des comme celle-ci, il y en a des kilomètres tout autour de l'île.

Le Port de Saint Aubin.

Le Port de Saint Aubin.

Vers Corbière, le long du Golf.

Vers Corbière, le long du Golf.

Le phare de Corbière

Le phare de Corbière

Encore une !

Encore une !

S'ils ne font rien pour réduire la circulation automobile, la prophétie se réalisera !

S'ils ne font rien pour réduire la circulation automobile, la prophétie se réalisera !

Des fleurs partout !

Des fleurs partout !

Maisons à Etacq.

Maisons à Etacq.

L'aire de Pique-Nique.

L'aire de Pique-Nique.

Notre vue de l'aire de Pique-Nique (photo Rémi).

Notre vue de l'aire de Pique-Nique (photo Rémi).

Pas besoin de girouette pour connaître les vents dominants !

Pas besoin de girouette pour connaître les vents dominants !

Ils les attendaient venant de l'Atlantique...

Ils les attendaient venant de l'Atlantique...

Etonnant !

Etonnant !

Devant l'église Saint John

Devant l'église Saint John

Vitrail de l'église Saint John.

Vitrail de l'église Saint John.

Surpris ! (bis).

Surpris ! (bis).

Vu l'amplitude des marées mieux vaut prévoir du mou...

Vu l'amplitude des marées mieux vaut prévoir du mou...

Jardin du Château de la Chaire

Jardin du Château de la Chaire

Gorey, vue d'ensemble.

Gorey, vue d'ensemble.

Gorey, vu de la jetée (photo Rémi)

Gorey, vu de la jetée (photo Rémi)

Celle-là était bien méritée !

Celle-là était bien méritée !

Jour 10. Saint Hélier/Jersey - Sables d'Or les Pins, via Saint Malo, Dinard, Saint Briac, Lancieux, Matignon et Fréhel. 50km..

Levés de bonne heure pour le ferry 'Condor Rapide' de 9h10. B&B > parking de la compagnie en 15 minutes. Embarquement sans soucis dans un navire au trois quarts vide. Ruée sur le petit-déjeuner qui épuise ce qui nous restait de monnaie anglaise.

Pour une raison pas très claire, le ferry fait un crochet par Guernesey (au nord) avant de reprendre sa route vers Saint-Malo. Ceci nous plombe la journée de 2h00 et réduira d'autant le trajet prévu.

Traversée vers Saint Malo sur une mer d'huile. Soleil et ciel bleu. Douane à l'arrivée vite expédiée.

Direction le Bus de mer pour Dinard, déménagé à la gare maritime pour cause de travaux à son ponton habituel.

Le débarquement côté Dinard est toujours aussi folklo. L'escalier permettant l'accès à la rue est toujours là, équipé maintenant, il est vrai, d'une goulotte sur le côté pour monter les vélos. L'ascenseur, en panne lors de notre dernier passage il y a quelques années, est maintenant condamné... 

Bienvenue aux personnes à mobilité réduite !

Sans trop tarder on met en route vers Saint Briac puis Lancieux, rattrapant la véloroute EV4 au sud de Saint Jacut. Ce sera ensuite Matignon, Port à la Duc et Fréhel avant de filer vers Sables d'Or les Pins, via Vieux-Bourg/Pléhérel. Succession de montées et de descentes interminables mais sans grandes difficultés. Vue extraordinaire sur le Cap Fréhel depuis Vieux Bourg !

A Dinard, n'ayant pas fixé l'étape de la journée, Rémi "assure" la nuitée en chambre d'hôte aus Sables d'Or. On y arrivera vers 19h00 après un jeu de pistes dans un beau lotissement de résidences secondaires, la plupart fermées en attente de la saison estivale. 

Notre sympathique hôte s'offre de nous conduire en "ville" pour dîner à la Pizzeria locale. Faut faire vite car on ferme de bonne heure hors saison.  On remontera à pied ayant bien repéré la route pour rentrer au plus court.

Journée cool, de transition, sous une météo magnifique. Seul regret : ayant perdu deux heures à cause du passage à Guernesey, nous n'avions pas eu le temps de passer par le Cap Fréhel. Ce sera pour demain.

La pendule à vapeur du Port de Jersey (photo Rémi).

La pendule à vapeur du Port de Jersey (photo Rémi).

Port de Saint Peter, Guernesey

Port de Saint Peter, Guernesey

Fret en attente de chargement

Fret en attente de chargement

L'intérieur du Condor Rapide

L'intérieur du Condor Rapide

En route pour Dinard

En route pour Dinard

Le débarcadère à Dinard...

Le débarcadère à Dinard...

La Piscine d'eau salée.

La Piscine d'eau salée.

Plages de Saint Briac (photo Rémi).

Plages de Saint Briac (photo Rémi).

Au loin : le Cap Fréhel

Au loin : le Cap Fréhel

Vue rapprochée du Cap.

Vue rapprochée du Cap.

Jour 11. Sables d'Or les Pins - Hillion, via Cap Fréhel, Cap d'Erquy, Pléneuf Val-André, Morieux sur l'EV4. 66km.

Ayant avalé l'excellente tarte à la rhubarbe préparée par notre hôtesse et longuement discuté avec un couple de Suisses également pensionnaires à la chambre d'hôte, on met en route vers le Cap Fréhel. Belle piste cyclable en propre et partagé. Peu de monde sur la route à cette heure.

Rémi est très déçu par ce qu'il découvre, bien loin des souvenirs d'enfance d'un lieu sauvage et très peu fréquenté.

Aujourd'hui, c'est une affaire commerciale avec parkings et visites payants, touristes peu soucieux de la fragilité du littoral, déversés par autocars complets, laissés libres pendant une demi-heure pour se précipiter vers le belvédère surplombant la réserve ornithologique, prendre les photos et continuer le circuit... 

On n'y reste pas longtemps, préférant filer vers Erquy, toujours sur l'EV4. Achats pique-nique et direction le Cap, atteint après une belle côte en ville et un lacis de petits chemins en forêt et sur la lande, mettant ce lieu magique hors de portée du tourisme de masse.

Discussions avec des randonneurs et casse-croûte sur les rochers surplombant une mer d'huile. L'endroit est magnifique !

Sans but précis, mais visant les environs de St Brieuc, on remet en route en suivant la côte, up and down dans les terres ou en bordure de mer, sur des chemins agricoles, des sentes, des petites voies peu fréquentées. 

A Hillion, par chance, on découvre l'hôtel du Bon Saint Nicolas, situé juste derrière l'église, tenu par un couple très sympathique et attachant, totalement hors normes dans notre société de repli sur soi, de méfiance de l'autre, de rejet de la différence.

Philippe Baudet et son épouse sont une bouffée d'air frais et encourageant. Pour eux rien n'est impossible quand on a décidé de faire le bien.

On discutera longtemps avec Philippe, bien au-delà de la fin de l'excellent repas qu'il nous avait préparé.

Ça fait chaud au cœur de rencontrer des gens comme lui et sa femme. Générosité, grande ouverture d'esprit et fraternité sont des mots encore trop faibles pour les qualifier. Merci à eux de nous avoir donné tant de bonheur !

 

Le Cap Fréhel (photo Rémi).

Le Cap Fréhel (photo Rémi).

Le phare du Cap.

Le phare du Cap.

Rochers et fleurs en contrebas.

Rochers et fleurs en contrebas.

Domaine des oiseaux.

Domaine des oiseaux.

Le Cadastre d'adapte à la Nature. Erquy.

Le Cadastre d'adapte à la Nature. Erquy.

Pique-nique au Cap d'Erquy (photo Rémi).

Pique-nique au Cap d'Erquy (photo Rémi).

Une nature préservée..

Une nature préservée..

Jour 12. Hillion - Pontivy, via Yffiniac, Quessoy, Hénon, l'étang de Bosméléac, la Rigole d'Hilvern (sur la véloroute V8, Le Quillio, Guerlédan, saint Aignan puis la EV1 (halage Blavet) jusqu'à Pontivy. 98km.

Encore une bonne discussion avec Philippe ce matin !

Passage à la Mairie/Office du Tourisme pour infos sur la meilleure façon de nous rendre à Pontivy. La véloroute V8 nous donne la réponse. On y fera quelques aménagements à la hauteur de Le Quillio afin de couper directement sur Guerlédan/Saint Aignan,  pour rattraper le halage du Blavet jusqu'à Pontivy.

A Yffiniac petit détour pour ne pas louper un coup de tampon à la Mairie de Bernard Hinault.

Très long trajet au relief parfois cassant, que la beauté de la V8 fait rapidement oublier. A Pleuc-l'Hermitage une petite épicerie nous procure le nécessaire pour un pique-nique pris à côté de l'ancienne gare, transformée en bibliothèque. Près de l'étang de Bosméléac on emprunte la magnifique sente longeant la Rigole d'Hilvern, qui jusqu'en 1986 alimentait le Canal de Nantes à Brest.

Zigzags incessants en sous-bois sur un chemin en faux-plat descendant. Magnifique à tous points de vue. On quitte ce paradis à la hauteur de Le Quillio pour une directe sur Guerlédan, via la D35. 

Passé le raidillon à l'entrée de Mûr de Bretagne, ce sera une très, très longue 'descente' vers Pontivy, d'abord par la route jusqu'à Saint Aignan, puis sur le halage du Blavet jusqu'à destination.

Une fois encore, Rémi assure en nous trouvant une chambre pour la nuit. A 19h00 passées ce n'était pas gagné d'avance.

Après un reconstituant repas au resto d'à-côté, un peu contrarié par un vieux con d'au moins 300 ans qui étalait bruyamment une inépuisable science, réduisant Wikipédia à un "Apéricube" de Vache qui rit, ce sera direction l'horizontale pour un repos bien mérité. Ce soir, pas de promenade digestive, ni de besoin de marchand de sable...

Très belle, même si très longue et physique journée de pédalage. Beaux paysages.

Le 'halage' de la Rigole d'Hilvern est un must ! Malgré tout, si l'on décide de le parcourir à vélo, il est préférable d'envisager le trajet dans le sens nord-sud...

Le très chaleureux établissement de Philippe Baudet !

Le très chaleureux établissement de Philippe Baudet !

Yffiniac célèbre son Champion du Monde, également cinq fois vainqueur du Tour de France.

Yffiniac célèbre son Champion du Monde, également cinq fois vainqueur du Tour de France.

Nous, on a encore du chemin à faire !

Nous, on a encore du chemin à faire !

Eglise d'Hillion (Salut ô croix, -notre- unique espérance)

Eglise d'Hillion (Salut ô croix, -notre- unique espérance)

Halage de la Rigole d'Hilvern.

Halage de la Rigole d'Hilvern.

Jour 13. Pontivy - Hennebont - Vannes, via le halage du Blavet, Pluvigner, Plumergat, Plescop et Saint Avé. 112km

Fin de voyage sous un ciel gris. 

Première partie en suivant les nombreux méandres du Blavet, aux paysages si variés, aux eaux souvent mystérieuses, coupé tant de fois par des écluses qui ne servent plus guère qu'aux plaisanciers et fanas de canoë.. C'est encore un peu tôt pour les "concours de fleurissement" qui égaient ces structures sévères.

Arrêt pique-nique à Saint Nicolas des Eaux où Flore, la jeune propriétaire de la Boutique de l’Écluse déploie une belle énergie à redonner vie à cette étape sympathique. Outre une activité épicerie-buvette-petite restauration, location de vélos-de pédalos etc.. elle proposera bientôt une chambre d'hôte.

Bravo à elle, avec le plus sincère souhait qu'elle réussisse !

La suite du halage est sans problèmes. Revêtement inégal parfois, mais s'améliorant au fur et à mesure que l'on s'approche d'Hennebont.

De là ce sera la route de Pluvigner, Plumergat et Plescop avec passage à Saint Ave avant de retrouver la maison. 

La boucle est bouclée. Encore une formidable aventure pleine d'efforts, d'amitié, de souvenirs et d'envie de recommencer....

Pas de panique, le projet 2020 est déjà bien mûr... 

 

Il me rappelle le pont "à binocles" de Nagasaki !

Il me rappelle le pont "à binocles" de Nagasaki !

Le lit d'Ophélie ?

Le lit d'Ophélie ?

La Vénus du Blavet (en arrière plan...)

La Vénus du Blavet (en arrière plan...)

La Chapelle de Bieuzy... mais où est passée la barre transversale de la croix ?

La Chapelle de Bieuzy... mais où est passée la barre transversale de la croix ?

Iris des marais...

Iris des marais...

2019 : j'ai 70 ans.... alors, j'ai envie de terminer par un satisfecit, car l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même !

Aux nombreux "ah.... vous avez de la chance de faire ce que vous faites..." entendus souvent durant nos voyages, je répète que la seule chance que nous avons est d'être en bonne santé !  

Le reste :  à savoir, organiser, partir -un peu vers l'inconnu-, pédaler pendant des kilomètres sous tous les temps, aller vers l'autre, découvrir... n'est qu'une question de goût personnel, de curiosité, de volonté et de refus de baisser les bras face aux années qui passent trop vite, ou encore face à la peur de l'autre, au chacun pour soi que l'on constate malheureusement de plus en plus.

Ré-enchantez vos vies. Le bonheur est dans ce qui est simple !

Je conclurai donc cet article par une photo prise dans un des arrêts de bus où Rémi et moi avons trouvé refuge pour un pique-nique au sec, un jour de pluie en Angleterre...

"Soyez émerveillés par ce que vous êtres capables de faire"

"Soyez émerveillés par ce que vous êtres capables de faire"

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Tour de Manche. Mai 2019

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Publié le 5 Décembre 2018

The Ourcq Canal ‘exits’ Paris from the North-East ‘corner’. For cyclists, apart from following the Marne river, it is the only convenient way out of the capital city,

Anyone planning to head North, South or West is in for major head-aches and frustration due to a total lack of safe sign-posted cycling infrastructure.

The Ourcq canal flows from Mareuil sur Ourcq into Paris, along a 96 km run. The ‘end point’, at the Paris end, is ‘Bassin de la Villette’, adjacent to the Parc de la Villette.

Heading out of Paris under the 'Périphérique' ring-road, one passes the "Grands Moulins de Pantin", which used to be a flour mill. Several years ago, the building was totally refurbished by BNP bank. It is now one of their office buildings. From this point, the canal weaves its way through 15 km of suburbs, to the ‘Parc de la Poudrerie’, an interesting intermediate stop located in Sevran.

It then continues through the countryside, passing through Meaux and ending in Mareuil sur Ourcq. (Round trip to Meaux is 100 km -there are frequent RER trains from Meaux to Paris Gare de l'Est. They allow bikes on board, except during peak hours-)

The canal was built in the early 1800’s, originally designed to provide Paris with a safe supply of drinking water…

 

I’ve cycled along this canal many times and have made side trips and variations to the basic ‘round-trip’ runs, adding interest to otherwise monotonous ‘there and back’ rides.

Over the years, I’ve discovered several interesting ways to link the Ourcq and Marne waterways, allowing for short or long ‘loop’ rides of varying lengths and scenery.

In this article I shall start with a basic run from Paris to Jablines Leisure Center, a very easy 70 km (alt. 85km) round-trip ride. In case of need, there are RER  B Line train stops in Sevran, Vert Galant and Villeparisis. 

Additional note : for those not wishing to go all the way to Jablines, the trip can be ended in the Parc de la Poudrerie/Sevran (30km round-trip from Parc de la Villette) or at Pont de la Rosée (end of the asphalted cycle path  (50 km round-trip from Parc de la Villette) or finally at the Claye-Souilly town hall (a 60 km round trip).

Automn colors between Pont de la Rosée and Claye-Souilly

Automn colors between Pont de la Rosée and Claye-Souilly

Some time back in 2011… It was a beautiful late-fall day. Blue sky, crisp weather, no wind and lots of sunshine. No way the bike nor the rider could justify staying home.

For me, living right next to the Parc des Buttes Chaumont, accessing the Canal is a short ride down Rue de Crimée, Bd Jean Jaurès and Rue de l’Ourcq, at the bottom of which there's a direct link to the Ourcq cycle track.

Obviously, there are plenty of other possible starting points in Paris that will be chosen according to where one lives or how easy it is to park a car. (There is an underground carpark at Cité de la Musique, located in the Parc de la Villette).

As already mentioned, the first part of the cycle track along the canal makes its way through several North-Eastern Paris suburbs : Pantin, Bondy, Aulnay, Pavillons sous Bois, Sevran… During weekends the first 10km or so can be quite busy unless one considers early morning rides.

For a while, the scenery is mostly the back side of buildings, sand, gravel and recycling yards, an SNCF maintenance center etc. It then gradually evolves into traditional suburban housing.  Over the years, lots of money has been spent by the neighboring towns to improve the track and make it pleasant for cyclists.

One negative comment though… in an effort to reduce the speed of some of the ‘Tour-de-France-Sunday-morning-Lance-Armstrongs’, dozens of speed breakers have been installed, just thick enough to snap one’s lumbar vertebrae and/or shake one’s bike free of nuts and bolts…

For those interested in ‘street art’, there is a section not to be missed, located approximately 4 km from the Périphérique underpass. It’s a 500m wall on the other side of the canal, just opposite the Métro depot. From time to time, there’s some pretty interesting work to be seen.

Working his way to Kandinsky..

Working his way to Kandinsky..

The 'Maya' section

The 'Maya' section

A smile costs nothing !

A smile costs nothing !

Inspiration comes from sniffing the can...

Inspiration comes from sniffing the can...

The next day this one was painted over... What a waste of talent !

The next day this one was painted over... What a waste of talent !

Excellent B&Ws too.

Excellent B&Ws too.

This one only lasted a week. What a pity !

This one only lasted a week. What a pity !

Paris looked like this a week ago...

Paris looked like this a week ago...

Enemies ?

Enemies ?

In Sevran, having passed by the lock there’s a bakery on a street corner on the right that sells sandwiches and other goodies. Pretty helpful for a picnic in the Parc de la Poudrerie, located a few hundred meters further along.

The cycle track enters the Parc de la Poudrerie through a massive wrought iron gate, and, if one then makes an immediate left turn, it continues in a straight line, all the way to the other end of the park.  Approx 100m before that point, the track takes off to the left, up a sudden, steep but short hill, and runs down the other side back to the canal.

The park itself is worth a stop and more if desired. In the old days, gun powder was produced here in a series of buildings strewn throughout the woods. Several of them are still visible today. For obvious safety reasons the small units were built relatively far apart from each other, separated by the trees of the surrounding forest. A narrow gauge cable railway fed the work-shops and moved production around. (At the entrance of the park, if one turns left, instead of going through the wrought iron gate, thus passing over the canal, one ends up in field that used to be a testing area for the local production).

The park is ideal for all sorts of activities: picnics, jogging, cycling, kiddies’ games, soccer practice, sun-bathing, bird-watching etc.. In summer, ice-cream, drinks and snacks are available from a kiosk in the center of the park.

Spring and fall are two lovely seasons to visit the place. The colors can sometimes be quite unreal.

One of the alleys of the park

One of the alleys of the park

Occasional exhibitions are held in this old building

Occasional exhibitions are held in this old building

For those interested in trees, it is worth mentioning the three ‘giant’ sequoia trees located near the small animal pen/zoo.

As already mentioned, the exit at the end of the park leads back to the canal.

From this point, it is up and down all the way to Pont de la Rosée, (Dew Bridge) on an excellent asphalted track that ends there. (In Autumn, better be careful with the wet leaves to avoid skidding accidents...). 

Halfway between the Parc de la Poudrerie and Pont de la Rosée, just opposite the RER station, the track changes sides and continues in the open for another 4 or 5 kilometers, till it ends..

At this stage the round trip distance from Bassin de la Villette is approx. 50km.

Quite often it is possible to see a coypu swimming across the waterway. Even though they are vegetarian animals, they have been declared harmful due to the damage they inflict on the soft banks.

One of the Sequoia trees

One of the Sequoia trees

At Pont de la Rosée, the cycle track switches sides once again. It’s now compacted sand and gravel that’s OK as long as it remains dry. Automn, Winter and Spring can sometimes be muddy.

Even though a sign prohibits access to the track (due to an obscure 1930’s law that has never been repealed), everyone continues on to Claye-Souilly, a small town situated a couple of kilometers further upstream. On arriving there, the canal widens this side of the bridge near the Town Hall gardens.  There are several benches. Unsuspecting cyclists quickly find themselves sharing their picnic with a family of swans that hiss if not fed quick enough..

On the way to Pont de la Rosée

On the way to Pont de la Rosée

Arriving in Claye-Souilly

Arriving in Claye-Souilly

The sand and gravel track goes all the way to the bridge and then, after crossing the road at the lights, switches to asphalt, continuing along the canal for a few hundred meters.

House with a view in Claye-Souilly

House with a view in Claye-Souilly

Just before the restaurant (Taverne Chez Romuald), turn right into Rue de Vilaine and continue for a couple of hundred meters to the intersection with D418.

At the Stop sign, turn left onto D148 towards Annet sur Marne. There’s a short hill out of the village that takes the road to a ‘plateau’, then over the TGV line and finally down into Annet, a couple of kilometers further away.

Cycle through Annet towards “Base de Loisirs de Jablines”. Be careful crossing the roundabout. Exit opposite side. Pass over the Marne River and 200 m beyond, enter the park through the small side gate on the right. (If it happened to be closed, continue straight on a few hundred meters until you reach the main entrance).

There’s a fee to enter the park during the summer months but from September to mid/end May entrance is free. (See their website for details).

The Base de Loisirs is another ideal place for a picnic! It offers all sorts of water sports including water-skiing driven by an over-head cable system.

At this stage there are two ways to return to Paris:

-either back-track to Claye-Souilly and then follow the canal downstream (the shortest way)

-or, exit the park through the main gate, cycle to the village of Jablines (1km), cross the village towards Lesches. At the stop sign at the bottom of the hill, turn left towards Trilbardou (approx. 3km).

Trilbardou village seen from the bridge over the Marne River

Trilbardou village seen from the bridge over the Marne River

On arrival in Trilbardou  cross the bridge; immediately thereafter, make a sharp left turn down to the small road that follows the Marne River till you reach the ‘Usine élévatrice’, (Historical Monument, approx. 1km from the village). On arrival at this location, climb the steep grass path on the right, opposite the Usine élévatrice, up to bank of the canal.

The purpose of the Usine élévatrice was to pump water from the Marne River into the canal to maintain proper levels. It was built here due to the very short distance separating the two waterways.

From this point, returning to Paris is simple: just follow the canal downstream.

Before reaching Claye, the canal, lined by tall poplar trees, passes through beautiful countryside.

On the way back to Paris

On the way back to Paris

Another view

Another view

With a bit of luck a heron will be waiting for you somewhere along the banks of the canal, flying away and landing a few hundred meters further each time you get too close. On other occasions, water tortoises show their swimming abilities, paddling frantically against the very slow current.

Ducks line the banks, their heads tucked deep into their feathers, totally unaffected by cyclists.

The gradual return to the city breaks the spell, in spite of the reflections on the water. 

Return to "civilization ?"

Return to "civilization ?"

Late afternoon colors

Late afternoon colors

However, if you make it back to the Bassin de la Villette around 16h30 (in November) on a clear day, you will be offered an incredible sunset, a reward for all the efforts made !

This outing is about 85 km round trip and can be done any time of the year (except after heavy rains), without much hassle, by anyone in decent shape, riding a city bike. There are no real difficulties, plenty of places to stop for picnics (and/or decide to turn around) and even a couple of RER stations in case of need.

 

Next articles will cover some nice outings along the Marne river and/or a combination loop of Marne and Ourcq.

PS….. Don't forget your camera !

 

This was my reward on that lovely November day

This was my reward on that lovely November day

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Bike rides along the Ourcq Canal and Marne River

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Publié le 23 Octobre 2018

Le bandeau de notre périple 2018... Quel voyage !

Le bandeau de notre périple 2018... Quel voyage !

La première partie du périple a eu lieu en Irlande du Nord. La seconde en Eire. Les cartes ci-dessous résument les deux parcours.

La première partie du périple, en Ulster (province du Royaume-Uni)

La première partie du périple, en Ulster (province du Royaume-Uni)

La seconde partie du périple, en Eire

La seconde partie du périple, en Eire

Autant cela a été aisé de résumer les voyages précédents que j'ai effectués avec ma fille, autant cela m'a paru compliqué de démarrer la rédaction du présent article.

Car aux lieux d'histoire ancienne, aux mythes et légendes que la géographie magnifique a peu à peu submergés, et où le ressenti d'aujourd'hui passe essentiellement par le nerf optique et les oreilles, a succédé un voyage qui a parlé le plus souvent au cœur et aux tripes.

En Irlande du Nord (province d'Ulster, faisant partie du Royaume - Uni), la géographie est toute aussi grandiose que dans la République, mais ici, plus qu'en Eire, on prend le drame de l'Irlande en pleine face, que ce soit dans les quartiers tristes des villes visitées ou dans les pimpantes bourgades côtières. Signes et symboles sont là pour entretenir le souvenir.

Notre voyage a fait des bonds considérables à travers deux 'pays' et 60 000 000 d'années d'histoire. Tout d'abord en Ulster, à Belfast et Londonderry; puis de Castlerock, le long de l'extraordinaire côte, vers la Chaussée des Géants et son site à couper le souffle; Dark Hedges pour les fanas de "Game of Thrones"; Belfast de nouveau, pour vivre le drame du Titanic, construit aux chantiers navals Harland & Wolff...

En Eire : c'est Newgrange et son tumulus néolithique, ses triskels et autres gravures mystérieuses;  Bective et son abbaye cistercienne; la colline de Tara, capitale mythique de l'Irlande; Dublin, Trinity College et le Livre de Kells.. pour ne citer que les principaux lieux visités..  

Soleil, pluie et tempête, mer d'huile et vagues de surf, sable fin à l'infini, galets, rochers, falaises vertigineuses, ciel sans limites, fous de bassan, routes scéniques, fuchsias, bruyère, forêts de pins, moutons à perte de vue, châteaux hantés, paysages sublimes, couleurs -le vert domine- ...lumière... musées exceptionnels... mais surtout, rencontre d'un peuple chaleureux, super accueillant et généreux, toujours aux petits soins pour les cyclistes que nous étions.

C'est malgré tout l'histoire du siècle dernier qui a donné le ton au périple : luttes sanglantes pour l'indépendance de la république d'Irlande, que rappellent de nombreux monuments vus en Eire... mais surtout, plus récemment, les drames vécus par les communautés d'Irlande du Nord.. plaies encore vives de part et d'autre des "lignes de démarcation", foyers de méfiance et de rejet malheureusement encore entretenus et attisés par des esprits d'un autre temps mus par des idéologies d'intolérance, de mépris de l'autre et d'ego/intérêts personnels.   

 

14 septembre : mise en route. Paris - Morlaix - Roscoff et à bord du 'Pont-Aven', devenu au fil des ans, un 'vieil ami'.

La route, on commence à la connaître. En effet c'est la troisième fois qu'on l'emprunte, l'Irlande étant un aimant irrésistible pour les cyclos que nous sommes. Une fois encore on est seuls dans la "bétaillère" du TGV jusqu'à Rennes. Un peu plus tassés dans le TER jusqu'à Morlaix . Il fait beau et la balade le long de l'estuaire menant à Roscoff est un bonheur, d'autant plus que l'on n'est pas pressés.

Sacrilège ! Pas de Kouign Amanns à la pâtisserie de St Pol de Léon ! Faudra attendre le retour. Au port ce sera une longue attente mais cette fois, les deux-roues sont les premiers à embarquer. On retrouve rapidement nos repères à bord, même si l'on a parfois l'impression de parcourir un labyrinthe pour trouver la cabine..  Un bon dîner clôt la soirée. Au lit de bonne heure. Demain, c'est le vrai départ de l'aventure. 

Morlaix et son impressionnant viaduc du chemin de fer.

Morlaix et son impressionnant viaduc du chemin de fer.

Belle demeure aux abords de Carantec

Belle demeure aux abords de Carantec

On est dans le Léon..

On est dans le Léon..

L'église de Saint Pol de Léon apparaît entre les arbres

L'église de Saint Pol de Léon apparaît entre les arbres

Rien à craindre avec de tels piquets

Rien à craindre avec de tels piquets

Le Pont-Aven était là, à nous attendre

Le Pont-Aven était là, à nous attendre

La baleine se préparant à engloutir les 'Jonas' des temps modernes..

La baleine se préparant à engloutir les 'Jonas' des temps modernes..

15 septembre. Cork - Galway - Dublin - Belfast... Une journée en train... 

Levés de bonne heure pour le petit déjeuner pris dans le self du navire, et, "croisière" oblige, promenade sur les différents ponts pour observer la mer et l'approche de l'Irlande. Vent, ciel gris mais pas de pluie. Des dauphins s'amusent à suivre le bateau, faisant quelques bonds puis disparaissant au fond de l'eau. Après le passage du phare balisant l'entrée de la rade on nous annonce enfin qu'il est temps de descendre au pont N° 3, là où nous avions laissé nos vélos hier soir. Rien n'a bougé. Remontage des sacoches, montage rétros à la poignée droite des guidons. Quelques minutes après 10h00 on a quitté la zone portuaire, en route pour le pub "Shamrock", balisant la petite route permettant de rejoindre Monktown puis la véloroute de bord de mer, direction centre-ville Cork. Première belle rencontre : un homme sortant du petit magasin à côté du pub nous offre une boite de biscuits "pour la route". Ils se sont avérés bien utiles durant les heures de train qui nous attendaient.

A 11h45 on est à la gare de Cork-Kent. Cette année, le trajet vers Belfast a été difficile à finaliser. Pour diverses raisons, le site web des chemins de fer irlandais ne permettait pas d'acheter les billets plus d'une semaine avant le départ et lorsqu'enfin l'accès devint possible, il est apparu que le tronçon Cork - Dublin ne pouvait se faire avec les vélos pour cause de travaux occasionnant un transbordement vers des autocars pour une section du trajet. La seule option pour nous était de faire un Cork - Galway, puis Galway - Dublin, ajoutant, outre les désagréments de changements de train,  plusieurs heures de voyage à une journée déjà longue. Heureusement pour nous, le train Cork - Galway fut direct, sans changement à Limerick Junction comme on le craignait. 

A 17h20 on était dans le train de Galway à Dublin. Vélos debout dans les goulottes prévues à cet effet. Arrivée prévue juste après 20h00. Remontage des ânes et mise en route, à toute allure, le long de la Liffey, le fleuve traversant la ville, direction la gare de Dublin Connolly. Il fait nuit, la chaussée est envahie par les bus à impériale et la circulation dingue du samedi soir. Les trottoirs sont bondés..pas question de regarder le paysage si l'on veut arriver entiers à la gare. Tête dans le guidon je surveille Jenny qui colle à ma roue arrière. Les pistes cyclables sont sur la route. Les ponts défilent à droite. Petite erreur de parcours vers la fin, rapidement corrigée. La gare de Connolly est en hauteur par rapport au niveau de la rue. Je ne vois pas d'ascenseurs alors ce sera un accès par escalator, selon la technique bien rodée avec Rémi. (vélo très penché contre son cavalier qui le tient au guidon, retenu à l'arrière par le deuxième cycliste pour éviter un glissement sur les marches métalliques).

En un rien de temps on est sur le quai N° 2. Le compartiment vélos est vaste mais manque d'attaches murales. Des sandows feront l'affaire.. Nos places sont un peu plus loin, dans un wagon jouxtant le bar...devenu rapidement annexe du bar tant l'ambiance y est festive... Chansons, cris, boissons à gogo et rigolades, mais aussi pleurs et vagissements de la vieille copine saoule d'un des fêtards en goguette nous accompagnent sur le dernier tronçon.  Surtout ne croiser personne du regard pour éviter d'être happé dans la fête...

A Portadown, vingt minutes avant l'arrivée à Belfast, la troupe quitte le train après d'ultimes échanges avec des passagers imprudemment entrés dans le jeu. Soudain c'est le calme, un vide absolu, que l'on apprécie malgré tout, après pratiquement deux journées de voyage.

L'hôtel est trouvé sans problèmes, les vélos garés dans la salle de réunion et les cyclistes direction l'horizontale pour un repos bien mérité. 

 

 

Au petit matin sur le pont arrière du Pont-Aven

Au petit matin sur le pont arrière du Pont-Aven

Tout est impeccablement entretenu

Tout est impeccablement entretenu

Le Cork - Galway. La place ne manque pas pour les vélos

Le Cork - Galway. La place ne manque pas pour les vélos

16 septembre. Belfast - Cullybackey

La météo est au beau. Après un solide petit déjeuner, on quitte l'hôtel suivant le tracé défini pour sortir de Belfast en direction d'Antrim (ouest), en restant le plus possible sur les petites routes de campagne. On n'avait aucune idée de ce qui nous attendait au plan physique ou émotions... Partant de University Street c'est d'abord University Rd vers le nord, puis Hope St et Grosvenor Rd, plein ouest. A droite dans Cullingtree Rd et à gauche dans Albert Street, vers Northumberland Rd et Shankill.

A l'intersection avec Falls Road /Divis Street, (A501), alors que rien ne nous avait préparé à ce que l'on allait découvrir, on "tombe" sur un grand nombre de peintures murales aux messages politiques et humains très forts.  Toute l'injustice de la planète semble s'être concentrée sur cet "International Wall"  et sur les murs adjacents, recouverts de revendications et de paroles des opprimés de toute nature.

Pacifistes et martyrs de la lutte armée irlandaise et étrangère, grévistes de la faim morts en prison, Palestiniens évincés de leurs terres, Africains Américains combattant pour l'égalité, Catalans Indépendantistes, défenseurs des droits civiques, sans oublier tous les laissés pour compte dans la mondialisation galopante... Tous se côtoient sur ces murs qui en disent long sur le chemin qui reste à parcourir pour que la dignité humaine soit enfin réalité. 

On pleure d'émotion devant tant d'injustice qui nous est subitement jetée à la figure. 'The Troubles" terme hypocrite (tout autant que ce que l'on appellait les "Événements d'Algérie"...) qualifient les luttes fratricides ayant déchiré et endeuillé le peuple de l'Ulster jusqu'à la signature des accords du Vendredi Saint en 1998.

"The Troubles" des années 60, 70, 80... semblaient, vus de France, un combat lointain, mené sur une autre planète, blanc contre noir, bon contre méchant, le curseur des responsabilités se déplaçant au gré des reportages. Ça paraissait simple.. C'était la faute de l'autre.  Soudain, confrontés à tout cela, sans préparation, dans un des épicentres de l'horreur, (l'autre étant Londonderry), on est amenés à se rendre compte que les responsables sont dans les deux camps et que tant que le passé décidera de l'avenir, il n'y aura aucune chance de s'en sortir...

La "ligne de démarcation" est là, devant nous : deux solides portes en métal qui fermaient la route séparant Irlandais catholiques des Irlandais protestants. Des barbelés coiffent les murs. Entre les deux communautés, un 'no man's land', dont un des murs porte une fresque intitulée 'Imagine'... En face, une croix, la Croix des Croix, symbolisant 45 années de conflits en Irlande du Nord... Lénine disait que la religion est l'opium du peuple. Ici, cette même religion, Chrétienne, faut pas l'oublier, continue de détruire toute chance de réconciliation réelle...  

Au bout de Northumberland Road on vire à gauche dans Shankill Road et c'est le deuxième choc !

Ici on est dans la zone protestante, unioniste, orangiste, des tenants de la légalité de la présence anglaise en Ulster. Le Union Jack (drapeau anglais) flotte partout : aux devantures de magasins, en banderoles zig-zaguant à travers Shankill, devant les églises, partout, pour rappeler aux oublieux que l'Irlande du Nord est une composante du Royaume Uni et qu'il n'en serait être autrement. (ou est-ce pour se rassurer ?) 

Shankill a aussi son 'lot' de mémoriaux, de peintures murales, de panneaux photographiques explicites et descriptifs.  Mais ici, contrairement à l'International Wall de Divis Street, l'ennemi est clairement identifié et les messages plus violents encore.

Ma fille me faisait remarquer que les couronnes et autres arrangements floraux posés devant les monuments honorant les camarades tombés sous les balles de l'ennemi sont constitués de fleurs fraîches. La mémoire est encore vive. Un pardon sera-t-il un jour possible ?

Les messages sur Shankill Rd semblent plus polarisés sur un ennemi unique que ce que l'on avait vu juste avant. Ici, on lit un rejet tenace de l'autre communauté. La haine (?) de l'autre s'exprime dans un environnement de "Council houses" (pavillons HLM tristes, attachés les uns aux autres...), de boutiques taguées, de clubs de 'revanche', de rues en vrac, de 'bondieuseries'... On n'en finit pas de regarder, de ne rien comprendre, de sentir la tension à fleur de peau, la dynamite qui n'attend qu'une allumette... et la crainte du Brexit n'arrange rien.

Photos, beaucoup de photos pour se souvenir, et en route, la tête farcie de ce que l'on venait de vivre.

La sortie de Belfast en direction d'Antrim se fait via une côte qui n'en finit pas. Malgré une météo fraîche on atteint rapidement la position "sauna". A mi-côte la veste rejoint les habits de pluie dans le filet. Un peu plus loin, alors que j'attendais Jenny qui peinait un peu, un jeune garçon sort d'une maison pour m'offrir une tasse de thé ! Son père renouvelle la proposition que nous déclinons avec force remerciements. Sur ces entre faits le grand-père arrive dans un petit fourgon, probablement invité à partager le repas dominical avec ses enfants. Voyant Jenny qui arrivait à ma hauteur en poussant son âne il lui propose de la transporter avec le vélo jusqu'en haut de la côte ! Que de générosité spontanée ! Notre voyage commençait bien. 

Le haut de la côte offre une vue imprenable sur le lac d'Antrim, 3ème plus grand lac d'Europe occidentale.

Dès la bosse passée, on quitte rapidement la route passante pour une petite "départementale", Lylehill Rd.  en direction de Templepatrick, route étroite et bucolique, parfumée d'odeurs de lisier et d'autres senteurs campagnardes.

Nouvelle rencontre à Loughanmore Rd : au vu de mon mât à drapeaux, un promeneur et son chien m'abordent pour me demander d'où nous venions et où nous allions, s'il pouvait nous aider... Heureuse conversation qui nous fait économiser pas mal de kilomètres le lendemain. En effet, on avait prévu de pédaler de Cullybackey à Coleraine pour prendre le train vers Londonderry. Il nous informe que nous pouvons aussi bien prendre ce même train à la gare de Cullybackey, que c'est la même ligne !  Merci Monsieur !

Passage dans Antrim sans revoir le lac. Brève visite à Antrim Castle Gardens, histoire de manger un bout à leur excellente cafétéria. 

A Randalstown, c'est direction plein Nord vers Ballymena, via la Magheralane Rd, petite route up and down, bordée de bois et de champs.

Hésitants à l'entrée de Ballymena, un automobiliste nous propose de le suivre pour nous mettre sur la route de Cullybackey. Traversant la ville devant nous à 10km/h, il s'assurera que nous avions vu l'embranchement de la route avant de filer. Encore une expérience heureuse. Encore une fois merci pour cette aide précieuse.

Quelques courses pour le dîner; quelques kilomètres supplémentaires et nous voici chez Helen et Georges qui nous accueillent chaleureusement avec une tasse de thé accompagnée de gâteau maison.

Première vraie journée en Ulster, mais quelle journée ! Les sens, tous les sens ont déjà été mis à rude épreuve... 

Qu'en sera-t-il demain à Londonderry ?

 

Entrée en matière

Entrée en matière

L'image parle d'elle-même. Les barbelés coiffent la fresque...

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Dans la nation des "Droits de l'Homme", de tels propos seraient passibles de prison.

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Camarades de l'INLA, tombés au combat. (Irish National Liberation Army), branche dissidente de l'IRA Officiel... Classée organisation terroriste.)

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Irish Republican National Congress, œuvrant pour une réunification de l'Irlande.

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Dictateur ou héros populaire ? Celui-ci n'a pas besoin d'introductions.

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Fresque des 'Civil-Rights'. Frederick Douglass, un précurseur, au centre.

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Des enfants : "Global Commodity.... Free Range Slave", exploitation et horreur derrière une des grilles du no-man's-land

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"Imagine" dans le no-man's land. Les deux grilles séparant les communautés... Pour l'instant, elles restent ouvertes..

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En effet, elle est fragile, un rien peut la flanquer parterre...

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La Croix des Croix... Et ils se prétendent tous Chrétiens !

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Côté Protestant. Souvenir d'un massacre commis par l'IRA. La plaque n'augure pas le pardon...

Côté Protestant. Souvenir d'un massacre commis par l'IRA. La plaque n'augure pas le pardon...

"IRA - Sinn Fein - Etat Islamique : pas de différence".. Côté protestant on ne fait pas non plus dans le détail..

"IRA - Sinn Fein - Etat Islamique : pas de différence".. Côté protestant on ne fait pas non plus dans le détail..

Le mémorial 'Bayardo' en entier.

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Shankill Road.

Shankill Road.

C'est à chaque fois comme cela que ça se termine.. Au cimetière, plus personne n'a raison...

C'est à chaque fois comme cela que ça se termine.. Au cimetière, plus personne n'a raison...

Autres camarades tombés 'innocemment'

Autres camarades tombés 'innocemment'

Quartiers sordides à la ligne de démarcation.

Quartiers sordides à la ligne de démarcation.

17 septembre. Cullybackey - Londonderry, en train par la Scenic Railway.

Il a plu durant la nuit. Le ciel est encore chargé nous intimant de mettre les habits de pluie pour le court trajet vers la gare.

Petit déjeuner chez Helen et Georges en compagnie d'un couple d'Américains venus, comme beaucoup d'autres, faire des recherches généalogiques. Belle conversation avec le mari, ancien gradé Airborne basé en Allemagne au plus fort de la Guerre Froide..

On vise le train de 11h08.. En sortant le vélo de Jenny du garage, je me rends compte que le pneu arrière (bien évidemment) est à plat. Démontage rapide car le temps pressait. Une épine de rosier était plantée dans le flanc, juste au-dessus de la bande de roulement.. Réparation rapide et en route.

La Scenic Railway est un bonheur. Beaucoup de place pour les vélos que l'on charge tout montés. On paye à bord. Trajet sans histoires, souvent au ras de l'eau ou le long de plages immenses; hectares de champs de gazon, moissons encore en cours, moutons, marécages, roseaux..; de l'autre côté, falaises herbeuses, cascades, maisons perchées... le tout coiffé par un ciel plombé, gris profond, ne demandant qu'à se déverser sur une terre qui n'en avait plus besoin. Le train caracole tranquillement de gare en gare offrant au voyageur des vues magnifiques sur chaque bord.

Terminus à Londonderry après un court trajet le long de la Foyle. On passe de l'autre côté de la rivière en empruntant le Pont Craigavon, pont à deux étages menant à la rive gauche.

Première interrogation : que représentent ces nombreuses paires de chaussures d'hommes et de femmes, attachées à la rambarde du pont, souvent accompagnées d'un message, d'un poème, de quelques mots de souvenir ? Bien que l'on s'en doutait, mais incrédules tout de même devant un tel nombre, elles symbolisent le dernier geste des nombreux désespérés qui ont préféré mettre fin à leurs jours dans les eaux troubles du fleuve, plutôt que d'affronter une vie sans intérêt pour eux. C'est choquant ! 

Face au pont, sur la rive gauche, érigée au milieu d'un petit rond-point, se trouve une troublante statue d'espoir, vœu de réconciliation des communautés, main tendue vers l'autre.. Elle s'appelle "The hands across the divide". On reste un bon moment à la regarder, à en faire le tour, à espérer comme ces deux hommes en bronze qu'un jour la fraternité régnera de nouveau dans cette province... Ce que l'on verra quelques heures plus tard nous donnera un aperçu du chemin qu'il reste à parcourir....

 

"Hands across the Divide"

"Hands across the Divide"

Passage rapide à l'Office du Tourisme pour obtenir des cartes. La préposée nous avait vus arriver, ce qui a déclenché une conversation enrichissante et notamment l'explication "des chaussures".. Le B&B est situé dans Abbey Street, dans le "Bogside" que l'on souhaitait découvrir. Sympathique accueil de la gérante norvégienne. Check-in, dépose sacoches et vélos et en route à pied pour Rossville Street, lieu de tant de drames mais surtout du 'Bloody Sunday' du 30 janvier 1972. 

La baffe sera pire ici qu'à Belfast, le ciel plombé accentuant un peu plus encore le ressenti. Immédiatement on est confrontés à la version 'catholique' des événements, par le biais d'immenses fresques murales, monuments, panneaux, photographies rivalisant dans l'horreur de ce que cette population, qui avait eu le malchance de naître dans le camp des démunis, des opprimés, avait subi depuis si longtemps sous le joug d'une minorité au pouvoir. Toute l'histoire récente de l'Irlande du Nord est là, étalée sous nos yeux, sur les quelques centaines de mètres de Rossville Street. 

Après avoir parcouru la rue de long en large, avoir lu les explications des fresques, s'être recueillis devant le monument aux 14 morts du Bloody Sunday, puis devant le "H Block" Monument sur lequel le nom de Bobby Sands me renvoie début '80, au moment où il s'est laissé mourir plutôt que de capituler, on se dirige vers le Musée du Free Derry (MOFD) pour essayer d'y voir plus clair.

Très chaleureux accueil par deux responsables surpris par notre visite d'Irlande du Nord en vélo.

Petit, mais riche musée conduisant le visiteur à travers l'histoire qui explose fin janvier 1972. Photos incompréhensibles tant ce qu'elles racontent est inimaginable, affiches, films, bandes sonores, documents, objets, habits "du dimanche" perforés par les balles...douilles de fusil de guerre : histoire réelle sans filet de sécurité.

Ici, on est au cœur du secteur des opprimés et ils crachent leur venin tout aussi fort que les protestants de Shankill. Pour l'instant les deux camps semblent se tolérer mais le pardon paraît loin encore, sinon totalement utopique tant qu'une collégialité (co-gestion) réelle n'existera pas, tant que les enfants des deux communautés, ne seront pas "brassés" dans une école commune, apprenant à vivre ensemble, à s'éloigner de l'ancrage funeste de leurs aînés... 

Longue discussion avec les responsables... On peine à absorber une situation si incompréhensible, si fragile encore aujourd'hui. Ici aussi, le Brexit fait peur.

Eireen et Padraig (prénoms changés) nous mettent un mot sur un feuillet distribué par le musée, et qui retrace les événements de la journée du Bloody Sunday : il s'avère que chacun d'entre eux à perdu un frère assassiné par les paras anglais. C'était en 1972, mais comment pourraient-ils oublier ? Combien de générations avant le pardon ?

On quitte le musée abasourdis par ce que l'on venait de vivre, la tête résonnant des cris des bandes sonores et du "We shall overcome" chanté en boucle... horrifiés par tant de violence. Il faudra maintenant digérer tout ceci, espérant qu'une résurgence de haine rancunière et d'intolérance ne vienne anéantir l'espoir, pour rebâtir peu à peu les fondamentaux de respect de la différence. 

Les photos qui suivent parlent d'elles-mêmes.

Soudain on avait besoin de revoir la lumière... Demain, retour à Castlerock avec le Scenic Railway..

 

En vélo en Irlande du Nord et Eire - 6ème édition des Voyages avec ma Fille.
En vélo en Irlande du Nord et Eire - 6ème édition des Voyages avec ma Fille.
Royal Ulster Constabulary - Police Service of Northern Ireland : "Noms différents mais mêmes objectifs"..

Royal Ulster Constabulary - Police Service of Northern Ireland : "Noms différents mais mêmes objectifs"..

MOFD : Museum of Free Derry.

MOFD : Museum of Free Derry.

"Droit de vote... du travail, pas de religion... pas de sectarisme"...

"Droit de vote... du travail, pas de religion... pas de sectarisme"...

Operation Motorman, juillet 1972 : effractions par l'Armée anglaise... sans mandats...

Operation Motorman, juillet 1972 : effractions par l'Armée anglaise... sans mandats...

Bloody Sunday : le massacre des innocents.

Bloody Sunday : le massacre des innocents.

Bloody Sunday...

Bloody Sunday...

"L'homme" au cocktail Molotov

"L'homme" au cocktail Molotov

Détail du panneau précédent

Détail du panneau précédent

L'horrible vérité derrière le masque : c'est un enfant ! (photo du MOFD)

L'horrible vérité derrière le masque : c'est un enfant ! (photo du MOFD)

Bernadette Devlin : Irish Civil Rights Leader, Députée au Parlement du Royaume Uni de 1969 à 1974

Bernadette Devlin : Irish Civil Rights Leader, Députée au Parlement du Royaume Uni de 1969 à 1974

Le "H-Block Monument" sur lequel sont inscrits les noms des grévistes de la faim, morts en prison. Le premier nom est celui de Bobby Sands.

Le "H-Block Monument" sur lequel sont inscrits les noms des grévistes de la faim, morts en prison. Le premier nom est celui de Bobby Sands.

Volontaire INLA/IRA; Nom; Date de naissance; Date de décès; Âge... Durée de la grève de la faim...

Volontaire INLA/IRA; Nom; Date de naissance; Date de décès; Âge... Durée de la grève de la faim...

Deuxième branche du "H". Cf. photo précédente

Deuxième branche du "H". Cf. photo précédente

Le 30 janvier 1972. Pièces exposées au MOFD.

Le 30 janvier 1972. Pièces exposées au MOFD.

Les 14 martyrs inscrits sur le monument du Bloody Sunday. Les frères de Eireen et Padraig (noms changés) y figurent.

Les 14 martyrs inscrits sur le monument du Bloody Sunday. Les frères de Eireen et Padraig (noms changés) y figurent.

L’Épitaphe gravé sur le monument.

L’Épitaphe gravé sur le monument.

Douilles ramassées après l'assaut des paras anglais (exposées au MOFD)

Douilles ramassées après l'assaut des paras anglais (exposées au MOFD)

La 'Paix' est fragile..

La 'Paix' est fragile..

Une seule colombe ne suffira pas.. il va en falloir une volière pleine...

Une seule colombe ne suffira pas.. il va en falloir une volière pleine...

18 septembre. Londonderry - Castlerock par le Scenic Railway.

Pendant que Jenny finit de refaire ses sacoches, je file au Musée revoir Eireen (nom changé), des questions m'étant venues dans la nuit. Encore une conversation intéressante. Achat de cartes postales et retour au B&B où on attend un peu avant de mettre en route pour la gare, via le Pont de la Paix, qui enjambe la Foyle en aval du pont d'hier.

Voyage éclair dans l'excellent train qui fait toute la ligne jusqu'à Belfast Victoria, gare située tout près de notre hôtel du 1er soir. Les prix sont plus élevés que dans les trains de la République.

Castlerock est atteinte après une petite demi-heure. Aujourd'hui, le soleil est de sortie. L'immense ciel bleu est parsemé de petits cumulus de beau temps. Un vent frais souffle de l'ouest.

Après Belfast et Londonderry on voulait de la lumière et de l'air... aujourd'hui on est particulièrement gâtés !

Castlerock n'a ni château, ni rochers. C'est un gros village d'un peu plus d'un millier d'habitants. Seulement quelques maisons qui s'étalent le long de deux-trois rues, deux églises, un front de mer propret bordé de pavillons. Un golf, des mobile-homes de vacances, une poignée de B&B, une épicerie, des cafés ouverts en saison, quelques magasins et un Office du Tourisme géré par les locaux.

Mais Castlerock a une plage immense de sable fin s'étendant à l'infini à l'est et à l'ouest. La Baule et les plages de Vendée peuvent aller se rhabiller. Seul problème, faut probablement envisager de se baigner en anorak..

Les vélos attachés à un anneau prévu à cet effet, on se faufile entre les dunes recouvertes d'herbes de bord de mer. C'est marée basse. Devant nous des centaines de mètres de plage parsemée de quelques rares coquillages. Le vent soulève des feux follets poudreux de sable fin, les expédiant à ras de sol vers le bord de l'eau.

Seule présence dans toute cette immensité : un jeune femme photographiant des fous de bassan plongeant du haut du ciel dans l'océan à la recherche de leur déjeuner.

La côte s'étend à l'infini des deux côtés. Au loin, à l'ouest, au dessus du Donegal, le ciel semble menaçant.

Arrêt pique-nique sur les hauteurs de Castlerock. Rencontre d'un couple de promeneurs rentrant d'une collecte de mûres. Ils se proposent de garder nos vélos chez eux au cas où nous souhaiterions nous rendre au domaine de Downhill Demesne à pied. C'est une vaste réalisation de l'excentrique Comte-Evêque Frederick Hervey, datant du 18ème siècle. Aujourd'hui, seuls les vents parcourent les pièces du château qui a perdu fenêtres et toitures au fil du temps. Une tour circulaire, le Mussenden Temple, ancienne bibliothèque du domaine, est située au bord de la falaise à plus de 200m du "château". Elle a le privilège d'avoir gardé sa toiture et ses vitres. L'ensemble est planté sur une immense étendue herbeuse de plusieurs hectares.

L'ensemble étant situé trop loin pour accepter l'offre sympa qui nous était faite, on reprend les vélos et on met en route sur une belle piste cyclable bordant l'A2, La Causeway Coastal Route.

On entre au domaine par 'Lion's Gate', deux énormes piliers de pierre surmontés de 'lions' ressemblant plus à des chiens qu'aux fauves africains qu'ils étaient censés représenter. Faut dire qu'à l'époque, rares étaient ceux à avoir vu de vrais lions...alors on laissait filer l'imagination.

Al, gérant de la caravane-café sur le parking, sous contrat avec le National Trust (les Monuments Historiques anglais) fait office de buvette, snack, bureau de renseignements, gardien de vélos... dispensant avec son fort accent écossais, toutes sortes de conseils et d'anecdotes aux visiteurs. C'est un régal de l'écouter. 

On le quitte le temps de la visite. Il n'y a plus rien à voir au 'château', ni au Temple (fermé), par contre la vue en contrebas, du bord de la falaise, est époustouflante. Le soleil et le vent, plus un petit coup de pluie qui nous avait finalement rattrapés, donnent une dimension irréelle au lieu !

Au retour, discussion sur le Brexit, conseils pour ne pas payer inutilement la visite de la Chaussée des Géants, savoir choisir le meilleur whiskey chez Bushmills... et une mise en garde météo ! Il paraît que ça allait se gâter !

Retour vers le B&B trouvé sans mal. Un véritable haras. Maison et dépendances magnifiques. Seul problème : pas de restos en ville... alors ce sera un A/R vers Coleraine  avec un chauffeur de taxi super. 

Au retour, le vent se lève. Al ne nous avait pas raconté de bobards...

 

Abords de la plage de Castlerock

Abords de la plage de Castlerock

La goulotte menant à la plage

La goulotte menant à la plage

Jenny paraît bien minuscule sur la plage

Jenny paraît bien minuscule sur la plage

Un miroir du ciel

Un miroir du ciel

Castlerock vu de notre aire de pique-nique.

Castlerock vu de notre aire de pique-nique.

Un cycliste au domaine de Demesne

Un cycliste au domaine de Demesne

Le château a connu des jours meilleurs

Le château a connu des jours meilleurs

Tout est prêt pour la pose des fenêtres

Tout est prêt pour la pose des fenêtres

Au bout du chemin, le Temple-Bibliothèque..

Au bout du chemin, le Temple-Bibliothèque..

Vers l'ouest, les 11 km de plage de Downhill

Vers l'ouest, les 11 km de plage de Downhill

Vers l'est c'est Portstuart. Au pied de la falaise, on aperçoit le tunnel et les rails du Scenic Railway

Vers l'est c'est Portstuart. Au pied de la falaise, on aperçoit le tunnel et les rails du Scenic Railway

La bibliothèque, vue du château.

La bibliothèque, vue du château.

Il ne reste que la carcasse du Château

Il ne reste que la carcasse du Château

Fuchsias décorant une colonnade

Fuchsias décorant une colonnade

Jenny, Al et notre Conseiller Bushmills

Jenny, Al et notre Conseiller Bushmills

19 septembre. Castlerock - Giant's Causeway - Portrush...   Jour de la Grande Tempête et d'autres désagréments..

Après un petit déjeuner "full Irish" pris dans la belle salle à manger de notre B&B, on décide d'attendre un peu pour voir comment allait évoluer la tempête. Si elle s'était un peu calmée durant la nuit elle reprenait maintenant force et vigueur, expédiant les chaises de jardin aux quatre coins de la pelouse, alternant trombes d'eau, accalmies, soleil, re-trombes d'eau etc..

Ayant vérifié la météo sur le site "Ventusky" on décide de mettre en route vers 11h00, la situation étant prévue d'évoluer dans le bon sens dès le début de l'après-midi.

On emprunte la petite route secondaire menant à Coleraine pour éviter la circulation de l'A2. Le très puissant vent ARR et 3/4 ARR nous poussait aux fesses, mais dans un même temps nous obligeait à bien tenir le guidon pour ne pas terminer dans les haies d'aubépine bordant la route. La pluie avait cessé. Le ciel était même bleu et ensoleillé par endroits.

Pas de soucis particuliers jusqu'à Coleraine à part un gros arbre tombé en travers de la route. Après avoir cassé une branche pour dégager un passage, on continue sans autres désagréments. Aux abords de la ville, attente sous un bouquet d'arbres qu'une grosse averse passe. Ce sera la dernière jusqu'au milieu de l'après-midi. Le vent, lui, soufflait toujours de l'ouest mais la piste cyclable N° 93, menant à Portstewart, direction plein nord, était protégée par des haies tout le long.

On allait rapidement comprendre que ce n'était pas un avantage....  

Dans Portstewart Jenny m'annonce qu'elle avait crevé à l'arrière. On se met à l'abri du vent (et d'une nouvelle averse -horizontale-), derrière un Café pour réparer.

A peine l'arrière remonté que c'est l'avant qui est à plat.. Résultat, on recommence... 8 fois ! trempant la chambre dans l'eau d'un gobelet en carton que Jenny était allée chercher au café.

Malgré tout le soin pris à vérifier l'intérieur des pneus : passage des doigts, essuyage avec un chiffon, retrait de ce que l'on voyait avec une pince à épiler, on n'arrivait pas à bout des maudites épines d'aubépine que le vent avait éparpillées sur la piste cyclable. 

J'étais convaincu que le Fahrradmanufaktur T100 de Jenny (vélo vendu comme VTC), était équipé de VRAIS pneus Schwalbe pour VTC.

Erreur !

Probablement pour des histoires de réduction de coût ou de positionnement concurrence, c'étaient de simples pneus 'urbains' (Schwalbe Citizen) qui équipaient son vélo...quasiment aussi fins que des boyaux ! Ça promettait pour la suite...

Cette constatation m'amène à attirer l'attention des cyclos qui seraient tentés par l'Irlande du nord sur les points suivants:

-Les kilomètres de belles haies qui bordent la grande majorité des routes sont des buissons d'aubépine

-Ces haies sont généralement taillées en automne par des machines qui projettent beaucoup de branches sur les bas-côtés et sur la route. Le vent s'occupe ensuite de les éparpiller un peu partout, y compris, sur la piste cyclable..

-Il est fortement conseillé de monter des 'Schwalbe Marathon Plus' (ou similaires), avec renforts/bandes anti-crevaison dans l'épaisseur de la bande de roulement. Mon Rock'n'Roll en est équipé et n'a eu aucun problème.

-Prendre également une paire de chambres à air de rechange (cf. mon article "Check list").

Après deux heures de patience et pratiquement plus de dissolution dans les tubes on remet en route, n'étant pas 100% convaincus que l'on était au bout de nos peines. Portrush : coup de pompe, Gulls Point : coup de pompe...mais peu à peu on progressait le long de l'A2, circulant sur le trottoir (propre) avec en contre-bas, à gauche, d'époustouflantes vues sur les falaises, les arches, l'océan. Le vent, toujours soutenu, avait chassé les nuages. La lumière rasante du soleil de cette fin d'après-midi faisait péter les couleurs. C'était magnifique !

Rapide passage au château de Dunluce, fermé pour cause de tempête. On s'y arrête néanmoins pour admirer les couleurs, les vagues, les embruns projetés en hauteur par le vent.

Les arrêts "coups de pompe" nous ralentissent un peu mais les réparations semblaient avoir réglé la majorité des problèmes (au moins à l'ARR.). Malheureusement, le gobelet en carton était bien étroit et ne permettait pas de gonfler comme il aurait fallu. On avait probablement loupé d'autres trous minuscules. Tant pis ! De toutes façons, la décision était prise de changer pneus et chambres dès que l'on trouverait une boutique de vélos... et l'hôtel Causeway n'était plus bien lion...et le site était si magnifique que l'on n'allait pas se laisser gâcher la vie !

A Portballintrae on prend à gauche sur Bushfoot Rd puis à droite dans une sente qui rejoignait une ancienne ligne de chemin de fer menant à l'hôtel, le "Giant's Causeway and Bushmills Railway", rien que ça !

Chemin en cendrée longeant la ligne, serpentant entre les dunes de sable recouvertes d'oyats (?), herbes hautes brossées en tous sens par les vents. Finalement le temps perdu à réparer nous avait été bénéfique au point de vue météo...car à cette heure tardive la lumière était magique !

Arrivant enfin à l'hôtel on nous annonce qu'il était fermé n'ayant plus de courant électrique suite à la tempête. La direction avait 'recasé' tous les clients dans des hôtels des environs, le notre étant à une quinzaine de kilomètres, sur la route que l'on venait de faire.... 

Voyant que nous étions en vélo, la réception a immédiatement appelé un taxi (à leurs frais), pour transporter cyclistes et bagages vers le nouvel établissement, après avoir accepté, à défaut des clients, d'héberger les montures pour la nuit, sous l'escalier monumental menant aux chambres... 

En trajet, Sam, le sympathique chauffeur de taxi, fait un détour par Bushmills pour nous indiquer un garage susceptible de nous dépanner en pneus et chambres. Ça tombait bien, Bushmills étant sur notre route du lendemain.

Installation au Magherabuoy de Portrush. Hôtel et personnel nickel. Repas excellent. Taxi organisé pour le retour au Causeway hotel au matin... et au lit, la tête farcie des événements de la journée... Et quelle journée !

 

Au lever ce n'était pas franchement encourageant !

Au lever ce n'était pas franchement encourageant !

Au petit déjeuner. La classe !

Au petit déjeuner. La classe !

Ça passe !

Ça passe !

Jenny se cramponnant au guidon pour ne pas s'envoler...

Jenny se cramponnant au guidon pour ne pas s'envoler...

Sortie de Portstewart. On venait de finir de réparer. Les mouettes indiquent le sens du vent.

Sortie de Portstewart. On venait de finir de réparer. Les mouettes indiquent le sens du vent.

Le long de l'A2. Non, ce n'est pas une sculpture monumentale de "mon Général"...

Le long de l'A2. Non, ce n'est pas une sculpture monumentale de "mon Général"...

Les arches. Magnifique !

Les arches. Magnifique !

Le château de Dunluce.

Le château de Dunluce.

Autre vue du château

Autre vue du château

Les derniers kilomètres vers le Causeway Hotel. Lumière extra de fin d'après-midi.

Les derniers kilomètres vers le Causeway Hotel. Lumière extra de fin d'après-midi.

Une cycliste heureuse ! En arrière plan, le Causeway Hotel...

Une cycliste heureuse ! En arrière plan, le Causeway Hotel...

La chambre à air ARR. après la bagarre...

La chambre à air ARR. après la bagarre...

20 septembre. Portrush - Chaussée des Géants - Dark Hedges - Glens of Antrim - Cushendun

Encore une journée dingue !

Petit déjeuner de marathoniens. Le taxi, assurant comme souvent des transports scolaires tôt le matin, ne peut nous prendre qu'à 9h20 pour nous ramener au Causeway Hotel. On y dépose les sacs, constatant une fois encore que le pneu AV du vélo de Jenny est à plat. Pas question de recommencer le cinéma d'hier : un bon coup de pompe devrait suffire pour rejoindre le garage situé à Bushmills à 3-4 km de l’hôtel.

Le Centre d'accueil de la Chaussée des Géants est encore fermé à cause des dégâts subis durant la tempête d'hier. Il a prévu d'ouvrir d'ici une heure. Ne voulant pas perdre de temps supplémentaire on file sur la petite route menant au site. Au détour d'une avancée de la falaise on débouche soudain sur l'extraordinaire formation géologique, vieille de plus de 60 millions d'années. Unbelievable ! Lieu difficile à décrire. Les photos parlent d'elles-mêmes. Lumière froide du matin sous un soleil radieux. Brise de mer. Roches brunes, noires. Falaises herbeuses. Site magnifique que l'on ne cesse de photographier... comme si la photo pouvait rendre le ressenti impossible à qualifier tant c'est un endroit extraordinaire. 

On dirait qu'un carreleur fou avait tenté de poser des milliers de tomettes géantes sur un sol en montagnes russes, partant de la falaise et terminant le travail dans l'océan... Il y a des colonnes à tous les niveaux, de toutes hauteurs, toujours régulièrement imbriquées les unes dans les autres, de couleur noire ou marron/gris, que la mer vient laver à chaque vague. Chaque assaut des flots laisse des petites flaques d'eau dans les sommets concaves des colonnes. 

Bref passage au Visitor Center enfin ouvert. Cartes postales, livrets et coups de tampon dans nos carnets viennent s'ajouter aux trésors ramassés ici et là, depuis le départ.

Le trajet vers le garage providentiel situé à Bushmills suit la même route que celle de notre arrivée hier, à travers les dunes, le long de la petite voie de chemin de fer, jusqu'au terminus. Pas de vent, pas de bruit, juste une belle lumière d'automne qui s'est un peu réchauffée depuis le matin.

Nigel, le préposé du garage en charge du vélo de ma fille fait mille choses en même temps, mais parvient à nous changer les deux chambres en un temps record. (Pas de pneus en 28 pouces alors ce sera un changement des chambres seulement). Nettoyage "professionnel" de l'intérieur des pneus avant remontage. On en profite pour acheter deux chambres supplémentaires, au cas où....on ne sait jamais !

Il est plus de midi quand on remet en route après de chaleureux remerciements pour le travail accompli.

Première direction : "Dark Hedges", Bregagh Road, près d'Armoy, cette curieuse allée de hêtres qui semblent imbriqués les uns dans les autres, que l'on retrouve dans la série culte "Game of Thrones", (1er épisode, deuxième saison..). Le téléobjectif compresse les arbres de "Kings Road" créant un effet dingue.

Est-ce pour nous récompenser des misères de la veille ou seulement d'être arrivés au bon moment... toujours est-il que pendant un instant Jenny a la rangée d'arbres à elle toute seule. Magique !

Il est malheureusement temps de filer car nous avons encore le Glen à franchir avant d'arriver à Cushendun, étape du jour.

Le ciel n'est plus aussi clair que ce matin, une grisaille envahit peu à peu les collines. Il ne pleut pas encore.

La petite route à travers le glen serpente tranquillement en montée par prés et bois de feuillus, puis de sapins, puis d'immenses étendues de bruyère. Partis d'une cinquantaine de mètres d'altitude on se retrouve au 'col' à 350m. Trajet long et fastidieux parcouru très lentement, heureusement contrebalancé, après le sommet, par une descente de plus de 10 km vers Cushendun. Dommage que la lumière n'ait pas été plus gaie car les paysages étaient grandioses le long de la rivière Glendun.

Un seul pub ouvert en ville (Mary McBride's), alors on ne traîne pas car la cuisine ferme à 19h00... Fish and Chips et Guinness nous font le plus grand bien après une longue journée pleine de tant d'aventures.

Les deux kilomètres jusqu'au B & B se font malheureusement sous la pluie qui nous avait rattrapés. Cerise sur le gâteau : notre hébergement se trouvait au milieu des champs, en haut d'une méga-côte que même les plus téméraires n'auraient pas tentés, la vitesse de pédalage étant trop faible pour assurer le fonctionnement de la lumière du vélo....

Maggy était sur le pas de sa porte à nous attendre, la lumière de son entrée agissant comme un phare au milieu de la nuit... Elle avait déjà déplié des dizaines de pages de vieux journaux sur la moquette de son salon afin que les vélos ne passent pas la nuit dehors ! 

 

Y'en a des milliers comme ceux-là..

Y'en a des milliers comme ceux-là..

Les quelques visiteurs donnent la dimension du lieu

Les quelques visiteurs donnent la dimension du lieu

Un papa heureux !

Un papa heureux !

Les tomettes, lavées par chaque vague..

Les tomettes, lavées par chaque vague..

1ère récompense pour les misères d'hier.

1ère récompense pour les misères d'hier.

En vélo en Irlande du Nord et Eire - 6ème édition des Voyages avec ma Fille.
A chaque instant la lumière change.

A chaque instant la lumière change.

Remontage de la roue arrière : une de faite !

Remontage de la roue arrière : une de faite !

Arrivée à Dark Hedges...

Arrivée à Dark Hedges...

Encore un peu de patience...

Encore un peu de patience...

2ème récompense : ça y est, tout est à toi toute seule Jenny !

2ème récompense : ça y est, tout est à toi toute seule Jenny !

Presqu'en haut du col...

Presqu'en haut du col...

Descente vers Cushendun : la rivière Glendun.

Descente vers Cushendun : la rivière Glendun.

Le salon de Maggy, 21 septembre avant le départ... Les vélos ont bien dormi..

Le salon de Maggy, 21 septembre avant le départ... Les vélos ont bien dormi..

21 septembre. Cushendun - Larne (hauteurs de Larne...)

Vérité du jour : "En Bretagne il fait beau plusieurs fois par jour... En Irlande du Nord il fait beau plusieurs fois par heure", (surtout le long de la côte...).

Partis de chez Maggie sous le soleil on prend conscience de la côte que l'on avait dû affronter hier soir. Elle faisait bien 15% ou même un peu plus. Pas étonnant qu'on avait dû pousser les ânes vers l'étable..

Le trajet d'origine, au départ, devait nous mener à Cushendall par une route passant en sommet de falaise... On avait déjà donné hier. Une nouvelle côte à 10%+ ne nous enchantait guère. On prend donc l'A2, (Véloroute N° 93), route un peu plus passante et plus longue, mais tracée en fond de vallée.

S'en suit une étape magnifique en bord de mer, parfaitement à plat avec vent ARR sur la majeure partie du parcours. Falaises, plages de galets et de sable, varech, lumière et couleurs intenses, averses, arcs en ciel, vent...

La Scenic Causeway est un must absolu, surtout en vélo. Ça donne le temps de tout absorber. Couleur de l'eau, îles au large (Maidens Lighthouses en face de Ballygalley), oiseaux de mer, villages fleuris, yuccas et autres plantes "tropicales"... C'est beauté non-stop..

Un poteau, tout contre un temple maçonnique, rappelle que les temps ont été malheureusement plus agités par le passé et que la violence n'a pas sévi que dans les quartiers de misère des grandes villes.. Curieuse cohabitation de Tolerance et d'Intolérance...

Arrêt à Carnlough pour un snack. Le vent du large, les paysages et les kilomètres avalés sans peine donnent faim et le petit déjeuner était déjà loin.. Joli petit port plein de couleur.

Continuation sur Glenarm, Ballygalley et finalement Larne. Notre B&B est sur les hauteurs, en pleine campagne.

A une intersection en ville, une vieille dame en voiture s'arrête pour nous demander si on était perdus, si on avait besoin d'aide.. On lui fait part de notre destination. "Ah mes pauvres...ça monte tout le long sur quatre ou cinq km..."  

Pour commencer on doit sortir de Larne par une côte à 18%, heureusement très courte.. Nouvelle occasion de pousser les vélos car pas question de casser la chaîne.. La dame avait dit vrai.. Le trajet monte jusqu'au bout, mais sur une pente un peu moins raide, à travers champs et prés parsemés de moutons.

Un second automobiliste offre ses services. Celui-là est plus rassurant : c'est à 500m sur la gauche ! 

Super accueil par la propriétaire de "Billy Andy's", pub-restaurant-B&B perdu au milieu de nulle part. Vélos débâtés et rangés au sec dans un vieil appentis.

Douche et descente au bar pour le premier whisky du voyage : un Bushmills Black servi dans des verres de cantine.. On se souvenait des recommandations du copain d'Al, à Castlerock. Le choix était parfait. 

Un super repas clôt cette magnifique journée de pédalage le long d'une des plus belles côtes du monde (dixit la brochure). Pour nous, le vent arrière l'avait rendue plus belle encore.

Seul problème : pourquoi les B&B sont-ils toujours en haut de la dernière côte de la journée ?

Demain on sera à Belfast ! La boucle en Irlande du Nord aura été bouclée (trop vite).

 

 

Côté 'terre' de la route côtière

Côté 'terre' de la route côtière

C'est comme cela sur des dizaines de kilomètres..

C'est comme cela sur des dizaines de kilomètres..

Parfois ça se gâte, mais jamais bien longtemps

Parfois ça se gâte, mais jamais bien longtemps

Le petit port de Carnlough

Le petit port de Carnlough

Les petits pois...sont rouges...

Les petits pois...sont rouges...

Une des nombreuses baies

Une des nombreuses baies

Rock'n'Roll aux bains de mer

Rock'n'Roll aux bains de mer

Passages des moutons

Passages des moutons

Le serpent de mer

Le serpent de mer

Ici aussi l'horreur a frappé. On n'oublie pas...

Ici aussi l'horreur a frappé. On n'oublie pas...

Les Phares des Maidens, à 10km de la côte..

Les Phares des Maidens, à 10km de la côte..

Une nature époustouflante

Une nature époustouflante

Avant Larne, à Ballygalley

Avant Larne, à Ballygalley

Celui-là avait été passé au Mir Laine..

Celui-là avait été passé au Mir Laine..

Le énième arc en ciel... On y a eu droit tout au long de l'après-midi (Snapshot tiré d'un film, d'ou léger flou).

Le énième arc en ciel... On y a eu droit tout au long de l'après-midi (Snapshot tiré d'un film, d'ou léger flou).

22 septembre. Glenoe (Billy Andy's) - Belfast (Finaghy, au sud-ouest de Belfast).

A 9h30 on quitte Billy Andy's direction Glenoe et l'A2, route désagréable et très passante qui nous mènera, le long de la côte, jusqu'à Belfast.

Premier arrêt, la cascade de Glenoe Park atteinte après une bonne mise en jambes à froid. De la route on ne voit que le panneau indiquant l'endroit. Il faudra continuer un peu pour découvrir, par un chemin à droite, cette belle cascade perdue dans un écrin de verdure (bien verte !). Traversée de Glenoe en direction de l'A2, par une petite route, un peu plus longue que la directe sur Carrickfergus, mais bien moins vallonnée.

On débouche sur l'A2 à Shore Road,  qui jusqu'à Carrickfergus, est un calvaire tant les bas côtés, lot habituel des cyclistes, sont abimés/pourris et tant ça roule à cette heure sur une des principales artères menant à Belfast.

Bref arrêt au Château de Carrickfergus pour passer à l'Office du Tourisme, histoire de vérifier comment aborder Belfast, qui, sur la carte, ne semblait desservie que par des routes à grande circulation. L'employée de l'Office fait des recherches et m'imprime une carte détaillée du parcours m'assurant qu'à partir de la sortie de sa ville on serait en site propre jusqu'à destination. Merci à elle pour tant d'aide !

Au chapitre des informations et réalisations dont la France pourrait s'inspirer... les toilettes publiques au pied du château ont gagné le Premier Prix de Propreté et d'Accueil d'Irlande du nord ! Un diplôme, fièrement affiché à l'entrée, atteste de cette 1ère place qu'elles semblent avoir obtenue plusieurs années de suite ... Les ayant visités, j'atteste qu'elles étaient irréprochables !

La piste cyclable enfin atteinte est un régal, aussi bien au niveau tranquillité qu'à celui de la beauté des lieux qu'elle traverse.

Tantôt en sous bois, tantôt en bord de mer, elle serpente paisiblement jusqu'au abords immédiats de la ville. Belles lumières, ciel bleu pommelé de petits cumulus, soleil, brise, quelques contributions à la culture dans un parc..

L'entrée dans Belfast se fait via les docks, vides et bouclés le samedi après-midi. On flâne dans les 'nouveaux quartiers', où l'héritage maritime de la ville a été entièrement rénové, préservant ainsi tant de beaux bâtiments devenus au fil des temps bureaux ou logements haut de gamme. De nombreuses pistes ont été construites pour le plus grand bonheur des cyclistes.

Profitant de la proximité de la gare on passe acheter les billets pour le départ vers Drogheda demain après-midi. En cinq minutes tout est réglé pour cyclistes et vélos et on remet en route pour le B&B situé à Finaghy, à quelques kilomètres au sud du centre.

A 19h00, car on n'avait pas mis grand-chose dans la chaudière depuis le matin, on s'attable à une nouvelle portion de Fish and Chips, histoire d'en faire un classement à la fin du voyage. Retour dans nos appartements pour une dernière nuit en Ulster. Quelle semaine riche en découvertes, en événements et en rencontres. Décidément, va falloir revenir...

 

L'appentis à vélos chez Billy Andy's. Il a fallu que je fasse un peu de place.

L'appentis à vélos chez Billy Andy's. Il a fallu que je fasse un peu de place.

Les cyclistes devant la cascade de Glenoe Park

Les cyclistes devant la cascade de Glenoe Park

Magnifique cascade dans un bois de hêtres

Magnifique cascade dans un bois de hêtres

Prèles et muriers, c'est l'automne !

Prèles et muriers, c'est l'automne !

"Toilettes de l'année", 1er prix au niveau national, catégorie 'Autorités Locales'.

"Toilettes de l'année", 1er prix au niveau national, catégorie 'Autorités Locales'.

L'approche de Belfast

L'approche de Belfast

Une contribution à la culture des masses...boulet à repeindre tous les ans...

Une contribution à la culture des masses...boulet à repeindre tous les ans...

Une mer d'huile, derniers kilomètres avant les docks

Une mer d'huile, derniers kilomètres avant les docks

Les curieux panneaux de la piste cyclable N° 93

Les curieux panneaux de la piste cyclable N° 93

Ca y est !

Ca y est !

Dans les dock rénovés

Dans les dock rénovés

23 septembre. Belfast - Chantiers navals Harland & Wolff - Musée du Titanic - Drogheda (Eire).

Petite averse au lever mais qui laisse rapidement place au soleil, accompagné d'un vent bien frais tout de même.. Notre B&B n'étant en fait qu'un 'B' car ne fournissant pas le petit déjeuner, on se fait une tasse de thé avant de filer vers un café en ville puis vers le complexe du Titanic, via des quais superbement aménagés en pistes cyclables partagées. Le site du musée à proprement parler n'est qu'un des éléments de l'immense réhabilitation du quartier des docks et chantiers navals. Des navires, tel le "Nomadic", construit à Cherbourg, sont exposés en cale sèche et visitables. Les deux gigantesques grues portiques jaunes de Harland and Wolff  (Goliath : 96m de haut et Samson : 106m de haut -cette dernière, pratiquement aussi haute que le 2ème étage de la Tour Eiffel-), visibles à des kilomètres à la ronde, coiffent ce chantier naval mythique.

Visite fascinante du musée en forme d'étraves multiples du Titanic. Les salles retracent l'histoire de Belfast, tout particulièrement au XIXème siècle : Lin et filatures, puis le développement industriel et naval menant à la construction du Titanic de la White Star Line. Les aspects de la conception et de la construction du navire sont magnifiquement documentés et présentés. Un système de petits wagonnets suspendus simule une descente dans les entrailles du monstre -insubmersible- en construction, s'arrêtant devant plusieurs "ateliers", décrivant  tâches et conditions de travail quasi inhumaines des ouvriers du chantier. Chaleur, obscurité, bruit, absence totale de notions d'ergonomie.... Deux années à se tuer au boulot pour une nouvelle Tour de Babel, un navire qui coulera lors de sa première traversée !!

Panneaux, cartes, films, bandes sonores, reconstitutions et objets divers expliquent l'évolution de la construction du monstre, son lancement, son aménagement, la débauche de luxe des premières classes... et sa perte en mer, dans le contexte social de l'époque :  masses laborieuses, peu qualifiées, exploitées et condamnées à s'accrocher à leur travail, quelle qu'en soit la difficulté....  Seule façon, pour beaucoup, de survivre dans cette époque. Deux heures de visite passionnante !

Au retour on explore le "Nomadic", vaisseau 'transbordeur' qui a amené, une fois seulement en ce qui concerne le Titanic, les passagers de 1ère et 2ème classe du port de Cherbourg vers le navire colossal qui devaient 'stationner' en haute mer, la faute à son tirant d'eau. On connait la suite..

Le 'Nomadic' est le seul et dernier navire flottant de la White Star Line. Après différents services et propriétaires, il fut un temps restaurant flottant sur la Seine, en amont du pont d’Iéna. Promis à la casse il fut sauvé par une action associative et ramené à Belfast où il sera restauré.

Il est temps de filer vers la gare. Trajet sans histoires jusqu'à Drogheda où la météo est toujours au beau fixe.

Installation au B&B. Les vélos sont rangés dans la Lingerie. Départ immédiat à pied "en ville" à la recherche d'un pub ou similaire pour le dîner. Ce sera malheureusement (on est dimanche soir..) un Chinese take-away.. assis sur de hauts tabourets de bar à manger un repas indescriptible dans une boîte en carton avec une fourchette en plastique trop courte. L'essentiel était d'avoir pu manger un bout. Heureusement que les petits déjeuners, eux, assuraient une combustion durable dans la chaudière..

Encore une superbe journée de découvertes sous une météo 90% clémente mais devenant un peu frisquette tout de même. 

 

Avec un tel petit déjeuner on est assurés de tenir quelques heures..

Avec un tel petit déjeuner on est assurés de tenir quelques heures..

Au fond on aperçoit Goliath et Samson

Au fond on aperçoit Goliath et Samson

Le 'Nomadic' dans sa cale sèche

Le 'Nomadic' dans sa cale sèche

Une cycliste ravie, nos vélos, et au loin, le Musée du Titanic

Une cycliste ravie, nos vélos, et au loin, le Musée du Titanic

Une autre époque

Une autre époque

Fille et père devant le Musée du Titanic

Fille et père devant le Musée du Titanic

L'insubmersible..

L'insubmersible..

Le radio de bord. On dit qu'il aurait pu faire éviter la fin tragique du Titanic (?)

Le radio de bord. On dit qu'il aurait pu faire éviter la fin tragique du Titanic (?)

Les derniers messages...

Les derniers messages...

Habits de "cyclandrier"; équipement cycliste pour pays humides...

Habits de "cyclandrier"; équipement cycliste pour pays humides...

24 septembre. Drogheda - Newgrange - Bective

Mise en route à la fraîche sous un ciel bleu pâle. Encore du Soleil plein le ciel : quelle chance !

Première partie de la route assez passante, jusqu'à l'embranchement avec l'autoroute. Pour nous ce sera un trajet sur le trottoir après vérif. que les bas côtés ne contiennent pas de haies d'aubépine... Au-delà on se retrouve sur une belle route de campagne zig-zaguant entre haies et prés jusqu'à Newgrange que Jenny souhaitait visiter. Le site est un énorme tumulus néolithique vieux de cinquante siècles, réhabilité par les O'Kelly, une famille d'archéologues irlandais passionnés qui y ont consacré 40 ans de leur vie, restaurant un tas de terre couvert d'arbres et laissé à l'abandon depuis la nuit des temps à sa condition actuelle de monument mégalithique majeur.

On y arrive milieu de matinée, après une court trajet en vélo. La chance est encore avec nous ! Il reste encore des places pour la visite guidée (obligatoire) de 11h15. Le personnel du Visitor Center nous permet d'accrocher les vélos à la barrière juste devant la porte d'entrée se proposant même de les surveiller durant notre visite !

Le Visitor Center est superbe et très documenté sur les monuments similaires qui constellent la façade atlantique, tels que Gavrinis et le Petit Mont en France, ainsi que sur la période néolithique et ses réalisations diverses et variées (Stonehenge, Carnac...).

Un court film axé sur les aspects astronomiques du tumulus est présenté au public en boucle. Il explique les découvertes relatives à l'alignement du soleil et à sa pénétration jusqu'au fond de l'étroit passage du monument le jour du solstice d'hiver.. jour de renaissance de la lumière..

Le site de Newgrange organise même une tombola permettant aux heureux gagnants de participer à cet événement exceptionnel mais non garanti, car le ciel peut en décider autrement en masquant l'astre de jour derrière un épais écran de nuages !  

Le trajet de 10 minutes vers le site se fait en minibus. Là on est pris en charge par petits groupes par d'excellents guides qui expliquent, avec force anecdotes, ce qu'ils savent de la provenance des pierres, de leur acheminement sur site, de la construction du monument, de son utilisation supposée, de l'arrangement des abords etc., laissant à chacun le soin de décider de la signification des éléments de décoration : multiples gravures dans les énormes blocs extérieurs; triskels, dont un superbe gravé dans la paroi de la salle au fond du couloir... et autres damiers de losanges que l'on retrouve à plusieurs endroits... Belle modestie de la part du guide devant tant d'histoire inexpliquée.. Toutes les suppositions se valent nous dit-il.

Nous sommes invités ensuite à pénétrer dans l'étroit passage par une porte basse et à nous glisser, parfois de travers, vers la 'salle du fond' qui prend la forme d'un 'trèfle à 3 feuilles' un peu irrégulier, chacune des trois minuscules 'salles' contenant une pierre à surface concave ayant paraît-il contenu, à l'époque de l'utilisation du tumulus, les cendres de personnages importants.

Fabuleuse et passionnante visite trop rapidement terminée qui nous montre une fois encore qu'il y a bien longtemps, des peuples dits 'primitifs' avaient déjà pas mal réfléchi aux questions qui nous hantent encore aujourd'hui : l'univers, la nature, la vie, la mort...

Après un passage obligé à la boutique du centre et un snack rapide on remet en route vers Bective, étape du jour, empruntant une succession de petites routes -bordées de haies- mais nous évitant le bruit et le désagrément de la circulation des voies plus directes. Lumière magnifique de fin d'après-midi. Couleurs d'automne.. Quel paysages paisibles !

Le Moulin de Bective nous accueille chaleureusement dans un site magnifique. Jake le très vieux labrador vient nous faire la fête mais retourne rapidement s'étaler devant le feu de cheminée allumé dans le salon de la vieille bâtisse.

Encore une très belle journée que l'on conclura dans un petit restaurant du village d'à côté. Retour à la nuit sous une pleine lune claire mais glaciale. On rejoindra Jake devant le feu... 

Le tumulus de Newgrange

Le tumulus de Newgrange

Les cyclistes au Visitor Center

Les cyclistes au Visitor Center

Le triskel décorant la pierre au fond du couloir

Le triskel décorant la pierre au fond du couloir

Une autre représentation, cette fois, à l'extérieur

Une autre représentation, cette fois, à l'extérieur

Jenny devant l'entrée. On aperçoit la porte basse derrière l'énorme dalle horizontale.

Jenny devant l'entrée. On aperçoit la porte basse derrière l'énorme dalle horizontale.

Une autre vue de Newgrange

Une autre vue de Newgrange

C'est ainsi que les O'Kelly l'on trouvé, à l'origine de leur fouilles...

C'est ainsi que les O'Kelly l'on trouvé, à l'origine de leur fouilles...

La superbe campagne irlandaise..

La superbe campagne irlandaise..

Jenny à la peine au départ de Newgrange

Jenny à la peine au départ de Newgrange

Malgré tout, "première en tête", elle passera le drapeau du Finish !

Malgré tout, "première en tête", elle passera le drapeau du Finish !

Les ruines de l'abbaye de Bective, juste à côté de notre B&B

Les ruines de l'abbaye de Bective, juste à côté de notre B&B

La rivière du Moulin au couchant.

La rivière du Moulin au couchant.

25 septembre. Bective - colline de Tara et retour.

Après un énième "full Irish breakfast", mise en route pour la colline de Tara sous un ciel plus gris que prévu, parcouru par un vent désagréable. Premier village : Kilmessan à 3km; Tara 7km plus loin, sur des petites routes bordées de haies, nous protégeant des éléments. A la sortie de Kilmessan, au détour d'un virage, on a une première vue de la pierre dressée sur une butte herbeuse, au loin.

Très peu de monde sur le petit parking, mais l'obligatoire tea-room-boutique-de-souvenirs est ouvert offrant sa marchandise 'made in China' et....'made in France', pour certains tissages ! On croit rêver..

Le site se trouve sur une vaste colline d'herbe rase, tondue par un troupeau de moutons bien éventés. La légende voudrait que ce lieu ait été la capitale mythique de l'Irlande, colline où tous les rois auraient été couronnés, jusqu'au VIème siècle..

Le symbole de la souveraineté est matérialisé par une pierre cylindrique dressée, d'environ 1,5m de haut, (Le Lia Fail -La Pierre du Destin), positionnée sur un des endroits les plus élevés de la butte. Toujours selon la Légende, cette pierre avait des pouvoirs magiques transmis à ceux qui la touchaient durant des cérémonies toutes aussi mythologiques.

Les tumulus occupant une vaste partie de la butte sont aujourd'hui à peine visibles au niveau du sol. Vus des airs c'est beaucoup plus 'parlant'.

Photos à la Pierre du Destin, vœux (on n'a rien à perdre..) et surtout émerveillement qu'une simple pierre ait tant impressionné les esprits depuis si longtemps.

Le vent a raison de notre désir de rester même s'il nous permet de profiter de l'endroit seuls.. Pas question d'imaginer faire un pique-nique sur cette hauteur pelée. Retour par le petit cimetière. L'église (fermée) est devenue 'Visitor Center' à entrée payante..

Après un rapide snack, on ne traînera pas, d'autant plus que les cieux mettent à exécution les menaces du matin sous forme d'un beau crachin Breton. Entre Celtes, même traitement du touriste...

Retour par Kilmessan. Achat de provisions pour le dîner du soir que l'on prendra au B&B. Hier soir il faisait trop froid au retour.

La fin de l'après-midi sera passée au chaud à mettre nos carnets à jour et à écrire des cartes postales.

La lumière céleste s'étant rallumée en fin d'après midi on en profite pour aller visiter les ruines de l'abbaye cistercienne de Bective, juste en face de notre hébergement. Jake nous accompagnera et prendra un bain dans la rivière au retour...

 

 

Les cyclistes à la Pierre du Destin de Tara

Les cyclistes à la Pierre du Destin de Tara

La campagne autour de la Butte

La campagne autour de la Butte

Le site de la Colline de Tara, vu d'avion. L'église-Visitor-Center est dans le coin, en haut, à droite.

Le site de la Colline de Tara, vu d'avion. L'église-Visitor-Center est dans le coin, en haut, à droite.

Le pique-nique sera bref...

Le pique-nique sera bref...

Le cloître de l'abbaye de Bective

Le cloître de l'abbaye de Bective

L'unique "fantaisie" encore visible

L'unique "fantaisie" encore visible

Magnifique élément d'architecture

Magnifique élément d'architecture

'Le Nom de la Rose', version irlandaise...

'Le Nom de la Rose', version irlandaise...

Jake au bain, insensible au climat irlandais

Jake au bain, insensible au climat irlandais

26 septembre. Bective - Dublin (Stillorgan).

Après une ventrée de framboises fraiches et de miel tout droit sorti des ruches du Moulin (le miel était encore les alvéoles..) on quitte Bective et Jake le labrador, par la route que le patron nous avait indiquée. Bon choix, car même si l'on n'a pas vu les deux châteaux dont il nous avait parlé, on économisait plus de cinq kilomètres sur un trajet qui allait être bien long.

Lente descente sur la 147 très passante, sur trottoirs vides et quand cela n'était pas possible, sur la large bande d'arrêt d'urgence bordant la route. A la hauteur du magasin AVOCA que j'avais noté comme point tournant, on quitte le bruit pour continuer sur des petites routes super calmes de la grande banlieue nord de Dublin.

On aborde la ville sur de belles pistes cyclables super roulantes, via d'énormes zones d'activité très 'aérées' : bureaux, sociétés de transport, pharmacie etc. Les premières zones résidentielles traversées (Finglas West - Ratoath Road) ne respirent pas l'aisance. Le seul avantage pour nous de passer par ces zones était que nous quittions les routes principales au profit d'un calme relatif.

Juste après Tolka Valley Park la route empruntée (R805) enjambe le 'Royal Canal'. Une étude rapide de la carte nous indique que ce canal traverse Dublin par le nord, nous évitant tout le centre ville, avant de terminer dans le port tout près du pont que nous avions prévu de prendre pour nous rendre à Stillorgan, notre destination.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire on se retrouve sur le halage près de l'écluse N° 8. Halage très sympa bordant un canal étroit équipé d'écluses minuscules à fort dénivelé. Une cycliste rencontrée nous confirme que nous pourrons aller pratiquement jusqu'à la Liffey, "terminus" du cours d'eau.

Vers la fin du parcours, à Drumcondra, on découvre une crêperie bretonne tenue par un Brestois. Brin de causette : "La farine, le cidre et le café viennent de France" qu'il me dit...

A la hauteur de l'écluse N° 1 on doit quitter le halage, ce dernier étant fermé au-delà.  Cela nous oblige à passer devant la gare de Dublin Connolly, d'où l'on était partis le 15 au soir. Nouvelle boucle bouclée !

La fin du trajet sera une longue et pénible route le long de la côte et d'une grande 'nationale'. C'est la sortie des bureaux... Bruit, circulation, gaz d'échappement, foules, chaleur (oui !) plus une ou deux erreurs de parcours fatiguent les cyclistes débarquant à peine de leur voyage dans le temps.

Rachel, notre hôtesse nous accueille avec une tasse de thé et des biscuits. Les ânes sont débâtés et mis en pâture sur sa pelouse. S'en suivent un "debrief" de notre voyage et des recommandations pour demain, journée que l'on consacrera à la visite de Dublin.

Après un excellent dîner pris dans un pub à quelques rues de notre B&B, c'est 'extinction rapide des feux' car Jenny nous a réservé une visite du "Livre de Kells" à Trinity Collège, demain à 8h00 et il y a une bonne demi-heure de bus pour nous y rendre.

 

Derniers moments tranquilles..

Derniers moments tranquilles..

Je voudrais celui d'en dessous..

Je voudrais celui d'en dessous..

Une Madone érigée en mémoire de Francis McDonagh, par Les Gens du Voyage..

Une Madone érigée en mémoire de Francis McDonagh, par Les Gens du Voyage..

Le long du Royal Canal, un régal !

Le long du Royal Canal, un régal !

Une des minuscules écluses, occupée par une famille de cygnes

Une des minuscules écluses, occupée par une famille de cygnes

Echelle d'écluses, au fond, le stade de Croke Park

Echelle d'écluses, au fond, le stade de Croke Park

Abords de Croke Park.. ne pas louper le virage sous le pont

Abords de Croke Park.. ne pas louper le virage sous le pont

Dublin nord..

Dublin nord..

L'écluse N° 1. Fin du parcours à Amiens Street.

L'écluse N° 1. Fin du parcours à Amiens Street.

Contribution à la culture et Street Art.

Contribution à la culture et Street Art.

27 septembre. Dublin all day.

On part un peu avant sept heures pour prendre le bus direction le centre ville, afin d'être un peu avant huit heures devant l'entrée principale de Trinity College, vénérable institution fondée en 1592 par Elizabeth 1ère.

C'est dans la bibliothèque de l'université qu'est exposé Le Livre de Kells, manuscrit magnifiquement enluminé de 340 feuillets (approx. 37cm x 30cm), contenant principalement les quatre évangiles, écrit par des moines vers l'an 800 de notre ère.

Soleil, ciel bleu mais aussi vent très froid nous accueillent au point de rencontre. Un guide sympa,  très compétent, un brin exubérant et plein d'anecdotes nous positionne devant la porte à 8h00. En effet, il est impératif d'arriver les premiers ou parmi les premiers, la queue et les délais de visite s'allongeant considérablement par la suite. En attendant de pouvoir pénétrer dans la petite salle "du Livre", il nous conte la merveilleuse histoire de ce manuscrit qui a tant de fois failli disparaitre au cours de ses 12 siècles d'existence.

Après des explications sur la conception du Livre, le nombre de veaux qu'il a fallu abattre pour en récupérer les peaux, la provenance parfois très lointaine des couleurs employées, la composition des encres, la teneur des textes et la multitude de symboles représentés, on nous laisse admirer pendant quelques minutes deux folios des originaux exposés puis des fac-similés agrandis exposés aux murs. Il m'est impossible de décrire ce que l'on a vu tant le travail d'écriture et de calligraphie enluminée est exceptionnel.  Si les concepteurs d'une telle merveille ne devenaient pas aveugles à force de se concentrer, à la lumière d'une faible bougie, sur tant de détails infiniment petits, ils finissaient souvent empoisonnés  par les encres et autres couleurs d'enluminures, constituées pour beaucoup d'entre elles de métaux lourds hautement toxiques, à force de mouiller et épointer leur fins pinceaux dans la bouche.

La seconde partie de la visite nous fait découvrir la bibliothèque à proprement parler. (The Long Room). Immense salle boisée de plus de 60m de long, au plafond en plein cintre, bordée de chaque côté par des alcôves contenant un nombre impressionnant d'étagères où sont rangés les quelques 200 000 volumes les plus anciens détenus par l'institution. C'est splendide !

Après quelques autres explications sur l'histoire et le fonctionnement de l'université, nous quittons notre guide pour nous rendre au musée d'archéologie, rempli de trésors que les tourbières ont protégés du vol ou de la destruction pendant de nombreux siècles, notamment de nombreuses pièces en or, finement travaillées, des objets de l'époque des Vikings, du Moyen-âge, etc. Le bâtiment lui-même est splendide, en particulier la mosaïque de l'entrée, sous la coupole... et c'est gratuit !

Essai infructueux de visiter la Cathédrale St Patrick. Elle était fermée pour cause de cérémonie spéciale. Dommage.

Alors... continuation vers la Distillerie Teeling par des rues bordées de boutiques, maisons et immeubles en brique, béton et autres matériaux, rivalisant de style mais surtout de laideur et de manque d'harmonie. Tout paraît avoir été jeté là en vrac.

Belle visite de la distillerie qui est la seule à produire du Whisky irlandais dans Dublin intramuros. Dégustation obligatoire...et achats raisonnables car les sacoches sont déjà bien pleines...

On termine cette belle journée en passant à la gare pour acheter les billets à destination de Cork, demain. Voyageant avec des vélos on nous oblige à acheter les billets en ligne !!... J'ai bien essayé de discuter avec la préposée revêche. Rien à faire ! Heureusement que Jenny a un téléphone plus moderne que le mien. Après les manips d'usage : création de compte, âge du capitaine et fourniture de tout un tas d'informations qui n'ont rien à voir avec un simple achat de billet de train, on récupère enfin nos titres de transport au distributeur.

Retour en bus, (dont la ligne démarre heureusement de la gare, car en route, s'il est plein, il ne s'arrête pas), et arrivée chez Rachel à Galloping Green sous une pluie froide et pénétrante. Un thé et direction le même pub qu'hier pour dîner. Journée bien remplie. Cyclistes heureux, même si ça commençait à sentir la fin du voyage.

Demain destination Cork.

 

La cour de Trinity College à huit heures du matin : il faisait froid...

La cour de Trinity College à huit heures du matin : il faisait froid...

Enfin à l'intérieur. Notre guide échevelé.

Enfin à l'intérieur. Notre guide échevelé.

"Les quatre Evangiles", folio 27v du 'Livre de Kells'.

"Les quatre Evangiles", folio 27v du 'Livre de Kells'.

"The Long Room", la bibliothèque contient les livres les plus anciens de Trinity College

"The Long Room", la bibliothèque contient les livres les plus anciens de Trinity College

"The Long Room". A l'entrée, l'escalier en fer forgé

"The Long Room". A l'entrée, l'escalier en fer forgé

"The Long Room". Quelques étagères ...

"The Long Room". Quelques étagères ...

"Sphère dans la sphère", bronze du sculpteur italien Arnaldo Pomodoro, Trinity College.

"Sphère dans la sphère", bronze du sculpteur italien Arnaldo Pomodoro, Trinity College.

"Cactus Provisoire", réalisation d'Alexandre Calder. Trinity College

"Cactus Provisoire", réalisation d'Alexandre Calder. Trinity College

Vu à la caféteria du magasin Marks and Spencer..

Vu à la caféteria du magasin Marks and Spencer..

Rien que de les regarder, ça réchauffe...

Rien que de les regarder, ça réchauffe...

Un beau bas-relief au 23, Kildare Street (Dept. of Business, Enterprise and Innovation).

Un beau bas-relief au 23, Kildare Street (Dept. of Business, Enterprise and Innovation).

Dôme de la splendide galerie principale du musée d'archéologie

Dôme de la splendide galerie principale du musée d'archéologie

Musée d'archéologie, détail d'une fibule en or retrouvée dans une tourbière. Age de Bronze, environ 2 000 ans avant JC.

Musée d'archéologie, détail d'une fibule en or retrouvée dans une tourbière. Age de Bronze, environ 2 000 ans avant JC.

Musée d'archéologie, lingot d'argent, période romaine, 4ème - 5ème siècle de notre ère.

Musée d'archéologie, lingot d'argent, période romaine, 4ème - 5ème siècle de notre ère.

Musée d'archéologie, châsse du Missel de Stowe, ayant contenu un livre de messe du 8ème siècle. Re-décoré en 1370.

Musée d'archéologie, châsse du Missel de Stowe, ayant contenu un livre de messe du 8ème siècle. Re-décoré en 1370.

Face au Musée. Retour au XXIème siècle..

Face au Musée. Retour au XXIème siècle..

C'est tout ce que l'on aura vu de St Patrick...

C'est tout ce que l'on aura vu de St Patrick...

Trois belles cocottes en cuivre chez Teeling..

Trois belles cocottes en cuivre chez Teeling..

Conclusion d'une belle visite... pour nous, ce ne sera qu'un "wee dram".

Conclusion d'une belle visite... pour nous, ce ne sera qu'un "wee dram".

28 septembre. Dublin - Cork. Beau temps sec...

Quatre tartines grillées chez Rachel et en route à 9h45 pour la gare de Dublin par une suite de belles pistes cyclables en descente continue jusqu'aux abords du centre-ville. Beaucoup de vélos.

Après le pont du 'Grand Canal', pendant sud du 'Royal Canal', on file à gauche dans Adelaide Street, rue orientée est-ouest, qui nous conduira aux abords de la gare. C'est plus tranquille que de passer par le centre et les quais de la Liffey.

En route, "l'Inspirational Team" comme nous appelle Rachel, passe devant l'église Saint Jacques, siège du 'Camino' irlandais. Deux Frères très sympas nous accueillent et nous fournissent cartes et autres souvenirs ainsi que deux magnifiques coups de tampon dans nos carnets.

Après une courte attente à la gare, le train est annoncé au quai N° 2. Malheureusement, ce sera un train "à goulottes", nous obligeant à une séance de musculation pour insérer les vélos à l'oblique dans les gouttières très mal commodes d'accès. Faut croire que ceux qui les ont conçus n'ont jamais eu à les utiliser...

La bonne nouvelle c'est que le train est direct. On n'aura pas à traverser la moitié de l'Eire comme il y a 15 jours.

Arrivée à Cork sous un soleil radieux, même chaud ! Devant un thé sur la terrasse d'un café, sur le quai de la Lee, écriture des dernières cartes puis passage à la poste. La ville, pleine de vie cette veille de WE, est bien plus accueillante au soleil que sous la grisaille que nous avions connue les deux fois précédentes.

La route vers le B&B est simple, celui-ci étant situé sur la 'Scenic Route' menant au port de Ringaskiddy. La lumière de fin d'après-midi est belle sur les plans d'eau et les coteaux vallonnés s'étalant au-delà du très large bras de mer. Les oiseaux marins s'en donnent à cœur-joie dans la vase.

Helen et John nous accueillent avec chaleur et curiosité. Ce n'est pas souvent qu'ils ont affaire à une équipe de cyclistes "père-fille".

Le dîner dans la bourgade voisine nous oblige à ressortir les vélos et parcourir trois kilomètres en bord de mer.

Il fait encore jour à l'aller mais le retour se fait à la nuit tombée. A la chaleur de la journée succède un froid pénétrant. Le retour semble bien long !

Fallait quand-même immortaliser le passage..

Fallait quand-même immortaliser le passage..

Là, c'était au "siège" du Camino irlandais

Là, c'était au "siège" du Camino irlandais

Barques à quai, sur la Lee, à Cork

Barques à quai, sur la Lee, à Cork

Pour vendre, certains sont prêts à toutes les bassesses...

Pour vendre, certains sont prêts à toutes les bassesses...

Celle-là n'est pas pour nous..

Celle-là n'est pas pour nous..

En toute pour le B&B

En toute pour le B&B

Le trajet se fait sur une ancienne ligne de chemin de fer

Le trajet se fait sur une ancienne ligne de chemin de fer

Oiseaux de mer en plein boulot..

Oiseaux de mer en plein boulot..

Lumière irréelle sur l'autre rive.

Lumière irréelle sur l'autre rive.

29 septembre. Ringaskiddy et retour.

On reste un bon moment à discuter avec nos hôtes, Helen et John. Lui est Américain et a grandi dans une ferme du Michigan. Elle, est Irlandaise. Ils se sont connus sur une base militaire en Allemagne. 

En admirant sa collection de modèles réduits de vieux tracteurs et matériels agricoles divers, je propose à John de lui envoyer un 'vrai' tracteur : un Case IH, plus exactement un Steiger, car le vert de John Deere est trop prédominant à mon goût.. Ravi, il me remercie en me remettant un tout petit chenillard que je garderai précieusement en souvenir de notre visite.

Vers 11h00 on s'élance vers le port. Pas mal d'arrêts photo en route et visite de beau petit musée maritime du "Passage". L'histoire de ce lieu, ancien chantier naval en aval de Cork, est racontée à travers de nombreux documents, de beaux modèles de navires à voile et d'objets divers.

La terrasse ensoleillée du 'Bosun' nous happe au passage. Ultime occasion de boire une Murphy's pression avant l'embarquement.

Les derniers kilomètres jusqu'au port se font sans problèmes, sauf à devoir déplacer des barrières de chantier sur notre petite route coupée pour cause travaux. S'agissant d'une simple pose de canalisations, les vélos passent sans problèmes.  

Arrivée à Ringaskiddy à 14h30. Formalités de douane et d'embarquement expédiées en un temps record. 

Les vélos sont attachés par le personnel de bord dans un coin du pont N° 3. Cabine au pont N° 6. Belle vue sur la mer par l'immense hublot. Je file sur le pont pour assister à la sortie du port, admirant, comme à chaque fois, les rangées de maisons multicolores de Cobh, plaquées à la colline, telles des guirlandes de petits drapeaux de fête. C'est d'ici qu'est parti le Titanic pour son premier et ultime voyage... Derniers rayons de soleil sur les prairies surplombant la rade et soudain, au passage du phare, c'est le début de la haute mer.

Un 'repas de gala' clôt cette journée...et notre superbe périple 2018. Heureusement que l'on n'a pas encore tout vu de ce merveilleux pays. Cela nous donnera des raisons pour y revenir !

Avec un si long bec on ne se mouille pas la tête..

Avec un si long bec on ne se mouille pas la tête..

Au petit musée du Passage

Au petit musée du Passage

Dublin c'est Guinness; Cork c'est Murphy's

Dublin c'est Guinness; Cork c'est Murphy's

Pas question de faire demi-tour : le bateau nous attend !

Pas question de faire demi-tour : le bateau nous attend !

Mémorial du Titanic à Cobh

Mémorial du Titanic à Cobh

Les voilà, les fanions multicolores !

Les voilà, les fanions multicolores !

Bientôt ce sera la haute mer..

Bientôt ce sera la haute mer..

On ne se lasse pas de les photographier..

On ne se lasse pas de les photographier..

Un rayon de soleil imprévu !

Un rayon de soleil imprévu !

30 septembre. Roscoff - Morlaix - Paris. "Périple OVER...mais seulement en 'Pause' jusqu'au prochain départ...

Dur, dur de se réveiller à 5h00 du matin, 6h00 heure française), même au son d'une musique douce... On saute le petit déjeuner car le temps manque étant éjectés de la cabine à la demie cause ménage et remise en état des lieux pour le voyage suivant...

Dès l'ouverture (automatique) des portes donnant accès au pont, nous nous frayons un passage à travers les voitures moins nombreuses qu'à l'aller, afin d'accéder aux vélos attachés dans le coin du pont 3. Remontage des sacoches, remise des rétros à gauche du guidon et longue attente, le temps que les files successives sortent du navire. La place entre les voitures ne nous laisse la possibilité de nous faufiler avec les ânes de métal vers la file centrale, première à sortir.

Il fait nuit noir quand enfin on rejoint la terre ferme. Passage en douane sans problèmes et mise en route par la piste cyclable jusqu'à St Pol de Léon où on espère pouvoir prendre un petit déjeuner.

La boulangerie du coin de la place est ouverte et bien garnie en Kouign Amanns et autres "sucrances", comme dirait Jenny. Assis à califourchon sur un muret près de la basilique on déguste la spécialité tant attendue avec un café bien chaud, bien serré mais surtout, bien mérité.

Le jour commence à se lever. Il fera beau, mais c'est au prix d'un froid vif ! On emprunte la piste cyclable de Saint Pol vers le pont. Elle passe dans une belle campagne vallonnée, partiellement cachée dans les creux par des couches de brume matinale. Le ciel est magnifique. 

Le Pont de la Corde passé, c'est Google maps qui prend la relève à travers une campagne quadrillée par de nombreux petits chemins agricoles que l'on devra emprunter avant de descendre vers la route de la corniche, en aval de Morlaix. 

Nouvel arrêt au salon de thé situé sous le viaduc pour une boisson chaude plus viennoiseries prises au soleil de la terrasse. On y traîne un peu, c'est tout de même moins triste ici que sur le parvis de la gare.

Temps d'y aller. Après ce que l'on avait subi en Irlande, la côte de la gare paraît bien facile. 

Nos deux expériences passées de la gare de Morlaix nous avaient laissé un goût amer. En bon fatalistes, on se disait "jamais deux sans trois".

Erreur !

Ici je dois faire amende honorable et dire tout haut que "tout n'est pas pourri dans le Royaume SNCF de Trégor et de Léon" !

En effet, je me risque à demander au chef de gare de faction ce dimanche après midi s'il serait envisageable de nous faire traverser les voies avec les vélos, vers le quai N° 2, par le passage 'de service' ?... Il me répond : "il n'y a que cela pour vous faire plaisir ?". J'en ai le souffle coupé m'attendant à la réponse habituelle : "Interdit, passez par les escaliers..."

Non seulement il nous fera passer au quai N°2 sans problèmes, mais me dira en prime, ..."que ceux qui nous ont refusé ce service par le passé se sont trompés de métier" !

Cerise sur le gâteau : il nous aidera même à monter vélos et sacoches dans le train, avant de donner le coup de sifflet du départ !!

Merci Monsieur le Chef de gare. Vous m'avez confirmé que "tout est possible à la SNCF", mais cette fois-ci dans le sens positif !

La bétaillère est pleine mais nos deux vélos seront les seuls à faire le trajet vers Paris. 

Les huit kilomètres de la gare à la maison se font sans peine par le chemin habituel, même si le retour brutal au bruit, aux mauvaises odeurs et à la saleté de certains endroits de la capitale nous donnent une forte envie de faire demi-tour pour retrouver la campagne et la lumière de la verte ERIN.

Encore un merveilleux périple, le 6ème avec Jenny. 2019 arrive à grands pas, il va falloir que l'on réfléchisse au prochain sans trop tarder !

 

Enfin ! il aura fallu attendre 15 jours pour déguster un Kouign Amann !

Enfin ! il aura fallu attendre 15 jours pour déguster un Kouign Amann !

La belle église de St Pol au petit matin

La belle église de St Pol au petit matin

Lever de soleil sur l'embouchure (1)

Lever de soleil sur l'embouchure (1)

Lever de soleil sur l'embouchure (2)

Lever de soleil sur l'embouchure (2)

La curieuse église d'Henvic

La curieuse église d'Henvic

Street art à l'entrée de Morlaix... et titre de chanson de Ray Charles fort à propos !

Street art à l'entrée de Morlaix... et titre de chanson de Ray Charles fort à propos !

Rendez-vous en 2019 pour la 7ème édition des Voyages à Vélo avec ma Fille !

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Irlande du Nord et Eire 2018

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Publié le 12 Août 2018

Bandeau du Périple 2018

Bandeau du Périple 2018

Itinéraire du voyage.

Itinéraire du voyage.

A l'origine on avait prévu de faire le tour du Lac de Constance : 300 km sympas et pleins de couleurs, 3 pays traversés et beaucoup de choses à voir...

La SNCF (encore elle...) en a décidé autrement ! Bien plus rédhibitoire que la période de grèves du printemps elle a en effet décidé que les vélos tout montés ne seraient plus acceptés dans les trains à destination de l'est de la France ! Aux TGV 'vélos' supprimés au printemps s'ajoutent maintenant Intercités et TER ! 

La seule façon de nous rendre vers une des villes frontalières des pays civilisés faisant la part belle aux vélos (Allemagne, Suisse..), nous aurait obligé à tout démonter et de les mettre sous housse, ce que nous n'avions aucune intention de faire.

C'est donc à regrets que nous avons abandonné cette destination et redéfini un nouveau parcours. (C'est quoi au juste le service public ?)

Sylvie ne connaissant pas la côte normande, nous avons décidé de nous rendre chez nous en Bretagne, en empruntant la route historique des plages du débarquement et en coupant à travers le Cotentin pour rejoindre la baie du Mont Saint Michel. De là on filerait vers Pontorson, Antrain, Montreuil sur Ille, Rennes, Redon...pour terminer à côté de Vannes. 

Lundi 30 juillet. Paris - Caen - Bénouville. 25 km.

Levés aux aurores pour réveiller les ânes de métal et les bâter. Belle météo.

Qu'allait nous réserver le ciel ?

Qu'allait nous réserver le ciel ?

Mise en route à travers un Paris pas encore très actif. Peu de circulation. Mélange de visages pâles des 'vacanciers aoûtiens' piaffant dans les starting-blocks, et de bronzage fièrement exposé des 'juilletistes', reprenant le collier..

Arrivée sans problèmes à la gare Saint Lazare. Direction quai n°. 28 où notre Intercités nous attendait. C'était un 'vieux' modèle avec crochets pour 2 vélos dans le coin de la plateforme d'accès, au bout du wagon. Toujours un peu compliqué d'accrocher les montures mais au moins le  train existait... et le transport des ânes de métal était gratuit, alors vive la vie !..

Une colo et deux monitrices montent à Evreux. Des distributions régulières de chips et de bonbons parviennent difficilement à contenir l'excitation de la troupe. Comme nous, tout le petit monde descend à Caen, heureusement par l'autre extrémité du wagon..

Le train n'allant pas plus loin, arrive 'au large' nous obligeant à emprunter les escaliers vers le souterrain de sortie. Un petit escalator et des mains secourables  nous facilitent la remontée vers le niveau rue....et devinez quoi ? 

Le hall à peine traversé, il se met à pleuvoir d'un crachin misérable nous obligeant à sortir les K-Ways et de rester à l'abri. Des semaines de températures difficiles à supporter, un ciel bleu azur parfait...et aujourd'hui, premier jour de notre périple, il pleut !! Murphy était du voyage !   

Ça commençait bien...

Ça commençait bien...

Le ciel met fin aux hostilités et on peut enfin remettre en route, après avoir perdu une bonne demi-heure abrités dans une entrée de parking. La route vers le Mémorial est bien fléchée. Les vélos sont attachés aux arceaux d'un petit parking dédié, et la visite peut commencer.

Même émotion que lors de la première visite avec Rémi, mais cette fois avec un meilleur ciblage et plus de temps passé dans des sections trop rapidement vues auparavant.

Une très intéressante expo temporaire sur la guerre froide complète notre visite. Au delà des vitrines décrivant les aspects historiques et politiques, un volet de l'expo compare les modes de vie chez les deux principaux protagonistes (URSS et USA) et montre des exemples de la propagande utilisée pour 'miner' le régime adverse.

A travers les objets, films, bandes sonores, photographies et écrits de tous ordres, le Mémorial conduit le visiteur sur les chemins de notre histoire récente, mais paraissant si lointaine déjà.. d'où l'urgence et l'importance absolues d'un constant travail de mémoire, car depuis la nuit des temps, l'histoire semble ne rien savoir faire d'autre que de se répéter. 

 

Chamberlain et ses acolytes ne manquaient pas de modestie !

Chamberlain et ses acolytes ne manquaient pas de modestie !

"Mon royaume pour un cheval" Richard III, Shakespeare....ma vie pour un pigeon... Louis Berrier.

"Mon royaume pour un cheval" Richard III, Shakespeare....ma vie pour un pigeon... Louis Berrier.

Quand les moyens justifient la fin..

Quand les moyens justifient la fin..

L'abominable ironie des mots...(Gift = cadeau en Anglais..)

L'abominable ironie des mots...(Gift = cadeau en Anglais..)

Y'avait pas que le Führer qui peignait..

Y'avait pas que le Führer qui peignait..

Johannes Travöltat ?

Johannes Travöltat ?

"Né sous une bonne étoile"...et quelle étoile !

"Né sous une bonne étoile"...et quelle étoile !

Vitrine Glasnost

Vitrine Glasnost

Quel moment !

Quel moment !

La visite terminée, on remonte à la belle lumière d'une fin de juillet 2018, non sans être passés devant le poster du navire de l'Europe, rappel, s'il en faut, de la principale contribution de l'Union, durant les 70 dernières années : la Paix !

Mais la Paix demande un travail de tous les instants. Elle n'est jamais acquise définitivement. Protégeons-là des egos de tout poil !

Le soleil était revenu. Les fanions de nos vélos battaient au vent. Passage centre- ville pour retrouver la voie verte du canal menant à Bénouville. Dix kilomètres de bonheur. 

18h00. Au Pegasus Bridge, on laisse le fascinant Café Gondrée à gauche pour entrer dans le bourg.

Notre hôtel est trouvé sans mal. Les ânes débâtés et rangés au garage. Pour les cyclistes, c'est direction la salle à manger pour un dîner bien mérité.

 

 

    

La protéger à tout prix !

La protéger à tout prix !

Mardi 31 juillet. Bénouville - Tracy sur Mer (sortie Arromanches direction Bayeux). 60 km.

Sans tarder on se met en route direction le Pegasus Bridge et le musée Mémorial qui se trouve de l'autre côté. Arrêt obligatoire au café Gondrée pour montrer cet endroit très particulier à Sylvie.

En effet, selon Mme Arlette Gondrée-Pritchett, l'actuelle propriétaire, rencontrée lors d'un précédent passage, et dont les parents tenaient l'établissement depuis les années '30, cette maison a été la première libérée en France par la 6ème division aéroportée britannique, sous le commandement du général Gale, aux petites heures du 6 juin 1944.

Au fil du temps, la salle du café est devenue un véritable mini musée. Les murs sont couverts de photographies, de lettres, d'insignes, de fanions et d'une foule d'autres objets que des vétérans de passage ont confié à Arlette. Un arrêt dans ce lieu chargé d'histoire est un must. 

 

 

 

Le café Gondrée : première maison libérée au petit matin du 6 juin 1944...

Le café Gondrée : première maison libérée au petit matin du 6 juin 1944...

Le Pegasus Memorial est situé de l'autre côté du canal de Caen à la mer. Il faut emprunter une réplique du pont d'origine pour y accéder.

Ce dernier se trouve maintenant dans les jardins du musée, dédié principalement aux événements, aux hommes et aux matériels utilisés durant la nuit du 5 au 6 juin pour assurer la prise du pont et neutraliser l'ennemi dans et aux abords de Ouistreham.

La visite du musée est un moment de grande émotion. Un film, passant en boucle dans les langues des différents alliés, même vu en Néerlandais, fige le spectateur dans un respect sans bornes pour ces hommes, qui, nombreux, ont fait le sacrifice suprême pour libérer notre pays.

Un salut au sergent Louis Lanternier du Commando Kieffer, dont le regard semble irradier un mépris de la mort et une infaillible détermination de réussite des objectifs fixés.

 

 

Le sergent Louis Lanternier, matricule 1578FN40, décédé le 2 avril 1986, inhumé à Ouistreham.

Le sergent Louis Lanternier, matricule 1578FN40, décédé le 2 avril 1986, inhumé à Ouistreham.

Badge du béret de Louis Lanternier. (Merci au blog "commandokieffer.canalblog.com)

Badge du béret de Louis Lanternier. (Merci au blog "commandokieffer.canalblog.com)

La visite se poursuit parmi des vitrines thématiques richement dotées d'objets d'époque ayant appartenu aux deux camps. Dans les jardins : la réplique d'un planeur Horsa. Un petit bâtiment abrite même une section originale de carlingue. Un autre est dédié aux aumôniers alliés, à leurs actions et contributions dans les terribles moments qui ont suivi le débarquement. Nombreux sont ceux qui disparaîtront aussi... Les allées sont bordées de pièces d'artillerie, d'autels du souvenir "fleuries" par de nombreuses couronnes de coquelicots en papier..

L'heure tournait. Il fallait que l'on mette en route. La piste file plein nord vers Ouistreham où des Africains, candidats à la traversée vers Portsmouth, errent dans les jardins publics attenants au port. Les barrières ont été sérieusement renforcées depuis le dernier passage. Les forces de l'ordre veillent.

Le trajet se déroule sans problèmes sur les voies cyclables longeant la côte, tantôt en site propre, tantôt en site partagé. Soleil, ciel bleu et léger vent de trois quarts arrière nous conviennent parfaitement.

A Graye-sur-mer on quitte la route pour le site de la Croix de Lorraine marquant l'endroit où le Général de Gaulle a débarqué en France le 14 juin 1944. Quelques panneaux explicatifs, quelques photos, illustrent ce moment historique.  

Sentiment d’irréel..

Sentiment d’irréel..

Dinky Toys..

Dinky Toys..

A la mémoire des Agents de liaison cyclistes de la 3ème Division d'Infanterie canadienne

A la mémoire des Agents de liaison cyclistes de la 3ème Division d'Infanterie canadienne

Graye sur Mer

Graye sur Mer

Autre temps, autres embarcations !

Autre temps, autres embarcations !

La Croix de Lorraine.

La Croix de Lorraine.

Après un pique-nique au soleil et au vent du large on reprend la véloroute à la sortie de Graye.. Elle nous mène par monts et par vaux à Sainte-Croix sur mer, Ver-sur-mer, Crépon, Bazenville, à travers la belle campagne normande. Champs de lin, blockhaus, panneaux de mémoire jalonnent notre balade. 

Près des blockhaus de Sainte Croix un panneau rappelle Johnny Johnson, as britannique aux 34 victoires sur l'aviation ennemie.

Passage au cinéma 360° situé sur les hauteurs d'Arromanches. Encore un moment fort de cette journée déjà bien remplie !

Pas de chance ! Pour rejoindre l'étape en évitant la route de Bayeux, étroite et très passante, nous sommes obligés de descendre un long et sinueux raidillon jusqu'au centre ville, longer la plage...pour ensuite remonter de l'autre côté par un chemin en terre battue tout aussi pentu. 

Arrivée à Tracy vers 18h45 après une journée bien remplie d'histoire. 

Installation à La Ferme de la Petite Noé, B&B exceptionnel à tous points de vue !

Un délicieux repas pris en commun avec des Belges et des Lorrains, auxquels se sont joints des Danois, clôt la soirée que nos généreux hôtes Karine et Jean-Claude truffent d'anecdotes et de bonne humeur !   

En route pour Arromanches. Magnifique campagne d'été !

En route pour Arromanches. Magnifique campagne d'été !

Quelle émotion !

Quelle émotion !

Arromanches : quelques caissons rappellent encore l'histoire.

Arromanches : quelques caissons rappellent encore l'histoire.

Pas de chance, le vent contrariait les plans !

Pas de chance, le vent contrariait les plans !

Rouissage du lin.

Rouissage du lin.

Mardi 1er août. Tracy sur mer  - Carentan (via Colleville sur mer). 71 km.

Karine et Jean Claude nous indiquent une petite route de campagne pour éviter la route principale menant à Bayeux (D516). Bordée de haies et de talus, notre petit chemin nous conduit à travers bois et champs pendant la majeure partie du trajet. On retrouve la D516, le bruit et la circulation à l'entrée de Bayeux, heureusement sur une très courte distance.

Premier objectif du jour : le Musée abritant la Tapisserie de la Reine Mathilde. 

Passage dans le vieux Bayeux totalement gâché par l'envahissement de l'automobile. Dommage, car le centre historique pourrait être tellement plus agréable pour tous, en mode 'piéton'. 

Par chance la file d'attente est très courte en milieu de matinée au musée. La visite s'effectue en défilant lentement le long des 68m de la magnifique broderie de l'an mille, retraçant le règlement de comptes entre Guillaume et le parjure Harold. Chevaux, bateaux, soldats, espions, comète et batailles illustrent l'incroyable ouvrage fourmillant de moultes détails. 

Chez Jean-Claude et Karine. Magnifiques et généreux hôtes !

Chez Jean-Claude et Karine. Magnifiques et généreux hôtes !

Un beau matin sur la route de Bayeux.

Un beau matin sur la route de Bayeux.

Cette fois-là l'invasion partait de France.

Cette fois-là l'invasion partait de France.

On n'a pas le temps de visiter le reste du musée car le programme de la journée prévoit aussi une visite au cimetière militaire américain de Colleville, et Carentan, notre étape, est à 35km au-delà..

Sortie de Bayeux par la voie verte en direction de Sully, belle piste en site propre, malheureusement trop courte. Puis c'est Maisons et Etréham où l'on s'égare, le marquage laissant à désirer.

Résultat : on se retrouve à Mosles avec comme seule solution d'emprunter la D613 (qui court parallèle à la N13) jusqu'à la sortie Surrain.

N'ayant rien trouvé pour nous asseoir, (on dirait que les bancs, disposés jadis sur les parvis des églises ont tous disparu...),  le pique-nique sera consommé debout à l'ombre d'un sumac de Virginie..

Les derniers 4km de Surrain à Colleville se passent sans problèmes une fois gravie la côte à la sortie de Surrain.

La perception des lieux est bien différente de la première visite il y a 3 ans. Soleil, ciel bleu et petite brise du large donnent une toute autre impression des lieux. L'entretien des gazons, des massifs et des arbres est toujours aussi impeccable. 

Après avoir parcouru quelques unes des bandes gazonnées séparant les rangées de tombes, lisant, gravés dans les croix blanches, les noms, unités, villes d'origine et date de décès de tant de jeunesse gâchée, nous avons quitté les lieux, non sans déplorer la conduite de certains se croyant en voyage organisé chez Mickey.... La race des cons est inoxydable.

Cimetière militaire américain à Colleville.

Cimetière militaire américain à Colleville.

Le plan d'attaque.

Le plan d'attaque.

Soldat inconnu..

Soldat inconnu..

Quelques unes des 9 385 tombes...

Quelques unes des 9 385 tombes...

D'autres encore...

D'autres encore...

Les derniers 35 km vers Carentan  s'effectuent sur des départementales longeant la N13. C'est plat et sans intérêt. La chaleur est accablante et les gourdes remplies à chaque passage de cimetière. On en profite pour mouiller la casquette aussi. Faut éviter que le cerveau ne se mette à bouillir !

Arrêt limonade à Isigny, sur une place où un manège d'enfants tourne à vide. 

Pas loin de notre destination, à La Fourchette/Catz, le panneau du musée de la "Bataille des haies" propose le 'moules frites à volonté' pour  € 11... et ce, 7 jours sur 7 ! Y'a pas de petits profits. Faut prendre l'argent du gogo là où il se trouve !

Un peu de décence s'il vous plaît !

Le B&B est trouvé sans mal. Selon les propriétaires, la bâtisse aurait été construite au début du siècle dernier par les fondateurs de "Carrefour", d'où notre extraordinaire salle de bains art déco toute en mosaïques et feuille d'or.

Un super repas dans un restaurant du port clôt cette très émouvante et riche journée de périple.

Retour par le centre ville désert après une découverte étonnante : un drakkar viking était amarré au quai ! Copie conforme de ceux que l'on avait vus à Roskilde l'an dernier.

Et cerise sur le gâteau, le panneau de la véloroute, en centre ville, Place de la République, celui que Rémi et moi avions eu tant de mal à trouver, est toujours au même endroit, faisant face à l'ancienne banque, caché derrière un panneau de stationnement pour handicapés..

 

 

Consternant !

Consternant !

Les Vikings à Carentan

Les Vikings à Carentan

Mercredi 2 août. Carentan - Coutances, via Sainte Mère Eglise. 63 km.

Mise en route vers 9h00 en direction de Sainte Mère Eglise. Saint Côme du Mont, Houesville, La Croix Pan, Blosville et Sainte Mère. Routes tranquilles, essentiellement chemins de dessertes agricoles parallèles à la N13. Bon revêtement. Peu de monde. Le soleil chauffe déjà.

Désolé de voir que le para est encore accroché au clocher. C'est de mauvais goût, un peu comme les Pères Noël qui restent pendus aux toitures toute l'année... John Steele mérite mieux. 

L'objectif était la visite du musée Airborne. Peu d'attente aux caisses ce matin. Direction les différents pavillons qui restent tout aussi émouvants que lors de la première visite. 

Carlingue des paras, C-47, planeur Waco, discours de Reagan à la Pointe du Hoc, photos, films, reconstitutions des parachutages et des "comités d'accueil" qui les attendaient au sol... etc. 

Comme à Bénouville, on aurait pu passer la semaine à tout lire, tout regarder, tout écouter.

Passage à l'église pour admirer les vitraux. Snack à prix parisiens dans un petit café tenu par des Anglais. 

Sainte Mère Coutances c'est 46km. Début de parcours sympa sur des routes peu fréquentées. Chef du Pont, La Bastille, travers de Beuzeville la Bastille (qui aurait mérité un arrêt), Liveteau, Coigny, La Butte... Très belles maisons, chemins bucoliques zigzaguant entre talus et haies. Fleurs sauvages, belle nature paisible d'un autre temps. 

Malheureusement cela ne devait pas durer... D'abord on subit la D24, route up and down, sans intérêt. (Le Plessis Lastelle, Saint Patrice de Claids et au-delà jusqu'à l'intersection avec la D900 où on se retrouve enfin au calme). Un bout de la Voie Romaine jusqu'au travers de La Ronde Haye permet de respirer.

Ayant loupé la continuation sur la D535, la dernière section, de Saint Sauveur Lendelin jusqu'à Coutances, se fait sur la D971, véritable piste de dragsters pour automobilistes énervés, impatients et agressifs..à éviter à tout prix, même si l'on doit faire un long détour ou porter vélo et sacoches à travers bois et champs jusqu'à destination. 

Arrivée en ville vers 18h00, fourbus, abrutis par la chaleur et le bruit de la route. Fin d'étape pénible.

La douche et le repas du soir, pris tout à côté de l'hôtel, ralentissent les gyros internes. Une belle balade digestive nous remet tout à fait d'aplomb. Demain, direction Courtils, via Avranches et Pontaubault.  

 

 

Sur la Route de la Liberté

Sur la Route de la Liberté

Tout est bon pour vendre la marchandise..

Tout est bon pour vendre la marchandise..

Au Musée Airborne

Au Musée Airborne

Le pavillon du planeur Waco

Le pavillon du planeur Waco

Détail de vitrail

Détail de vitrail

Vitrail des paras.

Vitrail des paras.

Z'auraient pu trouver un autre nom à cette rivière...

Z'auraient pu trouver un autre nom à cette rivière...

Curieuse coïncidence : le siège de Case était au Plessis, mais dans le '60'...

Curieuse coïncidence : le siège de Case était au Plessis, mais dans le '60'...

...en pelisses et en fourrures j'espère...

...en pelisses et en fourrures j'espère...

A consommer au grand-air !

A consommer au grand-air !

Façade de la cathédrale de Coutances au couchant.

Façade de la cathédrale de Coutances au couchant.

Théâtre municipal : Don de l'URSS

Théâtre municipal : Don de l'URSS

Jeudi 3 août. Coutances - Courtils, via Avranches. 69km.

Petit déjeuner classique à "La Pocatière". Passage à l'OT pour le coup de tampon et pour savoir comment rattraper notre route en sortie de ville (très souvent problématique...).

On sera malheureusement obligés de commencer la journée par une sérieuse grimpette pour retrouver la D 235 qui file plein sud vers Cérences. Route très vallonnée mais super calme.

Quelques courses en ville pour le déjeuner et c'est reparti vers Saint Sauveur la Pommeraie, puis Le Loreur où on s'arrête pour pique-niquer sur de vraies tables de pique-nique installées sous des arbres au milieu de nulle part ! C'est à ne rien y comprendre.

A la Haye Pesnel on se retrouve une fois de plus sur la D7 qui file directement sur Avranches.

Pas question de recommencer comme hier. Un circuit alternatif est trouvé, via Champcervon et Lolif où, en refaisant le plein des gourdes au cimetière, on aperçoit le Mont Saint Michel pour la première fois ! Vue magique !!

Merci à la Secrétaire de mairie de Grappon de nous avoir dessiné un plan pour traverser la campagne. Seuls les initiés s'en sortent sans se perdre et vu la chaleur et les côtes, on n'avait pas envie de faire plus de km que le strict nécessaire.

 

Mais pour aller où ?

Mais pour aller où ?

Faudrait savoir !

Faudrait savoir !

Dommage qu'il n'y avait pas de bancs de pique-nique...

Dommage qu'il n'y avait pas de bancs de pique-nique...

Décidément c'est une journée en pension complète !

Décidément c'est une journée en pension complète !

Le Mont Saint Michel vu de Lolif  : une belle récompense après une dure journée de pédalage.

Le Mont Saint Michel vu de Lolif : une belle récompense après une dure journée de pédalage.

Lolif - Marcey les grèves est une longue et agréable descente sur la D105, à travers champs et bois, jusqu'à la D911... Là, ça se complique car cette dernière est la route 'côtière' reliant Granville au second cauchemar de notre périple, à savoir Avranches. Beaucoup de voitures en cette fin d'après-midi. Beaucoup de gens pressés...

La seule route qui semble traverser la ville nord -sud est encore la D7. Mais venant 'de la campagne', il faut encore pouvoir la trouver !

Après un rond-point, qui avait plus l'allure d'une centrifugeuse à voitures que d'un système routier, on trouve enfin l'accès à notre route, qui bien entendu, passe par le sommet de la ville, plutôt que d'en faire le tour. On hallucine en voyant des bancs disposés sur l'étroite bande piétonne, face à la circulation qui n'avait rien à envier au périphérique à la Porte de Bagnolet ! 

Montée pénible, sur le trottoir jusqu'à la place de la cathédrale, car les Fangios du soir étaient encore bien énervés. Ce sera ensuite une très longue descente de l'autre côté, vers Pontaubault.. 

On apprendra, une fois rentrés, qu'une piste permettant d'éviter la D7 existe bien, mais à moins d'être Mohican, il y a peu de chances d'en trouver le départ. Encore une ville à éviter à tout prix.

On se retrouve au calme au passage sur la Sélune puis c'est un virage à droite vers Céaux, avant d'atteindre Courtils où Martine, généreuse et sans chichi nous accueille pour l'étape.

Après la douche bien méritée on reprend les vélos, débâtés cette fois, pour un pèlerinage au "Petit Quinquin", superbe restaurant de Céaux. Joyeux repas multiculturel entourés de Russes, d'Italiens et de Kenyans ! Encore de belles rencontres à inscrire au carnet des souvenirs !

Et cerise sur le gâteau au retour: une vue extraordinaire du Mont St Michel au couchant !

 

 

Cathédrale d'Avranches

Cathédrale d'Avranches

Encore une surprise au retour du dîner !

Encore une surprise au retour du dîner !

Vendredi 4 août. Courtils - Betton sur Ille. 81km.

Mise en route de bonne heure pour une longue journée de pédalage sous une grosse chaleur.

Passage obligé à la Roche Torin pour admirer le Mont, planté au loin dans sa baie, bien au-delà des prés salés. C'est marée basse. On est seuls avec le vent. Pas de chance, une brume de mer coiffe la partie haute de la Merveille et les moutons sont ailleurs ce matin... Qu'importe, la magie n'est pas dans le visible.

Ayant décidé de ne pas passer par le Mont, on se rend au Cimetière allemand de Huisnes sur mer, dernier lieu de mémoire de notre périple. A 9h00 on est les seuls sur le parking. 

11 956 soldats allemands, ramenés de plusieurs départements où ils sont tombés, reposent ici, sur deux étages, dans les multiples alvéoles d'une crypte en partie souterraine.

Une petite route passant par Ardevon et Les Pas nous mène à Pontorson où l'OT nous indique une très belle voie verte tracée parallèle au Couesnon, jusqu' Antrain.

Autant Pontorson (Manche), ancien nœud ferroviaire, situé à la croisée de plusieurs routes actives vit pleinement (de sa proximité au Mont Saint Michel), autant Antrain (Ille et Vilaine), situé quelques kilomètres plus au sud, semble encore plus mal en point que lorsque j'y étais passé, il y a quelques années.  

D'un côté, une ville active aux nombreux commerces, pleine de vie et de couleur, de l'autre, une ville endormie où les panneaux "à louer", "à vendre" ont remplacé la plupart des enseignes de la rue principale, y compris les bistrots et les restaurants...

Un petit Carrefour Market sauve la mise pour les habitants mais étouffe toute velléité de reprise d'une activité commerciale dans le centre. 

Le pique-nique acheté, on file, non sans s'être perdus en sortie de ville (faute à la signalisation confuse de la VD4.)

Ce sera direct Bazouges la Pérouse sur une route peu passante mais sous un soleil de plomb. Quelques belles montées et descentes jusqu'à la petite zone artisanale en bas de la côte à l'entrée du bourg.

On pique-nique debout, sur les sacoches de guidon, à l'ombre d'un gros arbre particulièrement bienvenu. La énième salade avalée, quelques bons coups de pédale nous amènent en haut de la côte où c'est 'arrêt obligatoire' pour boire un coup au petit café et refaire le plein des gourdes.

La tenancière nous indique la route de Marcillé-Raoul. "Elle part à droite, dans le virage, à mi-côte. Ne la loupez pas sinon vous devrez tout remonter...". Pas question de la louper, on avait déjà eu notre compte de raidillons depuis Antrain.

Continuation vers Marcillé-Raoul, atteint après une nouvelle série de côtes. Passage à la base de loisirs de l'étang du Boulet, particulièrement fréquentée durant cette chaude journée, puis c'est Feins (re-plein des gourdes au cimetière) et enfin, Montreuil sur Ille. 

Plutôt que de suivre le halage de l'Ille, qui bien qu'étant plat nous aurait allongé le parcours d'environ 10km du fait des méandres, nous décidons de guérir le mal par le mal et prenons une route directe sur Betton, les côtes en prime. On passe successivement Saint Médard sur Ille, La Croix de Brin, Saint Germain sur Ille (nouveau plein des gourdes plus encouragements des habitués du bar de la place..), Chevaigné, puis enfin Betton, terme d'une très chaude, "très soif" et longue journée.

Pas de soucis pour trouver notre B&B 'nickel', super bien situé près du canal.  

Douche +++ et dîner à l'excellent restaurant Dupont & Dupont juste à côté. Quelques pas digestifs sur le halage, où un beau chat nous adopte, terminent cette rude étape. 

Le couchant est magnifique. Il devrait faire beau demain (encore...) !

 

         

 

 

 

Les Prés salés : au loin le Mont

Les Prés salés : au loin le Mont

Soldat inconnu à Huisnes sur Mer. Lui non plus n'avait rien demandé..

Soldat inconnu à Huisnes sur Mer. Lui non plus n'avait rien demandé..

On ne peut se lasser de le regarder.

On ne peut se lasser de le regarder.

Abords de Pontorson

Abords de Pontorson

Sur la voie verte, direction Antrain.

Sur la voie verte, direction Antrain.

Marcillé- Raoul.

Marcillé- Raoul.

Demain il fera beau ! (et chaud)..

Demain il fera beau ! (et chaud)..

Dimanche 5 août. Betton sur Ille - Guipry-Messac (via Rennes). 65km

Pas de difficultés aujourd'hui car le trajet se déroule uniquement sur le halage, de l'Ille d'abord, puis de la Vilaine, rejointe au bout du Mail François Mittérand, à Rennes.

Passage au marché installé sur la cale, à côté du restaurant d'hier soir, pour y acheter le pique-nique de ce midi, à savoir trois délicieuses galettes-saucisses et des fruits. Nombreux méandres sur le halage du canal Ille et Rance vers Rennes. Un peu plus d'activité qu'hier : normal, c'est dimanche. Malgré tout le cheminement reste paisible. Alternance d'ombre et de soleil. Beaucoup de poussière.

Peu de monde en ville. Le mail est pratiquement désert. Un zig-zag à la confluence et nous voici le long de la Vilaine. Pas mal de coureurs, de piétons et de cyclistes pendant quelques kilomètres au-delà du stade, puis peu à peu on retrouve le silence, le vent et les hérons, plantés près des berges, dans l'attente du passage de leur déjeuner. Des cormorans se sèchent les ailes en haut des arbres. 

La chaleur devient écrasante. Arrêt à Pont Réan pour une limonade au bord du fleuve. Pas de cimetières aujourd'hui..

On croise un marcheur vu plusieurs fois depuis Rennes. Il se rend à la borne kilométrique 20, un peu en aval de notre arrêt, puis fait demi-tour : 40 km de marche en 8 heures. Il l'a fait en vélo et s'est dit que c'était faisable à pied.. Chapeau !

 

 

Encore plus lent que nous..

Encore plus lent que nous..

Sur le mail à Rennes.

Sur le mail à Rennes.

Halage de la Vilaine

Halage de la Vilaine

Halage de la Vilaine

Halage de la Vilaine

Comme neuf !

Comme neuf !

Un héron surpris au décollage.

Un héron surpris au décollage.

Arrivée à Guipry vers 18h15. L'avenue du port, menant à notre B&B, est une réplique à petite échelle de la laideur des entrées de tant de villes en France : banques, grandes surfaces, magasins de matériaux, artisans divers, concessions automobiles et garages, serres et jardinage, parkings, enseignes en tous sens, etc... le tout, planté en vrac le long de la route, sans aucune idée d'esthétique ni d'harmonie.. triste !

Craignant de ne rien trouver d'ouvert pour dîner, on avait judicieusement réservé une table à la Créperie du Port en passant à Rennes le midi. Bien nous en a pris, car à 20h00 l'établissement affichait complet. Des Espagnols, rencontrés durant la promenade digestive, du côté Messac de la Vilaine, pédalaient comme des fous dans l'espoir d'arriver à une pizzeria qu'on leur avait indiquée, avant la fermeture..

 

 

Herbes folles.

Herbes folles.

Le lent cours du fleuve.

Le lent cours du fleuve.

Saison des Amours..

Saison des Amours..

"Je vous ai compris", (Charles de Gaulle, 4 juin 1958, Alger).

"Je vous ai compris", (Charles de Gaulle, 4 juin 1958, Alger).

Sylvie devant !

Sylvie devant !

Les "gorges" de la Vilaine

Les "gorges" de la Vilaine

Lundi 6 août. Guipry - 'chez nous' via Redon et Vannes. 48 km

On démarre à 9h00 pile dans l'espoir de rejoindre Redon en tout début d'après-midi. En effet, la section Redon - Vannes (via Arzal, Muzillac, Ambon, Surzur et Le Poulfanc) ne présente aucun intérêt, hormis La Roche Bernard, les environs du barrage d'Arzal et la très courte traversée en bateau au Passage à St Armel. On avait donc décidé de prendre le TER de Redon à Vannes pour abréger la fin de parcours.

Quarante kilomètres de zigs et de zags le long de la Vilaine, tantôt au soleil, tantôt à l'ombre, entrecoupés d'arrêts fruits secs et boisson nous amènent tranquillement à la gare de Redon, à temps pour le train de 13h25. 

Rapide repas dans le hall de la gare et c'est l'exercice habituel d'accès au train.. Rampe pour descendre au souterrain et escaliers pour monter au quai. Question de budget probablement..

Fait nouveau : le vélo de Sylvie entre tout juste dans l'ascenseur. C'est toujours cela de gagné ! Rock'n'Roll, trop long, passe par les escaliers.

Arrivée à Vannes sans histoires sauf que notre train, terminant sa course dans cette gare est dirigé vers le quai N° 4... donc même cinéma avec sacoches et vélos, dans le sens inverse cette fois. Ici, l'ascenseur est un modèle std, donc trop court, obligeant les deux ânes et leurs cavaliers à jouer à la taupe. 

Une demi-heure après, les vélos sont enfin au repos sur la pelouse et les cyclistes dans la douche.

La machine à laver, elle, fait son premier tour !

La semaine a filé très vite malgré les kilomètres parcourus, les côtes et la chaleur. Le parcours fut parfois physique, mais les sens contribuent à chaque instant à en atténuer la difficulté et en révéler la beauté : un champ de lin, des blés dorés, le vent d'été, coquelicots et bleuets, le chant des alouettes.. la silhouette du Mont au coucher... que la lenteur du vélo permet d'absorber.

Et pour conclure, "au diable la modestie" ! Sylvie peut être fière de son exploit : pratiquement 500 km en une semaine, soit presque 70 km par jour, visites comprises.

Pas mal pour un troisième voyage !

 

Chapelle à la sortie de Guipry

Chapelle à la sortie de Guipry

L'écurie n'est plus bien loin...

L'écurie n'est plus bien loin...

Le beau halage de la Vilaine en amont de Redon

Le beau halage de la Vilaine en amont de Redon

Prairies au soleil du matin

Prairies au soleil du matin

Livraison 2018 en plein repas..

Livraison 2018 en plein repas..

Très belle église de Brain sur Vilaine

Très belle église de Brain sur Vilaine

Ça y est, les ânes peuvent maintenant se reposer...

Ça y est, les ânes peuvent maintenant se reposer...

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Paris - Bretagne en vélo - 2018

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Publié le 21 Juin 2018

Velodyssée- Midi Pyrénnées- Quercy- Auvergne- Bourgogne

Velodyssée- Midi Pyrénnées- Quercy- Auvergne- Bourgogne

Itinéraire du Périple

Itinéraire du Périple

La coupe du monde de football ayant contrarié nos plans initiaux, on avait décidé, mon compagnon de périple et moi, de faire une nouvelle virée cycliste à travers 'la Belle France'. L'idée était que je descende retrouver Rémi à Toulouse et que l'on partirait de là.

Partant de Vannes le mardi matin, je n'avais que six jours pour faire la route. J'avais donc décidé, pour éviter des étapes interminables, de prendre le train de Vannes à Nantes et de procéder de la même façon de Bordeaux à Toulouse, le restant se faisant à vélo bien entendu.

En effet, à quoi bon s'abrutir à faire 130 km par jour, la tête dans le guidon, sans rien voir ni apprécier des paysages traversés ?

Pour moi, le 'cyclo-tourisme' c'est avant tout du tourisme effectué à l'aide d'un véhicule ni trop rapide, ni trop lent, permettant au voyageur de se laisser envahir par tout ce que ses sens 'collectent' le long du parcours. C'est comme ça que je vois les choses. 

Levé de très bonne heure pour finir de préparer Rock'n'Roll qui piaffait dans le garage, et fermer la maison, je mets en route à 7h15 vers la gare, sous un ciel bleu agrémenté d'un petit vent frais.

A question habituelle, réponse habituelle... Pas question, pour l'employé de gare, de me faire traverser l'unique voie pour accéder au quai N° 2 : "Interdit.... Règlement .. Faudra prendre l'ascenseur ou l'escalier..! .".

Je débâte donc l'âne de métal et fais plusieurs A/R pour tout transporter sur le quai N°2 via les escaliers, car là encore, les têtes pensantes de la compagnie nationale, ceux qui dessinent les ascenseurs, n'ont certainement jamais eu à les emprunter avec autre chose que leur imprévoyance ..

Une fois sur le quai, j'ai le droit à une autre amabilité...

"Non Monsieur, je ne sais pas à quel bout du train se trouve le wagon à vélos... les sigles  sont sur les vitres"... Merci pour le Service !

Le TER venant de Quimper est pratiquement vide. Je ne prends pas la peine d'accrocher le vélo aux endroits prévus à cet effet. De toutes façons les crochets sont positionnés trop bas par rapport à la longueur de ma monture... A chaque fois c'est pareil et j'en ai assez d'endommager le garde-boue ARR.

 

Le vélo restera au sol, attaché aux strapontins...

Le vélo restera au sol, attaché aux strapontins...

La sortie de la gare de Nantes est plus sereine que l'embarquement à Vannes : des plans inclinés permettent de passer des quais à la rue !

Là une très longue rangée de camions de CRS, les occupants tous déguisés en 'Dark Vador' attendent les instructions... Centrale Thermique ? Notre Dame des Landes ?

Je ne connaîtrai pas la raison de leur présence mais serai heureux de passer le pont et de les laisser derrière. Passage à travers l’île de Nantes et direction les banlieues sud /Trentemoult.

Chantiers navals, entrepôts, friches industrielles, camions et grosse circulation pendant quelques kilomètres avant de m'échapper vers le sud-ouest (La Galimondaine, Bouaye, St Mars de Coutais, Lac de Grand Lieu etc..). Premières vignes..

Trentemoult

Trentemoult

Chantier Naval de Chantenay

Chantier Naval de Chantenay

Au bout de la rue de la Marchanderie à la Roderie/Bouaye

Au bout de la rue de la Marchanderie à la Roderie/Bouaye

A Bouaye, une erreur de parcours vélo m’emmène dans une cour de ferme. Le passage n'existe pas malgré le tracé viamichelin..

Une brave dame me remet vite en bon chemin. "La carte est fausse" qu'elle me dit.. Continuation vers Machecoul St Même. Plusieurs routes entrent dans Machecoul par le nord. Autant en sortent par le sud. C'est la recette idéale pour se perdre, ce qui ne manqua pas d'arriver. Heureusement qu'une postière vidait les boites aux lettres devant l'église. Elle me remet sur la bonne route après une course effrénée derrière son vélo électrique. J'ai du sérieusement appuyer pour la suivre...

En route, à Bois de Céné : une grenadine à € 1,2. Le menu du jour du bistrot est à € 12,00, tout compris  !

Je suis sur une autre planète. A Paris, c'est le prix de deux bières...

Faut le voir pour le croire !

Faut le voir pour le croire !

"L'Espérance" c'est qu'il y ait bientôt un virage pour casser la monotonie des routes trop droites...

"L'Espérance" c'est qu'il y ait bientôt un virage pour casser la monotonie des routes trop droites...

Sous-marin en devenir

Sous-marin en devenir

Vendée ! Longue dégoulinante sans effort jusqu'à Sallertaine. A la mairie : coup de tampon dans le Carnet de voyage et discussion avec une employée sympa qui s'adonne au vélo au long cours. La route Sallertaine - Le Perrier est très reposante, les paysages commencent à être bien différents.  

Canaux et marais : pas besoin de clôtures pour les vaches.

Canaux et marais : pas besoin de clôtures pour les vaches.

Les bas-côtés sont bordés d'iris des marais.

Les bas-côtés sont bordés d'iris des marais.

La fin de trajet Le Perrier - St Jean de Monts se fait sur une belle piste en site propre. Heureusement, car il y a beaucoup de circulation... et on n'est que fin mai...

Arrivée par le "haut" de St Jean de Monts. Descente rapide vers le littoral, histoire de repérer le point de contact avec la Vélodyssée, pour demain (A la Grande Roue)..

La remontée se fait par l'Avenue de la Mer, bruyant boyau commercial piétonnier défiguré par les magasins et 'bouffoirs' pour touristes. Triste !    

Le Vélo est rangé dans le garage du B&B et le cycliste, un peu raide des premiers 90 km du voyage, savoure un repos de fesses bien mérité...

Ce premier jour, la chaleur et de vieilles douleurs articulaires, probablement réveillées par une remise en route un peu brutale, ont quelque peu accaparé l'esprit du voyageur, ne laissant pas beaucoup de place à la contemplation. Demain ça ira mieux, no doubt ! 

Demain ce sera plein sud à partir d'ici !

Demain ce sera plein sud à partir d'ici !

Jour 2. La Vélodyssée. Saint Jean de Monts - Saint Vincent sur Jard

Levé de bonne heure pour profiter de la fraîcheur du matin. En effet, la météo s'annonce semblable à hier, c'est à dire chaude... Devant le B&B, rencontre d'une cycliste parcourant la même route, mais dans le cadre d'une collecte de fonds pour une association caritative rennaise.

Son vélo électrique est en bambou. Les tubes sont reliés entre eux par des manchons en résine. Fourche, attaches de roues en métal. Equipement Shimano haut de gamme. Machine splendide. La causette me retarde un peu mais qu'importe, encore un échange enrichissant ! 

Vélo "ERNEST" fabriqué sur mesure.

Vélo "ERNEST" fabriqué sur mesure.

Descente vers la plage par l'Avenue de la forêt, bordée de pins. Le soleil en dégage déjà la bonne odeur. A la grande roue, cap au sud !

Pistes extra, tantôt sur la dune, tantôt en sous bois, en sites propres ou partagés. Les villes traversées commencent à se réveiller à l'été mais de nombreux volets restent encore clos.

La côte vendéenne appartient aux O'Hara. Pas ceux de "Lucky Luke", mais ceux qui fabriquent les mobile-homes. En effet, le littoral semble n'être qu'une succession non-stop de terrains de camping et de villages de vacances multi-étoilés. C'est vrai que les plages sont immenses.

Plage de Saint Jean de Monts

Plage de Saint Jean de Monts

Ce n'est pas encore la pleine saison (1)..

Ce n'est pas encore la pleine saison (1)..

Ce n'est pas encore la pleine saison (2)..

Ce n'est pas encore la pleine saison (2)..

Magnifique voie partagée..

Magnifique voie partagée..

Les églantiers poussent par bouquets le long des talus.

Les églantiers poussent par bouquets le long des talus.

Saint-Hilaire de Riez

Saint-Hilaire de Riez

Pas grand monde hors saison..

Pas grand monde hors saison..

Il aurait certainement préféré les altitudes andines à sa prison étroite de bord de mer....

Il aurait certainement préféré les altitudes andines à sa prison étroite de bord de mer....

Après Brem sur mer la piste passe dans les marais d'Olonne, serpentant entre les plans d'eau impeccablement entretenus, domaines de prédilection des canards, des hérons et de tout ce qui vole dans les milieux aquatiques.. Une épaisse végétation borde le chemin.

Les marais d'Olonne

Les marais d'Olonne

L'attente...

L'attente...

Des personnes mal intentionnées, ayant cassé des panneaux de direction de la Vélodyssée à plusieurs carrefours dans le marais compliquent la vie du cycliste, qui s'embarque -à plusieurs reprises- sur des mauvais chemins. Résultat : quelques kilomètres de plus au compteur, une perte inutile de temps et une grosse poussée de haine envers les imbéciles !

Les Sables d'Olonne sont atteintes en début d'après-midi. Les appartements du front de mer sont majoritairement bouclés. Les peintres s'affairent. Quelques adeptes du soleil rôtissent dans une chaleur d'enfer...C'est triste une ville qui ne vit que deux mois par an....

Pas une once d'ombre... Rapide déjeuner sur un banc au bout du remblai et remise en route pour Saint Vincent sur Jard.

Les Sables d'Olonne

Les Sables d'Olonne

Talmont Saint Hilaire.... nouvelle expérience de traversée de marais eux aussi impeccablement entretenus. (Les ilôts sont tondus...). Marais très différents de ceux d'Olonne car très "dégagés"... Mais le ciel commence à se faire menaçant. Il fait très lourd et l'orage monte. Pas question de se faire prendre à découvert.

Les marais de Talmont

Les marais de Talmont

L'orage monte..

L'orage monte..

Les derniers kilomètres sont rapidement avalés. Le B&B de Saint Vincent sur Jard est atteint avec soulagement, car les 92 kilomètres plus la très grosse chaleur commençaient à rendre la fin de parcours pénible. 

Super dîner au petit resto en "ville" et retour au B&B. Pas besoin de berceuse ! 

 

La curieuse église Saint Vincent (malheureusement fermée..)

La curieuse église Saint Vincent (malheureusement fermée..)

Le ciel était encore pas mal tourmenté

Le ciel était encore pas mal tourmenté

Jour 3. La Vélodyssée. Saint Vincent sur Jard - Châtelaillon.

A peine sur la route devant le B&B je me rends compte que mon pneu avant est à plat.. Ça commence bien ! Le très sympathique patron me donne un coup de main et en 35 minutes l'affaire est réglée et le cycliste reparti. Merci patron pour l'aide précieuse !

A la Faute sur mer, croyant être à l'Aiguillon sur mer, je m'offre quelques kilomètres supplémentaires sous le cagnard de midi avant de trouver la route directe vers Saint Michel en l'Herm.

De là, la route vers Pont du Brault passe dans un paysage de polders, de canaux, de moutons et de ciel immense. Des pêcheurs font le plein de mulets avec leurs grands carrelets carrés plongés dans les eaux limoneuses et remontés, inlassablement. 

Ce sera ensuite le halage de la Sèvre Niortaise jusqu'à Marans où la trajectoire bifurque plein sud jusqu'à La Rochelle, via Dompierre sur mer, en longeant la Canal de Marans.

A Pont du Brault, j'avais pensé couper court, direct vers La Rochelle, sur la D9. J'ai rapidement déchanté au vu de la circulation qui empruntait cette route. Tant pis, ce sera plus long, mais au moins, en site propre (en grande partie). 

Alors que le chemin de halage le long de la Sèvre Niortaise est de qualité acceptable pour un VTC même bien chargé, celui bordant le canal de Marans est pourri. Pour le rendre plus désagréable encore, il est en ligne droite sur des kilomètres et la plupart du temps à découvert (sans ombre), mettant le vélo et le cycliste à rude épreuve sous le soleil de plomb.

Court arrêt à La Rochelle, qui aurait mérité plus de temps, mais j'avais encore 18 km à faire pour atteindre Châtelaillon... Quittant le centre-ville, la Vélodyssée repart via les ports de plaisance avant de filer en direction du sud-est vers Aytré, Angoulins et Châtelaillon, sur des pistes côtières souvent abîmées, poussiéreuses et pas très bien indiquées. 

 

Un peu avant la Tranche sur mer..

Un peu avant la Tranche sur mer..

Ciel immense dans les 'Polders'..

Ciel immense dans les 'Polders'..

Mulets tout juste pêchés..

Mulets tout juste pêchés..

Halage le long de la Sèvre Niortaise.

Halage le long de la Sèvre Niortaise.

Halage pourri du Canal de Marans..

Halage pourri du Canal de Marans..

Les nénuphars cassent la monotonie du cours d'eau.

Les nénuphars cassent la monotonie du cours d'eau.

La Rochelle. Les classiques : Tour de la Chaîne et Tour St Nicolas..

La Rochelle. Les classiques : Tour de la Chaîne et Tour St Nicolas..

"Pépinière de paratonnerres dans le port de plaisance."

"Pépinière de paratonnerres dans le port de plaisance."

Pêcheries sur pilotis, tout près de Châtelaillon

Pêcheries sur pilotis, tout près de Châtelaillon

Le soleil n'en finissait pas de descendre sur l'horizon..

Le soleil n'en finissait pas de descendre sur l'horizon..

Jour 4. La Vélodyssée. Châtelaillon - Royan.

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas... Autant le soleil avait brillé hier, autant il est absent du ciel gris et menaçant ce matin.

A peine Rock'n'Roll bâté dans la cour du B&B, il se met à pleuvoir d'un crachin bien gras; pas une pluie franche et nette dont on peut prévoir plus ou moins la durée, mais plutôt le genre minimaliste et teigneux qui pénètre patiemment les habits du cycliste jusqu'à lui atteindre le squelette.. à moins d'enfiler le scaphandre/sauna.

Départ par le front de mer, aussi triste que Blackpool, sans les manèges, un jour de grosse pluie.

La vélo-route quitte rapidement le littoral et rentre dans les terres. Confusion de panneaux avant Saint Laurent de la Prée. Une bifurcation mène vers l'île d'Aix. L'autre direction (la bonne) n'est pas très bien indiquée. La dynamique employée de Mairie m'indique le chemin le plus court pour rejoindre la Vélodyssée....qui en fin de compte passait juste au bout du parking..

L'idée était d'éviter la grande boucle au-delà de Rochefort et de gagner Soubise (rive gauche de la Charente) pour filer directement vers Marennes sur la D3, en empruntant le bac/passeur.

Pas de chance, il ne fonctionne pas aujourd'hui, m'obligeant à suivre le fleuve vaseux, bordé de roseaux et de prés salés jusqu'à pouvoir trouver un accès au viaduc de la Charente. (Pas évident..) 

Sans vouloir passer pour un éternel râleur, mais dans le seul souci de sécurité, je pense que les crânes d’œuf des Ponts et Chaussées auraient pu prévoir autre-chose qu'une bande étroite sur le bord de la route, séparée de celle-ci par des pointillés blancs, pour la circulation des vélos sur le viaduc... C'est vrai qu'il y avait un panneau invitant les cyclistes à la prudence !.. Moins coûteux que les très larges trottoirs -en site propre- des ponts danois...

Le viaduc passé, ce sera un 'back-track' rive gauche jusqu'à Soubise. Quelques kilomètres sans intérêt mais qui me feront gagner beaucoup de temps. Très appréciable vu la météo du jour, car la pluie n'avait pas cessé depuis le matin.

La seule vie dans Soubise semble se concentrer autour de l'Intermarché, le restant paraissant assez sinistré.

La D3 passe successivement par Moëze, puis Brouage, un bourg de quelques maisons dominé par une très belle citadelle fortifiée. Dommage que c'était l'heure du déjeuner et que tout était fermé, en particulier un petit musée du vélo.  Quelques touristes déambulaient dans la rue principale en K-Way, se rabattant sur les 'Galeries' et autres 'Ateliers de créateurs', seuls ouverts.

A Marennes, la Gendarmerie me remet sur la route de la Tremblade, où à 15h,  je déjeune de ma salade dans un abri bus, au sec, avec banc fourni..

L'employée de l'Office du Tourisme d'Arvert me trace la route la plus courte pour rejoindre Saint Palais sur Mer, puis Royan. Passant par Saint Augustin j'évitais de faire tout le tour de la presqu'île d'Avert et réduisais l'étape d'une bonne dizaine de kilomètres. A peine sorti du bourg,  la pluie redouble.

Saint Palais, ville morte : quelques fous en shorts, sandales, cirés et parapluies passent sans conviction d'une vitrine à l'autre en essayant de tuer le temps, jusqu'à l'heure de l'apéro.. 

Le chemin côtier est 'up and down' jusqu'à Royan où subitement la pluie s'arrête laissant même une petite place au soleil dans le ciel qui bleuit.

Arrivée à l'hôtel à côté de la gare à 19h00. Journée pas très gaie, compliquée par une météo désolante. 

Un super dîner à "La Criée", petit restaurant en contrebas du remblai, situé près de la grande roue sur le port, réconcilie le cycliste avec la grisaille de la journée. 

Promenade digestive de retour à l'hôtel sous un ciel maintenant parfaitement dégagé.

Il était temps !

Demain c'est le Médoc...  

 

 

Un peu moins coloré qu'hier soir..

Un peu moins coloré qu'hier soir..

Nouvelle façon d'élever les huitres.

Nouvelle façon d'élever les huitres.

Pêcheries tout près de Royan.

Pêcheries tout près de Royan.

"Gare de Royan....et ce n'était pas un jour de grève !"

"Gare de Royan....et ce n'était pas un jour de grève !"

Jour 5. Un bout de Vélodyssée puis "Estuaire de la Gironde". Royan - Lamarque.

Le trajet de l'hôtel vers le ferry reliant Royan au Verdon sur Mer se fait sans difficultés. J'avais prévu large et suis arrivé bien en avance pour le ferry de 9h40. Il était encore loin des côtes quand j'ai garé Rock'n'Roll dans la file des deux-roues. 

Au signal, tout le monde embarque et une fois mon âne de métal attaché, c'est direction le pont pour profiter du voyage au soleil et au vent. La traversée de l'immense estuaire dure 35 minutes environ.

De l'autre côté, la piste cyclable de la Vélodyssée démarre à peine sorti du port. C'est d'abord un long et agréable passage en sous-bois sur une belle piste en bitume, longeant une vieille ligne de chemin de fer. Petits pins, bouleaux, bruyère etc. Le tout, accompagné par les parfums d'églantiers, de sureaux et de chèvrefeuilles dégageait déjà la bonne senteur de la végétation réchauffée au soleil du matin.

Bref arrêt à Soulac. Là, je quitte la Véloroute officielle pour continuer côté estuaire. 

Inconcevable en effet de parcourir le Médoc sans passer par Saint Estèphe, Pauillac, Saint Julien, Margaux, Cantenac....et tant d'autres lieux seuls connus des cavistes..

Une statue de la 'Liberté éclairant le Monde' (reproduction à l'échelle de l'originale, coulée dans les moules de Bartholdi), orne une placette du front de mer de Soulac. Elle fut érigée en l'honneur de Gilbert du Motier, Marquis de La Fayette qui quitta Bordeaux au printemps 1777 pour rejoindre les forces de libération de la jeune république américaine. Soulac aurait été sa dernière vision de la Patrie avant sa traversée vers l'Amérique et vers le destin que l'on lui connaît.

Bref passage à l'Office du Tourisme et mise en route plein est avec un premier arrêt à l'aérodrome de Soulac sur Mer (LFDK), histoire de leur donner le bonjour de celui de Vannes (LFRV).

Après un brin de causette, c'est direction Talais, Saint-Vivien de Médoc, Jau-Dignac et Loirac et au-delà, sur une route peu fréquentée qui ne s'éloigne jamais trop de l'estuaire. Route plate, monotone, sans ombre, bordée de polders herbeux. Pour les vignes il faudra encore attendre un peu.

Chaleur étouffante + grosse humidité = orage, servi en guise de dessert peu après le moules-frites pris dans un petit bistrot de Saint Vivien.

Ces orages à répétition (très violents) causeront malheureusement d'énormes dégâts dans les vignobles de la région...

En ce qui me concerne, la seule conséquence de cette météo désagréable fut d'être rincé à plusieurs reprises à l'eau claire durant l'après-midi...et de nombreuses autres fois durant le voyage. 

Contrastes saisissants entre les maisons des villages traversés et les propriétés vinicoles de prestige. 

D'un côté, modestes maisons basses en tuffeau usé par le temps, peu ou pas entretenues, dont beaucoup ornées de panneaux  "à vendre".. et de l'autre, superbes châteaux aux noms prestigieux, bordant les vignes impeccablement entretenues où pas une rose ne se permettrait de faner au bout d'un rang.

Tout le classement de 1855 est présent à l'appel.

Prépondérance de l'activité vinicole, forte mécanisation, saisonnalité des tâches, absence d'autres pôles d'activité... plus la force gravitationnelle de Bordeaux ont eu raison de ces vieux villages du Médoc qui suivent le même chemin que ceux de la Champagne.

Je passe St Estèphe... puis Pauillac. L'entrée en ville en bord d'estuaire est une zone industrielle qui s'étale sur des kilomètres, faisant face à la centrale nucléaire du Blayais, de l'autre côté...

Les derniers kilomètres vers Lamarque, où j'avais prévu de m'arrêter, se font sans gros problèmes, la pluie ayant enfin cessé de tomber. J'étais heureux des découvertes de la journée, de pouvoir maintenant mieux situer ce que je lisais depuis des années sur les étiquettes de "Bordeaux". Mais à 15 km/h on attrape très vite une 'indigestion de vignes'. Assez rapidement la magie du nom n'opère plus, car rien ne ressemble plus à une vigne qu'une autre vigne.

L'arrivée au B&B fut donc bienvenue ! 

Le petit resto d'à côté étant complet, mon hôtesse me propose de dîner dans une guinguette en bordure de Gironde, au port de Lamarque. J'aurais mieux fait de piocher dans mes sacoches.... Repas quelconque et cher. Rien à voir avec l'excellence d'hier soir à Royan. On ne gagne pas à tous les coups !

 

Sortie du port de Royan. Il paraît bien seul au bout de la jetée..

Sortie du port de Royan. Il paraît bien seul au bout de la jetée..

Débarquement au  Verdon

Débarquement au Verdon

Il ne faut pas grand chose pour être heureux !

Il ne faut pas grand chose pour être heureux !

Soulac et sa 'Liberté éclairant le Monde'. Pour l'instant, c'est le soleil qui fait le boulot.

Soulac et sa 'Liberté éclairant le Monde'. Pour l'instant, c'est le soleil qui fait le boulot.

La Caisse d'Epargne de Soulac. La finance ne se prive de rien..

La Caisse d'Epargne de Soulac. La finance ne se prive de rien..

Début des choses sérieuses !

Début des choses sérieuses !

Le Pauillac que j'imaginais.

Le Pauillac que j'imaginais.

Quand on connaît ses classiques, on s'incline !

Quand on connaît ses classiques, on s'incline !

Quelle que soit l'exclusivité du 'Château', le cimetière aura le dernier mot !

Quelle que soit l'exclusivité du 'Château', le cimetière aura le dernier mot !

Ce vignoble-là semble encore bien français..

Ce vignoble-là semble encore bien français..

Une pêcherie au Carrelet au port de Lamarque.

Une pêcherie au Carrelet au port de Lamarque.

Centre-ville Lamarque, 21h00. Dans quelques instants, nouvel orage !

Centre-ville Lamarque, 21h00. Dans quelques instants, nouvel orage !

Jour 6. Lamarque - Bordeaux - Toulouse.

Après le petit déjeuner magnifique à la chambre d'hôte, mise en route sur la D2 vers le sud. Passage à Margaux où un Kebab fait tâche sur la petite place en face la pharmacie... Malheureusement, la médiocrité et la laideur gagnent chaque jour un peu plus de terrain..

Les routes reliant les villages des grands crus classés restent un peu monotones mais les vignobles sont impeccables. Nouveau contraste !

Un clin d’œil malgré tout : la route du cimetière... et une contribution à la culture, celle-là, sur une propriété privée, ouf !

Le passage dans le village détruirait bien le mythe.. En vélo on a le temps de voir..

Le passage dans le village détruirait bien le mythe.. En vélo on a le temps de voir..

C'est ici que la magie s'opère.

C'est ici que la magie s'opère.

La route du cimetière : faut pas être pressé de mourir..

La route du cimetière : faut pas être pressé de mourir..

Contribution à la culture, mais cette fois elle est privée... rien à dire !

Contribution à la culture, mais cette fois elle est privée... rien à dire !

Heureusement que quelques très belles propriétés parsèment le paysage, les rues principales des villages étant plutôt désolantes..

C'est cela que l'on s'attend à voir !

C'est cela que l'on s'attend à voir !

Ou des bâtisses comme celle-ci..

Ou des bâtisses comme celle-ci..

Passé Margaux, c'est Cantenac, puis Macau (Gironde, faut préciser), où l'on peut partir à gauche pour se rapprocher tout près de l'estuaire.

Petite route tranquille où une guinguette exhalait des parfums de cuisson autrement plus intéressants que ceux d'hier soir..

L'orage de la veille avait laissé pas mal de traces. Branches, feuilles et divers objets jonchaient la route. Les pelouses du beau château s'étaient transformées en étang..

Il avait plu très fort durant la nuit !

Il avait plu très fort durant la nuit !

Fin de parcours vers Bordeaux sur la bande d'arrêt d'urgence de routes assez passantes. L'entrée en ville se fait par les zones commerciales habituelles : succession hétéroclite de grandes surfaces, concessions automobiles, pneus discount, moquettes et papiers peints, magasins d'usine, hôtels d'entrée de gamme, chaines de fast-food... sans oublier la ribambelle de boutiques de tout et de rien... 

Après cette approche qui défigure tant de villes de France, l'arrivée sur le quai est une belle surprise ! La Garonne fait un immense arc de cercle qui s'étend sur une distance considérable. Belles façades, nombreux restaurants, parcs, beaucoup d'espace, fontaines... et comme c'est dimanche, beaucoup de monde à profiter du soleil en déambulant ou en pique-niquant le long du fleuve. C'est très vivant et bien agréable.

Au loin, deux 'HLM flottants' sont accostés au quai, leurs occupants descendus se dégourdir les jambes en ville.   

La Courneuve...1965

La Courneuve...1965

La Courneuve... 2018

La Courneuve... 2018

Arrivée à Bordeaux

Arrivée à Bordeaux

Le long du quai

Le long du quai

Un petit resto tout près de la Gare Saint-Jean me sert un excellent repas pour 16 euros tout compris (entrée, plat, dessert, vin, café...).

Longue attente pour mon Intercités vers Toulouse. Pas de chance, le quai n'est pas 'dédié' au train, ce qui aurait permis une mise en place sans bousculades. Au lieu de cela, le quai n'est annoncé que quelques minutes avant l'entrée du train en gare, obligeant le cycliste à jouer des coudes dans la descente et la montée des escaliers d'accès. 

Le wagon à vélos est OK. Rock'n'Roll est le seul passager. Les deux heures et quelques de trajet se passent sur un strapontin à côté d'une tante et de sa nièce, qui avaient réservé des sièges n'existant pas....la faute au logiciel qu'on leur a dit... Décidément, tout est réellement possible à la SNCF ! 

 

La carte 'vintage' dans la gare Saint-Jean

La carte 'vintage' dans la gare Saint-Jean

Arrivée à Toulouse avec 10 minutes de retard.. A peine sorti du train les hauts-parleurs de la gare annoncent un colis abandonné...et qu'il faut évacuer le hall 2 immédiatement..

En ce qui me concerne, c'est rebelote avec les escaliers.. Une descente pour rejoindre le couloir passant sous les voies et deux niveaux pour atteindre le parvis à l'extérieur. Pas de panique, si on veut que j'aille plus vite, il faudra venir m'aider.. Pas de chance, la maréchaussée est occupée ailleurs.

A l'extérieur, tout est bouclé. Malgré les coups de sifflet la circulation est à l'arrêt à cause des travaux devant la gare. C'est la pagaille la plus complète.

Après plusieurs coups de fil, Rémi me retrouve enfin à la gare routière. Passées les retrouvailles, embrassades et autres civilités on embarque Rock'n'Roll sur le rack à vélos de son fourgon et c'est direction Flourens où je passerai une super soirée en compagnie de sa famille.. 

Extinction des feux à minuit passé.. Ma première partie du périple se termine. Demain c'est le 'vrai' départ et ça risque d'être rude !

 

Jour 7. Toulouse - Moissac. Mise en route 'officielle' du périple 2018 !

Déposés de bonne heure dans le parking d'un McDo en bordure de Toulouse, on prépare les ânes au long voyage qui les attend. La Météo n'est pas réjouissante : ciel gris et bas, pluie attendue..

Normalement la traversée de Toulouse ne présente pas de difficultés particulières. Il suffit de suivre le canal vers le nord-ouest et l'ouest, à partir de la gare. C'est ce que l'on aurait dû faire... La famille de Rémi nous avait donné des raccourcis pour éviter le centre-ville et c'est là que les choses se sont gâtées.. En vérité les raccourcis c'est comme les queues aux tiroirs- caisses des super-marchés : c'est rarement la plus courte qui va le plus vite ! 

Après quelques kilomètres à errer dans les grandes avenues de la ville on retrouve enfin le cours d'eau que l'on aurait dû suivre dès le départ..

On se reperd une fois encore à 'l'Embouchure', là où le canal file vers le nord vers Moissac, longeant l'autoroute pendant quelques kilomètres. A notre décharge, la signalétique n'était pas très claire. 

Des employés d'Eiffage nous remettent en route via le Stade toulousain où l'on rejoint le halage en passant dans un tunnel au bout du parking.. 

Sur la carte ça paraissait si simple... Qu'importe, on était finalement en route !

Les premiers kilomètres sont assez déprimants. Le canal est bordé à gauche de cabanes, de taudis, de caravanes et de structures diverses abritant une population d'individus vivant en marge de la société, par choix, ou malheureusement, pour d'autres, par obligation. Conditions de vie déplorables, hygiène inexistante dans ces dépotoirs coincés entre canal et autoroute. 

Le halage vers Moissac est monotone et la pluie, qui s'était mise à tomber, n'arrangeait rien. Bordures de canal classiques. Platanes. Biefs interminables. Arrêts fréquents pour se protéger sous les ponts..    

 

Rémi à la mise en route dans le parking du McDo.

Rémi à la mise en route dans le parking du McDo.

Street Art sur le canal : Kim Jong-Un se préparant pour la rencontre avec Trump.

Street Art sur le canal : Kim Jong-Un se préparant pour la rencontre avec Trump.

La météo n'était vraiment pas engageante..

La météo n'était vraiment pas engageante..

Un nom difficile à vivre dans de telles conditions..

Un nom difficile à vivre dans de telles conditions..

Ne trouvant aucun endroit réunissant les deux prérequis pour déjeuner, à savoir, au sec et assis on se rabat sur la "salle d'attente" de la gare SNCF de Dieupentale. Là au moins on pouvait tout déballer sans remplir les sacoches d'eau de pluie.

Un jeune attendait un train. C'était jour de grève. Après une heure d'attente il est parti, dépité.

Le luxe aurait été d'avoir une table, mais au moins on était au sec..

Le luxe aurait été d'avoir une table, mais au moins on était au sec..

La continuation de la route se fait sous des averses de force et de fréquence variées. On ne pouvait pas trop se plaindre. D'autres, sur le Chemin de Compostelle, le faisaient à pied..

Passage du pont canal du Cacor où le canal rencontre le Tarn.

De telles structures sont toujours surprenantes.

De telles structures sont toujours surprenantes.

Arrivée à Moissac en fin d'après-midi. Le ciel s'est calmé nous permettant une brève visite de la ville et de l'Abbaye, haut lieu de pèlerinage et passage obligé pour les nombreux candidats au Camino.

 

Une très belle Fuite en Egypte orne l'abbaye Saint Pierre.

Une très belle Fuite en Egypte orne l'abbaye Saint Pierre.

Au camping on se loue une tente toute montée, le ciel étant redevenu menaçant. Quelques courses à l'épicerie. Repas "à la maison"...et re-déluge ! 

Vaisselle faite, vélos rentrés, extinction des feux à 22h30 pour une nuit de grosse pluie, frappant la toile jusqu'au matin...

Chez nous, au sec !

Chez nous, au sec !

Saucisson et gros rouge : on reprend goût à la vie !

Saucisson et gros rouge : on reprend goût à la vie !

Blanchisserie napolitaine...

Blanchisserie napolitaine...

Jour 8. Moissac - Saint Sylvestre sur Lot.

La pluie est tombée sans arrêt toute la nuit, jusqu'au matin. Une mise en route à la fraîche sera pour un autre jour. Petit déjeuner de ce que l'on avait dans les sacoches : céréales, lait concentré sucré, pain sec et café.

Bref passage en ville pour rejoindre le halage du canal, direction Agen. Nombreux pèlerins courbant le dos sous leurs sacs paraissant bien lourds.. Buen Camino !

Une averse ou deux. Biefs interminables bordés d'impeccables rangées de platanes. Revêtement variable, pourri par endroits. Quelques prises de vue sympa, mais la météo rend l'exercice difficile..

Il va quand-même falloir y aller..

Il va quand-même falloir y aller..

Quelques soucis de cheville..rien de tel que l'arnica !

Quelques soucis de cheville..rien de tel que l'arnica !

Sympa d'être en site propre, mais quelle monotonie !

Sympa d'être en site propre, mais quelle monotonie !

Pourquoi moi et pas les autres ?

Pourquoi moi et pas les autres ?

Est-il encore en activité ?

Est-il encore en activité ?

A l'entrée d'Agen, quelques courses suivies d'un pique-nique de salades industrielles (mais bien pratiques) et remise en route vers l'intersection avec la D813, juste avant que le canal ne franchisse la Garonne.

Dans l'élan on loupe la sortie. Erreur vite corrigée. On n'avait pas besoin de kilomètres supplémentaires.

Le canal franchissant la Garonne. Trop loin... on aurait dû tourner à droite avant...

Le canal franchissant la Garonne. Trop loin... on aurait dû tourner à droite avant...

Un bout de D813 très passante et c'est tout de suite la D302, vers le nord-est, en direction de Villeneuve sur lot. Kilomètres de chaleur et de relief mais sur des routes calmes, souvent en pleine campagne et à travers bois. Fruitiers partout. Très peu d'indications de direction. Seulement des lieux-dits et fermes au champ, heureusement mentionnés sur les cartes que j'avais préparées. Des locaux, questionnés, nous mettront sur la bonne route à certaines intersections où rien ne collait. 

Finalement, on se retrouve en bas de la colline de Pujols que l'on n'aura pas cœur à grimper.

Le temps filait et on était encore bien loin de l'étape de Saint Sylvestre sur lot.

Le chèvrefeuille embaumait les chemins..

Le chèvrefeuille embaumait les chemins..

La traversée de Villeneuve se fait sans problèmes. Brin de causette avé la police municipale et courses au Leclerc de l'avenue de Fumel avant de reprendre la véloroute bucolique, nous évitant la grosse circulation de la D911. 

Maisons de Villeneuve vues du pont enjambant le Lot

Maisons de Villeneuve vues du pont enjambant le Lot

Tour de Paris.

Tour de Paris.

A 19h45, on est enfin au camping. Ce soir on se paye un mobile-home, à peine plus cher que deux emplacements de tente et autrement plus sympa. 

Douche, solide repas de pâtes au jambon (le paquet de 500gr y passe...)

Pas besoin de berceuse après cette journée de météo contrastée, complice du relief...

Les 500 grammes y passeront (aidés par quelques bières)..

Les 500 grammes y passeront (aidés par quelques bières)..

Jour 9. Saint Sylvestre sur Lot - Puy l’Évêque.

Première étape ce matin : visite de Penne d'Agenais, magnifique village perché sur une arête, en haut d'une belle côte, situé de l'autre côté du Lot. Une de mes filles y avait vécu pendant un certain temps à l'occasion d'une formation en peinture décorative. L'atelier est maintenant devenu la bibliothèque municipale mais les trompe-l’œil décorant l'entrée sont toujours là..

La côte est horrible et interminable. En plus, elle nous prend à froid, à peine le pont traversé. (On savait qu'on allait devoir en affronter d'autres durant le voyage, mais tant qu'elles n'étaient encore que dans le domaine de l'imaginaire, elles ne nous souciaient pas outre mesure... A chaque jour suffit sa peine !). 

Rémi gravira la côte sans mettre pied à terre. Moi, je pousserai le vélo dans la dernière partie. Pas la peine de se tuer dès le matin.

Hormis des travaux de fleurissement en prévision de "la saison", le village est vide. Les ruelles et venelles bordées de belles maisons en pierre sont sans vie. Et en plus, le ciel est gris.. 

Laissant les vélos devant la mairie, on monte la côte vers Notre Dame de Peyragude, histoire de visiter la Basilique et de profiter de la vue exceptionnelle sur le Lot et la campagne avoisinante.

Un coup de tampon à la mairie et un autre à la bibliothèque remplissent deux cases de nos carnets de voyage.    

La Basilique N-D de Peyragude. Le Lot coule en contrebas, à droite.

La Basilique N-D de Peyragude. Le Lot coule en contrebas, à droite.

Une vue de l'intérieur

Une vue de l'intérieur

Des vitraux.

Des vitraux.

Le fronton.

Le fronton.

Au cimetière, probablement une tombe de Compagnon..

Au cimetière, probablement une tombe de Compagnon..

Rock'n'Roll devant l'ancien atelier Nadaï-Verdon

Rock'n'Roll devant l'ancien atelier Nadaï-Verdon

Remise en route en suivant la véloroute de la Vallée de Lot. On restera sur le tracé jusqu'à Lustrac, autre très joli village bien endormi. Une section en site propre, bordant la voie de chemin de fer, demande des talents d'équilibriste tant le chemin est étroit et tant les ronces et les orties l'ont envahi.

Lustrac. Une écluse permet de passer une section 'fougueuse' de la rivière

Lustrac. Une écluse permet de passer une section 'fougueuse' de la rivière

Quand on voit l'état de la pierre, on peut imaginer que le ruisseau n'est pas toujours au fond de son lit...

Quand on voit l'état de la pierre, on peut imaginer que le ruisseau n'est pas toujours au fond de son lit...

De Lustrac on continue sur la D911 en direction de Monsempron-Libos, évitant ainsi des kilomètres de zig-zag le long de la rivière (et trois ou quatre côtes sérieuses en prime).

La sortie de Monsempron est un peu un jeu de pistes. Une voie verte passant au sud de Fumel démarre devant la gare et file sur quelques kilomètres sur la rive droite du Lot.

Aire de pique-nique le long de la voie verte. Que demander de plus ?

Aire de pique-nique le long de la voie verte. Que demander de plus ?

Fumel a connu ses heures de gloire dans le domaine de la métallurgie.

Fumel a connu ses heures de gloire dans le domaine de la métallurgie.

En avance pour la Coupe du Monde ?

En avance pour la Coupe du Monde ?

Durant la matinée, la météo était passée de gris nuageux frais, à ensoleillé; puis à gris nuageux menaçant, bien lourd et humide... Un bel orage se concoctait quelque part dans le ciel... 

Comble de malchance, à la sortie d'une nouvelle section de voie verte, un peu au sud de Duravel, je crève (deuxième fois pendant ce voyage..), mais cette fois à l'arrière. 

Réparation longue et pénible car il a fallu tout retirer du vélo pour enlever la roue arrière. Un fermier du coin et un Anglais en camping se mêlent de la réparation. Tout le monde donne son avis.. Rémi, lui, tenait Rock'n'Roll en appui sur la béquille ARR pour ne pas endommager le dérailleur.. Moi j'avais trouvé une flaque d'eau laissée par l'orage du matin.. Finalement tout rentre dans l'ordre et on repart, fortement encouragés par le vieux cultivateur de filer au plus vite et de nous arrêter au premier hébergement possible... car l'orage qui montait allait être Kolossal et le bonhomme savait de quoi il parlait..

Après quelques kilomètres parcourus à une vitesse surprenante, compte tenu de la chaleur, on arrive à Puy l’Évêque. Le ciel était devenu carrément noir. L'office du Tourisme nous trouve une chambre à l'hôtel Logis du bourg. (Excellent). A peine les vélos rangés à l'abri, l'orage prévu éclate... et quel orage ! Le vieux monsieur avait raison.. Faut écouter les locaux.

On n'avait pas prévu de faire une étape si courte. 51km c'était une misère. Résultat, on décide de réajuster le parcours du lendemain. On ne passera pas à Sarlat. Ce sera une directe vers Souillac, via Catus, Degagnac et Gourdon. 80km si tout se passe bien, car il y avait encore de fortes probabilités d'orage pour les jours à venir.

 

La voie verte Touzac - Duravel : le tracé d'une ancienne ligne de chemin de fer.

La voie verte Touzac - Duravel : le tracé d'une ancienne ligne de chemin de fer.

Les orages (ceux qui laissent des flaques d'eau), ont quand-même des avantages...

Les orages (ceux qui laissent des flaques d'eau), ont quand-même des avantages...

Jour 10. Puy l’Évêque - Souillac.

Nuit de pluie et d'orages non-stop... Mise en route dans la grisaille sur la D811, en direction de Catus. Parcours relativement plat et sans problèmes. Des haies entières de buis bordant la route dévastées par la chenille verte, laissant des squelettes de bois mort.

Très belles maisons et "châteaux" dans les villages, mais beaucoup de panneaux 'à vendre' ou 'à louer'... C'est triste un pays qui meurt..

Castelfranc. Le ciel n'était pas encore guéri des orages de la nuit..

Castelfranc. Le ciel n'était pas encore guéri des orages de la nuit..

Une des nombreuses très belles demeures rencontrées en route

Une des nombreuses très belles demeures rencontrées en route

On passe le village de Saint Médard sur la D5. Le dicton avait pris de l'avance car Médard ne se fête que le 8 juin..

(A moins que les pluies subies depuis le départ aient été des restes de 2017 ?). 

Beaucoup de fleurs sur les bas-côtés de la route, telles ces orchidées sauvages..

Il y en avait tout le long de la route, parfois isolées, parfois en 'bouquets'.

Il y en avait tout le long de la route, parfois isolées, parfois en 'bouquets'.

Les seuls que la météo ne dérangeait pas..

Les seuls que la météo ne dérangeait pas..

A Catus, bref arrêt au Spar pour le pique-nique de midi et remise en route plein nord vers Dégagnac, que l'on aurait dû atteindre hier soir.

Le relief se réveille et on est vite en situation de cardio et de sauna. La première section est très accidentée. La route étroite et peu passante traverse des forêts de petits chênes, de genets, de bouleaux, puis débouche en plaine. Fermes aux champs. Murets de pierres sèches, touffes de chèvrefeuille et d'églantiers. C'est un paradis d'oiseaux et de fleurs.

On atteint Dégagnac après une série de montées et de descentes plus ou moins rudes. Le ciel se dégage mais il fait frais à l'ombre. Une table de pique-nique le long du lac tombe à pic.

On se dit qu'il doit y avoir des esprits protégeant les cyclos, car il ne nous a pas fallu plus de dix minutes pour nous rendre compte qu'il n'y a aucun hébergement en "ville" et que si on y était arrivé hier soir, la nuit n'aurait certainement pas été bien agréable au vu des énormes flaques d'eau qui restaient un peu partout.

(Le B&B de Mme Villard à côté du Moulin Blanc au sud de Lavercantière ne prend pas d'hôtes à la nuitée et le Domaine de Montsalvy, près de Dégagnac excédait largement notre budget.)

A ce sujet, il convient de bien préparer les étapes si l'on a décidé d'un hébergement en dur. Les infos fournies sur les possibilités -petits hôtels locaux, B&B, gîtes etc.. ne sont pas toujours fiables. Il vaut mieux téléphoner à l'avance et s'assurer que l'info est toujours pertinente. Plusieurs fois nous avons ainsi découvert que des établissements répertoriés sur des sites touristiques étaient en fait fermés depuis bien longtemps déjà...alors prudence !

Après déjeuner, le ciel se dégage enfin.

Après déjeuner, le ciel se dégage enfin.

On atteint Gourdon après une nouvelle série de côtes parfois longues mais maintenant bien ensoleillées.

L'Office du tourisme nous tamponne les carnets et nous met sur la route de Souillac. De nouveau le ciel menace. On pensait faire les derniers 25km au sec. Loupé ! A mi-chemin, grosse averse nous obligeant à nous re-déguiser en scaphandriers.

Puis, comme tant de fois depuis le départ, le ciel se re-dégage et les cyclistes se déshabillent mettant fin au énième sauna.

A partir de Lamothe-Fénelon, la route serpente à plat dans les noyeraies et finit par rejoindre les rives de la Dordogne avant l'entrée dans Souillac.

Passage à la mairie pour un coup de tampon. L'employée est si surprise par notre aventure qu'elle nous suit dehors sur le trottoir, histoire de vérifier qu'on ne lui avait pas raconté d'histoires. Un brin de causette, des encouragements, des mercis et c'est direction notre petit hôtel, réservé en route.

Un excellent repas clôt cette première journée de réels efforts, avant-goût de ce que nous réservaient les jours suivants... Petite balade digestive en ville, où, à 20h30, nous sommes les seuls et les derniers promeneurs.

  

Arrivée à Gourdon. Comment ruiner une perspective ! Où sont les architectes des 'Bâtiments de France ?'

Arrivée à Gourdon. Comment ruiner une perspective ! Où sont les architectes des 'Bâtiments de France ?'

Une des nombreuses noyeraies.

Une des nombreuses noyeraies.

Ce n'était pas une bombe atomique.. Peut-être encore un nouvel orage qui se préparait ?

Ce n'était pas une bombe atomique.. Peut-être encore un nouvel orage qui se préparait ?

Une rue de Souillac

Une rue de Souillac

Pas grand monde à 20h30.

Pas grand monde à 20h30.

Il fut un temps...

Il fut un temps...

La ville en fête...

La ville en fête...

L'Abbatiale Sainte Marie.

L'Abbatiale Sainte Marie.

Jour 11. Souillac - Saint Céré.

Au départ de Souillac le brouillard est accroché aux sommets. Il fait frais mais le ciel est sec !

Dès le bifurcation sur la D43, la route commence sa lente montée vers le plateau. La journée sera une succession de montagnes russes plus ou moins prononcées, assaisonnée d'une belle dose de chaleur et de soleil.

A Belcastel, pour éviter un long détour, on prend le GR6, chemin caillouteux en forte pente descendant vers l'Ouysse, un petit affluent de la Dordogne. Plusieurs très belles demeures bordent le chemin.

 

Les berges de la rivière sont aménagées en jardins potagers.

Les berges de la rivière sont aménagées en jardins potagers.

On pensait pouvoir atteindre la D247 vers Rocamadour en remontant le GR à travers le village des Bertoux. On aurait ainsi "économisé" pas mal d'efforts.. L'état du chemin était si dégradé que nous avons dû, en fin de compte, passer par Lacave et nous payer une magnifique côte de sortie de vallée dont on se serait bien passé.

La route vers Rocamadour est bordée d'une végétation de petits arbres chétifs, de chênes courts sur pattes et de garrigue. Pas beaucoup d'ombre...

On arrive à Rocamadour par le haut (l'Hospitalet) ce qui nous offre une vue de profil extraordinaire du village accroché à la falaise. Pour le voir de face il faut descendre dans la vallée..on ne le verra donc pas de face.

Notre angle de vue.

Notre angle de vue.

Après un passage à l'OT pour faire tamponner nos carnets et quelques courses pour le midi on remet en route vers Padirac. Le trajet se passe essentiellement en plateau avec quelques creux et bosses pour casser la monotonie...

La Poste d'Alvignac nous offre le seul banc à l'ombre depuis le départ de Rocamadour. Ce sera parfait pour le pique-nique. A peine sortis du bourg on tombe sur une magnifique aire de repos équipée de tables et de bancs disposés à l'ombre de grands arbres...preuve que la loi de Murphy n'est pas une vue de l'esprit !

  

Le temps s'était mis au beau..

Le temps s'était mis au beau..

Padirac village est atteinte sans trop de soucis de mollet. Le gouffre n'est plus qu'à une courte distance. On jette un rapide coup d’œil à l'énorme trou menant aux entrailles de la terre et que l'on ne visitera pas pour des raisons d'horaires.

Curieusement, j'écris ces lignes au moment où les sauveteurs viennent de remonter -sains et saufs- les derniers enfants thaïlandais, prisonniers d'une autre grotte, depuis deux semaines...

Pour ma part, je préfère le ciel aux profondeurs de la terre ou des océans..  

Padirac-village

Padirac-village

Padirac-gouffre

Padirac-gouffre

Qu'avait-il fait pour mériter les honneurs ?

Qu'avait-il fait pour mériter les honneurs ?

Croix dans le village

Croix dans le village

Au vu de l'état du chemin que l'on comptait emprunter pour remonter vers la D30 menant à Saint Céré on a rapidement décidé d'une route alternative, et plus directe. La D673 circule en grande partie sur les hauteurs, à travers plaines et bois.

En route pour Saint Céré -1

En route pour Saint Céré -1

En route pour Saint Céré -2

En route pour Saint Céré -2

Les huit derniers kilomètres (sur la D807) nous réconcilient avec les difficultés de la journée. En effet, c'est une descente continue à 6%, sur une très belle route qui permet de laisser filer les ânes de métal.

La clarté du ciel et le dégagement côté gauche de la route permettent une vue exceptionnelle et panoramique sur les villages et les pitons surmontés de châteaux, certains en ruine, d'autres parfaitement conservés.

Le château de Castelnau-Bretenoux... visible à des kilomètres à la ronde.

Le château de Castelnau-Bretenoux... visible à des kilomètres à la ronde.

L'office du Tourisme nous installe au camping (ex-municipal), repris par des jeunes pleins de confiance et d'énergie. Après avoir expliqué que nous n'étions pas en mesure de faire un dépôt de garantie de € 300 (qui nous serait rendu au départ..) et qu'on n'avait pas pour habitude de casser le matériel ou de partir avec les casseroles, ils finissent par nous louer un mobile-home tout neuf, pour une misère.

Courses, douche et lessive... suivies par quelques bières et un repas roboratif font rapidement oublier les côtes et clôturent cette belle journée de pédalage sur des routes sympa et peu fréquentées.  

Faut pas être bien épais pour vivre dans cette maison de Saint Céré.

Faut pas être bien épais pour vivre dans cette maison de Saint Céré.

Plutôt que de rajouter une plaque à chaque armistice, pourquoi ne pas arrêter de faire la guerre ?

Plutôt que de rajouter une plaque à chaque armistice, pourquoi ne pas arrêter de faire la guerre ?

Jour 12. Saint Céré - Aurillac. 90km très compliqués...

Mise en route de bonne heure sous un ciel clair et un soleil qui promettait une chaude journée.

De Saint Céré à Latouille-Lentillac, on longe la Bave, paisible affluent de la Dordogne. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser entendre, c'est un cours d'eau qui peut causer de grosses inondations à tel point qu'un système de détection de hauteur d'eau a été mis en place, permettant de prendre les mesures qui s'imposent si le niveau venait subitement à monter.

 

 

Départ du camping de Saint Céré

Départ du camping de Saint Céré

Radar, télé-transmission...Pourtant, la rivière ne payait pas de mine...

Radar, télé-transmission...Pourtant, la rivière ne payait pas de mine...

Les premiers kilomètres serpentent dans une vallée ombragée et fraîche et ne laissent rien deviner de ce qui attend les cyclistes à la sortie du village.  

Pour éviter les routes trop passantes j'avais concocté un parcours qui nous menait de village en village à travers une campagne que je n'imaginais pas si vallonnée..

A peine les dernières maisons passées, la route vers Lacam-d'Ourcet part à gauche, dans le bois, et sans perdre un mètre, affiche une pente (montante) d'au moins 10%, ..

Montée infernale en lacets (heureusement, à l'ombre des arbres) pendant 4 km. A mi-pente, un lieu-dit du nom de "Bout de côte"... Ils ont de l'humour...

Partis de 212m on se retrouve devant le calvaire de Lacam à 560m d'altitude... Sacrée mise en jambes..

On n'était pas encore en haut...

On n'était pas encore en haut...

Dernière ligne droite..

Dernière ligne droite..

Enfin en haut... de la 1ère côte..

Enfin en haut... de la 1ère côte..

Le calvaire aurait dû être en bas. On aurait pris nos dispositions...

Le calvaire aurait dû être en bas. On aurait pris nos dispositions...

La route continuera sur le plateau, à 6-700m d'altitude, montant et descendant au gré du relief.

Après Lacam, ce sera Bray, Lasrégaldies, Pigagnol, Lasbordes, Frégeac, Lavernière, Asfaux (où l'on pensait trouver une épicerie...(faut pas rêver).. puis, cerise sur le gâteau : Labastide-du-Haut-Mont,  à 750m au dessus des flots. (On aurait dû se douter du traquenard; la toponymie était pourtant claire..).

Pas d'excuses, c'était clairement prévisible...

Pas d'excuses, c'était clairement prévisible...

Seuls avantages d'avoir grimpé si haut : des vues époustouflantes du paysage. L'horizon est à des kilomètres.

La France à perte de vue.

La France à perte de vue.

La D120 qui suit est un régal. Longue descente en pente suffisamment accentuée pour ne pas avoir à donner trop de coups de pédale, mais en même temps, pas trop pentue pour craindre une remontée brutale un peu plus loin..

Au lieu-dit 'Le Poteau' on prend à droite vers Roumegoux. 

Pique-nique à La Chapelle de Bourniou où une table nous attend à l'ombre d'un tilleul.

Un vitrail de la chapelle

Un vitrail de la chapelle

Les portes étaient grandes ouvertes... Protection divine ?

Les portes étaient grandes ouvertes... Protection divine ?

Continuation sur une route sympa et très roulante. Belle et longue montée à la sortie de 'Le Rouget'. Aurillac n'était qu'à une vingtaine de kilomètres. On avait bien roulé...sauf que...

...le parcours nous obligeait à prendre un bout de N122. Puis on devait la quitter pour retrouver 'notre' D20 en direction de St Mamet la Salvetat. Après un ou deux kilomètres sur la bande d'arrêt d'urgence de la nationale très passante, un panneau à droite indique St Mamet.

Malheureusement, ce n'était pas la bonne sortie. Trois routes à droite mènent à St Mamet, la nôtre était la dernière...

Résultat : une très longue promenade dans une campagne impossible au niveau relief, jusqu'à ce qu'un brave garagiste nous remette sur la bonne route, tout en annonçant la couleur : on s'était sérieusement éloignés de la direction souhaitée, nous trouvant maintenant à plus de 30km d'Aurillac !

  

Paysages magnifiques, mais quel prix à payer !...

Paysages magnifiques, mais quel prix à payer !...

Les mollets étaient fâchés, mais les yeux en redemandaient..

Les mollets étaient fâchés, mais les yeux en redemandaient..

La dernière section jusqu'à Aurillac est une véritable guerre d'usure de la nature contre nos mollets et notre volonté d'arriver.

Non seulement il restait près de 30 km à parcourir, mais en plus ces kilomètres étaient en faux-plat montant, le long d'une rivière qui n'en finissait pas de se tortiller...et pour nous rendre la vie un peu plus difficile encore, le ciel, si plaisant depuis le matin, s'était brusquement obscurci, nous préparant un orage qui ne sera évité que de justesse.

 

 

Comment casser les genoux au cycliste qui pense être arrivé...

Comment casser les genoux au cycliste qui pense être arrivé...

Notre route rejoint la N122 à l'entrée d'Aurillac... celle que l'on avait quittée pour divaguer à travers tant de kilomètres de campagne, quand il ne nous en restait qu'une vingtaine à faire...

Ce soir, pas question d'errer à travers la ville pour trouver le camping.. L'orage descendant des volcans ne demande qu'une allumette pour déverser sa colère.

Grand braquet jusqu'au centre ville où un petit hôtel est vite trouvé. Le samedi soir il n'y a pas trop de voyageurs. 

Vélos rangés dans la salle des banquets, cyclistes douchés et présentables.. et c'est devant un excellent repas, bien arrosé, que l'on refait le parcours, convaincus que l'on avait vécu une des plus rudes journées de nos périples cyclo.

Jour 13. Aurillac - Allanche, par le col de Peyrol

Pour l'instant, ciel de traîne et il n'y a pas de vent. L'orage d'hier soir n'a pas laissé de traces.

Etant du 'bon côté' de la ville, (à une altitude de 617m), on ne rencontre pas de problèmes pour retrouver l'avenue Jean-Baptiste Veyre, prolongée par celle du Dr. Jean Chanal menant à Saint Simon. En 'campagne', elle se transforme en D17.

La Jordanne à Aurillac, affluent de la Cère.

La Jordanne à Aurillac, affluent de la Cère.

Belle contribution à la culture à la sortie d'Aurillac. Il en fallait une !

Belle contribution à la culture à la sortie d'Aurillac. Il en fallait une !

Jusqu'à Saint Simon on roule à plat, puis progressivement ça se gâte..On passe Velzic puis Lascelles, Saint Cirgue de Jordanne et Mandailles avant d'aborder les choses sérieuses. La région a bien fait les choses à l'intention des cyclistes assez téméraires pour tenter l'ascension du col.

Tous les kilomètres à partir du 11ème avant le sommet, un petit panneau rappelle la distance jusqu'au col, l'altitude du lieu et la pente moyenne du kilomètre à venir. Au moins on sait à quoi s'en tenir, mais il faut avouer que ça met le mental (et les mollets..) à rude épreuve, surtout quand la pente dépasse 8%... 

Les bas-côtés de la route sont très fleuris.. Le panorama est magnifique.

Les cloches des Salers s'entendent à des kilomètres, surtout en vallée.

Les cloches des Salers s'entendent à des kilomètres, surtout en vallée.

Pour l'instant c'est bien plat..

Pour l'instant c'est bien plat..

Camping à la ferme.. se méfier des Indiens.

Camping à la ferme.. se méfier des Indiens.

C'est cela qui nous attendait pendant des kilomètres.

C'est cela qui nous attendait pendant des kilomètres.

Déjà 325m au-dessus du point de départ, mais encore 1 243m jusqu'en haut..

Déjà 325m au-dessus du point de départ, mais encore 1 243m jusqu'en haut..

Les kilomètres s'égrènent les uns après les autres, à raison, en ce qui me concerne, d'un tous les quinze minutes environ. Peu à peu les feuillus laissent la place aux sapins, genêts et ajoncs qui à leur tour disparaîtront avant le sommet, remplacés par d'immenses pentes herbeuses.

Vieille maison sur le bord de la route

Vieille maison sur le bord de la route

Derrière moi, la campagne des premiers kilomètres. Ce qui est fait n'est plus à faire..

Derrière moi, la campagne des premiers kilomètres. Ce qui est fait n'est plus à faire..

7 km au sommet. Prochain kilomètre à 8% de pente.. Aïe !

7 km au sommet. Prochain kilomètre à 8% de pente.. Aïe !

Les plages de Vendée étaient loin..

Les plages de Vendée étaient loin..

Encore 5km. Va falloir serrer les dents.

Encore 5km. Va falloir serrer les dents.

Peu à peu la végétation changeait.

Peu à peu la végétation changeait.

Aucun cycliste ne m'a doublé..même les "Fangios électrifiés", restés dans les basses couches à Mandailles...

Aucun cycliste ne m'a doublé..même les "Fangios électrifiés", restés dans les basses couches à Mandailles...

Pensées sauvages sur le bord de la route.

Pensées sauvages sur le bord de la route.

Quand y'en a plus, y'en a encore !

Quand y'en a plus, y'en a encore !

Ce serait un comble de se faire rincer avant le sommet !

Ce serait un comble de se faire rincer avant le sommet !

Derrière c'était encore lumineux.

Derrière c'était encore lumineux.

Souvent, quand la grimpette devient difficile, j'essaie de me représenter les kilomètres restant à faire, en les comparant à des distances connues, comme du village de mon enfance jusqu'à celui d'à côté. C'est peut-être comme cela que ça fonctionne, le mental ?

Des voitures me doublent, m'encouragent; ça fait du bien et ça re-boost l'envie d'y arriver.

Le dernier kilomètre n'affiche qu'un peu plus de 2% de pente. C'est presque une descente !

Rémi est déjà au sommet depuis un certain temps et a eu tout loisir d'admirer le paysage alentour quand enfin je passe la bosse.

Collation rapide car l'effort nous avait coupé la faim.   

Plutôt fier le Rock'n'Roll...et que dire de son cavalier !

Plutôt fier le Rock'n'Roll...et que dire de son cavalier !

Une fois encore la météo avait décidé de nous compliquer la vie.

Le ciel était très menaçant et décision fut prise de mettre en route, cette fois en descente, (YESSSSS), avant d'être pris dans la tourmente. Dommage de devoir filer si vite après tant d'efforts, mais c'était plus raisonnable.

Quelques cartes achetées au bureau de tourisme, un coup de tampon dans le carnet, les gourdes remplies au restaurant du col, et c'est parti pour des kilomètres de descente bien mérités.

L'ascension du Puy Mary c'était 200m de plus..cette fois à pied. Pas pour nous !

L'ascension du Puy Mary c'était 200m de plus..cette fois à pied. Pas pour nous !

Il y avait encore de la neige par endroits.

Il y avait encore de la neige par endroits.

La descente fut un grand bonheur de plus de 15km avant une dernière montée, vers le col de Montirargues, ultime difficulté avant le plateau et la descente dans Allanche.

On arrive dans une ville fantôme. Pas une âme. Tout était bouclé. Rangées de maisons tristes, que la pierre rendait presque sinistres. Cerise sur le gâteau : l'unique hôtel est fermé le dimanche.

Après avoir essuyé une énorme averse, coincés dans une entrée de garage, un peu dépités quand-même par la situation, on se met en route vers le camping en se disant que la nuit allait être intéressante..

Rémi avait malgré tout laissé un message au régisseur, le prévenant de notre arrivée au cas où. On ne se faisait pas beaucoup d'illusions, un dimanche soir à 19h00.

L'excellent homme -le qualificatif est parfaitement choisi- avait eu notre message et bien qu'ayant fermé le bureau pour la nuit, était revenu pour nous accueillir, et nous mettre au sec.

Il nous installe dans un mobile-home tout neuf pour la bagatelle de 30 euros la nuit (à deux) !

Il avait été cyclo lui-même et savait ce que l'on pouvait ressentir un dimanche soir sous la pluie après une telle journée d'efforts, alors il avait fait demi tour....

Un très grand merci à lui pour tant d'attentions. 

Le repas du soir fut composé de bric et de broc, de ce que l'on trouvait dans les sacoches.

Heureusement que l'on n'avait pas mangé notre salade de midi, car celle-ci, même arrosée d'un "Château La Pompe", cuvée 'La Gourde', fut plus que bienvenue !

N'étant pas un grand fervent des côtes, j'avais peine à réaliser que j'avais conduit mon âne de métal jusqu'en haut du col ! J'étais heureux de "l'exploit".

 

 

C'est par là que l'on allait maintenant, 15 km en descente..

C'est par là que l'on allait maintenant, 15 km en descente..

Paisibles vaches Salers en plein travail.

Paisibles vaches Salers en plein travail.

Peu à peu les feuillus réapparaissaient.

Peu à peu les feuillus réapparaissaient.

Il ne fallait plus traîner !

Il ne fallait plus traîner !

Dernière bosse de la journée !

Dernière bosse de la journée !

Sur le plateau, des herbages à perte de vue.. et l'orage qui nous attendait à Allanche.

Sur le plateau, des herbages à perte de vue.. et l'orage qui nous attendait à Allanche.

Conclusion heureuse d'une superbe journée.

Conclusion heureuse d'une superbe journée.

Jour 14. Allanche - Coudes, via Le Bru, Blesles, Lempdes sur Allagnon, Brassac les Mines, Saint Rémy de Chargnat, Saint Babel et Vic le Comte

Passage en ville obligé pour reprendre le parcours vers Le Bru. Les rues ne sont pas beaucoup plus actives qu'hier soir. C'est vrai que c'est lundi, mais quand-même.. 

Bref arrêt devant le monument de "l'Estive" dont la plaque semble avoir été apposée autant pour célébrer la vache de race Salers que pour assurer la postérité à deux maires du bourg..

Allanche, 09h30.

Allanche, 09h30.

Ego, quand tu nous tiens...

Ego, quand tu nous tiens...

Première mise en jambes sérieuse avec une belle montée de 222m de dénivelé, vers le col de Baladour, situé sur le plateau herbeux, à 1 207m d'altitude.

Les vaches, portant des cloches autour du cou, ne semblaient absolument pas perturbées par le passage des cyclistes, occupées à se remplir la panse de belle herbe verte et drue.

Le panorama, coiffé par un ciel d'énormes cumulus blancs, gonflant leurs muscles, est époustouflant.

Terrain de jeux pour éoliennes...

Terrain de jeux pour éoliennes...

On en avait vu d'autres...Même pas peur !

On en avait vu d'autres...Même pas peur !

La D21 circule sur un plateau immense parsemé de quelques vieux bâtiments agricoles. Ici et là un bouquet de sapins. Quelques feuillus. Troupeaux de Salers. Malgré le soleil, un petit vent froid et vif nous accompagne le long de la route.

On atteint Le Bru en milieu de matinée. Quelques maisons, un café - restaurant fermé, des hangars agricoles.. et début d'une magnifique descente qui ne se terminera qu'à Blesle, après un tout petit raidillon à travers le village de Chabanne, véritable cour des miracles, régie par 3 chiens sournois montrant les dents aux mollets de Rémi.

Dommage que la vieille pelle Poclain ait été en si piteux état; elle aurait à la fête à nettoyer ce trou boueux et pourri...indescriptible.

 

Quand le vent souffle on ne risque pas de sentir le moisi..

Quand le vent souffle on ne risque pas de sentir le moisi..

Fermé, comme tant d'autres dans les villages traversés..

Fermé, comme tant d'autres dans les villages traversés..

A chacun son toit du monde.

A chacun son toit du monde.

C'est l'été !

C'est l'été !

Elle était dans le même état que le village.

Elle était dans le même état que le village.

La descente vers Blesle est un rêve. Seule ombre au tableau idyllique des paysages traversés.. la DDE avait décidé de répandre du gravillon sur la petite route, la rendant particulièrement difficile à négocier dans les virages.. Dommage, on aurait pu laisser filer les ânes..

Blesle, où un drapeau hollandais pend devant le seul hôtel-restaurant encore en activité, est vite traversée. On s'engage sur la D909, route superbe et ombragée, en faux-plat descendant (cette fois). Elle colle à l'Alagnon sur une dizaine de kilomètres, suivant fidèlement toutes les boucles de la rivière. Imposant château de Léotoing, perché sur un pic rocheux.

A Lempdes, l'idée était de nous arrêter dans une supérette pour acheter le pique-nique de midi.. L'affiche "Fermeture définitive" sur la vitrine du Vival local ne nous laisse pas d'autre choix que de déjeuner au petit bistrot d'à côté. Excellent repas, fait maison, servi par un patron accueillant. Entrée, plat, dessert, café et boisson pour moins de €15 chacun.

Remise en route vers Brassac les Mines. Quelques achats de nourriture (on ne sait jamais..) et très longue session de pédalage sur la V70, une véloroute menant à Vichy et même au-delà. 

Pour nous l'objectif était Vic le Comte, un bourg qui paraissait raisonnablement équipé en hébergements divers. 

Après des kilomètres de montagnes russes, agrémentées d'une ondée ou deux, on atteint enfin Vic.

Surprise : pas d'hôtel, pas de chambres d'hôtes, pas de gîtes, pas de camping : RIEN !

Un cafetier nous explique que notre seul salut, à des kilomètres à la ronde, était le "Formule 1" de Coudes, à environ 5 km de Vic, en bas de la côte, près de l'autoroute.

105km nous avaient suffis, alors, même s'il fallait remonter la côte demain matin pour continuer vers Vichy, on accepte la proposition et on file sans plus tarder.

La gérante de l'hôtel met les petits plats dans les grands et héberge nos deux vélos dans une chambre vide, la réserve étant trop exiguë !

Une fois encore on sera heureux d'avoir fait les courses...et de ne pas y avoir touché..  

Dîner sur une des tables de pique-nique de l'hôtel, heureux d'avoir traversé des paysages si grandioses où ciel et terre laissent peu de place aux folies de l'homme, plutôt contents des sessions de cardio de la journée, mais quelque peu dépités de voir tant de délabrement dans les villages, tant de panneaux "à vendre", parfois même tant de misère. 

  

Les vélos avaient eux aussi leur chambre.

Les vélos avaient eux aussi leur chambre.

Jour 15. Coudes (Vic le Comte) - Vichy, via Enval, Busseol, Ceyssat, Pont du Château, Joze, Crevant-Laveine, Vinzelles, Saint Priest Bramefant, La Poivrière et Bellerive sur Allier. (Véloroute V70 des a3vf).

Départ du bas de la côte de Coudes, direction Vic le Comte. 35 minutes de cardio pour commencer la journée. Des remerciements et un café chez le bistrotier qui nous avait dépanné hier, et en-route pour Vichy sur la Véloroute V70.

Belle descente en sortie de Vic qui n'augurait rien de bon. Pronostic rapidement confirmé par une succession de côtes. 

Le château de Busseol se détache sur son piton rocheux à gauche de la route. Le ciel semble encore vouloir nous jouer des tours.

Le château de Busseol.

Le château de Busseol.

Malgré le relief et plusieurs averses, les villages défilent rapidement et vers 12h30 on passe Pont du Château. Arrêt à Joze pour le Pique-nique rue de la Grole....

Peu à peu la route s'aplanit et le restant de la journée est une longue balade digestive le long de l'Allier.

Coïncidence ? On n'avait que du Château La Pompe dans les gourdes..

Coïncidence ? On n'avait que du Château La Pompe dans les gourdes..

Un étonnant champ de coquelicots !

Un étonnant champ de coquelicots !

Pique-nique à Joze, rue de la Grole.

Pique-nique à Joze, rue de la Grole.

A Crevant-Laveine (!!) nouvelle très grosse averse. Heureusement subie au sec, dans un abri-bus.

Faut le voir pour le croire !

Faut le voir pour le croire !

Très belle église à Vinzelles, malheureusement fermée.

L'approche de Vichy est plus fréquentée que les routes que l'on avait pratiquées ces derniers jours. La véloroute nous conduit directement au camping situé sur les bords de l'Allier, à Bellerive. Une fois encore on réussit à négocier la location d'un mobile-home pour une nuit, ce que l'on ne regrettera pas.

A peine les sacoches retirées et les vélos mis à l'abri on a droit à une nouvelle colère du ciel accompagnée de pluies torrentielles. On commençait à en avoir l'habitude.

Celle-la, au moins, semblait mieux entretenue.

Celle-la, au moins, semblait mieux entretenue.

Devant "chez nous" au camping de Vichy.

Devant "chez nous" au camping de Vichy.

Une demi-heure après... et quel orage !!

Une demi-heure après... et quel orage !!

Jour 16. Vichy - Monétay sur Loire, via Cusset, Chassignol, Bost, La D907, Lapalisse, Bert et Le Donjon.

Départ sans hâte de notre camping pour une virée en ville avant de prendre la route vers Monétay. L'objectif du jour était Lapalisse mais il se trouvait que des parents de Rémi habitaient quelques kilomètres plus au nord, d'où changement de fin de parcours pour passer les voir.

Vichy est une très belle ville qui mériterait un séjour plus long afin d'avoir le temps de mieux explorer ses richesses. Beaucoup de très beaux immeubles milieu/fin XIXème siècle, début XXème. Une certaine ressemblance avec Karlovy Vary (voir article Allemagne - Tchéquie), mais moins coloré.

Passage à l'OT pour le coup de tampon rituel. L'ambiance n'est pas aussi bon-enfant et spontanée que dans les villes traversées auparavant.. On sent la hiérarchie. La chef dans le bureau vitré du fond, surveillant les avant-postes...et les stagiaires au comptoir, un brin empruntés, à l'initiative hésitante se frottant à la 'clientèle'...

Notre deuxième arrêt sera le Hall des Eaux, grande et belle structure de métal et de verre, semblable à une énorme serre de jardin botanique, où les curistes viennent prendre leurs rations journalières des différents crus de Vichy : Chomel, Lucas, Hôpital, Grande Grille...

Pour nous ce sera une bonne rasade et le plein des gourdes aux robinets de Vichy Celestins, seule source accessible au grand public.

 

 

 

L'abreuvoir "Célestins"

L'abreuvoir "Célestins"

Centre thermal des dômes.

Centre thermal des dômes.

Avant de remettre en route vers Lapalisse, on prend le temps de visiter l'extraordinaire église Saint Blaise, véritable joyau d'art déco. Je laisse parler les photos qui valent mieux qu'un descriptif hasardeux de ce magnifique édifice. 

Un des vitraux.

Un des vitraux.

Détail d'un autre vitrail.

Détail d'un autre vitrail.

Le dôme.

Le dôme.

Mosaïque.

Mosaïque.

Mosaïque

Mosaïque

Vitrail.

Vitrail.

Vitrail.

Vitrail.

Plafond de la nef.

Plafond de la nef.

Détail de ce plafond.

Détail de ce plafond.

Mosaïque.

Mosaïque.

Mosaïque.

Mosaïque.

Mosaïque

Mosaïque

Statue de la Vierge noire.

Statue de la Vierge noire.

On avait maintenant presque une journée de retard sur le parcours prévu à l'origine, essentiellement dû à la météo qui nous avait contraint d'abréger certaines étapes. Décision fut prise de ne pas viser Joigny, via le canal de Bourgogne, mais de filer de Beaune vers Dijon en empruntant la suite de la Route des Grands Crus. On terminerait le voyage à Dijon d'où on rallierait Paris en train.

Passage rapide à la gare. Billets achetés et en route pour Lapalisse !

La sortie de Vichy vers Chassignol est un bon exercice. Belle montée tout le long jusqu'à la D906B.

Les faubourgs traversés sont un 'autre' Vichy, bien différent du centre ville. En langage politiquement correct ça doit être ce que l'on appelle 'les quartiers'.

 

Il va bientôt falloir monter des chasse-bœufs sur les TGV..

Il va bientôt falloir monter des chasse-bœufs sur les TGV..

Durant le pique-nique, profiter du soleil pour faire sécher habits et linge..

Durant le pique-nique, profiter du soleil pour faire sécher habits et linge..

Passé Bost, on est obligés d'emprunter la D907, route très passante, mais aussi très roulante. Le soleil donne fort. L'air est lourd et ça sent l'orage.. A Lapalisse, très grosse chaleur subite.

Entrée de Lapalisse. "One more time" ?

Entrée de Lapalisse. "One more time" ?

Monument à la sortie de Lapalisse. Faut peut-être tourner la page messieurs..

Monument à la sortie de Lapalisse. Faut peut-être tourner la page messieurs..

Craignant la circulation sur la route menant à Le Donjon, on préfère suivre un parcours plus bucolique via le village de Bert. C'est un très mauvais choix car la route est un enfer de montées et de descentes interminables.

Sur les hauteurs entre Lapalisse et Bert.

Sur les hauteurs entre Lapalisse et Bert.

Vaches Aubrac. La pluie c'est mauvais pour le Rimel..

Vaches Aubrac. La pluie c'est mauvais pour le Rimel..

Un dernier effort nous amène enfin chez les parents de Rémi où nous partageons une magnifique soirée de générosité et de plaisirs de la table... (la Normandie n'a pas le monopole de la crème fraîche, ici on s'y connaît aussi...).

Celle-là ne sera pas pour nous...

Celle-là ne sera pas pour nous...

Jour 17. Monétay sur Loire - Montceau les Mines.

Mise en route vers Saligny sur Roudon et Pierrefitte sur Loire pour rattraper le Canal latéral de la Loire en direction de Digoin/Paray le Monial. Très petites départementales calmes et sans histoires.

Même pas peur des vaches !

Même pas peur des vaches !

Château de Saligny sur Loire

Château de Saligny sur Loire

Arrivée à Digoin.

Arrivée à Digoin.

Halage classique bordé de grands arbres. Pas beaucoup de navigation fluviale..

Après une brève halte au pont canal de Digoin, construit par l'ingénieur Julien de 1834 à 1838, continuation vers Paray sur un halage tortueux. La météo nous joue encore des tours et nous gratifie d'une averse au moment même où l'on déballait le pique-nique sur un banc face à la Basilique.

Paray le Monial. La basilique.

Paray le Monial. La basilique.

Un vitrail de la basilique. Pas évident la symbolique !

Un vitrail de la basilique. Pas évident la symbolique !

Après un rapide tour de la basilique et des rues attenantes, assez désertes à cette période de l'année, passage à l'OT pour informations sur le trajet vers Montceau les Mines.

Rien de plus simple ! Il n'y a qu'à suivre le Canal du Centre, soit en site propre sur le halage ou sur la D974 qui la borde jusqu'à destination.

On fait une halte au musée-bibliothèque de Génelard situé sur ce qui fut, à une époque noire de l'histoire de France, la ligne de démarcation. 

 

Le long du canal : industries d'un autre temps, laissées pour compte !

Le long du canal : industries d'un autre temps, laissées pour compte !

Génelard, musée de la ligne de démarcation.

Génelard, musée de la ligne de démarcation.

Si seulement ça pouvait servir de leçon....

Si seulement ça pouvait servir de leçon....

Encore une en attente de repreneur..

Encore une en attente de repreneur..

Quelques réparations s'imposent !

Quelques réparations s'imposent !

Sans soucis autres que la chaleur qui a repris sa place, on arrive tranquillement à Montceau en fin d'après-midi. Super petit hôtel sur le bord du canal. Repas cool et au lit de bonne heure.

Pour une fois il n'y a rien à faire sécher...

Jour 18. Montceau les Mines  -  Beaune.

Le parcours de Montceau à Beaune n'est pas compliqué. Il suffit de suivre le Canal du Centre jusqu'à Santenay, puis la Voie des Vignes de là jusqu'à Beaune.

On met en route de bonne heure sous un soleil déjà chaud mais qui allait très vite perdre une ou deux batailles contre des averses de pluie et de grêle.

Le pont de Montceau, juste devant notre hôtel.

Le pont de Montceau, juste devant notre hôtel.

Un bout de voie verte et de beaux halages en site propre nous amènent rapidement à Ecuisses où plusieurs écluses se suivent sur une très courte distance. 

C'est aussi là que se trouve l'ancienne usine de céramique Perrusson dont de magnifiques vestiges ornent la berge opposée. Quelques restes de la cité ouvrière, d'un de ses magasins ainsi que des bâtiments de l'usine demeurent les témoins du savoir-faire du céramiste génial. 

Une section de la voie verte passant sous une ancienne ligne de chemin de fer.

Une section de la voie verte passant sous une ancienne ligne de chemin de fer.

Une des écluses d'Ecuisses.

Une des écluses d'Ecuisses.

Mémoire des noms et des visages..

Mémoire des noms et des visages..

Superbe graff sur un bâtiment municipal.

Superbe graff sur un bâtiment municipal.

Fenêtres de l'usine.

Fenêtres de l'usine.

Fronton au-dessus de l'entrée.

Fronton au-dessus de l'entrée.

L'épicerie coopérative de la cité ouvrière Perrusson.

L'épicerie coopérative de la cité ouvrière Perrusson.

Santenay. On arrive Place du Jet d'Eau juste à l'heure pour le pique-nique de la mi-journée. 

Un vieux reste de Fourme d'Ambert et deux tranches de jambon débarrassées d'une bonne partie de leur matière grasse, qui avait fondu à la chaleur, font l'affaire. Rémi avait en outre acheté du flan à la boulangerie d'Ecuisses.... On aurait peut-être mieux fait d'acheter des cerises...

Passage à l'OT pour le coup de tampon rituel et des infos 'hébergement' sur Beaune, et remise en route par une succession de villages, propriétés et crus mythiques, jusqu'à Pommard. Beaucoup d'activité dans les vignes impeccablement tenues.. et beaucoup de chimie mise en oeuvre.. 

Nouvelle douche, inédite celle-là, avec cette fois-ci, une subite chute de grêlons ramollis. On aurait dit un bombardement de cuillerées de sorbet... Le temps de sortir la veste du filet et c'était fini, et nous trempés une fois de plus...

 

Place du Jet d'eau à Santenay.

Place du Jet d'eau à Santenay.

Dans le vignoble.

Dans le vignoble.

Le vignoble de Bourgogne

Le vignoble de Bourgogne

Un lieu de perdition..

Un lieu de perdition..

Entre Meursault et Pommard.

Entre Meursault et Pommard.

Les Bouchard, exilés en Angleterre durant la guerre, étaient proches de mes parents.. Le monde est petit..

Les Bouchard, exilés en Angleterre durant la guerre, étaient proches de mes parents.. Le monde est petit..

Entrée de l'église de Volnay.

Entrée de l'église de Volnay.

Rock'n'Roll et son cavalier n'auraient pas dit non à une dégustation..

Rock'n'Roll et son cavalier n'auraient pas dit non à une dégustation..

Derniers kilomètres vers l'hébergement que l'OT de Santenay nous avait trouvé à la périphérie de Beaune. Impossible d'être plus près du centre car la saison touristique bat déjà son plein.

Les ânes sont débâtés et rangés dans la remise de la tondeuse. Les habits mis une fois encore à sécher.. 

Quel voyage !

 

Jour 19... le dernier de ce périple... Beaune - Dijon - Paris.

1er arrêt du matin au Bricomarché de Beaune pour acheter des vis en acier. Rémi avait cassé celles de sa béquille à Saint Céré et la réparation d'alors, avec ce qui s'est avéré être des vis en métal à ferrer les ânes, n'avait bien évidemment pas tenu.

Réparation sur place et départ pour le centre de Beaune. Malheureusement, c'était samedi, jour de marché, ce qui compliquait pas mal les déplacements, même en poussant le vélo. 

Après un ou deux tours de centre ville on se décide à laisser les montures le long de la halle, bien attachés, afin de pouvoir visiter les Hospices. Merci au gardien de l'entrée pour la surveillance qu'il nous avait promise, et qui a été efficace, les vélos étant toujours là à la fin de notre visite.

Le lieu est magnifique à tous points de vue : architectural, historique, symbolique... Le polyptyque du "Jugement dernier" est splendide. 

 

 

La cour des Hospices de Beaune

La cour des Hospices de Beaune

Détail des toits.

Détail des toits.

La grille.

La grille.

Des flacons de la pharmacie

Des flacons de la pharmacie

Détail du polyptyque "Le Jugement dernier". Saint Pierre en rouge.

Détail du polyptyque "Le Jugement dernier". Saint Pierre en rouge.

Saint Michel rendant son jugement.

Saint Michel rendant son jugement.

On aurait pu passer des heures sur place mais il nous fallait quitter cette belle ville afin d'être à Dijon à temps pour le train qui allait nous ramener à Paris.

La carte d'un restaurant retient notre attention en passant... Faut croire que tout était préparé et cuit dans des grands crus de la région...

Espérons que les plats étaient meilleurs que l'orthographe... A ce prix-là ils pourraient s'acheter un "petit Bled" pour vérifier les accords..

Espérons que les plats étaient meilleurs que l'orthographe... A ce prix-là ils pourraient s'acheter un "petit Bled" pour vérifier les accords..

Notre déjeuner, on le prendra sur la petite place d'Aloxe-Corton (sans les vins; c'était en supplément..).

Rencontre sympa d'un couple de Suisses venus faire du vélo en Bourgogne pendant le week-end. C'est vrai que Genève n'est pas bien loin.

Autre lieu de perdition..

Autre lieu de perdition..

Un des bonheurs du cyclo-tourisme..

Un des bonheurs du cyclo-tourisme..

La fin du périple vers Dijon nous conduit à travers des vignobles impeccables et nous fait découvrir quantité de beaux villages aux noms prestigieux: Chambolle-Musigny, Gevrey Chambertin, Marsannay, Nuits Saint Georges, Vosne Romanée, Fixin, Vougeot...

L'idée d'acheter un cubi de Romanée Conti nous est vite passée... Le domaine fait 1,63ha, planté. La production moyenne  est de 41 hectolitres soit environ 5 500 bouteilles... dont certaines atteignent des prix stratosphériques (une bouteille vendue € 32 000 au duty free de CDG, fin 2016....). Tant pis, ce sera pour la prochaine fois comme ils disent..

Que du beau monde...

Que du beau monde...

Dijon est atteinte vers 16h00. Dommage que le sud de la ville soit totalement défiguré par une interminable avenue bordée de toutes les horreurs commerciales que l'on retrouve dans chaque ville de France et qui font doucement crever le commerce traditionnel du centre.

L'entrée de Bordeaux était particulièrement laide mais Dijon gagne haut la main !

 

Fin du parcours..

Fin du parcours..

Le choix de clore le "Périple 2018" à Dijon était 'intéressé' en ce qui me concerne.

Dans les années '30 (au siècle dernier), mes grands parents habitaient cette ville. Ma grand-mère tenait une succursale du "Petit Echo de la Mode", au 90 rue de la Liberté.

Ne pas y passer aurait été inconcevable. Ayant un peu de temps devant nous avant de nous rendre à la gare, je suis donc allé visiter ce lieu qui fait partie de l'histoire de ma famille maternelle.

Le 90 rue de la Liberté en 2018

Le 90 rue de la Liberté en 2018

La patronne m'a affirmé que le plafond et les bandeaux-décor sont d'origine.

La patronne m'a affirmé que le plafond et les bandeaux-décor sont d'origine.

Tout a une fin. C'était l'heure de nous rendre à la gare, pompeusement rebaptisée "Pôle d'échanges multimodal".

Ici encore, les ingénieurs qui ont établi le cahier des charges pour la conception de ce pôle d'échanges, notamment "l'échange-passagers" entre la rue et les quais de la gare, auraient pu s'inspirer de ce qui se fait dans d'autres pays européens. 

Pourquoi, quand on redessine l'ensemble, ne pas avoir facilité l'accès aux quais par des ascenseurs suffisamment grands ou des rampes d'accès, plutôt que de condamner les passagers à descendre et à monter des escaliers d'un autre temps ? 

En France, accéder à un quai de gare avec un vélo chargé est une épreuve d'haltérophilie réservée aux hommes forts... Mais assez râlé !

Notre retour en TER est sans histoires. on est les deux seuls vélos dans le wagon réservé à cet effet, en tête de train.

Vers Sens on se re-paie une orage cataclysmique. Cette fois à l'abri..

Arrivée à Paris Gare de Lyon vers 22h30.... juste à temps pour profiter d'une dernière averse le temps de rentrer à la maison.

On n'a pas eu l'orage à Dijon mais une belle averse à Paris.

On n'a pas eu l'orage à Dijon mais une belle averse à Paris.

Chaque périple est une nouvelle expérience apportant son lot de découvertes, de rencontres et de petites victoires sur soi-même.

En effet, combien de fois entend-on des gens nous dire : "vous avez de la chance de faire de tels voyages..."

Je pense que la seule chance que l'on a est d'être en bonne santé. Le reste est affaire de goût et/ou de volonté.

Grimper le col du Pas de Peyrol à 1 587m sur mon vélo pesant plus de 50kg fut pour moi une bataille du mental sur le physique que je ne soupçonnais pas pouvoir gagner. De l'avoir fait ne change pas la face du monde mais procure une belle dose de bien-être et de satisfaction. 

J'écris ces articles de blog pour "démystifier" ce qui semble compliqué et encourager ceux qui ne savent pas comment s'y prendre à franchir le pas.

Internet est un outil merveilleux pour préparer le voyage : cartes, infos, adresses, hébergements... tout est dispo et simple d'accès (sans oublier toutes les autres sources d'info disponibles).

Paris - Bretagne se fait en une semaine. La Normandie n'est qu'à quelques jours de vélo...et ceux qui veulent aller plus loin n'ont que l'embarras du choix.

J'encourage à commencer par de petits parcours; pourquoi pas une boucle de 200 km en quelques jours ..le long des rivières, des canaux, des voies vertes, des véloroutes ou tout simplement sur les petites départementales de sa jeunesse ?..

Dans le pire des cas, la SNCF n'est jamais loin et les vélos voyagent gratis dans les TER.

Alors, même si la météo joue parfois des tours, même si l'on doit de temps en temps pousser le vélo dans les côtes, pourquoi ne pas essayer ? 

A notre époque du "tout rapide", un retour vers la lenteur (relative) est une expérience inoubliable à tous points de vue !

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Périple vélo France - 2018 -

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Publié le 4 Octobre 2017

Le cinquième Voyage à Vélo avec Jenny !

Le cinquième Voyage à Vélo avec Jenny !

En orange, notre parcours vélo. En bleu, retour vers Flensburg en train.

En orange, notre parcours vélo. En bleu, retour vers Flensburg en train.

Septembre, pas forcément le meilleur moment de l'année pour partir vers des îles du Septentrion. Mais la pluie et le vent ne font pas peur à ma fille. Sans mauvais jeu de mots, on pourrait même dire qu'elle s'y sent 'comme un poisson dans l'eau'.

Cette fois ce sera le Danemark, ou tout du moins un chapelet d'îles situées à l'est de la péninsule du Jutland... Als, Fyn, Tasinge, Sio, Langeland, Lolland, Falster, Bogo, Mon et Sjaelland... îles reliées entre elles par ferries ou par digues.. offrant au cyclo une magnifique variété de paysages, de rencontres, d'expériences...  le musée Viking de Roskilde étant l'objectif final..

Mais s'éloigner un peu de la 'Mère Patrie' pour explorer des horizons nouveaux en vélo requiert recherches, organisation et beaucoup de patience. 

'Recherches' et 'organisation' pour planifier un parcours intéressant, des étapes raisonnables, des hébergements abordables et originaux...

'Patience' car "l'approche", au-delà de sa préparation, se déroule rarement de la manière qui avait été prévue à l'origine...

Ce voyage, a, une fois encore, confirmé ce point. 

Aller : le trajet initial était simple et les billets de train organisés et achetés dès l'ouverture de la vente (pour assurer les places vélo dans les wagons...). 

L'itinéraire serait Paris - Strasbourg en TGV; Strasbourg - Offenburg (Allemagne) en vélo. Nuitée à Offenburg. Le lendemain, Offenbourg - Flensburg (frontière danoise) en quatre trains (Offenburg - Karlsruhe; Karlsruhe - Mainz; Mainz - Hamburg Hbf; Hamburg Hbf - Flensburg). J'avais prévu des correspondances suffisamment longues pour éviter les tensions de changement de quai entre les trains.

Retour : le retour s'annonçait plus simple encore, car partant de Flensburg le matin, on devait arriver à Paris vers minuit. (Flensburg - Hamburg Hbf; Hamburg Hbf - Karlsruhe; Karlsruhe - Offenburg; Offenburg - Strasbourg; Strasbourg - Paris.... Seulement 5 trains, sans stress..

La réalité fut tout autre...

Quelques jours avant le départ, Deutsche Bahn -les Chemins de fer allemands- envoient une circulaire, avisant les clients ayant acheté leurs billets en ligne, que la voie entre Offenburg et Karlsruhe était coupée suite à l'effondrement d'un tunnel en construction... "Please contact customer service..."

Essais multiples, tous infructueux... Résultat : réagir en trouvant une autre façon de nous rendre à Karlsruhe, qui devenait par la force des choses, le point de départ de notre voyage "Allemand".

Il n'y avait pas cinquante solutions : le nouveau trajet vers Karlsruhe, au départ de Strasbourg, devenait : Strasbourg - Lauterbourg; Lauterbourg - Wörth am Rhein; Wörth - Karlsruhe... Idem pour le retour.. Nuitée Offenburg annulée et nouvelle résa à Karlsruhe pour cette première nuit.. Coûts supplémentaires à se faire rembourser par DB.....

Gare de Lauterbourg la nuit. On est les seuls à y arriver et à en repartir...

Gare de Lauterbourg la nuit. On est les seuls à y arriver et à en repartir...

Le départ de Paris-Est se fait sans problèmes, en milieu d'après midi. Un employé SNCF suspicieux appose malgré tout un coup de tampon dans nos carnets en le masquant à moitié... Qu'avait-il à cacher ? Résultat, on a un beau "Gare de l'Est" avec la moitié de la ligne du dessous..

Surprise, on est 4 vélos dans la bétaillère.. un peu serrés mais selon le contrôleur, on peut en mettre 6 !! La conversation s'engage avec les deux cyclistes allemands qui rentraient d'Irlande. On ne voit pas les deux heures passer..

A Strasbourg, on découvre, contrairement à ce que j'ai pu écrire lors d'autres passages, qu'il y a bien un ascenseur pour vélos (chargés), situé tout en bout de quai. J'en profite pour faire un Méa Culpa suite aux commentaires désobligeants que j'avais faits à l'encontre de la compagnie nationale, concernant cette gare... Dommage que cet ascenseur ne soit pas très bien indiqué. 

Le trajet vers Lauterbourg est sans problèmes. On passe une série de villes en '-heim' ou en '-sheim'. A 20h30 il fait nuit sur les quais en graviers herbeux de la gare de triage et on ne se bouscule pas au bout de la France. Manquait plus que les 'tumbleweeds' des Westerns américains..

La seule compagnie est une voix monotone débitant de temps à autre des infos SNCF, et le clignotement glauque des panneaux affichant les trains à l'arrivée et au départ. 

La connexion arrive pour Wörth, petit train DB parfaitement équipé pour le transport de vélos. 

A Wörth, très peu de temps pour effectuer le changement mais tout se passe bien et le dernier trajet vers Karlsruhe se fait en quelques minutes, en compagnie d'une famille allemande rentrant avec enfants et vélos de Bretagne où ils avaient passé leurs vacances. Bien évidemment la conversation s'engage et le temps file très vite.

A l'arrivée, habitant à côté, ils nous conduisent directement à l'hôtel. Sympa !

Installation à l'hôtel, vélos sécurisés dans la buanderie, extinction rapide des feux après cette première journée de 4 trains, riche en rencontres mais affichant seulement 6 km au compteur..

5 septembre : Karlsruhe - Flensburg...une très longue journée de train.

Après un petit déjeuner sérieux on met en route vers la gare en passant par le jardin zoologique où les éléphants étaient eux aussi au casse-croûte du matin. 

Le train de Mainz est déjà en gare et on enfourne les vélos dans le wagon parfaitement équipé pour..

 

Ils avaient faim. Le gardien avait fort à faire.

Ils avaient faim. Le gardien avait fort à faire.

Autre pays, autre culture vélo..

Autre pays, autre culture vélo..

On arrive à Mainz bien à temps pour un transfert sur le même quai.

Le wagon à vélos est indiqué en tête de train. A l'arrivée de celui-ci, ne l'y trouvant pas, un jeune qui l'attendait comme nous est informé par le contrôleur que c'est en queue que ça se passe et que l'on devra charger les vélos dans un wagon passagers standard réservé à cet effet.

Course folle tout le long du train.. Sacoches littéralement jetées sur la plateforme, reprises et stockées par la contrôleuse ; les vélos sont chargés à toute vitesse et c'est le départ.

Les montures sont ensuite reprises et positionnées dans l'allée centrale en ordre de gare de descente... Pagaille max. mais finalement tout rentre dans l'ordre et on s'installe enfin à nos places ! 

Gare après gare on faisait avancer les vélos dans l'allée centrale. Les nôtres seront les derniers à descendre, à Hambourg Hbf.

Gare après gare on faisait avancer les vélos dans l'allée centrale. Les nôtres seront les derniers à descendre, à Hambourg Hbf.

Le très long trajet passe successivement par Koblenz, Bonn, Köln, Solingen, Wuppertal, Hagen, Dortmund, Münster, Osnabrûck, Bremen, Hamburg Harburg pour terminer finalement à Hamburg Hbf...

A Münster un problème technique immobilise le train pendant 15/20 minutes. Notre 'tampon' confortable pour le changement à Hamburg fondait d'un seul coup...

A Brême on recule nos vélos -les derniers- jusqu'à la plateforme arrière et on aligne les sacs, prêts à sauter sur le quai dès l'arrêt du train à Hamburg. On a seulement sept minutes pour décharger, rebâter, courir à l'ascenseur, attendre notre tour, monter et redescendre sur un autre quai et sauter dans le dernier train. Bon exercice de cardio après une journée passée assis à regarder défiler les paysages et les gares qui bordent le Rhin, mais un peu stressant quand-même..

Installés dans le train pour Flensburg on se félicite de l'exploit...pour déchanter 20 km plus loin à cause d'un énergumène sur les voies, qui bloque le train pendant 40 minutes.

Je disais à Jenny que not' repas de bière/saucisse à Flensburg semblait compromis..et que ça se terminerait probablement chez le Turc du coin. Ça n'a pas loupé, c'était le seul ouvert !

Le kebab vite expédié on parcourt les derniers kilomètres dans la ville endormie, cherchant notre chemin à chaque intersection.

Notre hôte nous avait donné la marche à suivre pour récupérer les clés. Seul hic, une famille de Norvégiens était arrivée avant nous et s'était trompé de chambres.. Un coup de fil au logeur nous octroie les appartements que la famille aurait dû occuper. 

A 22h30, après la journée que venions de vivre, pas question de faire des histoires, d'autant plus qu'en fin de compte, on gagnait au change, nos chambres étant plus spacieuses et mieux équipées que celle que Jenny avait réservées. 

6 septembre : Flensburg - Strand Huset (à l'est de Sonderborg)

A 9h00 on met en route direction la Grosse Strasse pour un petit déjeuner chez Migge's Danish Bakery, le meilleur boulanger-pâtissier de la ville. Deux cafés accompagnés de deux "sucrances" et les cyclistes étaient requinqués, fins prêts à affronter la météo qui ne s'annonçait pas particulièrement clémente...

Garantis zéro calorie, sans sucre ...

Garantis zéro calorie, sans sucre ...

La sortie de Flensburg se fait en longeant le Flensburger fjord vers le nord/nord-est.

D'abord en ville, le long du port historique où plusieurs vieux voiliers semblent amarrés à demeure, puis à travers une zone d'activités maritimes, pour enfin déboucher sur des chemins bordés par des grands hêtres, longeant les plages qui s'étendent jusqu'à la frontière du Danemark, à quelques kilomètres du centre ville. Durant ce court trajet on aura l'occasion de goûter aux premières des nombreuses averses qui nous attendaient.  

Premier arrêt... le chemin était bien gras..

Premier arrêt... le chemin était bien gras..

Deuxième arrêt : on aime ça, on en redemande !

Deuxième arrêt : on aime ça, on en redemande !

La frontière avec le Danemark est assez déroutante : un simple petit pont en bois, enjambant un étroit chenal menant à une mini marina à l'arrière.

Un vieux poteau peint en jaune et en noir, se dressant au milieu des arbres sur le bord du chemin, un petit cabanon de chaque côté du pont, et c'est tout. On s'attendait au panneau bleu à étoiles.. Il paraît que la position de la frontière a été décidée par les populations locales... Le panneau officiel, on le verra le dernier jour, sur la route principale..

Jenny au Danemark, moi en Allemagne..

Jenny au Danemark, moi en Allemagne..

La piste longe la côte. Graves-ciment bien compacté, mais gras tout de même à cause de la pluie, tantôt à découvert, tantôt en sous bois. Hêtres partout. C'est très beau !

La première des nombreuses forêts de hêtres sur notre route.

La première des nombreuses forêts de hêtres sur notre route.

La pluie nous accompagne 'on and off' tout le long de la route. A Kollund on s'abrite au Yacht Club. Un bout de route côtière un peu plus passante et c'est Egernsund

Rinkenaes... Le ciel menace mais nous épargne cette fois.

Rinkenaes... Le ciel menace mais nous épargne cette fois.

Passé le pont, la véloroute nous mène à travers la campagne. A côté de Skodbol, passage le long d'une ferme où des centaines d'oies attendaient patiemment de passer à la casserole..

Ça aime bien patauger, mais tout de même...

Ça aime bien patauger, mais tout de même...

Peu avant Dybbol, la piste N° 8, que nous suivrons pendant de nombreux kilomètres, passe devant un ancien transformateur électrique qu'une association locale a restauré en abri pour cyclistes de passage.

Heureuse idée dont nous avons profité. Sommairement 'meublé' d'une banquette et d'une chaise, le petit abri exigu est équipé d'une tablette sur laquelle un livre d'or permet de consigner quelques mots. Un petit bouquet de dahlias égayait le local blanchi à la chaux. Un pèle-mêle de photos expliquait les travaux entrepris.  

Le transformateur transformé...

Le transformateur transformé...

Dybbol. Un beau moulin coiffe une colline où l'armée danoise, les yeux plus gros que le ventre, a pris une sévère raclée par les Allemands, en 1864... Histoire de revendications territoriales qui ont mal tourné.

Sonderborg est en bas de la côte, s'étalant de part et d'autre de l'Alssund. Maisons colorées, petit port. Voiliers, Château... On ne traîne pas, car notre B & B est encore à une dizaine de kilomètres et le logeur nous y attend pour nous remettre les clés.

Ici, comme dans plusieurs autres Chambres d'hôte que nous avons fréquentées, les propriétaires n'habitent pas la maison. Ils remettent les clés, donnent les consignes, se font payer et disparaissent, faisant entièrement confiance à leurs locataires. On n'y est pas habitués mais on s'y fait rapidement. Seul hic, le petit déjeuner est 'do it yourself'...ce qui nous oblige à prévoir ou alternativement, à le prendre dans une boulangerie.

 

Le moulin de Dybbol.

Le moulin de Dybbol.

Les derniers kilomètres se font sur une piste magnifique, longeant la côte parmi les grands hêtres. La maison est complètement perdue au fond des bois, mais en même temps offre une vue panoramique sur la mer toute proche. A la belle saison l'endroit doit être magique.

Seul désavantage de notre B & B : il faudra repartir en ville pour dîner, cette fois en empruntant la belle piste cyclable en site propre, qui longe la route de Sonderborg à Horuphav, située à quelques centaines de mètres de la maison.

Déjà l'odeur des feux de cheminée se répand dans les rues des villages traversés.. L'été est fini dans ce coin du monde.

Le snack de midi était loin. Les cyclistes avaient faim. Pour Jenny, plus raisonnable, ce sera du poisson. Pour moi, une solide portion du plat préféré du Roi Frédéric, sorte de goulache légèrement relevée, servie avec frites et pommes vapeur.

Un demi à € 7 (les alcools sont très chers au Danemark) aidera à la digestion de cette spécialité maison. 

Le repas fini, on reprend la route par une nuit noire, sans étoiles ni lune, pour retrouver notre B&B au fond des bois, contents et satisfaits de la journée, même si la météo nous avait parfois compliqué l'avancement.

 

La côte, peu avant Strand Huset, notre B & B.

La côte, peu avant Strand Huset, notre B & B.

7 septembre : Strand Huset - Faaborg

Belle météo ce matin. Ciel de traîne mais le soleil est là. Quelle différence !

Après avoir dormi comme des loirs, on rassemble ce qui était épars dans la maison : affaires diverses, chaussures, sacoches, habits de pluie, linge qui sèche etc...

Compte tenu de l'expérience d'hier, je passe un bon moment à régler les freins Magura de Jenny, les patins étant positionnés trop près de la jante. Avec la pluie et le sable ça faisait toile émeri gros grain. Mauvais pour les jantes et les patins tout neufs !

A dix heures l'affaire est terminée et on met en route.

La terrasse de notre B&B fait face à la mer.

La terrasse de notre B&B fait face à la mer.

En route à travers bois pour rattraper la piste cyclable vers Horuphav.

En route à travers bois pour rattraper la piste cyclable vers Horuphav.

Arrêt dans une supérette à l'entrée de Horuphav pour prendre le petit déjeuner qui commençait à nous manquer. Une table de pique-nique dans la section jardinerie nous fera l'affaire. En plus, il faisait beau, que demander de plus ?

Remise en route à travers une campagne magnifique sur petites routes, sans autre circulation qu'un occasionnel tracteur agricole. Beaux villages avec tout de même de nombreuses maisons à vendre... Eglises blanches, bouleaux, champs vallonnés.. La route est souvent bordée de hautes haies formant une voûte verte. Du côté du village d'Asserballe, on ramasse des pommes d'août tombées sur le bord de la route.

La belle église de Kirke Horup

La belle église de Kirke Horup

Une cycliste heureuse, même en côte..même avec 4 sacoches maintenant !

Une cycliste heureuse, même en côte..même avec 4 sacoches maintenant !

L'itinéraire de la piste N° 8 nous conduit progressivement vers Fynshav, où l'on attend le ferry de 14h00 qui nous mènera vers l'île de Fyn. Bonne discussion avec un jeune Allemand, étudiant ingénieur à Aix la Chapelle, cycliste comme nous mais moins chargé...

Le premier ferry. Difficile de saisir le drapeau déployé...

Le premier ferry. Difficile de saisir le drapeau déployé...

Passage à Horne où un arrêt s'impose pour visiter la très surprenante église luthérienne avec son dôme en zinc, sa musique, son chœur, son bateau suspendu et son labyrinthe... Étonnant de simplicité.

Vue d'ensemble de l'église de Horne

Vue d'ensemble de l'église de Horne

Le choeur

Le choeur

Le bateau suspendu dans la nef.

Le bateau suspendu dans la nef.

Les trois croix du Golgotha

Les trois croix du Golgotha

Jenny parcourant le labyrinthe

Jenny parcourant le labyrinthe

Derniers coups de pédale vers Faaborg pendant lesquels on n'échappe pas à l'unique averse de la journée. Après un rapide tour en ville on se dirige vers notre B&B au moulin de Grubbe Molle, situé à environ 3 km du centre.

Si Grubbe Molle est un lieu étonnant, ses propriétaires le sont davantage encore.... La propriété est tenue par un vieux couple d'agriculteurs qui ont loué leur terre pour se consacrer entièrement au moulin à vent qu'ils ont restauré et à la remise en état du moulin à eau attenant à la ferme. L'énergie et la passion de Niels Erik Jerverlund sont magnifiques. L'homme, malgré son âge avancé, est bouillonnant de projets qu'il nous explique, dans un Anglais parfois difficile à saisir, et qu'il compte mener à bien.  

Les chambres d'hôte sont d'un autre temps mais le lieu est chaleureux et accueillant.

Les Danois dînant de bonne heure, nous débâtons les vélos et refilons en ville à temps pour admirer un coucher de soleil qui explose les couleurs des maisons du port.

La carte du restaurant Heimdal nous convient. La décoration intérieure, l'accueil et la nourriture sont superbes. Le repas fini on se décide de faire un rapide tour des vieilles rues avant de rentrer au moulin.

Le soleil traîne sur les parties hautes des vieilles maisons du centre, juste assez pour nous permettre d'en apprécier la beauté. Ruelles étroites, venelles, roses trémières, maisons pastel...faudra que l'on revienne demain... 

Surprise, on rencontre le veilleur de nuit faisant sa ronde, homme jovial, prêt à nous raconter plein de choses sur sa ville. Malheureusement il faut y aller...

 

Le retour au moulin se fait sous les dernières lueurs du jour, un jour magnifique à tous points de vue...que l'averse de la soirée n'a pas réussi à gâcher ...  

Belle soirée...

Belle soirée...

Le port de Faaborg.

Le port de Faaborg.

On en profite jusqu'au bout..

On en profite jusqu'au bout..

Le veilleur de nuit et sa lanterne. Autrefois, il allumait les becs de gaz.

Le veilleur de nuit et sa lanterne. Autrefois, il allumait les becs de gaz.

Retour au moulin.

Retour au moulin.

8 septembre : Faaborg - Thuro

Réveillé très tôt par la pluie qui goûtait du toit sur une tôle... Véritable supplice chinois car c'était intermittent.. Rendormi, mais en morse avec plus de points que de tirets.. Au lever, ciel sur la cime des arbres et crachin breton.. 

Magnifique petit déjeuner servi par l'épouse de notre vieux "meunier" dans la salle à manger familiale remplie de photos et de souvenirs accumulés durant leur longue vie commune.

Niels Erik, le patron 100 000 volts, nous propose une visite du moulin, mais il fallait faire vite car il devait partir aux obsèques d'un ami à 10h00. Le vieil homme, passionné par son moulin, nous en explique les rudiments à 100 km/h puis me demande de l'aider à le mettre en route en libérant le frein qui bloquait la rotation des ailes. 

Lentement la machine se met en route puis prend de la vitesse. Les énormes ailes tournent, face au vent entraînant la multitude d'axes et de pignons dans un fracas assourdissant.

Le moulin nous attendait...

Le moulin nous attendait...

Les ailes entraînaient axes et pignons dans une course folle...

Les ailes entraînaient axes et pignons dans une course folle...

Notre hôte nous montre tous les étages, nous expliquant, tous les trois à quatre pattes, tout en haut du moulin, comment fonctionne la petite hélice qui positionne la tourelle et les ailes face au vent. Démultiplications impressionnantes... Cent tours de la petite hélice ne déplacent la tourelle que de quelques centimètres..

On aurait passé des heures à écouter, à apprendre, mais tout comme lui, on devait mettre en route.

Les ailes bloquées, le moulin fermé, Niels Erik trouve quand même le temps de nous faire découvrir sa ferme aux 24 paons. Étables, machines, outillage, jardins, hangars. Tout y passe !

 

La petite hélice et à droite, la chaîne actionnant le frein des ailes..

La petite hélice et à droite, la chaîne actionnant le frein des ailes..

Jenny et  Niels Erik Jervelund, 'meunier' à Grubbe Molle.

Jenny et Niels Erik Jervelund, 'meunier' à Grubbe Molle.

Les ânes sont bâtés et on met en route vers Faaborg sous une pluie froide et pénétrante qui ne nous lâchera pas de la journée.

La visite que l'on avait planifiée hier soir se réduit à un passage à l'Office du Tourisme et dans deux ou trois ruelles, histoire de retrouver la sortie de la ville. Dix kilomètres sur le bord d'une route passante, (la 44),  aspergés à chaque passage de voiture, chahutés par le vent qui nous vient de la droite. On s'abrite sous un saule en croyant que ça allait s'améliorer, mais au bout d'un certain temps on reprend la route, dépités.

On n'avait pas fait dix kilomètres que l'on était déjà trempés...mais rien ne démonte Jenny !

On n'avait pas fait dix kilomètres que l'on était déjà trempés...mais rien ne démonte Jenny !

A l'intersection avec la route de Nab, on se retrouve sur une petite voie plus calme, menant vers le village et sa plage... A Dybskrog, arrêt à la sortie du hameau pour un repas réduit à sa plus simple expression : un reste de pain, des fruits secs et des barres de céréales.. On pensait trouver mieux en route...

La route passe sur une petite digue bordée de roseaux et de petits arbres, enfermant le fjord à l'arrière et continue à travers la campagne sous une pluie ininterrompue. Le vent du sud lève des vagues sur la mer toute proche.

 

La confiance règne partout. Cueillez vos fleurs et déposez l'argent dans une petite boite en plastique...

La confiance règne partout. Cueillez vos fleurs et déposez l'argent dans une petite boite en plastique...

C'est vrai que le pull-over était bienvenu..

C'est vrai que le pull-over était bienvenu..

Magnifiques couleurs pastel de ce bord de mer..

Magnifiques couleurs pastel de ce bord de mer..

Rien à cacher !

Rien à cacher !

La pluie ne viendra pas à bout de notre optimisme !

La pluie ne viendra pas à bout de notre optimisme !

La route jusqu'à Svendborg longe la côte. C'est d'abord Rantzausminde (à vos souhaits..) puis le port de Svendborg et ses entrepôts. La véloroute continue sur un chemin étroit à ras de l'eau, qui mène à la digue reliant Thuro à Fyn. Fin de parcours bien mouillée...

On trouve notre B&B après avoir dû téléphoner à la logeuse. La maison se trouvait au fond d'une allée et ne se voyait pas de la rue. La tenancière nous conseille de dîner sans tarder, car les cuisines de l'unique pub du village ferment de bonne heure.

Cela nous convient parfaitement car le repas de midi avait été très frugal. Le petit bistro est un repaire de buveurs de bière. Ça parle fort mais comme on ne comprend rien à la langue de Vikings cela ne nous dérange pas..

Un égaré alcoolisé étudie la machine à sous et y laisse une coquette somme sans pour autant réussir à aligner les '7', les 'étoiles' ou même les 'cerises'. Rien n'en sort !

Pourtant, entre deux bières, il lui parlait à la machine et semblait maîtriser l'affaire..

Le morceau de bœuf 'pur cuir' avalé, on passe au Spar acheter un petit dessert et reconstituer la cantine. 

La journée avait été rude mais les cyclistes en avaient vu d'autres !

9 septembre : Thuro - Nakskov

Départ de la B&B après le petit déjeuner préparé par notre logeuse (qui n'habitait pas la maison..). Direction Grasten, à 5 km, pour prendre le ferry pour Valdemars Slot, une 'traversée' de 10 minutes. Ciel relativement clair au départ du B&B mais qui s'assombrit et se perce une dizaine de minutes avant l'embarquement... Le restant de la journée sera essentiellement pluvieux. Encore de nombreuses maisons à vendre...

L'embarquement sur le petit vapeur "Helge" est folklorique. Les vélos sont attachés à une main-courante à l'aide de deux sandows plutôt faiblards. C'est que ça doit suffire..

Un groupe d'hommes et de femmes occupe l'avant du bateau, canettes de bière à la main.. Un accordéoniste, coiffé de la casquette du capitaine, anime la fine équipe. On chante. Les bouteilles de schnaps, les bières et autres alcools sont stockées dans une valise à roulettes et dans des cageots. Un 'maître des cérémonies' est même équipé d'une large ceinture porte-bouteilles et porte-verres... Tout le monde était déjà très gai.

 

La pub la plus répandue au Danemark.... "A vendre".. Que se passe-t-il au Royaume ?

La pub la plus répandue au Danemark.... "A vendre".. Que se passe-t-il au Royaume ?

L'embarcadère du ferry..

L'embarcadère du ferry..

Pile à l'heure !

Pile à l'heure !

10h45 et c'est déjà la fête...

10h45 et c'est déjà la fête...

Débarquement au Château de Valdemar. La joyeuse équipe emporte valise et casiers, nous proposant même, à Jenny et à moi, un p'tit gorgeon, histoire de nous réchauffer...

Un bâtiment du château..

Un bâtiment du château..

Les habits de pluie deviennent un "must". Ce n'est qu'en fin d'après-midi que l'on pourra s'en passer...

A la sortie du domaine du Château on découvre un arbre remarquable. Le chêne 'Ambrosius', au fût de 7m30 de circonférence aurait été planté là en 1600 ! L'arbre est magnifique, ses courtes branches massives. On ramasse quelques feuilles et un gland ou deux : ce n'est pas tous les jours que l'on côtoie un "être" si vénérable qui a survécu à la folie de l'homme depuis quatre siècles !

On pouvait s'appuyer contre...pas de risque qu'il tombe..

On pouvait s'appuyer contre...pas de risque qu'il tombe..

La véloroute nous mène à travers de magnifiques forêts de hêtres puis en campagne bien détrempée. On aborde la digue reliant l'île de Tasinge à la petite Sio sous un beau déluge. La piste en bitume, très récemment refaite, fume encore.. Un pont très haut assure la liaison Sio Rudkobing, ville "d'entrée" sur l’île de Langeland. Comme son nom l'indique, c'est une très longue et étroite bande de terre (orientée nord-est/sud-ouest) essentiellement agricole et touristique.

 

On traverse le pont sur les larges trottoirs. Jenny s'accroche !

On traverse le pont sur les larges trottoirs. Jenny s'accroche !

L'île n'est pas très large. Malgré tout on est heureux que la piste quitte l'axe principal qui la traverse pour rejoindre le port de Spodsbjerg,  Pour nous ce seront de petites routes agricoles sans circulation, loin du bruit de la "9".

Le ferry est à quai...départ dans 6 minutes ! Les préposés nous rassurent : ils nous attendront, le temps d'acheter les billets.

Au débarquement à Tars..

Au débarquement à Tars..

On apprécie la chaleur de la cabine/cafétéria ! Enfin un coin au sec ! On peut déballer nos sandwiches. Il est tout de même pas loin de 14h30 !

La traversée ne dure que 45 minutes. C'est bien, mais pas assez long pour sécher nos habits de pluie...

Heureusement, de l'autre côté, à Tars, la pluie cesse progressivement. Les derniers kilomètres vers le camping de Nakskov se font sur chemins de cendrée bien trempée. Les vélos souffrent, les cyclistes aussi car ça 'colle' aux roues.

Le superbe Nakskov Fjord Camping, bien indiqué, est vite rejoint. Jenny y a loué un petit bungalow en bois, sympa et bien agencé. On en profite pour nettoyer sacoches et vélos et leur mettre un coup de graisse.. Je pense qu'ils ont apprécié l'attention !

Dîner au restaurant d'à côté, face à la mer. Quel bonheur de pouvoir manger assis, au sec, au chaud !

Dure journée, mais quels souvenirs... et le coucher du soleil n'en était pas un des moindres !

Face à un tel tableau on oublie vite la pluie et le vent...

Face à un tel tableau on oublie vite la pluie et le vent...

10 septembre : Nakskov - Nykobing Falster   -  BEAU TEMPS !!!!

Bien que levés de bon heure pour "réceptionner" notre petit déjeuner au bureau du camping, on n'arrive pas à mettre en route... Il est pas loin de 11h00 du matin quand Jenny sort du Netto avec les achats du pique-nique !

Entre temps je m'étais fait confirmer par des clients que j'avais bien localisé la route que l'on devait prendre pour sortir de la ville.

Toujours le même problème de signalétique des véloroutes en ville.... Il suffit de louper un panneau à un carrefour et c'est la galère ! 

 

Le mauvais goût est partout ! Mais au moins, en inox (ou chromé ?), ça ne rouillera pas !

Le mauvais goût est partout ! Mais au moins, en inox (ou chromé ?), ça ne rouillera pas !

A Halsted le marquage de la véloroute est ambigu et bien évidemment on fait le mauvais choix. Résultat, 5 km sur le bord de la "9" bien passante avant de trouver une petite route plus calme nous permettant de rattraper la piste.

Devant le Musée Reventlow à Pederstrup une famille de cygnes occupe la chaussée et ne semble pas vouloir bouger.. Voitures, mobylettes pétaradantes et cyclistes s'arrêtent donc, le temps que les majestueux oiseaux daignent gagner le bas côté.

C'est vrai qu'il n'y avait pas beaucoup de circulation...mais quand-même !

C'est vrai qu'il n'y avait pas beaucoup de circulation...mais quand-même !

Les kilomètres défilement lentement. Belles routes de campagne bordées de chaumières et d'alisiers, très beaux arbres à baies rouges très souvent rencontrés durant notre voyage.

Le soleil leur donnait une toute autre allure !

Le soleil leur donnait une toute autre allure !

La Mageltving Mollevej, route paisible bordée d'alisiers..

La Mageltving Mollevej, route paisible bordée d'alisiers..

Une fois encore on découvre la confiance des Danois. Cette fois ce sont des courges qui sont offertes à la vente. Payez avec votre téléphone ou en glissant la somme dans la tirelire en plastique ! 

On aimerait bien que ce soit comme cela chez nous !!

On aimerait bien que ce soit comme cela chez nous !!

Situation tant de fois vécue !  La véloroute nous fait traverser tous les villages de la campagne, histoire de bien aérer les poumons du cycliste.

Résultat : pour aller d'un point à un autre, distants, à vol d'oiseau, de quelques kilomètres seulement, on a vite fait d'en faire le double !

Mais cette fois-ci le détour via Birket et Ravnsby en valait la peine. 

Crocus en septembre, Noël en juillet... (en fait il s'agissait de Colchiques...)

Crocus en septembre, Noël en juillet... (en fait il s'agissait de Colchiques...)

La plaine ondulait en pente douce vers la mer.

La plaine ondulait en pente douce vers la mer.

Sur la route de Ravnsby on aperçoit, à droite sur une hauteur surplombant la mer, une série de pierres hautes et étroites, qui semblaient plantées là, en cercle, à la façon 'Stonehenge'.

Malgré l'heure qui avançait et la distance restant à couvrir jusqu'à l'étape du soir, on décide d'aller voir le 'monument' de plus près.

Le site s'appelle 'Dodekalitten' (Du Grec "12 pierres").

Je laisse la brochure parler de ce lieu magique !

"Dans l'île de Lolland, sur une belle colline surplombant la mer s'érige un 'monument chantant' qui procurera aux visiteurs un sentiment de grandeur, du temps passé, du présent et de l'avenir.

Le Dodécalith se compose de 12 menhirs chantants, mesurant chacun 7 à 8 mètres de haut. Les 2 derniers mètres de la partie supérieure sont sculptés en forme de têtes et se font face vers le centre d'un cercle d'une trentaine de mètres de diamètre. Dissimulé sous des bancs de pierre, un système émettra une musique électro acoustique vers l'intérieur du cercle, à intervalles irréguliers, tous les jours, toute l'année.

Le Dodécalith montre que notre passé ainsi que celui des Lollers -peuple arrivé il y a fort longtemps et qui a donné son nom à l'île de Lolland- sont ceux d'une communauté démocratique, dont la forme originelle était le dialogue, où vivre ensemble s'exprimait par le chant et où la conscience du passé se déclinait sous forme de respect des ancêtres.. "  

Le monument est particulièrement impressionnant, même s'il n'est pas encore terminé. La musique sort de nulle part et reste à l'intérieur du cercle. Au loin c'est une mer bleue ; au-dessus un ciel azur parsemé de beaux cumulus d'été ; champs de chaumes ondulant jusqu'à la côte ; tumulus ici et là.. Lieu envoûtant, d'où ne repart pas comme on y est venu. 


 

Un lieu hors du temps

Un lieu hors du temps

Tête de Loller..

Tête de Loller..

Une autre encore

Une autre encore

Tumulus surmontés de pins

Tumulus surmontés de pins

On se perd un peu en quittant ce lieu très particulier mais très vite on se retrouve sur la petite route qui mène à Maribo, ville traversée à toute vitesse car ne présentant pas d'intérêt particulier. L'excitation de la découverte inattendue de Dodekalitten nous a fait perdre la notion du temps et c'est à 15h00, au soleil, derrière l'abri du bus à Keldernaes que l'on s'arrête pour enfin manger un bout !

La deuxième surprise de la journée sera le château et le domaine de Krenkerup, situés au sud-est de Sakskobing. L'énorme château de couleur ocre-jaune apparaît au bout d'une longue route bordant une magnifique forêt de hêtres, cadré par les arbres d'une allée rectiligne.

A droite, des prés remplis de moutons vaquant à leurs occupations de mouton... à gauche, d'autres prés où une harde de cervidés semble couler des jours heureux. 

Il a fallu faire vite pour la photo car la harde filait vers l'abri des bois.

Il a fallu faire vite pour la photo car la harde filait vers l'abri des bois.

Des chevaux du château..

Des chevaux du château..

Trois pignons de ferme

Trois pignons de ferme

Malgré le beau temps, les 20 derniers kilomètres sont difficiles. C'est la première fois que Jenny dépasse 80km dans la journée et elle fatigait..

On atteint Nykobing Falster vers 20h00. L'excellent logeur de notre B&B nous conseille de dîner avant d'arriver chez lui, les restaurants de Falster ayant les mêmes horaires qu'ailleurs. Nous nous arrêtons donc au premier trouvé le long du port. C'est un 'Indien' qui s'avérera excellent. 

Après avoir garé les vélos dans la cour de l'établissement on se commande un festival de plats délicieux. La 'cerise sur le gâteau' sera le kulfi servi au dessert. 

Les trois derniers kilomètres vers le B&B se font sans problèmes sur des pistes cyclables éclairées par des petits LEDs incrustés dans la bordure de la bande de roulement, et alimentés par de minuscules panneaux solaires individuels, taille carte de visite ! La classe !

Notre sympathique hôte nous attend. Les vélos sont remisés dans son garage. Le B&B est accueillant et très bien équipé. 

Malgré le beau temps et les deux très belles surprises la journée a été très dure pour Jenny, le compteur affichant 86 km à l'arrivée.  L'extinction des feux ne se fait pas attendre ! 

11 septembre : Nykobing Falster - Mon.

Mise en route vers 9h30, direction centre ville pour achats pique-nique et cash. A peine démarrés on est obligés d'enfiler les habits de pluie... On perd la véloroute N° 8 à un carrefour. La poisse de sortie de ville continue. Je décide alors de retourner vers le pont à l'entrée et de reprendre la route à partir de là. Pas de chance, la 8 devient 9 mais comme elle sort de la ville dans la même direction on décide de la suivre... On verra rapidement si c'est la bonne. 

Banlieue résidentielle, grand carrefour...erreur de trajet garantie.. On se retrouve sur la route 55, filant plein sud. Après quelques kilomètres, avec l'aide de la bibliothécaire de Vaggerlose qui nous imprime même des cartes, on reprend la bonne direction vers Idestrup puis Ulslev.

La piste file ensuite le long de la côte est de l'île de Falster, pendant au moins 15 kms. Magnifique promenade sur chemins bien compactés et petites routes forestières, en sous-bois de hêtres, chênes et sapins. Arbres majestueux. Maisons isolées, toits, et même murs, de chaume. Plages de sable tout le long et mer bien grise.  

Abords d'Ulslev, entre les colonnes de bois et de paille.

Abords d'Ulslev, entre les colonnes de bois et de paille.

Il était 12h30... Borre était encore à plus de 60 kms... Aïe !

Il était 12h30... Borre était encore à plus de 60 kms... Aïe !

Malgré le sable fin, l'envie de se baigner n'y était pas...

Malgré le sable fin, l'envie de se baigner n'y était pas...

Couleurs garanties sans retouche 'Photoshop' !

Couleurs garanties sans retouche 'Photoshop' !

Encore une très belle forêt !

Encore une très belle forêt !

Réunion de hêtres..

Réunion de hêtres..

A Hesnaes même les murs étaient doublés de chaume. Les seuls de tout notre parcours !

A Hesnaes même les murs étaient doublés de chaume. Les seuls de tout notre parcours !

Au coin nord-est de l'île, la piste vire plein ouest, et colle à la côte ensoleillée jusqu'à Stubbekobing, petit port où l'on prend le ferry pour Bogo et Mon. A 13h00 le soleil avait vaincu les épaisses couches de nuages et réussi une percée qui était bien agréable !

Au ferry je rencontre un vétéran danois de Paris-Brest-Paris. Il avait trois courses à son actif, toutes en moins de 90h... Chapeau ! Bonne discussion. 

De son côté, Jenny se fait aborder par un Américain parfaitement désagréable qui lui gâche la courte traversée, l'entreprenant sur des sujets personnels comme si cela faisait 20 ans qu'ils se connaissaient ! Arrivés à Bogo on s'arrange pour 'semer' le bonhomme qui malgré tout revient à la charge, prétextant ne pas connaitre la direction de Mon, un comble !.... Je lui fais comprendre que sa compagnie ne nous intéressait pas et finalement il disparaît.

A 15h45 , à l'abri d'une nouvelle averse et du vent qui avait forci, on s'installe sous l'auvent du club de voile local pour le pique-nique de midi qui avait encore bien glissé...

Le repas pris, on 'attaque' la petite digue bordée d'alisiers, direction Mon, pour une directe sur Stege pour éviter des kilomètres interminables le long de la côte sud. On avisera de l'opportunité de faire cette partie de l'île demain, en fonction du temps et de la météo.

 

Sur la digue entre Bogo et Mon. Le soleil était revenu..

Sur la digue entre Bogo et Mon. Le soleil était revenu..

Faux plats montants interminables et fort vent de sud (qui nous arrangeait bien), sous un ciel cette fois bien dégagé. On suit la 287 vers Stege et on repasse l'Américain entrain d'entreprendre deux autres pôvres cyclistes. On file droit devant sans tourner la tête... Pas question de l'avoir à la remorque...

Encore un tumulus..

Encore un tumulus..

Bref arrêt à Damsholte pour admirer l'église et son cimetière. C'est bien différent des alignements de marbre et de granit de nos cimetières français. Ici, disséminés sur une pelouse superbement entretenue, chaque sépulture est délimitée par une petite haie. Ici, les lettres R.I.P (Rest in Peace), prennent toute leur valeur, tant tout est paisible. 

Eglise et cimetière de Damsholte

Eglise et cimetière de Damsholte

Un autre coin du cimetière..

Un autre coin du cimetière..

Le B&B étant perdu au milieu de la campagne, on fait les courses du dîner au supermarché à l'entrée de Stege. Les derniers kilomètres vers Borre semblent interminables mais sont l'occasion de se remémorer les images de cette superbe journée de pédalage.

Le coucher du soleil est magnifique mais, par expérience, n'augure en rien de la météo du lendemain, comme nous avions pu le constater à plusieurs reprises...

 

Fera-t-il beau demain ?

Fera-t-il beau demain ?

Une fois encore, la journée de pédalage a été longue et épuisante. Hier 86 km, aujourd'hui 80...

Mais très vite les kilomètres s'oublient, laissant place aux souvenirs des belles découvertes du parcours : les forêts, les plages, les oiseaux, les fleurs, les chaumières, les petits sentiers et les grands chemins, souvent bordés de pommiers, de pruniers, de figuiers, de pêchers... d'alisiers.. sans oublier l'odeur des premiers feux de cheminée ni les couleurs du ciel et des champs...

Tous les sens sont en éveil ! Quel incroyable pays ! 

 

 

 

 

12 septembre : Mon - Praesto, via les falaises de craie (Mons Klint)

Départ sous un ciel bien gris et menaçant. On ne tarde pas à enfiler les habits de scaphandrier. Direction les falaises sur une route qui n'arrête pas de monter...

Quelques photos à l'église luthérienne de Magleby et continuation sur une route sinueuse qui rentre en sous bois pour les cyclistes et piétons, à 3km des falaises.

1er exercice de cardio. On est obligé de pousser les vélos tellement la côte est raide. De l'autre côté ça descend à 15%, c'est dire !

On arrive au Visitor Center sous une pluie battante. Pas d'abri pour attacher les vélos. Ils seront enchaînés à une grosse barrière de parking. Bref passage au Centre, le temps d'acheter quelques cartes postales montrant les lieux sous des cieux plus cléments puis, résignés que l'on ne changera pas la météo, qui était franchement pourrie, on s’embarque sur les chemins en sous bois pour admirer les sites. Les accès en sont facilités par les passerelles en bois mais tout est bien trempé et glissant.

 

 

 

Un point positif malgré tout, il n'y avait personne...

Un point positif malgré tout, il n'y avait personne...

Très belles perspectives des falaises de calcaire qui plongent vers de minuscules plages de galets roulés à chaque nouvelle vague. Quelques arbres s'accrochent désespérément aux arêtes supérieures espérant peut-être pouvoir éviter la chute inéluctable vers l'océan. 

Il y avait bien du soleil, mais pas où on l'aurait souhaité.

Il y avait bien du soleil, mais pas où on l'aurait souhaité.

On ne pouvait pas avoir fait tout ce chemin pour rechigner en haut des 494 marches descendant vers la plage...même si on a dû les remonter après une très courte visite..

Ce n'est qu'en bas que l'on prend la pleine mesure de la beauté des lieux.

Au retour on croise un arbre qui nous fait un numéro d'équilibriste..

Pas étonnant que la route ne cessait de monter depuis Bogo,... Le haut de la falaise est à 128m d'altitude.

Pas étonnant que la route ne cessait de monter depuis Bogo,... Le haut de la falaise est à 128m d'altitude.

Encore combien de temps avant la chute ?

Encore combien de temps avant la chute ?

Le temps tourne. On décide d'une route directe sur l'église de Keldby pour avoir le temps d'admirer ses fresques murales du 16ème siècle. Le trajet sera long et difficile, up and down sur des routes perdues dans la campagne. Une fois ou deux des promeneurs nous remettront sur le bon chemin nous évitant des kilomètres inutiles.

Peintures époustouflantes de scènes bibliques. On y serait resté des heures mais Praesto était encore loin..

Vue générale de l'intérieur de l'église Saint André de Keldby.

Vue générale de l'intérieur de l'église Saint André de Keldby.

Joseph et Marie.

Joseph et Marie.

Détail du retable : Le Christ appelle St André qui pêche sur le lac de Tibériade.

Détail du retable : Le Christ appelle St André qui pêche sur le lac de Tibériade.

Après un rapide pique-nique pris sur le muret du parking de l'église on remet en route direction Stege et Kalvehave, située sur l'île de Sjaelland, de l'autre côté du pont enjambant le Ulvsund.

Parcours pénible à cause de la circulation et du vent. La traversée du pont demande de bien tenir le vélo car les poids lourds occasionnent de gros déplacements d'air qui s'ajoutent aux rafales d'Eole..

Encore un orage en préparation.. Il ne sera pas pour nous..

Encore un orage en préparation.. Il ne sera pas pour nous..

Pas question de lâcher le guidon, même pour un signe de victoire !

Pas question de lâcher le guidon, même pour un signe de victoire !

Pont traversé, exercice réussi ; on pouvait maintenant déguster la "sucrance" achetée à Stege..

Pont traversé, exercice réussi ; on pouvait maintenant déguster la "sucrance" achetée à Stege..

L'église de Kalvehave. On était bien sur le banc, sous les grands arbres, au soleil, face à la mer.

L'église de Kalvehave. On était bien sur le banc, sous les grands arbres, au soleil, face à la mer.

On atteint Praesto vers 20h00 après que la véloroute nous ait baladés à travers une multitude de villages et lieux-dits. En ligne droite, on aurait fait le trajet en 90 minutes... Sur la N° 9 il nous a fallu le double..

La terre est très riche..

La terre est très riche..

L'appel de l'écurie... Jenny file à toute allure vers Praesto..

L'appel de l'écurie... Jenny file à toute allure vers Praesto..

La fin de journée avait encore une fois été belle. On aurait malgré tout apprécié quelques rayons de soleil le matin.. Qu'à cela ne tienne, malgré l'adversité, on avait une fois de plus eu notre lot de merveilles, cette fois sur la belle île de Mon.

Ce soir dîner "à la maison" après des courses au 'Super Brugsen' de Praesto !

Extinction des feux à 22h00, bien éreintés par l'effort, le vent et d'avoir dû jongler avec les habits de pluie une bonne partie de la journée..

 

13 septembre :  Praesto - Hojerup (Stevns Klint - les Falaises de Stevns).

Au départ, notre hôtesse nous avait prévenus que la journée serait celle de la première vraie tempête de fin d'été, début d'automne... Ça commençait bien !

On quitte Praesto déguisés en hommes grenouilles (manquaient seulement les palmes et le tuba..), car la pluie est arrivée très vite.

Cette journée de pédalage, hormis celle de l'an dernier sur la route de Clifden au Connemara, fut la pire que j'ai jamais vécue. 

Elle sera pour Jenny et moi l'occasion de lancer notre "Echelle personnelle de vent et de pluie des Voyages avec ma Fille". La référence 'vent'  est celui que nous avions connu à Port Magee, (voir article Irlande - Ring of Kerry) et la référence 'pluie' est celle qui nous a lessivés sur la route de Clifden (voir article Irlande - Connemara).

Trombes d'eau, bourrasques de vent, re-trombes d'eau, dix minutes de soleil, pluie, pluie et encore du vent... Le tout laissant Jenny parfaitement imperturbable...

La tempête prenant des proportions inquiétantes on se réfugie dans un garage à voitures à Faxe Ladeplads, espérant que ça se calme un peu, ce qui ne sera pas le cas... 

 

 

Un peu de répit à l'abri. Heureusement que les sacoches sont étanches..nous, on ne l'était plus..

Un peu de répit à l'abri. Heureusement que les sacoches sont étanches..nous, on ne l'était plus..

Profitant malgré tout d'une "accalmie", on remet en route, bien ventés, jusqu'à Rodvig où le 'Café de la Marina', seul établissement ouvert en ville, apparaît comme un phare dans la tempête..

Ce sera pizza et saucisse frites dégustées au sec et au chaud : au diable le cholestérol ! 

On préfère garder les provisions du pique nique pour ce soir car pas question de ressortir du B&B une fois que l'on y sera arrivé. On a suffisamment pris l'air aujourd'hui. 

Plage de Rodvig... pas de baignade pour moi today !

Plage de Rodvig... pas de baignade pour moi today !

Après une ultime bagarre avec les éléments, la tête dans le guidon pour protéger les lunettes, l'horizon deux mètres devant la roue avant, on arrive au B&B par le sentier côtier partant du coin de la vieille église, n'ayant pas vu de panneau indicateur dans le village.

C'est un gros corps de ferme carré, avec cour intérieure, perdu au bout d'un chemin menant à la route. Arrivé du mauvais côté, c'est à travers la pelouse et par le jardin que l'on accède à l'entrée. L'accueil est très chaleureux. Rapidement, les vélos sont à l'abri, rangés dans un garage, et les habits mis à sécher dans la chaufferie...

On découvre enfin nos 'appartements'. Vaste pièce de vie à la décoration délirante...poutres, tableaux, tentures, porcelaines, beaux meubles.. vieux outils aux murs etc... belles chambres nickel... et cerise sur le gâteau : un gros poêle en fonte que le patron vient d'allumer pour nous.  Le bonheur !!

Ce même patron, la soixantaine, barbe de trois jours, les cheveux en bataille, à qui, sans le connaître, on aurait donné dix euros pour acheter une brosse à habits, tant son vieux pull était plein de poils de chien et de sciure, m'avoue sans que je me souvienne bien du contexte, qu'il est prof de médecine nucléaire à l'université...

Sur ce, il disparaît et revient avec un énorme panier de bois pour que nous puissions profiter du poêle toute la soirée.. Maintenant, je comprends mieux la sciure..

Encore une fois, ne jamais se fier aux apparences !!

S'ensuit une très intéressante conversation sur un tas de sujets, sur la France, sur notre balade danoise, sur les voyages de nos hôtes etc...

Sa femme Margaret est aux petits soins pour nous et le vieil occupant de l'appartement d'à côté vient lui aussi nous voir pour s'assurer qu'il ne nous manquait rien... Tant d'attentions après une journée particulièrement difficile nous font chaud au cœur, le poêle chauffant le reste..

En peu de temps on avait 'envahi' la grande table : papiers, notes, cartes à une extrémité et le dîner à l'autre, côté poêle..  

Dehors, la tempête faisait rage, mais maintenant, bien au chaud, on pouvait bien lui faire des pieds de nez.

Demain sera un autre jour et d'ici là tempête sera calmée... du moins, on espère ! 

Le poêle était fortement sollicité..

Le poêle était fortement sollicité..

Même le phare s'était abrité ..

Même le phare s'était abrité ..

Je pensais à la plage "pastel" que l'on avait vue le 8 septembre, juste avant Svendborg.

Je pensais à la plage "pastel" que l'on avait vue le 8 septembre, juste avant Svendborg.

La pièce de vie de la B&B de 'magic Margaret'.

La pièce de vie de la B&B de 'magic Margaret'.

14 septembre : Hojerup - Roskilde

Par miracle on parvient à rallumer le feu éteint dans la nuit. Quelques bouts de journal au fond du panier, quelques copeaux et les deux dernières bûches et c'est reparti pour une belle flambée durant le petit déjeuner magnifique que Margaret nous amène en plusieurs A/R, sous la pluie..

Les habits ont bien séché dans la chaufferie. Ils ne le resteront pas bien longtemps car il pleut déjà et le vent a tourné, venant maintenant de l'ouest.

On met en route par le chemin qui nous avait amenés ici hier, vers l'église dont le chœur, depuis l'effondrement de la falaise en 1928, fait partie des éboulis en contrebas. 

 Un énorme support en béton soutient maintenant l'édifice. 

 

Elle était bien en retrait, à une époque (gravure photographiée chez Margaret).

Elle était bien en retrait, à une époque (gravure photographiée chez Margaret).

Elle l'est beaucoup moins aujourd'hui...

Elle l'est beaucoup moins aujourd'hui...

Par chance, lors de notre courte visite, un groupe de scientifiques ouvre la porte donnant sur la mer, là où se trouvait le chœur, afin de descendre examiner des particularités de la falaise. Cela nous procure la lumière qui manquait pour photographier certains détails de l'église.

Une partie du retable a pu être "repêchée". Elle est exposée dans une chapelle attenante.

Une partie du retable a pu être "repêchée". Elle est exposée dans une chapelle attenante.

La Chaire : Saint Luc

La Chaire : Saint Luc

Une historienne de l'art comblée !

Une historienne de l'art comblée !

On quitte les lieux juste avant l'arrivée d'un groupe d'ados en sortie scolaire qui ne semblaient pas ravis d'avoir à quitter l'autocar chauffé pour rechercher des informations sur la vieille bâtisse..sous la pluie.

La météo est aussi 'avenante' qu'hier mais le vent a considérablement faibli. La progression vers Koge semble interminable, et encore, nous n'avons pas suivi tous les détours de la véloroute N° 9... 

Jenny avait faim, et même doublement, car ses batteries internes avaient été fort sollicitées depuis le départ. Pour éviter la panne on s'arrête donc dans un petit snack non loin de Koge. Peu de clients aujourd'hui, mais à considérer le nombre de tables et de chaises éparpillées sous les grands arbres et sur la pelouse en face, l'endroit doit être populaire.

Une fois encore, on ne fera pas très attention au cholestérol. La chaudière réclamait et on avait encore pas mal de kilomètres à parcourir !

La patronne nous parle de ses voyages à Paris et de sa passion pour une marque de sacs de l'angle des Champs et de l'Ave. Georges V.. Elle file derrière et nous exhibe le dernier des six qu'elle a achetés... Bernard Arnault n'a pas de bile à se faire..

On ne peut pas vraiment dire que ça s'arrangeait... (environs de Koge).

On ne peut pas vraiment dire que ça s'arrangeait... (environs de Koge).

Passage par le beau centre ville de Koge, histoire d'obtenir un coup de tampon à l'Office du Tourisme et de s'assurer de la meilleure route vers Roskilde.

En sortie de ville on avise une pancarte vers l'étape. Pendant quelques kms on parcourt une banlieue interminable de super marchés, concessions automobiles, magasins de meubles, snacks en tout genre... puis les vélos sont priés de quitter cette artère et de suivre une piste spécifique.

Ma petite sonnette-boussole nous indique que nous sommes dans la bonne direction 'générale' mais à un carrefour de plusieurs pistes ça se complique faute de signalisation claire. Une fois encore, les promeneurs nous sont bien utiles. A Solrod on retrouve la route N° 6 bordée d'une piste cyclable de qualité moyenne, les grands arbres des bas côtés ayant soulevé le bitume du 'tape-cul' sur plusieurs kilomètres.

Un orage devant, un derrière...et nous au milieu. Fallait se presser !

On échappera à celui-ci mais pas au suivant..

On échappera à celui-ci mais pas au suivant..

On passe l'aéroport de Roskilde où un DC3 est en phase de décollage. Le bruit des moteurs est magique. La pente de montée presqu'à plat..

Quelques mots simples pour s'exercer au Danois..

Quelques mots simples pour s'exercer au Danois..

Par chance, notre B&B est au sud de la ville. Aucun souci pour le trouver. De plus il n'est pas très loin du centre que l'on atteint en 15-20 minutes à pieds.

On y restera deux nuits car demain c'est Musée Viking et Cathédrale. Pourvu qu'il fasse beau !

Marche digestive. Le parvis de la cathédrale à 21h00. Pas grand monde dehors !

Marche digestive. Le parvis de la cathédrale à 21h00. Pas grand monde dehors !

15 septembre : Roskilde all day ! Météo magnifique !!

Journée de découverte de la ville et de ses trésors.

Après un petit déj. pris au café d'à côté, notre B&B n'assurant que le premier 'B', on met en route vers le Vikingeskibs Museet, le musée des Vikings.

Les mots manquent pour décrire cet endroit tant c'est époustouflant à tous points de vue : accueil, organisation, qualité des objets exposés, information, explications données, accès aux différents ateliers du chantier naval, promenade en mer sur un drakkar etc.. Tout était parfait !

Je laisse une toute petite sélection de photos parler à ma place du musée et ce qui s'y passe et recommande sans réserve la visite de ce lieu magique à tous les passionnés de bateaux, d'exploration des mers, d'histoire.. et, pour ceux que cela intéresse, de l'apport des technologies 'dernier cri' des XXè et XXIè siècles sur les techniques et savoir-faire de l'artisanat maritime ancien.

 

Deux bateaux dans le port.

Deux bateaux dans le port.

Maîtrise de la navigabilité, de la symétrie et de l'esthétique.

Maîtrise de la navigabilité, de la symétrie et de l'esthétique.

L'intérieur du même navire

L'intérieur du même navire

Trois des cinq bateaux de l'an 1000.

Trois des cinq bateaux de l'an 1000.

Un rêve réalisé  -1 - : Jenny posant devant un drakkar original.

Un rêve réalisé -1 - : Jenny posant devant un drakkar original.

Pierre avec inscriptions runiques.

Pierre avec inscriptions runiques.

La deuxième partie de la visite nous a menés dans le chantier naval du musée où des spécialistes dans les nombreux domaines de la construction de bateaux anciens re-créent ces derniers, à l'identique, en utilisant matériaux, outils et savoir-faire de l'époque.

C'est ainsi qu'à l'extérieur, un colosse maniant la hache et d'autres outils débite et façonne des grumes de chêne, spécialement choisis en fonction de leur destination. Peu à peu les troncs de 90cm de diamètre et plus sont fendus selon une technique dite de 'bois merrain', qui préserve la continuité de la fibre en assurant une élasticité et résistance maximum des planches ainsi façonnées. 

Quand le tronc est complètement débité aux épaisseurs souhaitées, il ressemble à un fromage de Brie coupé, du centre au bord, en tranches très fines. Ici, le mot 'fast' est inconnu car le travail se fait entièrement à la main.

Ailleurs, un compagnon spécialisé dans la confection de cordages de tous types et diamètres, passe sa journée à 'filer' des cordes à partir de matériaux naturels qu'il aura choisis, approvisionnés et préparés lui même.  

La forge produit -un par un- les rivets et clous qui seront utilisés dans l'assemblage des bateaux. 

Un tisserand tisse les voiles... Un sculpteur sur bois reproduit les figures bas-relief de proue et de poupe..

Le savoir-faire est 'une science' en constante évolution, basé sur des informations continuellement enrichies au fur et à mesure de nouvelles découvertes. Ainsi, la Tapisserie de Bayeux, pour ne citer qu'elle, donne, pour ceux qui savent ce qu'ils recherchent, de précieux renseignements dans de nombreux domaines.

L'accumulation lente et patiente de nouveaux indices, l'expérience acquise dans la manipulation des outils, l'aide apportée par des techniques ultra modernes, d'une précision inouïe, telles que la 'dendochronologie', font avancer à grands bonds la compréhension de cette époque passionnante.

C'est ainsi que l'on a pu découvrir que l'arbre utilisé dans un des drakkars du musée provenait de forêts proches de Dublin, en Irlande, et qu'il avait été abattu en mai-juin  1042 !!! 

Quelques bateaux dans le port; le musée des drakkars au fond à droite.

Quelques bateaux dans le port; le musée des drakkars au fond à droite.

Préparation des bordages, à la hache !

Préparation des bordages, à la hache !

C'est comme ça que ça commence..

C'est comme ça que ça commence..

A l'intérieur d'un atelier, un autre bateau en construction.

A l'intérieur d'un atelier, un autre bateau en construction.

Jenny découvre le "Havhingsten fra Glendalough"

Jenny découvre le "Havhingsten fra Glendalough"

Pas de soucis, tout est bien accroché...

Pas de soucis, tout est bien accroché...

L'atelier des fibres et cordages; au fond, la matière première.

L'atelier des fibres et cordages; au fond, la matière première.

Un panneau illustre les techniques.

Un panneau illustre les techniques.

Notre dernière expérience au musée, un peu 'la cerise sur le gâteau', fut de nous embarquer sur un drakkar, de ramer vers le large et de revenir à la voile. Courte mais superbe balade en mer en rien comparable aux exploits de nos ancêtres qui eux semblent avoir découvert le nouveau monde pas mal de siècles avant Christophe Colomb...

Malgré tout, en 2007, une expédition à bord du Havhingsten fra Glendalough, copie de l'original construit en 1040 en forêt de Glendalough, a mené une courageuse équipe de 65 Danois (dont 20 femmes), de Roskilde vers Dublin. La traversée dans des conditions très spartiates a duré 44 jours.  

Durant l'expédition...navigation à la voile... (photo musée de Roskilde)

Durant l'expédition...navigation à la voile... (photo musée de Roskilde)

Durant l'expédition... navigation à la rame (photo musée de Roskilde)

Durant l'expédition... navigation à la rame (photo musée de Roskilde)

Un rêve réalisé : - 2 - Cette fois, dans le Drakkar !

Un rêve réalisé : - 2 - Cette fois, dans le Drakkar !

Le plat-bord.

Le plat-bord.

Mission Drakkar accomplie...Retour au port.

Mission Drakkar accomplie...Retour au port.

Après une telle visite, difficile de quitter les lieux... Une belle averse nous retient dans le musée, comme pour nous dire : "ne partez pas tout de suite...", mais la cathédrale nous attendait aussi. On n'a pas tous les jours l'occasion de visiter le lieu de sépulture de 38 rois du Danemark, qui plus est, point de passage d'une des routes vers Compostelle.. !

L'édifice construit en briques est immense. A l'intérieur, l'austérité de la nef contraste avec la richesse des nombreuses chapelles situées tout le long des bas-côtés.

Hormis le retable qui est magnifique, la 'décoration' de la nef se limite à peu d'éléments : orgue, chaire, pendule, porte du Roi..

Chaque chapelle à sa décoration propre, certaines plus élaborées que d'autres. Celles de Christian IV et de Christian I (connue sous le nom de Chapelle des Mages) sont de véritables musées.

Notre très riche journée de visites se termine par la découverte dans le pavage du parvis de la coquille... Un coup de tampon à la cathédrale, de cette étape du Camino, attestera de notre passage.

Ainsi se conclut ce magnifique voyage au pays des îles et des Vikings, des alisiers et des forêts de hêtres, des moulins à vent, des Lollers de Dodekalitten, des falaises de craie blanche, des belles lumières du soir ...mais aussi de la pluie et du vent que les coups de gueule de papa laisseront totalement indifférents..

 

 

Les flèches de la cathédrale, terminée au 13ème siècle.

Les flèches de la cathédrale, terminée au 13ème siècle.

Le retable.

Le retable.

Chapelle de Christian IV

Chapelle de Christian IV

Chapelle des Mages

Chapelle des Mages

Abords de la cathédrale

Abords de la cathédrale

Un détail de l'orgue

Un détail de l'orgue

La coquille.

La coquille.

16 septembre : Roskilde - Flensburg/Kupfermühle

Première étape du retour vers la France. Le premier train est retardé de 10 minutes... Ça commence bien... déclenchement du stress : "va-t-on-avoir-la-correspondance ?"

Coup de chance, le deuxième train nous attend à Kolding. Des jeunes nous aident à monter les vélos dans un wagon déjà bien plein. On fera le voyage debout, tenant les montures le mieux possible pour éviter les dégâts.. 

Le wagon à vélos Kolding-Flensburg..

Le wagon à vélos Kolding-Flensburg..

On fait la causette avec un couple très sympa. Elle est originaire de Flensburg et donne un tas de tuyaux à Jenny. Malheureusement, le B&B du soir sera trop excentré pour en profiter.

Après une traversée de la ville sans histoires, longeant les quais où un festival de bateaux anciens battait son plein, on arrive à Kupfermühle vers 13h30..

Pas de chance, le check-in commençait à 16h00, et le bonhomme à la réception n'avait pas envie de faire d'efforts... Avec deux heures et demi à perdre, on décide d'aller au Danemark une dernière fois. Le Pique-nique sera pris à cheval sur la frontière, mais la météo s'étant considérablement rafraîchie, on finit l'attente dans le seul café ouvert, devant un thé particulièrement bienvenu.  

Enfin, on l'a eu notre panneau à étoiles...

Enfin, on l'a eu notre panneau à étoiles...

Le thé était bien venu.. On l'a fait durer..

Le thé était bien venu.. On l'a fait durer..

La fin de l'après midi se passe à écrire les cartes que l'on avait achetées au Danemark mais que l'on postait en Allemagne, car il était hors de question de payer € 3,35 pour un timbre de carte postale, alors que le même envoi coûte € 0.90 en Allemagne.

Le dîner est pris de bonne heure dans le petit bar/restaurant allemand du village. Le lieu est sympathique et tenu par un vieux couple qui doit avoir perdu la notion des prix pratiqués ailleurs en 2017, car pour 2 plats bien garnis, 3 bières et un dessert, l’addition s'élève tout de même à € 16,90 ! Le schnaps est facturé € 1,70...

Les vélos sont attachés dans la cour du B&B, qui depuis notre arrivée, s'est remplie de grosses berlines. Par prudence on recouvre les selles de sacs en plastique car ce n'est jamais agréable de se geler les fesses sur une selle mouillée dès 6h00 du matin...

Le petit bar/restaurant avant l'arrivée des locaux..

Le petit bar/restaurant avant l'arrivée des locaux..

17 septembre : Flensburg......

Mise en route vers 6h30, direction gare DB de Flensburg pour attraper le train de 08h15.

La météo est douce et calme et le trajet le long de la côte, du chantier naval et du port se passe sans soucis. Le dimanche matin, à une heure pareille, il y a peu de monde dans les rues, hormis quelques soiffards titubant la bouteille à la main, devant les bars des quais ouverts toute la nuit.

Arrêt dans une boulangerie pour un café/'sucrance' et pour achat de sandwiches.. la journée va être longue, c'est donc préférable de prévoir, on ne sait jamais..

La traversée de la ville est aisée et on atteint la gare en avance pour le train qui ne saurait tarder..

Mauvaise surprise ! La première..

Notre train ne va pas jusqu'à Hamburg Hbf, comme inscrit sur le billet. Il s'arrête en route, obligeant à un changement qui nous fait louper la correspondance pour Karlsruhe, à Hamburg... Ça nous fiche tout le programme parterre.

Le Customer service de la gare d'Hamburg commence par me dire que l'on ne devrait pas prendre tant de trains, les uns après les autres vu le risque !! Je crois rêver !

Finalement, après pas mal de discussions, il trouve une solution, mais à cause des vélos, nous ne pourrons partir qu'à 19h46... Il était 11h00..

Le nouveau plan doit nous faire arriver à 04h01 lundi matin à Karlsruhe, puis en prenant trois 'TER' à la queue leu leu, à environ 07h00 à Strasbourg..

La deuxième mauvaise nouvelle c'est que nos billets de TGV pour Paris sont perdus étant  ni échangeables, ni remboursables et seulement valables sur le train prévu à l'origine, le dimanche soir..

S'ensuit une très longue journée d'attente à Hamburg où un orage monumental vient d'éclater, excluant toute idée de 'balade' en ville pour tuer le temps.

Alors, on passera 2h dans un café à faire durer un sandwich, 2h dans la salle des pas perdus de la gare et le reste à changer de place de temps à autre pour ne pas prendre racine. En tout, pas loin de 7h debout, à compter les passagers et les trains..

Pas de bancs, pas de lounge (celui de la DB a été privatisé et les SDF comme nous ne sont pas les bienvenus).

 

Longue attente ponctuée d'achats de saucisses puis, plus tard de frites et d'achats divers pour faire passer le temps..

Longue attente ponctuée d'achats de saucisses puis, plus tard de frites et d'achats divers pour faire passer le temps..

Au moins, sous la verrière, on était au sec...

Au moins, sous la verrière, on était au sec...

A 19h00, le quai est annoncé. On y descend histoire de changer une fois encore de place et de se renseigner sur l'emplacement du wagon à vélos. Le plan du train positionne ce dernier en queue. Un troisième cycliste attend là, comme nous. Brin de causette.

A 19h40 et quelques, le train arrive en gare. Le wagon dédié aux vélos n'est pas là... Après renseignements pris par notre collègue allemand, il d'avère que les wagons ont été intervertis et que le notre est en tête, nous obligeant à une course folle sur le quai, zigzaguant entre les passagers et les valises..

Craignant de ne pas y arriver on se résout à embarquer les 3 vélos et les sacoches dans le wagon précédant le nôtre, 'tassant' tout le matériel sur la petite plateforme.

Ayant ensuite repéré que l'espace vélos était bien à l'extrémité de la première voiture, on transporte les vélos un par un, par dessus la tête des passagers, jusqu'à l'écurie.. Jenny s'occupe des sacs.

Grosse montée d'adrénaline pas nécessaire. La DB nous a lâchés deux fois depuis ce matin. Trop c'est trop ! Et moi qui les encensais.. Finalement, comme disait ma grand-mère : "y'en a pas un pour rattraper l'autre"... 

Après une nuit passée à nous tortiller sur les sièges on arrive à Karlsruhe à l'heure prévue.

Le train suivant, pour Wörth, est en fait un tram omnibus partant du parvis de la gare à 04h33. La marche est haute mais on réussit à tout enfourner sans avoir à démonter les sacoches. 

Après un nombre incalculable d'arrêts on arrive à Wörth à 05h14 pour le train suivant, à 05h28, cette fois-ci, direction Lauterbourg... La France !!

Un dernier changement et c'est Strasbourg, avec en prévision une nouvelle prise de têtes avec nos billets TGV..

Mais ici, contrairement à ce que l'on avait vécu hier, nous avons droit à une très bonne surprise !

Grace à la compréhension et à la proactivité de l'employée de la SNCF, et à l'accord de son chef, on nous permet d'utiliser nos billets d'hier sans supplément ! En effet, ils considèrent que nous sommes dans un cas de "rupture de correspondance".

Ouf ! Plus de € 150 économisés.. Un grand merci à eux !!

Après un dernier cafouillage à l'embarquement du TGV on se retrouve de nouveau à 4 vélos dans la bétaillère. Mais cette fois-ci ça nous passe au dessus !

A 11h15, le 18 septembre au matin, le train est à quai Gare de l'Est et les deux cyclistes contents et satisfaits du merveilleux périple qu'ils viennent de faire au pays des Vikings !

 

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Danemark

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Publié le 27 Août 2017

Vous avez aimé ? ..  Alors n'hésitez pas à recommencer !

Vous avez aimé ? .. Alors n'hésitez pas à recommencer !

Carte du parcours

Carte du parcours

Sylvie avait beaucoup aimé son 1er périple en vélo, d'Angers jusqu'à chez nous, près de Vannes, en Bretagne. 

Pour cette première expérience, relatée dans un précédent article (Paris - Bretagne en Vélo - 2016), notre parcours, empruntant une section de "La Loire à Vélo", avait été idéal.

En plus d'offrir des paysages magiques, parsemés de beaux villages et de châteaux splendides, "La Loire à Vélo" offre au cyclo débutant un profil de route très accessible, hormis quelques petites montées sur les plateaux bordant le fleuve, concoctées probablement par les viticulteurs locaux, mais qui permettent de sortir des sentiers battus et de découvrir quelques excellents produits de la région....

Quittant la Loire à Saint Nazaire, notre voyage nous avait conduit vers La Baule, Le Pouliguen, Les marais salants de Guérande, Penestin, Arzal et enfin, notre village proche de Vannes : 350 km de pur bonheur et une seule envie : recommencer !

Contre tout logique, dont on n'avait que faire, car le bonheur n'est pas quelque chose d'ordonné, nous avions choisi cette année de faire une 2ème section de la Loire à Vélo pour nous rendre en Bretagne, démarrant cette fois notre voyage à Orléans pour le terminer où il avait commencé l'an dernier, à Angers, ralliant la Bretagne en train.

Nous n'avons pas regretté ce choix. En effet, je pense qu'entre ces deux villes, la Loire semble concentrer le plus grand nombre de lieux historiques, de jardins magnifiques et d'endroits insolites, que je laisse chacun découvrir à travers les photos postées dans l'article.

 

31 juillet. Paris - Saint Dyé sur Loire 

La météo à Paris n'était pas 'top' mais il ne pleuvait pas et la température était OK. Notre train à la gare d'Austerlitz étant en milieu de journée, nous quittons tranquillement l'appartement vers 10h15, les ânes trépignant de mettre en route après avoir été enfermés à la cave des mois durant. 

C'était le weekend de la grosse pagaille SNCF à Montparnasse... Austerlitz était bondée car de nombreux trains ex-Montparnasse y avaient été déroutés, tant au départ qu'à l'arrivée. 

Un employé de la compagnie (qui avait dû être formé par British Rail tant il restait calme), faisait de son mieux, derrière son pupitre, pour calmer la clientèle des trains déviés, retardés ou annulés...

 

 

L'attente...

L'attente...

Notre Intercités, n'étant pas affecté par les événements de l'autre gare parisienne, est annoncé à l'heure. Passagers et cyclistes s'élancent sur le quai à la recherche de leurs wagons respectifs.

L'espace vélo, situé en bout des wagons qui en sont munis, se réduit à une minuscule plateforme équipée de deux crochets pendant du plafond, auxquels on doit suspendre les ânes par la roue avant. La conception date de l'époque des vélos de Papi et n'est plus du tout adaptée aux vélos de 2017, bien plus encombrants. Au mieux, on se déboîte l'épaule, au pire, c'est la congestion cérébrale... Seuls avantages de l'Intercités : c'est gratuit pour les vélos et le confort des sièges est bien meilleur que le TGV..

Départ à l'heure. Très rapidement, le vieux train quitte la proche banlieue et s'élance à travers les vastes plaines céréalières, plates à perte de vue. Les bourgs desservis se réduisent bien souvent à quelques maisons et à d'énormes silos à grains dont beaucoup semblent avoir connu des jours plus heureux.

Pendant un bon bout de temps, le train longe ce qui reste du rail de "L'Aérotrain" de l'ingénieur Bertin.   

En arrière plan, le rail de l'Aérotrain. Le Contrôleur est aussi chef de gare aux arrêts...

En arrière plan, le rail de l'Aérotrain. Le Contrôleur est aussi chef de gare aux arrêts...

L'engin ressemblait à une Micheline en aluminium, sans roues, se déplaçant à très grande vitesse le long d'un rail en béton, sur un coussin d'air. Orléans n'aurait été qu'à 20 minutes de Paris... L'idée était géniale mais il semble que la 1ère crise pétrolière et le lobby de la SNCF aient contribué à l'abandon de cet extraordinaire projet au profit du TGV.

L'Aérotrain..

L'Aérotrain..

On atteint Orléans à l'heure et la descente le centre ville, vers le fleuve, se fait sans problèmes.Tout est calme, personne ne court. On est soudain (déjà) dans un autre monde, loin de ce que l'on avait vécu au départ.

La ville était pavoisée..

La ville était pavoisée..

L'envers de ce grand calme...  pas le moindre mini-marché ouvert pour les achats du pique-nique... Le premier déjeuner sera donc fourni par la cantine de bord : barres de céréales et fruits secs pris sur un banc à Meung sur Loire, dans l'attente d'un repas plus consistant.

Le balisage est excellent et la véloroute file en site propre sur asphalte, tout venant bien compacté...un régal.

Au carmel de Micy, 1ère expérience insolite : une soeur tondait la pelouse, chevauchant un mini tracteur, les robes volant au vent ! Aucune hésitation dans le maniement de la machine !

Pas mal de trafic cycliste dans les deux sens : individuels, familles, remorques, chiens...

L'après-midi était bien entamé. On passe Beaugency sans nous y arrêter. Le pont est curieux avec sa collection d'arches différentes les unes des autres..

Le pont de Beaugency.

Le pont de Beaugency.

Quelques beaux contrastes...

Quelques beaux contrastes...

Les eaux du fleuve prennent leur temps..

Les eaux du fleuve prennent leur temps..

Puis c'est la centrale nucléaire de Saint Laurent et ses grosses cocottes en béton. On ne s'y attarde pas, bombardés, non par des neutrons fugueurs, mais par les myriades de moucherons..

Bloquer sa respiration, le temps de passer à côté ne sert pas à grand chose..

Bloquer sa respiration, le temps de passer à côté ne sert pas à grand chose..

On atteint Saint Dyé, escale du jour, vers 18h45 sans problèmes particuliers.

Prise de nos appartements à la chambre d'hôte, douche et en route pour le petit restaurant de Montlivault, situé à 4 km, seul ouvert le lundi soir, ceux du bourg étant fermés... On peut se demander ce que ça doit être hors saison...

Excellent et surprenant repas !

Retour à Saint Dyé par la petite départementale déserte, les ânes éclairés comme des sapins de Noël, on ne sait jamais...même si la campagne alentour semble profondément endormie.

 

1er août. Saint Dyé sur Loire - Chaumont sur Loire 

Ciel gris et légère pluie au petit déjeuner...qui cesse rapidement pour laisser la place à du 'grand beau'. Pension très sympa hormis une épouvantable odeur dans la salle d'eau, due, paraît-il, à la Loire... 

Départ vers 10h00 à travers les ruelles, venelles et petites places de Saint Dyé. Beau village fleuri de roses trémières, glycines (en fleur) et de plein d'autres plantes colorées accrochées aux vieux murs.

Le vieux village se situe entre la rue principale et la Loire.

Le vieux village se situe entre la rue principale et la Loire.

Direction Chambord. On atteint le domaine par une départementale très calme. Le soleil a déjà débarrassé le ciel des derniers nuages menaçants. Pas mal de champs de sarrasin que l'on croyait spécialité de la Bretagne. Passé la bosse sur la grande allée, le château surgit devant nous, cadré par la forêt. 

La sarrasin pousse en terres pauvres. Ici il était servi..

La sarrasin pousse en terres pauvres. Ici il était servi..

Même geste, seule la monture est différente..

Même geste, seule la monture est différente..

L'incroyable bâtisse !

L'incroyable bâtisse !

Les grandes allées permettent de faire le tour des jardins extérieurs en vélo. Rapide passage à la mairie du Chambord situé dans le domaine, près de la chapelle. Employée très sympa ! En plus du tampon dans nos carnets, elle découpe des blasons de la ville dans le papier à lettres municipal..

Le soleil éclaire la façade du château et 'ressort' toute la richesse des détails des cheminées, tourelles, toitures et autres prouesses architecturales de ce magnifique monument.

Une telle splendeur se passe de commentaires !

Une telle splendeur se passe de commentaires !

Royauté et République unies dans une harmonie de couleurs..

Royauté et République unies dans une harmonie de couleurs..

Le lieu paraît irréel...

Le lieu paraît irréel...

Le retour vers la Loire se fait via Maslives et Montlivault, village où nous avons dîné hier soir. Tout est net et propre autour de la petite église Saint Pierre. Continuation sur les bords de Loire sur la voie 12, plus proche du fleuve que la véloroute officielle qui passe par les villages de Saint Claude de Diray, Les Noëls et Vineuil. Des saisonniers pliés en deux s'activent dans les champs de courgettes et autres légumes de saison. Sale boulot, de surcroît certainement mal payé ...

Des épilobes (Laurier de St Antoine/Osier fleuri) mettent une belle touche de couleur sur les berges de Loire

Des épilobes (Laurier de St Antoine/Osier fleuri) mettent une belle touche de couleur sur les berges de Loire

Blois est atteinte sous un soleil de plomb. Les reflets des différents monuments sur les eaux du fleuve sont magiques. Au pont, rencontre intéressante avec une famille de cyclos Allemands, le mari tirant une remorque avec 2 jeunes enfants, la maman en vélo couché, un garçon 'accroché' derrière...accompagnés d'un 4ème petit gars pédalant sans relâche sur son petit vélo, bâté de deux sacoches taille adulte ! Les parents, parfaitement zen, malgré la chaleur et les pleurs émanant de la remorque ! Chapeau !!

Blois.

Blois.

A la sortie de Blois, le balisage disparaît suite à une marche arrière mal contrôlée d'un automobiliste peu soucieux. Résultat :  au lieu de tourner à gauche et de rattraper la piste de l'autre côté de la digue, on continue tout droit sur un chemin pierreux qui met nos capacités d'équilibre à rude épreuve. Après 2 km de cahots à desserrer tous les écrous du vélo, on finit par trouver un accès cyclable vers le sommet de la digue et un petit chemin menant à la véloroute, située en contrebas de l'autre côté. 

Chailles... triste mémoire. En 2011 une fête à neuneu avait condamné la piste cyclable, obligeant les cyclos à faire un grand détour via Les Montils pour rejoindre Candé sur Beuvron.

Belle succession de jolis villages sur des petites routes de campagne, pratiquement en site propre. Odeurs de moissons, champs de tournesols, sarrasin, vignes...et pas mal de monde à vélo. 

L'été !

L'été !

A une intersection à l'entrée de Madon on décide de s'arrêter chez Annick, intrigués par sa pancarte.

Difficile de croire que de tels gens existent encore !

Difficile de croire que de tels gens existent encore !

Le lieu est surprenant. Dans une vieille grange 'décorée' de divers vieux objets et où s'empoussière une antique moto BMW tenant compagnie à une Harley rutilante, Annick a installé un frigo, des boissons, des glaçons, un réchaud, du thé et des infusions, le tout à disposition des cyclos et autres voyageurs qui contribuent selon leur bon vouloir, glissant leur écot dans la fente d'un petit cochon rose posé sur le comptoir !

Annick, Maîtresse des lieux à l'accent chantant du midi, a aussi installé une grande table recouverte de nappe papier sur laquelle les uns et les autres, dans toutes les langues, lui expriment leur admiration et sympathie à grands coups de feutres et de crayons de couleur. Les 'œuvres' finies ornent ensuite les murs de la grange ! L'accueil est très chaleureux et visiblement, en déboussole plus d'un....et les WC sont dispos sans supplément ! 

Arrêt fortement recommandé !

Toute la bâtisse est en cours de restauration.

Toute la bâtisse est en cours de restauration.

Faut lire les 4 langues pour vraiment y croire !

Faut lire les 4 langues pour vraiment y croire !

A l'époque c'était du métal...

A l'époque c'était du métal...

Un coup de chiffon, une recharge de batterie et elle repart !

Un coup de chiffon, une recharge de batterie et elle repart !

La véloroute file à travers les champs. La lumière de l'été est éclatante.

La lumière et les couleurs des étés de notre enfance...

La lumière et les couleurs des étés de notre enfance...

Arrêt à Candé pour admirer les vitraux de la belle église Saint Jean.

Plusieurs beaux vitraux dans cette petite église.... ouverte !

Plusieurs beaux vitraux dans cette petite église.... ouverte !

Les derniers kilomètres vers Chaumont sur Loire, notre étape du jour, se font sur de magnifiques pistes en tout venant bien compacté et super roulant. Le bonheur !

Installation à l'hôtel. Patron pas aimable (ou pisse froid) ? A voir... A l'usage, c'est les deux, mon Capitaine ! Heureusement qu'il se rattrape avec un excellent dîner et que l'hôtel est calme... Un peu cher tout de même, mais quand on est au pied du château de Chaumont ....

Notre promenade digestive, qui nous mène vers les jardins du château et sur la berge du fleuve, est vite contrariée par les nuées d'insectes volants, nous obligeant à battre en retraite alors que les dernières lumières de cette très belle journée s'éteignent doucement à l'ouest.

 

Demain il fera beau...

Demain il fera beau...

2 août. Chaumont sur Loire - Ballan-Miré

Mise en route avec le soleil sur une Loire à Vélo bucolique. Champs, bois, vignes sauvages grimpées haut dans les buissons alentour. Sur le plateau ça sent la moisson, les herbes d'été. Petit vent agréable : juste ce qu'il faut.

La journée s'annonce chaude.

Gabares, drôles de barques à fond plat, bancs de sable oblige !

Gabares, drôles de barques à fond plat, bancs de sable oblige !

Loin de tout, au calme sur de supers chemins..

Loin de tout, au calme sur de supers chemins..

Rosiers en bout d'un rang de vigne.

Rosiers en bout d'un rang de vigne.

Amboise est atteinte sans difficultés mais sous une grosse chaleur. On arrive par le haut, derrière le château. Au belvédère, la vue sur la ville et la Loire au-delà est superbe. 

Il faisait très chaud et on avait faim..

Il faisait très chaud et on avait faim..

La supérette, près du pont nous fournit le pique-nique que l'on appréciera sous les grands arbres du remblai surplombant le fleuve.

En face, l'île d'Or.

En face, l'île d'Or.

Vers l'aval, vu du pont.

Vers l'aval, vu du pont.

Avant de remettre en route, rapide tour du centre ville où vécut et mourut Léonard de Vinci. Perchée en haut des murailles : la Chapelle Saint Hubert.

La Chapelle repose sur une très haute muraille.

La Chapelle repose sur une très haute muraille.

Les bois de cerf, décorant la flèche, rappellent le Saint Patron.

Les bois de cerf, décorant la flèche, rappellent le Saint Patron.

Lieu insolite dans une petite rue en haut de la place. Les cavernes résultant de l'extraction du tuffeau offraient certainement une excellente protection en cas de bombardements..

On rappelle l'histoire comme on peut. L'essentiel est de se souvenir.

On rappelle l'histoire comme on peut. L'essentiel est de se souvenir.

Des mètres de roche surplombent l'entrée.

Des mètres de roche surplombent l'entrée.

Autre lieu insolite à quelques kilomètres d'Amboise, le village de Lussault sur Loire.

Ici, bon nombre de maisons sont 'enterrées' sous les couches de tuffeau, leurs cheminées sortant du sol à l'arrière !

Lussault sur Loire.

Lussault sur Loire.

Un mur est coiffé de dizaines de vieilles cafetières en émail..

Un mur est coiffé de dizaines de vieilles cafetières en émail..

Après un passage sur le coteau, dans les vignobles, Montlouis sur Loire n'est plus qu' à quelques coups de pédale...et ça descend.

A Bondésir faut prendre la bonne...

A Bondésir faut prendre la bonne...

Tours n'est plus bien loin.

Tours n'est plus bien loin.

Dans Tours on se perd (comme je l'avais fait la fois précédente)...La signalétique dans le quartier de la gare n'est pas très heureuse.

Résultat, on part sud-est plutôt que sud-ouest.. Des employés des bus et un couple de personnes âgées nous remettent en chemin le long du Cher. La route vers Ballan- Miré est vite retrouvée et après quelques zig-zags nous arrivons à l'étape, à la maison de nos cousins, pour une soirée très très sympa et une nuit malheureusement trop courte, tant on avait de choses à se dire.. 

3 août. Ballan-Miré - Savigny en Véron

Ciel gris, bas et venteux au départ. Mise en route vers 9h30 après une sortie de reconnaissance avec Vincent pour repérer le petit chemin qui mène aux berges du Cher. Le crachin commence fin, comme un brouillard qui 'tombe' et peu à peu devient plus pénible, se transformant en pluie, nous obligeant à revêtir les habits de scaphandrier. La petite route, bordée de champs de soja et d'autres céréales, suit le Cher jusqu'à Savonnières où l'on doit se mettre à l'abri quelques minutes, le temps que le grain passe.

Champ de soja

Champ de soja

Détail d'un pignon.

Détail d'un pignon.

Faudrait pas que ça dure....

Faudrait pas que ça dure....

Très rapidement les nuages bas du matin cèdent la place au ciel bleu et à notre arrivée à Villandry où nous avions prévu de visiter les jardins, c'est grand beau ! Les vélos sont attachés dans le parking à vélos, tenant compagnie à de nombreux autres ânes de métal.

Décrire les jardins est impossible tant c'est beau ! Autant les fleurs y semblent parfaitement à leur place, c'est très curieux de voir des légumes pousser parmi des mini haies de jardins à la française manucurés à l'extrême ! On a une pensée pour les buis qui composent la majeure partie des haies... L'arrivée de la pyrale, une chenille, ennemie mortelle de la plante, doit donner des sueurs froides aux jardiniers du domaine....

Le temps file, nous ne pouvions que faire une brève halte. Il faudra y retourner et y passer la journée !

La première vue du jardin d'ornement...

La première vue du jardin d'ornement...

Le jardin d'ornement

Le jardin d'ornement

Le potager et le Jardin des Simples (herbes aromatiques).

Le potager et le Jardin des Simples (herbes aromatiques).

Le jardin d'ornement

Le jardin d'ornement

L'Amour Tendre

L'Amour Tendre

Au fond, le château

Au fond, le château

Légumes parmi les fleurs

Légumes parmi les fleurs

Sans oublier la vigne..

Sans oublier la vigne..

...ni les poires...

...ni les poires...

Le pique-nique acheté, on file jusqu'au beau village de la Chapelle aux Naux, sur une variété de chemins roulants et moins roulants.. contre le vent, qui entre temps a pas mal forci. A l'entrée du bourg, plusieurs tables sont dispo en contrebas de la route, à l'ombre ou au soleil, au choix. Les habits de pluie sont mis à sécher sur une barrière.

Remise en route pour Bréhémont. Le contraste météo avec ce que l'on avait vécu au matin est saisissant. Vent et soleil nous accueillent. Dommage que le vent soit d'ouest... 

Un des nombreux rassemblements d'oiseaux, tous garés face au vent pour ne pas froisser leurs plumes..

Un des nombreux rassemblements d'oiseaux, tous garés face au vent pour ne pas froisser leurs plumes..

Des gabares de promenade.

Des gabares de promenade.

Gabare de pêche équipée de carrelet.

Gabare de pêche équipée de carrelet.

Après une orange pressée au très sympa magasin de Dominique (Loire Vélo Nature), remise en route pour les quelques kilomètres qui nous séparaient de Savigny en Véron. Le vent devient particulièrement pénible jusqu'à la 'Levée du bois chétif' qui démarre après l'intersection vers le château de la Belle au Bois Dormant à Rigny-Ussé. En sous bois, sur une piste-billard on est protégés et tout devient plus calme.

Le vent, on le voit aussi...

Le vent, on le voit aussi...

C'est si plat que l'on aurait pu croire qu'il s'agissait d'une ancienne voie ferrée..

C'est si plat que l'on aurait pu croire qu'il s'agissait d'une ancienne voie ferrée..

Au bout de la levée un pont traverse l'Indre. Les algues ondoient au fil du courant.

De gros poissons restaient à l'ombre sous le pont.

De gros poissons restaient à l'ombre sous le pont.

Après Néman, c'est direction Avoine sur une départementale bien ensoleillée, à tel point que les tournesols d'un champ qui bordait la route étaient bien mal en point.... ou était-ce la proximité de la centrale nucléaire de Chinon qui les avait contrariés ? (ils lui tournaient le dos...)

La récolte risque d'être bien maigre...

La récolte risque d'être bien maigre...

On commençait à trouver le temps long...

On commençait à trouver le temps long...

Savigny en Véron, notre étape du soir, est atteinte dans la foulée.

"La Magnanerie" est un havre de paix, de verdure et de beauté. Tout a été pensé et réfléchi pour que le voyageur de passage s'y sente bien. Nos hôtes nous reçoivent avec beaucoup de gentillesse. Le repas du soir, partagé avec un couple de Belges de passage, est magnifique, digne des meilleurs restaurants. 

La journée avait été chaude et venteuse. L'extinction des feux ne s'est pas fait attendre... 

4 août : Savigny en Véron - Saint Mathurin sur Loire.

Bien que l'on se soit levés de bonne heure, on traîne au magnifique petit déjeuner préparé par nos hôtes, pleins d'attentions, comme depuis notre arrivée.

Les ânes sont rapidement bâtés. Mise en route vers Candes Saint Martin, située juste de l'autre côté de la Vienne.  

La Vienne et l'église St Martin à Candes

La Vienne et l'église St Martin à Candes

Courte visite de l'église. Un jeune et fervent paroissien nous en fait faire le tour, expliquant avec force détails la vie du Saint patron. 

Continuation par les rues du village où le tuffeau est omniprésent. Très belles demeures. Jardins remplis de fleurs dont les couleurs éclatent par contraste avec la pierre blanc cassé/jaune très pâle.  

Par endroits, les habitations deviennent troglodytes : portes et fenêtres sont intégrées à la falaise dans un joyeux désordre. Les anciennes 'carrières' sont maintenant occupées par des ateliers d'artistes, magasins d'artisanat, produits locaux, cafés etc.. 

La pierre est tendre et se travaille bien, permettant toutes sortes de décorations.

Vitrail de Saint Martin partageant sa cape avec un pauvre..

Vitrail de Saint Martin partageant sa cape avec un pauvre..

Une stèle rappelle aux passants les outils des tailleurs de pierre.

Une stèle rappelle aux passants les outils des tailleurs de pierre.

Entre Candes et Turquant

Entre Candes et Turquant

En contrebas, la pêche va bon train. 

Ne pas perdre le bouchon de vue !

Ne pas perdre le bouchon de vue !

Depuis notre départ nous étions en "Longitude est"... En franchissant le méridien "zéro" de Greenwich, à Parnay, juste avant Saumur, on bascule à l'ouest...n'en déplaise aux irréductibles du Méridien de Paris... 

Autrefois on parlait d'heure GMT, aujourd'hui c'est UTC...

Autrefois on parlait d'heure GMT, aujourd'hui c'est UTC...

Une magnifique fleur de lys coiffe une tour du château de Saumur.

Un détail du château...

Un détail du château...

On ne s'attarde pas en ville. Après un café pris dans la rue du pont et qui a bien aidé à faire passer les carottes râpées et le tabouleh un peu sec du pique-nique de midi, on remet en route, espérant éviter d'avoir à monter sur le coteau. Pas de chance, le chemin au-delà du parc des expos de Saumur entre dans une zone militaire !

Demi tour et petit braquet...

La véloroute passe sur un bras de rivière et monte à travers champs avant de redescendre rattraper le bord de Loire en direction de Cunault/Gennes.

On s'arrête un instant pour admirer le dernière livraison à la pension de chevaux..

Les plantes aquatiques dessinaient toutes sortes de formes sur l'eau noire de la rivière

Les plantes aquatiques dessinaient toutes sortes de formes sur l'eau noire de la rivière

Celui-là n'était pas bien vieux...

Celui-là n'était pas bien vieux...

Un 'papillon trompeur' se pose sur le gant de Sylvie. A première vue je croyais qu'il volait à l'envers..

Un 'papillon trompeur' se pose sur le gant de Sylvie. A première vue je croyais qu'il volait à l'envers..

Arrêt à Cunault pour visiter l'église prieurale. On y croise deux jeunes Alsaciens effectuant un long périple vélo de Strasbourg à Compostelle. Voyageurs insolites et attachants, on passe un long moment à discuter avec eux. Très belle rencontre ! Du coup, on loupe la visite du petit cimetière où est enterré Hervé Bazin.

Curieux fronton au château de Cunault

Curieux fronton au château de Cunault

Franchissant la porte d'entrée on a le souffle coupé tant c'est immense et harmonieux.

Franchissant la porte d'entrée on a le souffle coupé tant c'est immense et harmonieux.

Des glaïeuls s'élançaient vers les hauteurs du chœur

Des glaïeuls s'élançaient vers les hauteurs du chœur

Le ciel n'était plus aussi clément qu'en début d'après-midi. Nos jeunes amis devaient être à Angers le soir même et nous, bien que l'étape soit plus proche, espérions y arriver avant la pluie.

Pas de chance, à Gennes on est obligés de se protéger sous un arbre pour laisser passer le grain. La suite du parcours vers Saint Mathurin sur Loire où nous nous arrêtions pour la nuit ne présentait pas d'attrait particulier, étant la plupart du temps sur la départementale. La veste de pluie sur le dos, les derniers kilomètres furent donc rapidement couverts.


A "La Bouquetterie", Franck, notre hôte, nous attendait avec un photographe et un reporter du Courrier de l'Ouest.... Lors du pique-nique de midi nous avions eu une conversation téléphonique avec lui à propos d'arrangements concernant le repas du soir. Il nous avait demandé si nous accepterions de "poser" pour une photo ou deux et de donner quelques impressions au reporter, le journal préparant un article sur les retombées économiques de la Loire à Vélo. Pas de soucis !

Résultat : après un passage vélo le long du Fleuve durant lequel le flash du Nikon a crépité à plusieurs reprises et quelques commentaires sur notre ressenti, nous nous sommes retrouvés dans l'édition du mardi suivant... (une précision tout de même concernant la photo : Sylvie avait déjà retiré ses sacoches...).

L'accueil de Franck fut exceptionnel tant il se soucie du détail et du bien-être de ses visiteurs. Ses attentions concernant le dîner et la composition du petit-déjeuner étaient totalement inattendues mais en revanche fort appréciées. Merci à lui de nous avoir rendu cette dernière étape si agréable.

 

Extrait du "Courrier de l'Ouest"....Frimeurs !

Extrait du "Courrier de l'Ouest"....Frimeurs !

5 août : Saint Mathurin sur Loire - Saint Nolff.

Au petit déjeuner on se retrouve autour d'une table de 14 couverts, pleine de bonnes choses ! Notre super hôte a bichonné Sylvie, lui préparant un petit déjeuner perso ! Vraiment très sympa. L'adresse est à recommander chaleureusement !!

Mise en route vers 9h20, direction Angers où le TGV de Paris devait nous déposer à Nantes. Belle campagne qui s'éveille le matin après la pluie de la nuit. Tout est clair et propre. 

La vallée de l'Authion, affluent de la Loire, est connue pour ses productions grainetières. Les fleurs et autres plantes sont réduites à n'être que des  'porte-graines'. On attend la fin de la floraison pour récupérer les graines qui serviront de semence. La fleur n'est donc pas cueillie mais fait le régal des yeux au passage. 

Les gros pavés de couleur décorent une route plutôt monotone..

Les gros pavés de couleur décorent une route plutôt monotone..

Détail du Monument aux Morts de La Daguenière.

Détail du Monument aux Morts de La Daguenière.

A La Daguenière, une variante de la véloroute permet (normalement) de rattraper la gare d'Angers.

Très vite, les choses se compliquent et une erreur de signalétique nous expédie dans un chemin qui se termine en cul de sac, nous obligeant à rebrousser chemin, des arbres obstruant la voie.

Peu après le pont de Sorges, un panneau indique une déviation de la piste et on se retrouve à faire des kilomètres plein est en sous bois avant de trouver le moyen de repartir dans la bonne direction. L'entrée dans Angers est interminable. La gare est enfin atteinte, un pique-nique acheté et les cyclistes en place sur le quai, prêts à sauter dans le train dès son arrivée.

Le cul de sac était en bas de la digue. Impossible, à moins de débâter, de monter sur la digue avec les vélos..

Le cul de sac était en bas de la digue. Impossible, à moins de débâter, de monter sur la digue avec les vélos..

Le pont de Sorges

Le pont de Sorges

Le saut de puce jusqu'à Nantes se passe sans problèmes. De plus, on avait 18 minutes pour passer d'un quai à l'autre pour attraper le TER de Quimper... On abordait donc le changement de train avec confiance et sérénité...

C'était sans compter que le TER (court) était blindé et que devions être une bonne dizaine de cyclistes chargés comme des mulets.

Après bien des difficultés et un contrôleur sympathique et arrangeant, nous avons finalement réussi à monter les vélos tout chargés sur la plateforme devant la porte, changeant de place à chaque gare afin de permettre aux uns et aux autres de monter ou descendre...

Sylvie avait faim... Debout, maintenant son vélo d'une main, elle réussit à manger la salade qu'elle s'était achetée, se servant de sa sacoche de guidon comme table. Fallait juste faire attention aux secousses et coups de freins...

Après Savenay, Pontchâteau, Redon et Questembert on arrive finalement à Vannes, terminus du voyage, heureux de nous extraire du wagon et de mettre en route pour les derniers kilomètres du Périple 2017.

Le périple 2016 fut la première exposition au virus. La 'cuti' de cette année fut totalement positive. L'an prochain s'annonce déjà sous d'excellents augures.

 

Wagon restaurant TER Nantes- Vannes

Wagon restaurant TER Nantes- Vannes

Gare de Vannes : 2017 Game over soon !

Gare de Vannes : 2017 Game over soon !

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Paris - Bretagne en Vélo - 2017

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Publié le 3 Juin 2017

Quatre pays traversés - Dépaysement garanti !

Quatre pays traversés - Dépaysement garanti !

Notre périple 2016, à travers la Normandie et la Bretagne n'était pas terminé, que Rémi et moi avions déjà décidé de la destination 2017 !

Ce serait une section du Danube. Une section seulement car les quelques 2 800 km de la source à l'embouchure dans la Mer Noire n'étaient pas envisageables dans le temps que l'on s'était fixé.

Bien que la balade soit simple, car il n'y a qu'à suivre le fleuve en faux-plat descendant, ce dernier est bordé de tant d'histoire sur ses deux rives, que des choix et des préparatifs sérieux s'imposaient.

Parcours.

Pour des raisons pratiques, nous avons décidé de partir de Munich, car à l'est de la ville coule l'Isar, un affluent du Danube...et l'Isar est bordé, jusqu'à Freising, par la magnifique véloroute "Munich-Regensburg-Prague" qui file ensuite vers le nord, passant par les villes de Kelheim et Regensburg, que nous avions choisies comme point d'entrée sur le Danube.

A partir de là, notre trajet devait nous mener rive droite, rive gauche en fonction des critères que l'on avait déterminés : en premier lieu, un maximum de kilomètres sur pistes calmes, préférablement en site propre; un accès aux villes, villages et sites choisis, et pour finir, si possible, l'ensoleillement de la rive gauche aux endroits où le fleuve s'encaisse entre de très hautes collines.

Les ponts sont assez espacés sur le fleuve mais les nombreux bacs et ferries ainsi que les énormes barrages, permettent, sans problèmes et à peu de frais de rejoindre la rive opposée. La bonne préparation de ce magnifique voyage nous a ainsi évité bien des déconvenues et des pertes de temps.

Période.

La véloroute du Danube est une piste très fréquentée, aussi nous avons choisi de partir début mai pour éviter 1. la grosse affluence cycliste des mois d'été, 2. les problèmes d'hébergement-de tous types- (essentiellement en Slovaquie et en Hongrie) et 3. les difficultés au niveau des transports de retour vers la France. Bonne décision, car, à plusieurs reprises, les wagons à vélos, en Autriche et en Allemagne étaient complets.

 

Jour 1. Paris - Strasbourg - Offenburg - Karlsruhe - Munich - Ismaning.

La 'voiture' N° 11 du TGV Est, située bien évidemment en tête de la double rame, était blindée. Heureusement qu'il n'y avait que nos deux vélos !

Arrivée sans problèmes à Strasbourg et mise en route par les nombreux quais vers le pont de l'Europe qui enjambe le Rhin et ouvre la porte de l'Allemagne. Des travaux et une déviation nous donnent une première occasion de nous perdre et d'avoir à escalader un pont de chemin de fer puis de redescendre de l'autre côté..ça commençait bien !

 

 

 

 

 

Et en plus, c'était étroit...

Et en plus, c'était étroit...

Des cyclistes nous remettent sur la voie et bientôt on se retrouve devant le premier panneau bleu à étoiles jaunes de notre voyage, à l'entrée de Kehl.

Restait plus qu'à trouver la digue de la Kinzig et de filer sud-est...

Restait plus qu'à trouver la digue de la Kinzig et de filer sud-est...

Offenburg :

Cette fois, la DB ne nous fait pas faux-bond... Pas de grève annoncée..  En gare, Les ascenseurs permettent à nos deux montures d'accéder au quai sans problème. A quand ce bonheur dans les gares françaises où deux costauds munis de valises y entrent à peine ?

A Karlsruhe, changement de train pour Stuttgart et Munich. Vaste wagon à vélos. On n'y est que 4 ou 5. Voyage facile. On pouvait s'asseoir dans la partie 'passager' du wagon, séparée des vélos par une cloison vitrée mais on choisit les strapontins pour apaiser les montures qui n'avaient pas encore pris la mesure de ce qui les attendait.

Le cycliste n'est pas un paria dans les chemins de fer allemands...

Le cycliste n'est pas un paria dans les chemins de fer allemands...

19h11. Arrivée à la Hbf (la grande gare) de Munich, pile à l'heure. Pas de soucis pour rejoindre la Isar Radweg, la piste cyclable de l'Isar. De la gare, c'est cap plein est à travers les rues de Munich, parcours parfois contrarié par des sens interdits ou des travaux.

En quelques minutes, via la Karlsplatz et la Neuhauser Strasse, nous sommes sur les berges de la rivière qui coule sud-nord et où nos ânes de métal se mesurent aux très nombreux cyclistes bien moins chargés que nous, filant à toute allure. A Munich, le cours d'eau n'est pas très large mais il est jaune comme la Garonne.

Les quelques 20 km qui nous séparent d'Ismaning où nous avions prévu l'étape (pour éviter les prix munichois) se font rive droite, sur pistes tantôt goudronnées, tantôt en tout- venant bien compacté, en sous bois pour la plupart.

Notre hébergement est atteint sans problèmes vers 20h30. Les vélos sont remisés et les cyclistes heureux de cette remise en route plutôt relax. 

 

Jour 2. Ismaning - Mainburg

Météo super. Soleil, mais très frais à l'ombre. Départ d'Ismaning après un petit déj comme seuls les allemands savent faire. On rattrape la Isar Radweg le long de la rivière. Elle n'a pas changé de couleurs, toujours un peu jaunâtre. La piste est en excellent état et bien indiquée. 

La rivière Isar n'est pas toujours un long "fleuve" tranquille.

La rivière Isar n'est pas toujours un long "fleuve" tranquille.

Très belle piste bien compactée.

Très belle piste bien compactée.

A un moment, on passe rive gauche. Le côté 'soleil' est quand-même plus sympa. Au travers d'Achering/Pulling on se trouve sous la finale de l'aéroport de Munich. Les avions rasent la cîme des arbres... Cette vulnérabilité, compte tenu des barges qui traînent, n'a pas l'air de troubler les autorités... Pas grand monde jusqu'à Freising où l'on s'arrête pour les achats du pique-nique. C'était jour de marché. La place centrale était remplie de commerçants dont les étals de charcuterie, de fromages, de fruits, de pâtisseries narguent les naseaux des cyclistes qui auraient bien tout acheté... mais...

La ville est belle, propre et friquée..  

Centre-ville Freising. Tout est 'nickel-chrome'.

Centre-ville Freising. Tout est 'nickel-chrome'.

Remise en route vers l'Isar que l'on suivra jusqu'à Marzling. A partir de là, la route choisie qui nous mène dans une direction Nord, Nord-est, est un peu plus vallonnée, passant par une succession de villages proprets et fleuris. C'est si propre que ça en est presque stérile. Rien ne dépasse, les cours de ferme sont impeccables.. Personne dans les rues... La route est bordée de champs de colza, de houblon, de céréales diverses et de prairies tondues.. Des forêts de petits chênes et de sapins cassent la monotonie des cultures. 

Rudlfing, Hagenham, Schmidhausen, Rast, Inkofen...

A Bergen on s'arrête sur les marches du cimetière pour pique-niquer. Notre déballage ne semble déranger personne. Le bus scolaire dépose une demi-douzaine d'ados qui rentrent directement chez eux dans le calme... Pas de chahut, pas de rires, on est sur une autre planète.

Les villages suivants défilent tranquillement tous les deux-trois kilomètres. Up and down..

Le colza est omniprésent...son odeur aussi..

Le colza est omniprésent...son odeur aussi..

Chaque village a son Maibaum, arbre de mai, 'planté' début mai depuis la nuit des temps. A l'époque celte, selon la légende, on dansait autour pour éloigner les mauvais esprits... Aujourd'hui il s'est transformé en un très haut panneau publicitaire que les commerçants locaux décorent des 'armes' de leurs spécialités.  

Celui-ci était bien fourni..

Celui-ci était bien fourni..

Je n'ai pas pu m'empêcher de prendre ce détail qui illustre si bien mes années de vie active..

Je n'ai pas pu m'empêcher de prendre ce détail qui illustre si bien mes années de vie active..

La dernière partie du parcours se fait dans une lumière de fin d'après-midi. Le petit vent de la journée s'est calmé. Les cyclistes filent sans peine jusqu'au village de Puttenhausen où des camions, la goudronneuse et un compacteur nous obligent à pousser les vélos dans la grande herbe..seule réelle difficulté de la journée. On atteint Mainburg vers 17h00. On s'installe comme des rois dans la Gasthaus locale. Douche et tour de ville avant de dîner. 

Comme Freising, tout est nickel ! Rangées de BMW, de Mercedes, d'Audis et de gros 4X4 de marques diverses... L'Allemand aime sa voiture et la montre à tout le monde. Fin d'après-midi, début de soirée, c'est un défilé comique de grosses cylindrées tournant en rond dans le centre ville tâchant d'attirer l'oeil des buveurs de bière installés à la terrasse du café de la place... On faisait la même chose dans le village de notre jeunesse, mais c'était en Mobylette....

 

 

Mainburg la place... Graffitti, connaît pas !

Mainburg la place... Graffitti, connaît pas !

Jour 3. Mainburg - Regensburg

Super météo au départ...et tout au long de la journée. Dès la sortie de Mainburg, la véloroute nous mène à travers les champs de houblon et d'asperges. Quand on sait que la dose de houblon dans la bière blonde est de l'ordre de 100 à 150 grammes par hectolitre et quand on voit les dizaines d'hectares de culture, on peut imaginer la quantité de bière brassée... et bue... Mais ici on est en Bavière alors tout s'explique !

La culture du houblon, qui se présente comme une espèce de liane, demande beaucoup de main d'oeuvre. Quand nous sommes passés, des saisonniers s'affairaient à entortiller les pousses autour des fils verticaux qui servent de guide à la plante. Ces fils, fixés au sol, sont eux-mêmes attachés à des câbles horizontaux qui surplombent les rangs, environ 4m au dessus des plants. La photo explique le process.. La récolte demande aussi un grand nombre de personnes, car si les 'lianes' sont coupées et ramassées avec des machines, la 'cueillette' se fait encore principalement à la main.   

 

Les 'lianes' commencent leur ascension le long des fils...

Les 'lianes' commencent leur ascension le long des fils...

Autre culture de saison : l'asperge. Là aussi grosse consommation de main-d'oeuvre car chaque asperge est coupée à la main.... La plupart du temps elles restent bâchées pour ne pas verdir. La bâche n'est soulevée qu'au moment de la cueillette...

L'asperge était 'Reine' sur les menus des restaurants !

L'asperge était 'Reine' sur les menus des restaurants !

On suit l'Abensweg, du nom de la rivière qu'elle longe, pendant un bon bout de chemin. Pistes magnifiques de bitume, de tout-venant bien compacté et bien souvent de vrais billards, bien meilleurs que certaines sections de nos autoroutes en France... Courses à Siegenburg où une brave dame nous remet sur la bonne route dans ce village où les panneaux de la véloroute avaient disparu.

Passage à Abensberg, petite ville sympa pleine de vie, où un brasseur original a bâti une tour à l'architecture délirante. Les bâtiments de la Brasserie Kuchlbauer valent aussi le coup d'oeil.

L'architecte a dû trop tester la production locale..

L'architecte a dû trop tester la production locale..

La route nous mène vers Bad Gogging, à travers une campagne verdoyante. On s'y arrête pour pique niquer dans le parc municipal juste au moment où les employés municipaux remettent en route tondeuses et rotofils... Mauvaise pioche, tant pis, on est installés, pas question de tout remballer..

Foins coupés, pommiers en fleurs. Le bonheur des premiers jours de beau temps..

Foins coupés, pommiers en fleurs. Le bonheur des premiers jours de beau temps..

A Sittling, village suivant, mon raccourci nous fait gagner une bonne dizaine de kilomètres. Les véloroutes allemandes aiment souvent faire passer le cycliste par un tas de détours. On se fait avoir une fois et le coup d'après on prend le temps de bien regarder la carte, surtout aux abords des bourgs et gros villages.

A la sortie de Staubing on tombe pour la première fois sur "Le Fleuve"..., majestueux dans sa lenteur, déjà large, remplissant son passage avant de s'engager dans les gorges, une boucle plus loin..

Les deux ânes de métal étaient tout penauds devant tant de majesté..

Les deux ânes de métal étaient tout penauds devant tant de majesté..

La piste nous mène au monastère bénédictin du 'Kloster Weltenburg'. Rapide coup d'oeil à l'église, achat de billets, et nous voilà en croisière sur le Danube pour une trentaine de minutes, direction Kelheim. Les vélos sont remisés, avec d'autres montures, dans le hall à l'entrée du bateau. Météo magnifique pour découvrir l'étroit (et court) passage entre les murailles de calcaire hautes de plusieurs dizaines de mètres par endroits. 

Statue de Saint Georges à l'intérieur de l'église très lourdement chargée.

Statue de Saint Georges à l'intérieur de l'église très lourdement chargée.

L'entrée des gorges du Danube

L'entrée des gorges du Danube

Grosse circulation fluviale entre Kelheim et le monastère..

Grosse circulation fluviale entre Kelheim et le monastère..

On débarque à Kelheim et on suit la piste rive gauche. A Poikam, traversée du pont et continuation rive droite jusqu'à Regensburg. A l'entrée de la ville, le ciel s'est brusquement chargé alors décision est prise de trouver un logement en dur. Excellent repas à la brasserie Kneitinger située Arnulfsplatz, à deux pas de notre gîte. La promenade digestive sera contrariée car les cieux s'étaient ouverts entre temps, abaissant considérablement la température et détrempant les trottoirs de la ville..

 

Jour 4. Regensburg - Loham (nord de Mariaposhing).

Le ciel n'est pas magique ce matin. C'est gris et menaçant. Comme d'hab. la journée démarre par un petit déjeuner sérieux. Pas question en effet que les cyclistes manquent de pétrole en milieu de matinée..

En sortant les vélos du parking, on est confrontés à un  difficile choix de monture. En finale, après inspection, on décide de garder nos ânes de métal car les bagages auraient été à l'étroit, le moteur du monstre occupant tout l'arrière de la voiture...

Rock'n'Roll, mon fidèle destrier, n'en menait pas large...

Rock'n'Roll, mon fidèle destrier, n'en menait pas large...

Passage rapide en ville. Coup d'oeil à la cathédrale qui nous paraît très sombre et austère. L'office du tourisme nous appose le tampon de la ville. Direction le Steinerne Brücke malheureusement en travaux, ce qui gâche un peu la perspective photo.

Regensburg rive droite, vue du Steinerne Brücke

Regensburg rive droite, vue du Steinerne Brücke

Le trajet de la journée alterne pistes sur digues et en contrebas, généralement à l'arrière de la digue. Le Danube s'étale de l'autre côté, venant parfois lécher la protection ou coulant en retrait au-delà de grandes bandes herbeuses pleines de saules et de roseaux, de boutons d'or, de pissenlits et de tout un herbier de fleurs des champs.

Au travers de Donaustauf, perché sur la colline, le Walhalla, Panthéon des grands esprits allemands, copie du Parthénon d'Athènes, surplombe la vallée. 

Odin/Wotan y accueillait les Héros tombés au champ.. Aujourd'hui, le bâtiment est peuplé de statues d'Allemands illustres

Odin/Wotan y accueillait les Héros tombés au champ.. Aujourd'hui, le bâtiment est peuplé de statues d'Allemands illustres

Succession de villages proprets et de paysages tranquilles. A Pondorf, arrêt pique-nique sur le parvis de l'église, seul endroit offrant des bancs.. 

A peine remis en route, on tombe sur un jeune qui essayait de réparer une crevaison. Il avait bien une chambre à air de rechange mais ne savait la gonfler, n'ayant pas de pompe... En dix minutes l'affaire est réglée et le gamin reparti. Bonne chance!

Le ciel se met finalement au beau...

Le ciel se met finalement au beau...

Le soleil apparaît enfin mais les reliefs sont bien chargés.. Pour éviter de renouveler la mauvaise expérience de la nuitée précédente (chère et peu conviviale, hormis les ripailles du soir..), on décide de s'arrêter à Loham, petit village au nord de Mariaposhing, sur la rive gauche du fleuve.

L'unique Gasthaus du village est tenue par un vieux couple qui nous met l'établissement à disposition. Pendant que la lessive sèche dans le garage et sur un 'diable' au milieu du jardin, on s'attable pour une excellente bière qui nous mène tranquillement au repas du soir.

Superbe journée de pédalage sur des pistes et petites routes de campagne très roulantes.

Paysages qui ne demandent aucun commentaire...

Le Danube n'est pas toujours aussi calme...

Le Danube n'est pas toujours aussi calme...

Il est parfois si vaste qu'il semble contenir tout le ciel...

Il est parfois si vaste qu'il semble contenir tout le ciel...

Jour 5. Loham - Kohlbach Mühle (aval d' Obernzell).

Seuls à la Pension. Après le petit déj. habituel, mise en route pour retrouver Mariaposhing et le "Danube de plaine". Arrêt au Netto de Deggendorf pour les courses de midi. La piste a été modifiée par rapport aux cartes dont je disposais. Elle ne passe plus en ville mais le long du fleuve via un parc récemment aménagé.  A Niederalteich on traverse avec le ferry pour continuer sur l'autre rive (droite). C'est moins passant et la campagne est belle.

Le ferry nous attendait !

Le ferry nous attendait !

Après Thundorf, c'est Aicha, Haardorf et Mühlham où un gros troupeau de moutons tond l'herbage communal sous l'oeil du berger et de ses 'assistants'.

Un beau lièvre à Haardorf..

Un beau lièvre à Haardorf..

Les chiens avaient fort à faire...

Les chiens avaient fort à faire...

La piste suit les méandres du fleuve, tantôt en site propre, tantôt sur les petits chemins de campagne. A Schnelldorf, pendant au moins un kilomètre, les bas-côtés de la rue principale du village et les clôtures en bois de habitations sont "décorés" de boîtes à conserve vides. C'est curieux !

On décore comme on peut..

On décore comme on peut..

Arrêt pique-nique à Pleinting, près du complexe sportif municipal, où une table ombragée nous attendait. La remise en route à travers le bourg et quasiment jusqu'à Vilshofen nous plonge littéralement en DDR.. Sur cinq-six kilomètres on est un autre monde, bien différent de ce que l'on avait vu jusqu'alors.. Un ressenti bien difficile à expliquer..

En traversant le pont de Vilshofen, j'aperçois une piste de champ d'aviation, parallèle au fleuve. Fallait pas louper les approches. Bien évidemment il a fallu passer au club house pour obtenir un coup de tampon dans nos carnets.

A partir de ce point, le Danube commence tout doucement à s'encaisser entre de hautes collines boisées. Notre trajet nous conduit vers Passau sur la rive gauche mais à Maierhof, sommes obligés de traverser de l'autre côté au niveau des écluses de Kachlet, faisant partie d'une monumentale structure hydro-électrique régulant les débits du fleuve, extrémité d'un énième bief interminable, d'un dénivelé d'une bonne dizaine de mètres.

La piste et le fleuve était tous deux gris....Gare à l'erreur !

La piste et le fleuve était tous deux gris....Gare à l'erreur !

La centrale hydro-électrique de Maierhof

La centrale hydro-électrique de Maierhof

Les deux écluses de Kachlet, 230mx24m chacune...

Les deux écluses de Kachlet, 230mx24m chacune...

Accueillis à Passau par un beau panneau de Street Art.

Accueillis à Passau par un beau panneau de Street Art.

On entre dans Passau via une succession de routes et rues passantes et peu agréables. On ne s'y attardera pas, d'autant plus que l'Office du Tourisme est déjà fermé à 16h00, un samedi, en saison.. On aura malgré tout l'occasion de voir la marque de la crue de 2013 sur la Neues Rathaus. Le fleuve était monté à 11m au dessus de son niveau normal et débitait, dans le rétrécissement de Passau, un volume de 11 000m3 à la seconde, coulant à une vitesse de 20 km/h. Ca devait être très impressionnant !

A la pointe de la presqu'île, on repasse rive gauche, franchissant la Neue Ilz Brücke pour continuer vers Obernzell, le choix de cette rive, plutôt que l'autre, étant dicté par les commentaires relatifs à la grosse circulation automobile à droite et l'impossibilité de re-traverser avant Jochenstein. Jusqu'à Obernzell la route est malgré tout assez chargée, même du côté choisi.

Heureusement, à partir de ce gros bourg, la voie principale bifurque vers le nord, nous laissant sur une route de bord de fleuve bien plus accueillante. Rémi avise une Gasthof à quelques kilomètres de là. Excellent choix à tous points de vue ! On s'y arrêtera pour la nuit. L'objectif initial était Schlögen. On n'y est pas arrivé....so what ? 98km au compteur depuis le matin, c'est quand même honnête, non ?


 

L'autre côté du Fleuve à Kohlbach Mühle

L'autre côté du Fleuve à Kohlbach Mühle

Jour 6. Kohlbach Mühle - Mauthausen.

Mise en route à 9h00 pour les102km de la journée. La Donau Radweg reste encaissée rive gauche, passant près du fleuve bordé de prairies étroites et de vergers.

Paysages paisibles du bord de fleuve

Paysages paisibles du bord de fleuve

A Jochenstein, on passe la frontière, entrant finalement en Autriche, sans transition ni panneau indicateur. C'est Orange qui nous accueille dans ce deuxième pays du périple.

On choisit de rester rive gauche pour éviter la grosse circulation de l'autre côté.

Tel Jonas, l'écluse du barrage de Jochenstein était prête pour avaler les deux barges de 3 700 t...plus le pousseur.

Tel Jonas, l'écluse du barrage de Jochenstein était prête pour avaler les deux barges de 3 700 t...plus le pousseur.

Engelshartszell, sur la rive droite, est déjà bien vivante ce dimanche matin. Le fleuve s'est considérablement élargi à ce point, "hébergeant" de nombreux bateaux de croisière..

Une vue d'Engelhartszell.

Une vue d'Engelhartszell.

L'arrivée face à Schlögen se fait par un très joli parcours en prairies et sous-bois. Le petit ferry nous met sur la rive droite en moins de 2 minutes. L'endroit offre plusieurs options d'hébergement. 

A Schlögen, le Danube fait deux virages à 180°, l'un après l'autre.

A Schlögen, le Danube fait deux virages à 180°, l'un après l'autre.

Continuation sur la rive droite jusqu'au joli bourg d'Aschach où l'on s'arrête pour un sandwich, nos fournisseurs habituels de pique-niques étant fermés le dimanche... Le parcours se fait principalement en sous bois, parfois assez frais car à l'ombre. Nombreux cyclistes.

Côté météo, c'est parfait. Ciel bleu, soleil, mais aussi un très léger vent venant du nord-est, gage de beau temps.

Une énorme grange sur la rive opposée, vers Neuhaus

Une énorme grange sur la rive opposée, vers Neuhaus

Le parcours est jalonné de nombreux calvaires et crucifix..

Le parcours est jalonné de nombreux calvaires et crucifix..

On passe le pont pour continuer rive gauche en direction de Linz. Succession de champs cultivés, de passages en sous-bois, de chemins sur digues... Une belle Contribution à la Culture des Masses borde la piste...

Seul 'avantage', c'est de l'inox, ça ne rouillera pas...

Seul 'avantage', c'est de l'inox, ça ne rouillera pas...

D'Ottensheim à Linz, la véloroute borde une voie très chargée et bruyante. On est contents de la quitter pour passer sur les quais en ville.

Rock'n'Roll à l'entrée de Linz..

Rock'n'Roll à l'entrée de Linz..

Malheureusement on n'y traîne pas... Les quais sont sales et bruyants, les parcs constellés de papiers, sacs en plastique et autres restes de pique-niques...(barbecues jetables compris...). Après la Pleschinger See, la rive gauche redevient plus calme. La rive droite, elle, est très industrialisée et ne permet pas la circulation des vélos. 

A 17h00 on entre à Mauthausen et on décide d'y rester pour la nuit, dans le but de visiter le Mémorial le lendemain matin avant la remise en route vers l'est.

Gasthaus folklo mais très sympathique. Excellent repas suivi d'une balade digestive rapidement terminée... A 20h00 la ville est vide ! Y'a plus rien à voir..

Faites du vélo et vous en aurez, de l'appétit !

Faites du vélo et vous en aurez, de l'appétit !

Semblant accroché au pylône, l'orage s'est finalement dégonflé...

Semblant accroché au pylône, l'orage s'est finalement dégonflé...

Demain il devrait faire beau...

Demain il devrait faire beau...

Jour 7. Mauthausen - Melk.

La visite du camp s'imposait. On ne pouvait quitter Mauthausen sans accomplir un devoir de mémoire, de respect pour les milliers de victimes de la barbarie nazie. Le Mémorial surplombe la vallée dans la partie ouest de la ville. Il est situé au bout de la Erinnerungsstrasse. Nous, nous y sommes  montés en empruntant la Ufer Strasse, plus directe, puis le raidillon qui mène au Visitor Center.

Comme la "Topographie de la Terreur" à Berlin, Mémorial bâti sur les décombres du siège de la Gestapo, le Camp de Concentration/d'extermination de Mauthausen, demanderait une très longue visite que malheureusement nous ne pouvions lui consacrer.

Nous avons donc choisi de parcourir le Parc des Monuments, regroupant les nombreuses donations de différentes nations et groupes de victimes. En marchant dans les allées, je pensais aux Parcs de la Paix à Hiroshima et Nagasaki, aux milliers de croix dans les cimetières de Normandie... aux 888 246 coquelicots de la Tour de Londres... A chaque fois, c'est la "der des der" et à chaque fois ça recommence.. Doit-on croire que l' Ignorance, le Fanatisme et l'Ambition sont les trois seules valeurs de l'homme ?

Rien que la lecture du nom glace le sang...

Rien que la lecture du nom glace le sang...

L'entrée du camp. Pour la plupart des occupants, c'était bien une 'montée au ciel'...

L'entrée du camp. Pour la plupart des occupants, c'était bien une 'montée au ciel'...

Détail du monument bulgare.

Détail du monument bulgare.

Le monument hongrois.

Le monument hongrois.

Trois vues du monument albanais.

Trois vues du monument albanais.

Munich - Budapest par l'Isar et le Danube
Munich - Budapest par l'Isar et le Danube
Le monument français.

Le monument français.

Une plaque sur le Monument français comporte les mots suivants :

"Les Morts ne dorment pas, ils n'ont que cette Pierre,

Impuissante à porter la Foule de leurs Noms,

La Mémoire du Crime est la seule Prière

Passant, que nous te demandons.

A R A G O N

 

Un détail du monument soviétique.

Un détail du monument soviétique.

Le mémorial Tchèque.

Le mémorial Tchèque.

Monument en l'honneur de Dmitry Karbyshev, général soviétique "congelé" vivant par les nazis.

Monument en l'honneur de Dmitry Karbyshev, général soviétique "congelé" vivant par les nazis.

Un peu avant midi on était de retour au Gasthof pour reprendre les sacoches. On les avaient laissées là pour alléger les montures dans la côte. Deuxième mise à l'épreuve de la journée, cette fois plus physique : l'escalier permettant l'accès au pont menant à la rive droite... On en a bien bavé, même à deux !

 

Sans commentaires..

Sans commentaires..

La route via Saint Pantaleon est belle et calme, pleine de diversité : champs, vergers, bois, parfums de foin coupé, d'ail et d'oignon de printemps... sans oublier des quantités d'escargots de Bourgogne. On rejoint la digue avant Wallsee où l'on s'arrête pour pique-niquer. Le chemin continue rive droite, passant par Ardagger Markt. Grein semble sympa, mais c'est d'autre côté, alors 'ce sera pour la prochaine fois...' Belles maisons à St Nikola.

Grein / Saint Nikola

Grein / Saint Nikola

A Grein on essuie quelques gouttes tombées d'un ciel qui s'était brusquement assombri. Rien de grave. On accélère les ânes et finalement le grain reste derrière. Un peu plus loin un autre nous avait précédés...

Ybbs est une ville sympa qui mériterait  un peu plus de temps. Statue de Louis II, vieilles rues pavées, une belle bourgade !

Après la (énième) boucle du Danube on découvre l'église de Marbach, perchée sur le haut de la colline en face, adossée à un ciel de cumulonimbus bien menaçants..

Eglise de Marbach. L'orage montait à droite..

Eglise de Marbach. L'orage montait à droite..

Le revêtement de la véloroute en bordure du Danube permet des exploits sportifs. Les ânes, débridés, sont pris d'une folie de fin d'après-midi et foncent à toute vitesse vers l'étape ! On passe Pöchlarn, ville natale d'Oskar Kokoshka, peintre et écrivain expressionniste autrichien. 

Une belle contribution à la culture borde la piste peu avant notre arrivée à Melk.

Un peu comme si la foudre était tombée sur un pylône électrique...

Un peu comme si la foudre était tombée sur un pylône électrique...

Arrivée à Melk à 18h00. 95 km au compteur today. On se trouve une sympathique Gasthof pour 15 euros la nuit, petit déjeuner compris ! Pas la peine de jouer aux boy-scouts avec la tente... on a passé l'âge.

Excellent dîner au 'Rathaus Keller' où le petit gros qui nous servait nous rappelle deux fois que le service n'est pas inclus, des fois que l'on n'ait pas compris, raison de plus pour ne rien laisser, non mais !

Très belle journée de pédalage, démarrée tard, mais menée prestement sur des revêtements extra et un interminable faux-plat descendant.... 

Le monastère de Melk.

Le monastère de Melk.

Jour 8. Melk - Tulln via la Wachau.

Après une mise en jambes très sérieuse et à froid pour rejoindre le tablier du pont enjambant le fleuve, direction rive gauche, c'est un parcours enchanté qui s'offre à nous. 

La Wauchau est une région viticole majeure de l'Autriche et les villages, parsemés dans les vignobles défilent les uns après les autres, petits bijoux fleuris, impeccables de propreté, dédiés à une culture manucurée de la vigne, à la production du vin et bien-sûr, à sa dégustation...tout le long du parcours..

Un des trésors du parcours..

Un des trésors du parcours..

On entre dans la Wachau peu après Aggsbach Markt

On entre dans la Wachau peu après Aggsbach Markt

La culture de la vigne est impressionnante. Beaucoup de terrasses, certaines si étroites qu'un seul rang de vigne y pousse. Du côté 'fleuve' de la petite route, des champs de fruitiers...

Ici, pas de récolte mécanisée...

Ici, pas de récolte mécanisée...

Châteaux et grosses demeures, belles pensions pour les nombreux touristes en 'pèlerinage' dans la région...

Dommage que l'on ne soit que de passage...

Dommage que l'on ne soit que de passage...

On passe les bourgs de Willendorf, Schwallenbach, Spitz, Wösendorf, Joching, Weissenkirchen, Dürnstein...La vigne est omniprésente et protégée par les nombreux petits monuments religieux qui jalonnent la route.

Toute la campagne est parsemée de petits monuments comme celui-ci.

Toute la campagne est parsemée de petits monuments comme celui-ci.

Intérieur de la petite église de St Michael entre Spitz et Wösendorf

Intérieur de la petite église de St Michael entre Spitz et Wösendorf

A l'entrée de Mautern/Krems tout change brusquement. Dernier coup d'oeil sur la Wachau avant de replonger dans des zones bien moins bucoliques. La sortie de Krems, le long d'un canal bien triste, contraste sérieusement avec ce que nous venions de traverser. 

Un dernier regard en arrière...

Un dernier regard en arrière...

Sortie de la Wachau à Dürnstein.

Sortie de la Wachau à Dürnstein.

Arrêt pique-nique à Mautern

Arrêt pique-nique à Mautern

L'autre côté de la place..

L'autre côté de la place..

Passant par plusieurs zones industrielles et sous-bois bien humides, on débouche finalement sur la digue au travers de Theiss. Interminable bief jusqu'au barrage d'Altenwörth que l'on traversera pour passer rive droite.

Gare aux moustiques...

Gare aux moustiques...

Le fleuve s'élargit encore..

Le fleuve s'élargit encore..

Plus de 7 000t sortant de l'écluse...

Plus de 7 000t sortant de l'écluse...

La fin de parcours de cette belle journée, jusqu'à Tulln, se passe sur de véritables billards, sous une météo exceptionnelle. A Langenschönbichl je casse un rayon de ma roue arrière. Un bout de bande adhésive toilée la fixe au rayon d'à côté. De retour à Paris ça tenait toujours.. Heureusement, c'est un rayon du côté gauche, plus facile à changer que l'autre côté.

A Tulln on passe devant le musée Egon Schiele, peintre autrichien mort en 1918 de la grippe espagnole.

On s'installe au camping de Tulln. Excellent repas sur place. Retour aux appartements de bonne heure et rapide extinction des feux... La journée avait été très chaude.

Jour 9. Tulln - Kittsee  (113km)

Le camping étant situé le long du fleuve on n'a pas perdu beaucoup de temps à retrouver la digue... Encore une météo parfaite ce matin. Belle balade jusqu'au barrage de Greifenstein. On reste rive droite. L'approche de Vienne est plus animée. La véloroute suit le Klosterneuburger Durchstich, canal étroit qui part du Danube pour s'y rejeter environ 7km plus loin. 

Une belle "contribution à la culture des masses" orne une pelouse de Klosterneuburg...

Une belle "contribution à la culture des masses" orne une pelouse de Klosterneuburg...

A Nussdorf / Heiligenstadt, un peu avant le Nordbrücke, la piste quitte une seconde fois le fleuve pour suivre le Donaukanal qui serpente à travers Vienne. Les murs des berges et les piles des ponts sont un indescriptible kaléidoscope de graffitti, et de 'street art'. Certaines 'oeuvres' se détachaient nettement du lot.

Des jeunes nous indiquent à quel pont sortir pour rejoindre le Praterstern, grande place donnant, entre autres, accès au parc du Prater que nous devions traverser. On profite de la proximité d'une des grandes gares de Vienne pour acheter les billets de retour Budapest - Vienne. Avec les vélos il valait mieux prévoir quelques jours à l'avance...Les chemins de fer autrichiens sont très bien organisés et l'affaire ne prend que quelques minutes

La très longue Hauptallee coupe le parc dans une direction SE - NO. Un banc à l'ombre sous les marronniers sera parfait pour le pique-nique. 

La salade de chez Spar n'est pas aussi généreuse que celle de Netto...

La salade de chez Spar n'est pas aussi généreuse que celle de Netto...

La Hauptallee. On tourne à gauche au niveau de la A23 pour accéder à la Donauinsel.

La Hauptallee. On tourne à gauche au niveau de la A23 pour accéder à la Donauinsel.

La piste cyclable est accrochée sous le pont de la A23 et permet de traverser les deux cours d'eau parallèles en toute sécurité. En son milieu, elle donne accès à la Donauinsel, longue et étroite île divisant le fleuve en deux. On a le choix de descendre sur l'île et de rejoindre la rive gauche un peu plus loin ou de traverser les deux parties du fleuve sous la A23 pour passer tout de suite rive gauche. Nous choisissons de passer par un bout de l'île, histoire de voir.

La piste est accrochée sous le tablier du pont..

La piste est accrochée sous le tablier du pont..

La spirale permet de quitter la piste et de descendre sur l'île au centre..

La spirale permet de quitter la piste et de descendre sur l'île au centre..

La rive gauche atteinte, la piste longe le fleuve (Neue Donau) puis passe dans un terminal de stockage pétrolier. On n'avait pas encore vécu cela... mais le plus surprenant était encore à venir... Tout le long de la berge, en contrebas de la digue, des vieux beaux (et vieilles belles) se baladaient à poil dans un camp de nudistes ouvert à la vue de tous les cyclistes de la Donau Radweg !

Belle expo de bedaines à bière, de fesses en goutte d'huile, de zizis flétris et d'oreilles de cocker... Vu le soleil, y'en a plus d'un (e) qui a dû regretter l'exercice le soir venu... 

La piste longeait la route à droite...

La piste longeait la route à droite...

Les 15 km de piste sur la digue, jusqu'à Orth semblent interminables. Pour casser la monotonie, on décide de passer rive droite pour rejoindre Haslau et passer par les villages au sud du fleuve.

Nous ayant à peine débarqués, le ferry file à son point d'attache, rive gauche.

Nous ayant à peine débarqués, le ferry file à son point d'attache, rive gauche.

Le chemin aux abords du ferry est conçu pour résister aux crues...mais les pneus, eux, n'auraient pas résisté longtemps au chemin...

Le chemin aux abords du ferry est conçu pour résister aux crues...mais les pneus, eux, n'auraient pas résisté longtemps au chemin...

On s'était donné comme objectif Hainburg nous disant que si l'on trouvait un Gasthof avant, on aviserait. A Petronell-Carnuntum, ville romaine,  tout était complet. A Bad-Deutsch Altenburg, tout était complet. A Hainburg, tout était complet. A Wolfsthal, même chose.

Là, les clients d'un bar nous indiquent le village de Kittsee, à 5 kilomètres. Le premier Gasthof était fermé. Le deuxième complet, mais le jeune patron, très sympa, téléphone au troisième B & B à l'autre bout du village et nous assure ainsi le gîte et le couvert à la pension de Franz Böröczky !  Il était près de 20h00 et les 113km au compteur commençaient à compter... Les vélos furent remisés dans un hall du B&B. 

La journée avait été longue et chaude et on était heureux de trouver une douche et un lit. Sans qu'on le sache, Kittsee se trouvait dans un endroit 'stratégique' pour la visite de Bratislava le lendemain et pour le départ vers Jarovce le sur-lendemain. Seule ombre au tableau, Rémi avait découvert une petite enflure sur le flanc de son pneu arrière. Je lui avais signalé, au début du voyage, qu'il faudrait régler la position de l'étrier de frein, qui à mon avis frottait légèrement sur le pneu à un endroit. On décide d'y regarder au matin.

Excellent B&B, bonne bière et bon repas;  propriétaires et personnel sympa et généreux, comme on le verra le lendemain.

Un dîner bien mérité !

Un dîner bien mérité !

Jour 10. Kittsee - Bratislava - Kittsee - Pama - Prellenkirchen - Edelstal - Berg - Kittsee. 

Pas de bousculade ce matin, la journée étant dédiée à la visite de Bratislava, situé à moins de 10 km de Kittsee.

Première priorité : régler le problème du pneu de Rémi. Pendant la nuit, l'hernie avait enflé. La toile du flanc était coupée. On ne pouvait pas prendre le risque de partir sans réparer. On explique notre souci au patron de la pension. Ce dernier nous emmène en voiture chez un réparateur local, histoire de nous montrer la route. L'idée était que l'on y repartirait tous deux avec les vélos, que l'on ferait faire la réparation et qu'ensuite on filerait directement sur Bratislava.

Au retour, pour prendre les vélos, la patronne de l'auberge nous informe que pendant notre absence le pneu avait explosé ! Après un démontage des sièges de l'Espace, on charge le vélo de Rémi et ce dernier file chez le 'pneumologue'. Je les suis en vélo.

Heureusement pour nous, le petit garage, spécialisé dans les pneus autos et camions, trouva dans son stock un pneu à la bonne dimension et la chambre à air qui allait avec !

En un rien de temps tout est réglé et les cyclistes en route pour "Pressburg", comme l'appellent les Autrichiens..

Ils s'y étaient mis à trois...

Ils s'y étaient mis à trois...

A peine sortis de Kittsee sur une petite route de campagne bordée d'abricotiers et d'acacias, on traverse la frontière pour entrer en Slovaquie. Des restes du passé sont encore visibles : poteaux, support de barrière, blockhaus... soigneusement entretenus, car vestiges de l'histoire.

Pourtant récent, le passé paraît si lointain...

Pourtant récent, le passé paraît si lointain...

Y'a pas de doute, on y était bien !

Y'a pas de doute, on y était bien !

La piste, qui entre rapidement en ville par une zone de commerce et d'industrie sans intérêt, zigzague ensuite entre les immeubles et nous mène directement au centre du vieux Bratislava, via le pont central. Le Danube est franchi de la même façon qu'à Vienne, par une voie cyclable située sous le tablier.

Danube et château depuis le pont..

Danube et château depuis le pont..

Dès la rive gauche atteinte on se trouve dans les quartiers historiques de la ville que l'on parcourt en long et en large. Le vélo est magique pour cela car il permet une découverte rapide, mais en même temps paisible de lieux...

Ceci dit, la ville se visite facilement à pieds car de nombreuses rues et places sont en zones piétonnes... et toute la partie 'intéressante', hormis le château que l'on ne visitera pas, se concentre à l'intérieur d'un petit boulevard circulaire. Beaucoup de touristes, mais on ne se sent pas 'submergés'. Un passage par la Poste principale s'impose, ne serait-ce que pour admirer les verrières. (Cependant, pour éviter de se faire incendier par les préposés, ne pas tenter la photo.... On en a fait les frais..).

Pavol Orszagh Hviezdoslav, 1849-1921, grand poète et dramaturge slovaque.

Pavol Orszagh Hviezdoslav, 1849-1921, grand poète et dramaturge slovaque.

Très belles maisons 'pastel'. Bratislava est un peu un 'mini Prague' : statues, fontaines, églises, beaux frontons et devantures. Quelques bas-reliefs de la période "d'avant" subsistent ça et là..

Place de l'ancienne mairie

Place de l'ancienne mairie

La porte Saint Michel

La porte Saint Michel

L'arrière de l'ancienne mairie.

L'arrière de l'ancienne mairie.

Un bas-relief d'une ancienne 'religion d'état'... Ça paraît si loin déjà..

Un bas-relief d'une ancienne 'religion d'état'... Ça paraît si loin déjà..

Détail du précédent.

Détail du précédent.

La Cathédrale Saint Martin.

La Cathédrale Saint Martin.

Un détail du pied de la flèche de la cathédrale.

Un détail du pied de la flèche de la cathédrale.

Ancien ou neuf, le béton est toujours aussi laid.. Heureusement un coup de peinture change un peu la donne..

Ancien ou neuf, le béton est toujours aussi laid.. Heureusement un coup de peinture change un peu la donne..

Bref passage à l'Institut de France pour demander un coup de tampon et découvrir la composition de notre tout nouveau gouvernement...

L'excursion nous avait donné faim. Au diable les salades de Lidl, Netto ou Spar ! On s'attable à une des nombreuses terrasses, les vélos garés tout près de nous, et on se laisse convaincre d'essayer le canard confit maison... 

La taille de la portion aurait pu présenter un cas de conscience, mais considérant les kilomètres faits, et à faire, tout fut avalé sans scrupules.

 

Une portion d'Américain !

Une portion d'Américain !

La route de retour se fait par le même chemin. Comme il était encore tôt on décide de suivre un circuit vélo à travers la campagne autour de Kittsee. L'imprécision du marquage nous emmène bien au-delà du circuit prévu, occasionnant pas mal de kilomètres supplémentaires, bien souvent face au vent. Au vu de la forêt d'éoliennes géantes de part et d'autre de la route, on aurait dû se douter que l'on était dans un coin venteux... Ca n'a pas loupé !

Elles n'étaient pas à l'arrêt...

Elles n'étaient pas à l'arrêt...

Encore quelques mois de sursis. Après, ça peut mal finir...

Encore quelques mois de sursis. Après, ça peut mal finir...

Anciennes caves à vin à Edelstal

Anciennes caves à vin à Edelstal

Retour à la pension vers 17h30...Douche, lessive et repas...

Un verre offert au patron pour le remercier de sa générosité du matin aurait pu mal finir... Le premier (grand) verre de vin blanc fini, il était prêt à refaire les pleins.. On a dû poliment décliner la seconde tournée, voulant éviter une nuit de crampes.. C'est que l'on avait encore des kilomètres à faire...

Encore une excellente journée de découvertes. Pas beaucoup de kilomètres dans les mollets mais beaucoup d' images plein la tête ! 

 

Journée 11. Kittsee - Györ

Une fois encore la météo est au beau, mais ce matin on a droit à un fort vent de nord-est en prime. Cela ne nous arrangeait pas, surtout que la majeure partie de la balade de 90 km devait se faire sur les digues encadrant le Danube ou son canal latéral.

Dès la sortie de Kittsee en direction de Jarovce/Rusovce on passe la frontière Slovaque. 

On laisse l'Autriche derrière nous pour quelques jours..

On laisse l'Autriche derrière nous pour quelques jours..

..et on entre en Slovaquie, fanions au vent !

..et on entre en Slovaquie, fanions au vent !

A la sortie de Rusovce on retrouve la véloroute du Danube qui arrivait du nord-ouest, de Bratislava. La sortie directe de Kittsee nous a fait gagner pas mal de kilomètres. On arrive tout de suite sur la première digue de la journée, encore relativement protégés du vent. 

En contrebas de la digue, des hectares de grandes marguerites blanches...

En contrebas de la digue, des hectares de grandes marguerites blanches...

A droite, en contrebas de la digue, un jardin de fleurs des champs...à gauche, un Danube qui s'élargit de plus en plus. A Cunovo il y a presque 5 km d'une berge à l'autre ! Il est encombré de dizaines de troncs d'arbre coincés sur des hauts-fonds, arrachés aux berges lors des crues. On les retrouvera en grandes quantités flottant derrière les nombreux barrages, tout au long du fleuve.

Au fond, une étroite bande de terre coupe le Danube..

Au fond, une étroite bande de terre coupe le Danube..

Des kilomètres d'eau ! Une véritable mer intérieure, presque aussi vaste que le Golfe du Morbihan !

Des kilomètres d'eau ! Une véritable mer intérieure, presque aussi vaste que le Golfe du Morbihan !

Sur le barrage de Cunovo, on est attaqués par des myriades de minuscules moustiques qui me faisaient penser aux midges d'Ecosse et d'Irlande, mais en plus agressifs. Heureusement ça ne dure pas.

Le Danubiana Meulensteen Art Museum, érigé à l'autre extrémité du barrage est une réalisation inattendue dans un coin pareil. L'art moderne est-il si subversif qu'il faut le cacher au milieu de nulle part ? 

Un arc-en-ciel de couleurs bienvenues au milieu de la grisaille du fleuve..

Un arc-en-ciel de couleurs bienvenues au milieu de la grisaille du fleuve..

Selon l'artiste, il s'agit d'une "super nova"... A chacun de décider..

Selon l'artiste, il s'agit d'une "super nova"... A chacun de décider..

L'homme libéré...même de son caleçon..

L'homme libéré...même de son caleçon..

Continuation sur la digue interminable, vent de face.. Pas grand monde. A gauche, le Privodny Kanal, à droite, loin derrière les arbres, un petit Danube paresseux, dont le centre est la frontière entre Slovaquie et Hongrie. La navigation se fait sur le canal.

 

Arbres échoués sur les berges du canal...

Arbres échoués sur les berges du canal...

Rock'n'Roll sur la digue du Privodny Kanal...

Rock'n'Roll sur la digue du Privodny Kanal...

A Vojka on quitte le fleuve pour trouver un coin d'ombre pour le pique-nique. Ce sera sur la place de l'église, à côté du bac à sable des enfants du village et du Potraviny (épicerie) local.

Kilomètre après kilomètre on avance vers Tejke sous un soleil de plomb. La véloroute passe de l'autre côté du canal au barrage de Gabcikovo, deuxième plus important ouvrage sur le Danube. Chaque cellule de la double écluse mesure 280m x 34m... Le dénivelé amont-aval est d'environ 20m !

Deux barges de 7 500t passent côte à côte sans problèmes...

Deux barges de 7 500t passent côte à côte sans problèmes...

Le village de Sap, où le Danube et le canal se retrouvent...

Le village de Sap, où le Danube et le canal se retrouvent...

A Medvedov, sur le pont métallique, on repasse rive droite du Danube pour enfin entrer en Hongrie. Les douanes surveillent le passage...  

Au bout du pont c'est la Hongrie.

Au bout du pont c'est la Hongrie.

Troisième pays aujourd'hui !

Troisième pays aujourd'hui !

Après un parcours au fléchage plus qu'approximatif, on arrive, via un très mauvais chemin et des routes pas mal défoncées, dans les faubourgs de Györ où une brave cycliste nous indique le chemin vers le centre.

Un cycliste heureux sur un chemin défoncé...

Un cycliste heureux sur un chemin défoncé...

On file directement vers l'Hôtel Konferencia où je descendais il y a 25 ans lors de visites à l'usine Raba. Rien n'a changé et Raba est encore en charge !

Pour € 30 euros chacun on a une chambre magnifique. Les vélos sont remisés au fond d'un couloir, la douche prise et les deux voyageurs filent en ville pour se dégourdir les jambes à travers les rues remplies de tant d'histoire.

 

L'Hôtel Konferencia/Raba.

L'Hôtel Konferencia/Raba.

Lazlo, roi de Hongrie (c'était il y a dix siècles...)

Lazlo, roi de Hongrie (c'était il y a dix siècles...)

Au fond, le pont Kossuth..

Au fond, le pont Kossuth..

Un détail du pont.

Un détail du pont.

La surprenante Arche d'Alliance de Györ !

La surprenante Arche d'Alliance de Györ !

Jour 12. Györ - Esztergom. 117 km.

On quitte Györ tranquillement vers 9h00, sans destination fixée à l'avance. Ce sera quelque part entre Komarom et Esztergom, à 80/90 km de notre point de départ. Ciel couvert ce matin et pas mal de vent, cette fois, de nord-ouest.

La sortie de la ville est relativement rapide. Au-delà des derniers immeubles pas toujours très frais on aborde ce qui avait été à une époque une grande zone industrielle.

C'est ici que la société Raba fabriquait des tracteurs de 250cv, en coopération avec la société Case IH, basée aux USA. La Hongrie (tout comme l'Ukraine) était un grenier à blé pour l'ex empire soviétique. Aujourd'hui, toute cette industrie a disparu. Le nouveau Tsar industriel est Audi avec son usine de moteurs, N° 1 mondial en volume de production !

 

Il y a bien longtemps que la cabine est vide !

Il y a bien longtemps que la cabine est vide !

C'est à peu près tout ce qui reste de Raba...

C'est à peu près tout ce qui reste de Raba...

Les chevaux sont encore couramment utilisés..

Les chevaux sont encore couramment utilisés..

La véloroute est relativement bien indiquée et nous mène rapidement à travers les dernières maisons, bien entretenues elles, vers les ruelles bordées de datchas, petit bout de propriété privée dont les cabanes de jardin d'antan ont progressivement mué en résidences secondaires... Vignes, roses, acacias, potagers, sureaux, mille parfums nous accueillent dans un environnement paisible..

Petites maisons sur Nagy Hegy.

Petites maisons sur Nagy Hegy.

Chacun produit sa gniaule..

Chacun produit sa gniaule..

Robinier faux acacia

Robinier faux acacia

La route se termine en lisière de forêt et se transforme en chemin sablonneux jusqu'à Szölöhegy où de nouveau nous avons droit à l'asphalte (bien défoncé sur les bords..). Un bout de chemin en direction de Babolna sur une route très passante puis la piste vire au nord. Les éoliennes parsemées dans les champs à gauche tournent à pleine vitesse. C'est la partie visible du vent... Les mollets et le compteur nous rappellent sans cesse que nous l'avons de face, mais heureusement, pour 7 km seulement... 

Étendards au vent : "Bevet Breizh" !

Étendards au vent : "Bevet Breizh" !

On cherche un coin pour le pique-nique, à l'abri du vent... Ce sera devant l'église de Nagyszentjanos, un bourg agricole dont on peut se douter que la totalité de la population travaille à la coopérative.. Une rue principale vide, une gare et un parc de la Liberté avec sa statue ailée... triste !.

Remise en route sur un chemin herbeux le long de la ligne de chemin de fer, jusqu'à Acs. D'un côté la ligne Budapest-Vienne bordée d'acacias; de l'autre, des champs de céréales à perte de vue.

Y'avait seulement à surveiller les ornières et les branches tombées car les épines d'acacia ne pardonnent pas, même les pneus Schwalbe...

Y'avait seulement à surveiller les ornières et les branches tombées car les épines d'acacia ne pardonnent pas, même les pneus Schwalbe...

A  Acs la piste passe "en ville" puis c'est de nouveau du sable et un passage en sous-bois. 

La rue Kossuth Lajos à Acs...

La rue Kossuth Lajos à Acs...

De nouveau dans le bois..

De nouveau dans le bois..

Arrêt rapide car moustiques affamés..

Arrêt rapide car moustiques affamés..

A Komarom on quitte la Hongrie pour quelques kilomètres. Passage du Danube vers Komarno, la section slovaque de la ville. C'est pas bien gai !

Entrée de Komarom..

Entrée de Komarom..

Statue aux Combattants de la Liberté de 1956..

Statue aux Combattants de la Liberté de 1956..

Côté slovaque... ce n'est pas nous qui l'avons dit...!

Côté slovaque... ce n'est pas nous qui l'avons dit...!

Le chantier a connu de meilleurs moments..

Le chantier a connu de meilleurs moments..

A la sortie de Komarno, la véloroute nous mène vers  Radvan, Moca, Kravany, Muzla et Sturovo par une succession de digues et de routes, parfois dans les bois en contrebas. Nombreux vestiges d'anciennes fermes collectives en ruine..Villages sinistrés depuis l'arrivée de l'économie de marché. Cette partie du parcours est plutôt monotone et contraste sérieusement avec ce que nous avions vu jusqu'alors.

Ne pas se fier aux panneaux sur le bord de la route annonçant une auberge ou un gîte au bourg suivant...L'hébergement touristique (y compris terrains de camping), est quasiment inexistant...

Tristes ruines d'une ancienne ferme collective..

Tristes ruines d'une ancienne ferme collective..

A Sturovo on repasse donc le Danube, direction la Hongrie. Esztergom est juste de l'autre côté du pont. 

Après un parcours du combattant on se déniche enfin une chambre en gîte. La Basilique d'Esztergom, copie de St Pierre de Rome, est un haut lieu de pèlerinage, les touristes nombreux et les hébergements rares.

On n'était qu'en mai... on n'osait pas imaginer les mois d'été..

Accueil soviétique dans un petit restaurant local. Le 1er serveur refuse de nous servir, nous informant que l'établissement est plein alors que de nombreuses tables sont inoccupées... Mort aux cons ! Le 2ème nous installe et nous sert un repas délicieux. Merci à lui..

Autant le trajet à travers l'Allemagne et l'Autriche avait été hospitalier à tous points de vue, autant celui d'aujourd'hui a été décevant. Le kilométrage parcouru a certainement impacté notre perception des choses, mais, ceci dit, la section entre Györ et Esztergom est un désert touristique. Amis cyclistes, préparez bien vos étapes..   

La basilique d'Esztergom

La basilique d'Esztergom

Jour 13. Esztergom - Vac.

Mise en route tranquille car on a décidé d'aller visiter un peu et de ne pas essayer d'atteindre Budapest en fin de journée. L'idée était d'arriver en ville en fin de matinée, début d'après-midi pour avoir tout le temps de trouver l'hébergement adéquat : central et pas trop cher ! Donc, ce sera pour demain.

Petit déjeuner pris, mulets chargés. On les laisse à la pension afin de monter à la basilique à pieds. On les reprendra au retour.

La basilique St Adalbert (plus facile à prononcer que son nom hongrois : "Nagyboldogasszony és Szent Adalbert Primasi Föszékesegyhaz"... est immense et très impressionnante. Depuis l'arrière de l'esplanade, vue magnifique sur les bâtiments historiques en contrebas, sur le fleuve et le pont qui relie la Hongrie à la Slovaquie, de l'autre côté.

 

Pavage sous la coupole de la basilique

Pavage sous la coupole de la basilique

Vue de l'esplanade

Vue de l'esplanade

Le curieux escalier du musée Dzsami.

Le curieux escalier du musée Dzsami.

Retour à la pension pour récupérer les vélos et mettre en route par la piste qui longe le fleuve, rive droite.

Très belle vue du château, prise de la piste cyclable en bordure de fleuve..

Très belle vue du château, prise de la piste cyclable en bordure de fleuve..

Grosse surprise à la sortie d'Esztergom : un petit obélisque rappelant l'infamie du Traité de Trianon se dresse dans la grande herbe d'un minuscule parc.

"Sous-Traité" de la paix de Versailles, le Traité de Trianon redéfinit les frontières de la Hongrie, vaincue de la Grande Guerre, car alliée aux forces autrichiennes.

Mon grand oncle, propriétaire d'un empire de presse en Angleterre, se démènera jusqu'à la fin des années 1930 pour obtenir une révision des nouvelles frontières qui privaient la Hongrie de plus de 60% de son territoire... Hitler "réglera" le problème, partiellement, et à sa façon, à la veille de la seconde guerre mondiale...

Trianon, presque 100 ans après, la pilule n'est pas passée...

Trianon, presque 100 ans après, la pilule n'est pas passée...

La piste suit les bords du Danube à travers des paysages splendides. Nombreuses plages de sable et de galets... Rock'n'Roll aurait bien pris un bain.

Le Danube s'étale...

Le Danube s'étale...

La véloroute en site propre se termine brusquement. Une route assez passante prend la relève jusqu'à l'intersection menant au ferry de Szob.

Ca ne se prononce pas comme on pense....

Ca ne se prononce pas comme on pense....

Petite attente puis traversée sans problèmes. Rapide tour en ville de l'autre côté. Photos. Puis un hamburger au Café du ferry à regarder passer les bateaux sur le fleuve.

Szob, c'est de l'autre côté...

Szob, c'est de l'autre côté...

Mode à Szob..

Mode à Szob..

Il faisait chaud...

Il faisait chaud...

Remise en route sur une belle piste rive gauche. Elle longe le fleuve la plupart du temps puis s'en écarte pour passer en sous bois ou dans les prairies ensoleillées qui la bordent.

A Nagymaros, belle vue sur le château de Visegrad, perché en haut de la colline en face.

On arrive dans Vac en fin d'après-midi. C'est là que l'on s'arrêtera pour la nuit. La carte indique de nombreux hébergements.... Ne voulant pas perdre trop de temps à chercher, je demande de l'aide au gardien du Musée situé sur la place Marcius 15., en centre ville. Ce dernier nous envoie à l'Office du Tourisme, ouvert un dimanche après-midi !!

La demoiselle nous trouve rapidement un logement chez l'habitant, 'boulevard' de Budapest. Nous sommes accueillis dans un local qui n'a rien à envier à certains stands des Puces de St Ouen... Véritable palais de bric à brac de toutes sortes : souvenirs, vaisselle, tableaux, bouteilles, vieilles affiches, outils, postes de radio, etc. le tout 'exposé' dans une petite cour-jardin remplie de fleurs .. L'hôte est très sympathique et le logement qu'il nous propose, meublé avec la même exubérance.  

La cour et le jardin

La cour et le jardin

Occupation maximum de l'espace...

Occupation maximum de l'espace...

Les vélos sont rangés au fond de la cour, et les cyclistes, après une douche bien appréciée, filent en ville découvrir le petit joyau qu'est Vac.

Trop de patrimoine à entretenir...

Trop de patrimoine à entretenir...

Ici, l'histoire ne s'oublie pas..

Ici, l'histoire ne s'oublie pas..

Contre-jour dans une rue paisible

Contre-jour dans une rue paisible

La place Marcius 15.

La place Marcius 15.

Notre hôte nous avait indiqué un bon restaurant. Il ne s'était pas trompé.

Pas question de quitter la Hongrie sans avoir goûté à une spécialité locale : la Palinka, un alcool de fruits très parfumé. L'abricot est particulièrement prisé... C'est dimanche, alors ....

...et pas radin avec la dose !

...et pas radin avec la dose !

Retour à la pension après une journée bien remplie. Pas trop de kilomètres, bonheur de découvrir et de prendre son temps !

Le soleil nous fait un dernier clin d'oeil. Laissant derrière nous les sons d'une fête à Neuneu on retrouve avec bonheur la paix de notre petit jardin magique.

Demain il fera beau...

Demain il fera beau...

Le passé retrouvé..

Le passé retrouvé..

Deak Bill Gyula, Rock Star hongroise, beuglait à tue-tête au terrain de foire.

Deak Bill Gyula, Rock Star hongroise, beuglait à tue-tête au terrain de foire.

Jour 14. Vac - Budapest.

Après un petit déjeuner pris dehors dans le Jardin d'Eden, on met en route à travers les rues de Vac, direction le ferry. Les employés de la ville terminent de nettoyer les pelouses du champ de foire. Vu la quantité de gobelets en plastique ramassée, la bière a dû couler sérieusement hier soir...

Le petit bout de piste le long du Danube est très sympa. Derrière l'église, Lazlo veille sur le fleuve, les bras écartés.

Alignement de petits cakes anglais..

Alignement de petits cakes anglais..

Lazlo, Roi de Hongrie, défenseur de Vac.

Lazlo, Roi de Hongrie, défenseur de Vac.

On arrive trop tôt pour le ferry. On y rencontre d'autres cyclistes. Des jeunes, des moins jeunes. Certains terminent leur périple, d'autres le commencent. Y'a les avaleurs de kilomètres qui sont pressés d'arriver au bout et ceux qui prennent le temps de vivre... Nous, on se situe plutôt dans la deuxième catégorie.

On attend le ferry. Rémi en plein effort !

On attend le ferry. Rémi en plein effort !

En route ! Le soleil du matin éclaire le relief et accentue l'effet miroir du fleuve paresseux.

Un dernier coup d’œil sur Vac.

Un dernier coup d’œil sur Vac.

On aborde l'île de Szentendre après une courte traversée. Grande zone agricole aux mille senteurs : sureau, foins coupés, chèvrefeuille... A Totfalu on est déjà de l'autre côté de l'étroite langue de terre qui s'étire entre le Danube et le 'Danube de Szentendre'.

 

Sur l'île, quelques belles maisons décorées.

Sur l'île, quelques belles maisons décorées.

Une fois le pont passé en direction de Tahitotfalu, on ne peut pas vraiment se tromper de route. Jusqu'à Budapest ce sera un cap 180°, plein sud, sur route, sur pistes plus ou moins cahoteuses, d'autres goudronnées, via des des passages en sous-bois tout contre le fleuve etc...

Pépinière à moustiques. Il est préférable de ne pas prévoir de pique-nique au bord de l'eau !...

Pépinière à moustiques. Il est préférable de ne pas prévoir de pique-nique au bord de l'eau !...

Szentendre est vite atteinte. C'est un bijou de petite ville, un peu comme Vac : rues pavées, magasins d'artisanat, festivals de tous ordres...et, du fait de la proximité de Budapest, beaucoup de touristes...

 

Rue de Szentendre

Rue de Szentendre

Artisanat local

Artisanat local

Les stations de l'époque n'émettent plus, alors...

Les stations de l'époque n'émettent plus, alors...

Au travers de Pomaz, la piste se complique un peu. D'abord, beaucoup de trous et de bosses. Heureusement que c'est sec. Puis le marquage de l' EV6 "tombe en panne" dans les faubourgs de Budapest, entre Romaifürdö et Szemlöhegy.

On se perd une ou deux fois. (C'est le tout premier passage -non indiqué- sous la ligne du chemin de fer qui traverse le Danube, qu'il faut emprunter pour aller de l'autre côté...). Après quelques hésitations et un aller-retour ou deux, on retrouve le chemin nous menant au pont donnant accès au nord de l'île Marguerite. Pique-nique tardif dans le parc, face à l'hôtel Thermal où je descendais il y a plus de 25 ans...

A l'extrémité de l'île on regagne la rive droite (Buda) et par une succession de pistes cyclables magnifiques on arrive face au Parlement !

Arrivés !!

Photos souvenirs devant le Pont de Chaînes marquant la fin de notre périple vers Budapest...

Les deux ânes de métal à l'arrivée !

Les deux ânes de métal à l'arrivée !

Passage au camping, des fois que... Malheureusement il est nul et très excentré vers le sud de la ville. On se rabat donc sur un petit hôtel mieux situé, à tous points de vue. La cour n'étant pas 100% sûre, les vélos sont montés dans la chambre.

Douche et marche sportive en direction du Pont de Chaînes pour voir le soleil couchant éclairer le Parlement... On arrive juste avant qu'il ne disparaisse derrière les collines de Buda.

Très bon repas dans un des nombreux restaurants du centre ville et retour à l'hôtel à pieds, ne réalisant pas encore pleinement que l'on était arrivés !

On s'en rendra certainement mieux compte durant les promenades de demain !

Le magnifique pont de la Liberté

Le magnifique pont de la Liberté

Détail du pont.

Détail du pont.

Les Trams sont nombreux à sillonner la ville..

Les Trams sont nombreux à sillonner la ville..

Le pont de Chaînes... Encore quelques rayons de soleil..

Le pont de Chaînes... Encore quelques rayons de soleil..

...et finalement : Le Parlement !

...et finalement : Le Parlement !

C'est l'église St Mathias qui aura les derniers honneurs du Soleil !

C'est l'église St Mathias qui aura les derniers honneurs du Soleil !

Au retour, cerise sur le gâteau de cette magnifique journée : Le Musée des Arts Décoratifs...

Au retour, cerise sur le gâteau de cette magnifique journée : Le Musée des Arts Décoratifs...

Jour 15. Budapest all day.

A 9h30 on est devant la fontaine située dans un petit square face à la Bibliothèque Szabo Ervin. Le petit monument honore l'énorme implication de mon grand oncle, durant les années 1920-1930, pour obtenir une révision du Traité de Trianon, qu'il jugeait injuste en ce qui concernait le traitement fait aux Hongrois à l'issue de la Grande Guerre, mais aussi dangereusement porteur de germes de revanche chez les vaincus de 1918. Des années s'écouleront avant qu'il ne se fasse entendre, trop tard.

On doit attendre qu'un gros individu, assis sur la margelle, finisse son sandwich, son paquet de chips et fume sa cigarette avant de pouvoir enfin faire une photo souvenir.

 

Encore un moment de grande émotion..

Encore un moment de grande émotion..

Auparavant, nous sommes repassés devant l'extraordinaire musée des Arts décoratifs et avons pu admirer la toiture et les statues entourant le dôme. C'est beau à couper le souffle !

Le dôme central.

Le dôme central.

Une des statues l'entourant..

Une des statues l'entourant..

On avait projeté de faire un tour de la ville en bus comme on l'avait fait à Madrid et Lisbonne, il y a quelques années. Le préposé vendant les billets du côté de la Basilique avait dû nous prendre pour des Américains ! € 28 le billet, rien que ça !

Décision est rapidement prise de sélectionner les lieux qui nous intéressaient et de partir les explorer à pied. Après tout, on avait fait plus de 1 200 km en vélo, on pouvait donc bien faire une quinzaine de plus à pieds !

Détail d'une fresque de plusieurs mosaïques ornant un immeuble

Détail d'une fresque de plusieurs mosaïques ornant un immeuble

La touche de rouge change complètement le regard sur ce vieil immeuble..

La touche de rouge change complètement le regard sur ce vieil immeuble..

Direction le Pont de Chaines pour monter au Château, du côté Buda de la ville. La montée est assez raide à travers le petit parc boisé mais on arrive rapidement au sommet. Quelles vues ! D'abord ce sera le côté des musées, à gauche.

Bien évidemment, c'est le Parlement, situé rive gauche, en face, qui est le premier éblouissement tant son architecture est fine et élancée.

Le Parlement.

Le Parlement.

On se balade à travers la cour du musée, sur les remparts; on assiste à la relève de la garde, "ballet" assez folklorique exécuté au son des roulements d'un tambour.. Curieux !

"Matrix reloaded", version hongroise...

"Matrix reloaded", version hongroise...

Choqués par l'architecture de l'horrible hôtel Hilton qui domine par sa masse énorme toute la finesse et l'harmonie de ce site classé au patrimoine mondial de l'Unesco.

Comment a-t-on pu ?

 

Saint Matthias

Saint Matthias

Le corbeau et la bague de la légende.

Le corbeau et la bague de la légende.

Saint Sébastien, protecteur contre la peste

Saint Sébastien, protecteur contre la peste

Derrière l'église, le Hilton...

Derrière l'église, le Hilton...

De notre point de vue unique : trams sur le pont Marguerite

De notre point de vue unique : trams sur le pont Marguerite

Après un dernier coup d'oeil sur Pest et le Danube, on redescend pour éviter les prix d'une mauvaise Goulash que tous les restaurants de la place déversent sur les foules de touristes en visite. On se trouve un petit café-bistro non loin du parlement, dans une rue ombragée. Qualité, service et prix nickels !

Remise en route pour le parlement situé juste à côté. Le parc à l'arrière contient de nombreuses statues célébrant hommes politiques et événements importants.

Kossuth, héro national,  occupe une bonne partie du côté nord de la place.

La fresque de Kossuth

La fresque de Kossuth

Statue sur le toit du Musée d'ethnographie, côté 'est' de la place.

Statue sur le toit du Musée d'ethnographie, côté 'est' de la place.

Le temps se gâte. Le ciel noircit trop à notre goût...et on est à des kilomètres de l'hôtel.

Décision est prise de filer avant l'orage....

Hier on y avait échappé... aujourd'hui on n'y coupera pas...

Hier on y avait échappé... aujourd'hui on n'y coupera pas...

45 minutes sous un auvent à attendre que l'orage se vide de toute son eau....Sans les voitures on aurait pu se croire dans le Budapest d'avant la chute du mur...

45 minutes sous un auvent à attendre que l'orage se vide de toute son eau....Sans les voitures on aurait pu se croire dans le Budapest d'avant la chute du mur...

Demain, en route pour Vienne !

Jour 16. Budapest - Vienne.... en train !

L'orage d'hier a laissé des traces. Le ciel s'est habillé de gris, comme s'il était triste de nous voir partir.

La Gare de Keleti est atteinte rapidement. S'en suivra une longue attente. Notre train des chemins de fer autrichiens arrive enfin en gare nous laissant tout le temps nécessaire pour charger les vélos, qui cette fois seront suspendus.

La Gare de Keleti à Budapest

La Gare de Keleti à Budapest

On a encore le temps de voir venir.

On a encore le temps de voir venir.

Les départs..

Les départs..

Pas très moderne mais ça roule encore.

Pas très moderne mais ça roule encore.

Austrian Railways.

Austrian Railways.

Le premier des 10 trains du retour...

Le premier des 10 trains du retour...

Un nouvel article, essentiellement de photos, couvre le super séjour que mes amis Christian et Traude nous ont organisé à Vienne.

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Isar et Danube - 2017

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Publié le 13 Octobre 2016

Trip banner.

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Cycling along D-Day Beaches and through Brittany

Rémi and I had already made two trips together. Last Winter we decided that our third trip would take us down the Seine river, along the Normandy D-Day landing beaches, to Le Mont Saint Michel, Saint Malo and through Brittany, all the way to a small village near Vannes, our final destination. 

For both of us, all trips start in Paris. However, apart from a North-East exit along the Ourcq Canal or a few other fragmented cycle paths along the Seine, getting out of the capital city with a bicycle is a stinking, dangerous, noisy, very unpleasant exercise.

Belgium, the Netherlands and Germany offer a dense cycling infrastructure, linking all major towns and regions. Sign-posting is excellent there. The French "network", on the contrary, is made up of dozens of bits and pieces of cycle-only greenways and shared cycle routes, some short, some long... most of them unfortunately not connected to each other, due to a lack of interest, budgets, or 'big picture' vision...

To make matters worse, apart from the main paths, sign-posting is often not very good. 

For all the above reasons, preparing a trip is a quite an undertaking. I find most of what I need searching the Internet. 

 

To exit Paris as quick as possible and avoid all the head-aches of finding our way through the suburbs, we therefore agreed that we would catch a train from the city to Rouen and start the trip from there.

Carrying a fully assembled bicycle on a train in France is a relatively simple task in most cases. Only some TGVs (e.g. the double-deckers) and International high speed lines such as Thalys, do not accept them with their wheels on.

On Intercity trains or the current TERs (regional trains), bike transport is free of charge. No prior booking is necessary. No need to take the bike apart either.

Bike carriages on such trains are marked with the silhouette of a bicycle on, or near the carriage door. Storage depends on the type of train. Either hooks or a large open area.

Travelling with an assembled bike on the single-deck TGVs is possible but requires prior booking since there are only three spaces available per train. 2016 cost per bike is €10 flat. On these trains, no need to dissemble. The bike stands on its wheels and is just secured against fold-up chairs with a wide strap, usually in the first or last carriage of the train. (Carriage number will be indicated on the reservation voucher). 

 

 

Dozens of bits and pieces... See colour codes.. Grey lines : 'being assessed'

Dozens of bits and pieces... See colour codes.. Grey lines : 'being assessed'

Only 2 hooks for three bikes... Rémi's was strapped to the railing.

Only 2 hooks for three bikes... Rémi's was strapped to the railing.

May 23rd 2016. Paris - Jumièges via Rouen..

The weather was rotten, but it had been the same for days. After taking all the bags down, I 'extracted' the bike from the apartment basement and loaded it.

Just as I was about to head to the station, the rains came down (once again), compelling me to jump into my waterproof clothing. It was going to be a long day and I had no desire of staying wet till evening. The only drawback with such clothing is that, in mild weather, the outfit quickly turns into a mobile sauna, in some way defeating its purpose.

Cycling to Gare St Lazare is no issue... when the streets are dry. The pouring rain seemed to have adverse effects on car and bus drivers, resulting in numerous traffic jams and lots of shouting.

The beauty of the bike, even fully loaded, is that it can weave in and out of traffic and leave the mess for others to sort out. The only real danger to watch out for are the people crossing the cycle lanes with umbrellas and head phones or cars that make turns forgetting to use their blinkers..

Rémi had already arrived. Soaking wet since he could not be bothered with his rain clothes.

A loud speaker informed us that the train would be 10 minutes late due to 'social unrest'. Further announcements were made, each time adding a little more delay, but finally, after 40 minutes extra waiting time the platform was announced and the rat race to the carriage began.

Murphy was on the same train... The bike carriage was at the very end, in the open air, which meant that we had to unload the bikes in the rain, on the wet platform, before being able to get them on board. On this train, the bikes had to hang from hooks. Only problem was that the distance from the hook to the carriage floor was shorter than the length of the bikes....  

After many swear words and lots of sweat we managed to get our two bikes, plus a third one that was already there, all tied up to the two available hooks..

The trip to Rouen was uneventful. When we got there, a young man, travelling with a neatly folded up Brompton bike, gave us a hand to get everything off the train and onto the platform within the 2 or 3 minute stop.

We then all cycled to the center of the city and before leaving he showed us the way to the Normandie-Niémen embankment which was the 'official' start of our trip. The weather in Rouen was clear skies and sunshine !

After a quick stop at the Tourist Office where we obtained a map of the lower Seine river cycle paths (!!) we embarked on a rapid tour of the old section of the city.

Beautiful cathedral. Lots of narrow streets with interesting buildings. Incredible Clock tower... Time to get on our way !

 

Le Gros Horloge (The Big clock..)

Le Gros Horloge (The Big clock..)

An original picture frame..

An original picture frame..

The Normandie -Niémen embankment follows the river all the way to the edge of town. It is wide, safe for cycles and very pleasant.

Rouen, located on the lower Seine, is a major French shipping terminal. Big ships were docked, awaiting their turn under the huge cranes. 

Polish grain business. Still a long way from the vodka bottle..

Polish grain business. Still a long way from the vodka bottle..

Gentle transition between the city and the country-side. Just after the Flaubert museum a new section of cycle path took us all the way to the ferry in Sahurs, where we crossed over to the other side of the river.

Due to time constraints and distance involved, we had decided not to follow all the bends of the Seine, but instead to use the two ferries that cut across the loops, so as to reach Jumièges, our first stop, before the end of the afternoon. (Use of the ferries is free of charge..).

 

The river is lined with quite a few very nice 'châteaux'..

The river is lined with quite a few very nice 'châteaux'..

The first ferry links Sahurs to La Bouille on the other side of the river. From there, the 'cycle path' is on the small embankment road. At La Ronce, left turn on the road that climbs over the hill to Yville sur Seine. First serious warming-up exercise of the day... 

The countryside along the river banks is very pleasant and quite interesting.

Many beautiful houses, gardens, flowers, very green lawns, caves dug deep into the limestone cliffs... The sharp bend near the Yville château, this time downhill towards the second ferry, provides stunning views. 

Half-way across to La Bouille.

Half-way across to La Bouille.

Château and gardens at Yville sur Seine.

Château and gardens at Yville sur Seine.

The second crossing was as simple as the first one. The Yville ferry had just cut 40 km and over two hours cycling from today's stage, enabling us to reach the Jumièges camp ground around 6.00PM.

On disembarking, we decided to try the "Chemin des Cornihouts" that follows the river for a while, instead of heading straight into Mesnil sous Jumièges. (and Jumièges thereafter).

It was a mistake since the path quickly deteriorated into a succession of grassy and rough tracks making it very difficult for our loaded bikes. After a while we got back onto the narrow road leading into Jumièges, that was 'signaled' from a distance by the sunlit white towers of the abbey, standing higher that the tallest trees surrounding it. 

Jumièges main square. The two towers of the abbey can be seen in the background.

Jumièges main square. The two towers of the abbey can be seen in the background.

The camp ground was at the top of the hill...

To avoid having to unpack our tents, we had booked a ready-pitched large size tent that turned out to cost only a fraction more than two spaces in the tent section of the camp.

The roof lining in the tent was a sheet of thin cotton printed with a map of the world. Fortunately, our cycle maps were more accurate.. 

The tent !

The tent !

After a few shots of Old Calvados spirit, the map could have probably made sense..

After a few shots of Old Calvados spirit, the map could have probably made sense..

May 24th 2016. Jumièges  -  Fiquefleur-Equainville. (Near Honfleur).

The hundreds of birds in the neighbouring forest took care of our (very early) wake-up call. As soon as the first glows of dawn appeared in the East, they all started their joyous singing.

With very little to repack we were on our way pretty early and reached the 3rd and last ferry well in time for the first crossing....that was delayed till 10.00 AM due to maintenance.... We could have chosen to cycle along the river and cross the Brotonne bridge downstream, but the national road and large amount of early traffic would not have been fun, so we decided to wait. 

The ferry was there but we just had to wait..

The ferry was there but we just had to wait..

Lots of big ships up and down the river. Le Havre and Rouen are very active. Finally, after a 3rd very short crossing to the left bank, we passed Heurteauville, La Mailleraye-sur-Seine, Notre-Dame de Bliquetuit on a very nice quiet road.

The truck and refinery strikes that the country had been experiencing during the past days were now starting to make it hard for drivers to find fuel.

After a brief stop at the 'Maison du Parc', we passed the very imposing Bretonne bridge and realized that we had made the right choice to wait for the ferry. The bridge was under repair with only one lane open, and crossing it with a bike under such conditions would have been quite an experience, if not forbidden...

The Bretonne bridge...

The Bretonne bridge...

It was getting picnic time and the bags were empty... Fortunately, the next village down the road, Vatteville-la-Rue, had a small grocery shop that was run by a lovely old lady who carefully wrote down all her sales in a school exercise book. Mauricette Lenormand saved our day (or at least our lunch..).

The village is beautiful and a visit was a must, especially the very peaceful 'thatched roof' street. Old and more recent half timbered houses with thatched roofs and irises growing along the rooftop appeared behind the tall hedges lining the narrow road. Flowers, bushes, trees, roses.. added vivid colours to the dominant green gardens.  Magic !

Along the road, an old barn..

Along the road, an old barn..

A slate-roof half timbered house..

A slate-roof half timbered house..

The road from Vatteville to Val Anger, via Aizier and Vieux Port is splendid.

Time for lunch ! We stopped in Aizier in a meadow equipped with picnic tables, right alongside the Seine. The weather was superb, a very welcome change from the rotten Spring we had put up with for so long.

Back on the road towards Trouville-la-Haule. Second leg-warming exercise of the trip, complicated by the sun and the shade.

The steep hill wove through the woods for several kilometers.. Five hundred meters in the hot sun, eight hundred in the very cool shade...alternating... Perfect recipe for pneumonia..   

We passed through Sainte Opportune la Mare. Then a long ride down-hill to the Marais Vernier, a place outside time and space.. 

 

 

The Marais Vernier lies within an ancient dry bend of the Seine river.

The Marais Vernier lies within an ancient dry bend of the Seine river.

You can't get lost in the Marais Vernier, there's only one road. It follows the arc of the ancient bend, with houses and farms lining it both sides. Narrow fields, separated by drainage ditches, extend below the road over the central part of the 'Marsh'. Cattle and sheep go about their business in the meadows.. 

Tall reeds, bushes, willows, fruit trees in bloom and  hundreds of birds of all types and sizes add to the uniqueness of the area.

 

A donkey get together..

A donkey get together..

There is only one way out of the Marais Vernier : uphill, over the top of the cliff... So, at La Cour we turned left and patiently made our way to the top, before another downhill ride towards Foulbec.

The last few kilometers to La Rivière Saint Sauveur were no problem. A café helped us locate 'La Catinière' camping grounds, which we had passed on our way into town, meaning a 3km back-track. 

The grounds were pretty empty and the lady in charge, for a miserable fee, suggested we try something neither of us had ever seen before : a wooden barrel complete with sleeping and eating quarters !

Of course, we accepted the offer and didn't regret it.

Pity it was empty..

Pity it was empty..

May 25th 2016. Fiquefleur  -  Bénouville (Pegasus Bridge).

It was quit an experience to sleep in a barrel. One only has to make sure that it is not standing on end.. The heat accumulated inside the wood structure during the previous day slowly dissipated during the night. In the morning it was quite cool inside. The river flowing nearby added to the feeling.. We had breakfast in our 'apartments', being very careful not to tip the gas burner... I don't think that the owner would have appreciated her brand new barrel going up in flames..

Being so close to Honfleur, we decided to cycle into town for a quick visit. Both of us had been there many times but it was nice to go around the little harbour once again. Cars were lining up along one of the streets leading into town in the hope they would be able to get the maximum 20 liters fuel allowed under the current circumstances, before the pumps ran dry.. 

Our next scheduled stop was Saint André d'Hébertot, the small village where Rémi was born. He hadn't been back there since he left as a child! 

On the way we passed under the road that leads to the Normandy bridge. From our angle it looked like a huge 'sail boat' straddling the Seine estuary. Le Havre is on the other side.

The stays were shining in the morning sun..

The stays were shining in the morning sun..

The 'Rendez-vous des Cyclistes'. Early morning, we were the only ones there ..

The 'Rendez-vous des Cyclistes'. Early morning, we were the only ones there ..

Quai Sainte Catherine in Honfleur.

Quai Sainte Catherine in Honfleur.

After buying a small Normandy flag to add to my safety-flag mast we cycled around the little harbour where the cafés were busy setting up tables and chairs for the bus-loads that would be arriving mid-day.

The quickest way to reach Saint André d'Hébertot was to cycle back to La Rivière Saint Sauveur and follow the road South towards Genneville and Saint Benoît. The hill just outside Saint Sauveur was an excellent leg warmer.

In Genneville, the local petrol station was closed, 'No 95', No 98', No Diesel' signs stuck on each of the three pumps. The roads were quiet.

In Saint Benoît we stopped in front of the Town Hall to talk with the Mayor who was weeding the flower beds.. Rémi introduced himself and in no time the two of them were talking about people long gone and events that happened decades ago, remembering names, places and other occurences.

Time was flying, we had to go. Rémi's village was now only a few kilometers away.

The little one or two street place was beautiful. Very active and full of life in the '50s it has become a dormitory town. The streets were empty, the shops gone, the school barely survives thanks to bussing... Everybody now works in town..

In spite of this sad state of affairs that now affects so many French villages, the place was spotless and very well maintained. The main street was lined with low profile half timbered houses. The church closed the back-end of the street. It seemed to be keeping an eye on the village. Downhill from the church, to the right, behind the trees, the beautiful local château sat in the middle of  manucured grounds. 

Saint André d'Hébertot.

Saint André d'Hébertot.

The Château.

The Château.

The 'Green Way' from Saint André to Pont l'Eveque is an old converted railway track. It starts a short distance from Rémi's birthplace.  Seeing his house some 50 years after leaving it was quite moving for him. Over time, many things had changed in the area, but memories of things past were still vivid !

The cycle path was a dream. It was slightly downhill all the way. The original track, built high above the surrounding fields, was shaded by rows of acacia trees and lined with shrubs and bushes.

The Tourist office in Pont l'Evêque was very helpul and gave us a file containing complete sets of all the cycle tracks in Calvados. This was the first time I had come across such complete and detailed information. Maybe things are finally getting better...Bravo !

Being very near June 6th, the immediate surroundings of the Tourist Office had been decorated along a D-Day theme. 

One one side, the replica of an American fighter plane and a short history of its pilot, killed June 14th. 1944, were there to remind us of the high cost of Freedom and of the supreme sacrifice made by so many.

On the other side, the famous lines from Paul Verlaine's poem that were broadcast on British radio, announcing the unbelievable events that were to take place during the night of June 5th/6th... It is impossible to imagine the effect these lines had on those who were clandestinely listening to the radio, in France, that night...

William Edward Rigby, 21...

William Edward Rigby, 21...

The poem that triggered D-Day..

The poem that triggered D-Day..

The idea was to head towards Villers sur Mer and then follow the coast to Bénouville. This meant leaving Pont-l'Evêque in a NW direction. The small roads took us through 'post-card' Normandy : beautiful estates, half timbered houses, meadows, orchards full of apple trees in bloom.. It was like a trip through the label of a Réo Camembert box..

Bike trips are always full of surprises.. An old man was sprawling in the grass alongside the little country road. Another one was kneeling next to him, obviously trying to comfort him.. We stopped and asked if they needed help. It occured that the first one had fallen out of a van while phoning ! A youngster had been sent down the road to direct the ambulance they had called...

Shortly after, we reached Villers sur Mer. Nice long descent into town. The weather was superb but the Northerly wind was cold. Town gardeners were busy, preparing for the season..

In spite of the sun, tourists were still wrapped in their winter jackets.

Plenty of free space on the beach..

Plenty of free space on the beach..

The whole seafront was ours.

The whole seafront was ours.

Exiting Villers sur Mer was a first-class calorie burner. The road was straight, steep, endless , with no shade.. Midway up the hill I had to stop to peel off two layers. My waterproof wind- breaker had become a mobile sauna.. Arrival in Auberville, at the top, was much appreciated. 

The coastal road took us through a series of small towns, each of them fighting the clock in order to be ready in time for the tourist invasion... 

...painters and other council employees busy fixing, planting, cleaning their 'doll-house' city centers...

...flags everywhere, whipping in the wind... multicoloured windmills spinning like mad.. wind socks and kites making desperate efforts to escape into the blue skies...

The feeling was like childhood Summers on Brighton beaches in the early '50s...

Houlgate, Dives sur Mer, Cabourg, Merville-Franceville Plage...

The road finally swung to the South-West. After passing through Sallenelles we reached Bénouville where we had planned to stop. The first bridge crosses the river Orne. The second one, Pegasus Bridge, straddles the canal from Caen to the sea.

It is here that Bill Millin played the pipes while crossing over to the other side, early in the morning of June 6th 1944...

True to form, our campground was once again at the top of the hill, just beyond the village. 

 

 

Pegasus Bridge. The original structure is displayed in the museum, located just behind the current bridge.

Pegasus Bridge. The original structure is displayed in the museum, located just behind the current bridge.

May 26th 2016. Bénouville  -  Caen  -  Bénouville.

The whole day was spent visiting the Pegasus Memorial in Bénouville and the Caen Memorial, in Caen.

No need for an early start since the Pegasus Memorial only opened at 9.30 AM. Our fist stop of the day was at "Café Gondrée", which, beyond its primary activity as a café, is an incredible mini museum full of all sorts of souvenirs, photographs, uniforms, documents, etc. accumulated over time by the owners, who claim that their house was the first one on French soil to be liberated during the night of June 5th/June 6th 1944.

The 'Café Gondrée' at Pegasus Bridge, Bénouville.

The 'Café Gondrée' at Pegasus Bridge, Bénouville.

No words can describe the Pegasus Memorial and its contents.

One can only look, imagine, keep quiet and meditate.

The main theme of the museum centers around the arrival, during the night of June 5th/June 6th 1944, of an 'armada' of Horsa gliders that silently landed a first wave of troops in the vicinity of the two bridges. These had to be secured, regardless of the human cost, in order to ensure free movement along the coast for troops arriving later by sea. Many of the wooden gliders were lost. Many men, overloaded with equipment, drowned in the marshes.

The museum displays a vast amount of material used in the exercise. In addition to 'hardware', maps, photographs, clothing... many personal items that had belonged to soldiers give an insight into the tragic period.

Bagpipes that belonged to Bill Millin, Lord Lovat's famous piper, who played them under gunfire until they were damaged by two mortar splinters, are displayed in one of the glass cases. 

A replica of a Horsa glider is displayed outdoors. An authentic piece of fuselage is shown nearby in a neighboring shed. The original Pegasus Bridge takes up a large area of the outdoor space.

 

 

One of the show cases.

One of the show cases.

For a while it was safer behind the machine gun..

For a while it was safer behind the machine gun..

Gallantry in all circumstances.

Gallantry in all circumstances.

Bill Millin's pipes.

Bill Millin's pipes.

The Pegasus Regiment badge.

The Pegasus Regiment badge.

A very moving picture of Sergeant Lanternier, a Green Beret who belonged to the only French unit to have landed June 6th. Picture taken two days after the battle of Ouistrehan.

A very moving picture of Sergeant Lanternier, a Green Beret who belonged to the only French unit to have landed June 6th. Picture taken two days after the battle of Ouistrehan.

Horsa glider cockpit.

Horsa glider cockpit.

For us it was the other way round... Last year we cycled the Elba river, this year the Orne.

For us it was the other way round... Last year we cycled the Elba river, this year the Orne.

After spending two hours in the Pegasus Memorial Museum, it was time to race straight South to Caen, to go through the second part of our programme :  The Caen Memorial. 

However, before launching into the huge Museum we decided, that being lunchtime, it would be perfectly appropriate to 're-fuel' the cyclists.

'Quai 52', one of the many restaurants in the center of the city, took care of this in a professional and pleasant manner, suggesting the local specialty : tripe. It was delicious ! 

Beautiful !

Beautiful !

The Caen Memorial. "The kiss" by Seward Johnson.. Feminist groups did not appreciate...

The Caen Memorial. "The kiss" by Seward Johnson.. Feminist groups did not appreciate...

As in Bénouville, it is difficult to describe the place. One is immediately absorbed by the clever set-up of the displays and before long, thrown back in time.

To understand how madness prevailed once again, after the total devastation of the Great War, the Memorial time-line starts in the wake of WWI, The humiliation imposed on Germany bore all the seeds of revenge.. It would only take twenty years for the corporal-painter to drag the entire world into another round of absolute horror. 

Nuremberg 1933. Revenge was already boiling.

Nuremberg 1933. Revenge was already boiling.

Many displays illustrate the entrenched beliefs, the intolerance, greed and hatred that led millions down the road to Hell.

The 1929 crisis and the collapse of world economy added fuel to the fire. Another World War would certainly be good for business.. 

To start with, Pétain, Laval and Vichy relegated France to the side-lines

 

 

Propaganda of the shameful Vichy 'government'.

Propaganda of the shameful Vichy 'government'.

"Front and Motherland, guarantors of Victory !"  For a while Germany was the 'conductor'...

"Front and Motherland, guarantors of Victory !" For a while Germany was the 'conductor'...

...until America joined in...

...until America joined in...

In Britain, fighting for Victory was everybody's business..

In Britain, fighting for Victory was everybody's business..

For the Soviets, the objective was Berlin... They got there but certainly not with a smile on the face..

For the Soviets, the objective was Berlin... They got there but certainly not with a smile on the face..

8-9 May 1945...Finally ! (but for how long this time ?)

8-9 May 1945...Finally ! (but for how long this time ?)

The many rooms concentrated on the various phases of the war; over land, at sea and in the air. 

Horrors, madness, treason and the depths of human abjectness are all there to ponder over. But after hitting the bottom, the awakening of hope, followed by the allied successes that led to the final crushing of the the evil forces, are all richly documented.

We could have spent a week there but could only afford the afternoon. A reason to return...

Today, with dark forces on the rise again, visits to such places should be a must for all, a 'booster shot' to remind the world that Freedom is not an  irrevocable 'given'.

 While inside, we had not realized that the skies were getting as dark as the final years of the '30s...

Returning to the campground in Bénouville, 15 km away, was a very physical exercise, Hardly two minutes after putting the bikes away the storm broke out, and what a storm ! 

 

27th May 2016. Bénouville - Bayeux.

Early start on the last section of the cycle path linking Caen to Ouistreham. Continuation West on the quiet roads along the coast. Dense fog.

 

Stll plenty of space..

Stll plenty of space..

...others were already up and running.. Just had to find their way..

...others were already up and running.. Just had to find their way..

Lion sur Mer, Luc sur Mer, Langrune sur Mer, Saint Aubin sur Mer, Courseulles, Ver, Asnelles... Arromanches les Bains. Most of the time on shared roads but traffic was OK and the route pleasant.

Above the fog the sky was blue, the sun was trying its best...just a little wind from the North East. Perfect cycling conditions.

Several stops in the coastal Tourist Offices to enquire about the weather... would the fog dissipate ? Each time, we got the same optimistic answers. After all, tourists are a precious commodity,.

At midday the sun finally cleared the coast. 

 

Frieze on a house along the coast.

Frieze on a house along the coast.

We stopped for lunch near the cross of Lorraine in Graye sur Mer. It marks the place where Général de Gaulle set foot on French soil June 14, 1944.

 

Graye sur Mer

Graye sur Mer

A picture commemorates the event.

A picture commemorates the event.

The sky was finally clear.

The sky was finally clear.

"La Guerre", a village on the road to Arromanches.

"La Guerre", a village on the road to Arromanches.

We reached Arromanches early afternoon. After seeing the incredible film in the 360° theater, we raced down-hill to Arromanches proper to visit the D-Day Landing museum. It displays very interesting models showing the construction of the artificial port that the allies built in record time to land the thousands of tons of equipment and other goods needed to defeat the enemy.

72 years later, a section of the port still sits on the sea bed.

72 years later, a section of the port still sits on the sea bed.

Remains of the artificial harbour..

Remains of the artificial harbour..

Time was flying and we still had another item on the programme. We wanted to try and see the Bayeux Tapestry before the museum closed. 

After a nice long and steep hill out of Arromanches we got into high gear and covered the 12 km between the two towns in record time. The truth is that from the outskirts of Arromanches, it was slightly down-hill all the way.

First stop : book a small mobile-home at the municipal campground (managed by super people), then race into town, hoping it would not be too late.

We got there in plenty of time, and after hearing the story of Harold, son of Edward the Confessor, and his unfortunate dealings with William the Conqueror, described in detail along the 68m tapestry, we even had time to visit other parts of the museum and watch a film before returning to the campground.

A tiny section of the 68m long tapestry

A tiny section of the 68m long tapestry

28th May 2016. Bayeux - Sainte Mère Eglise.

Cold, fog, grey everywhere ... Early start through the old town. Brief stop at the cathedral. Continuation towards the cycle track that begins on the West side of town.

The track was rather well sign-posted until we got to an intersection at the city limits. With no counter-indication we crossed over and continued down a rough path lined with trees until we came across an old man walking his dog who informed us that we were going in the wrong direction.. Typical ! We should have turned right at the cross-roads...

The road to Colleville passed through a succession of small, rather sad, empty villages : Vaucelles, Sully, Maisons, Etréham, Russy... Fog made them look even worse.. 

 

The horizon was just ahead of us..

The horizon was just ahead of us..

Visibility was less than 50 m. This added an eerie feeling to the ride towards Colleville. Was the absence of any type of sound gradually preparing us to meet with the incommunicable?

Noboby enters the  "Normandy Military Cemetery and Memorial"  situated just above Omaha Beach, without going through security. Visitors and bags are checked and anything considered 'unsafe' is kept by the guards for retrieval on the way out. I was thinking that you can't kill people twice, but I guess that sick minds could still inflict some form of damage..

After passing through the metal detector, it seemed that we had suddenly entered another World. This was America in its most solemn portrayal : An absolute respect for the flag and for those who died to defend Freedom.

A very moving film depicted the lives of five servicemen now resting in the cemetery.

The Chapel, the Memorial, the Visitor Center, the lay-out of the gardens, the trees, shrubs, lawns... everything was immaculate.            

The white crosses, and among them, a number of Stars of David, were placed in impeccable rows.

Being a few days from the 72nd anniversary of D-Day, all 9 387 graves were marked with small American and French flags. 

Silence, Emotion, Reverence..

 

 

The memorial.

The memorial.

The back rows disappeared in the fog.

The back rows disappeared in the fog.

Guy W. Gowen, New Hampshire, June 6 1944...

Guy W. Gowen, New Hampshire, June 6 1944...

The mosaic in the dome of the chapel

The mosaic in the dome of the chapel

Fog blurs the memorial...as time heals..

Fog blurs the memorial...as time heals..

We spent some time wandering about among the graves, reading names and dates of all these young men who did what they felt they had to do, ultimately giving their lives for a fragile ideal that one should never take for granted : Freedom!

We left this place in silence, each of us in deep thought. Such a visit calls for no comments.

The D514 coastal road then passed through a series of small towns, a total contrast with what we had seen the other side of Arromanches. Lifeless places, many houses and shops for sale, run-down sad villages... quite a change from the spotless, colourful resorts we passed through yesterday. The cold weather and fog only added to the gloom.

Pointe du Hoc. Another place loaded with history, where unbelievable courage led a small group of men to achieved an impossible task... Climb a cliff under German machine-gun fire and neutralize the enemy on top !  

A film relates the circumstances. Survivors testify, still overwhelmed by indelebile emotions that time will never erase.

La Pointe du Hoc

La Pointe du Hoc

Preparing for invasion

Preparing for invasion

Nature helps time

Nature helps time

In Grandcamp-Maisy we were 'greeted' by the huge stainless steel statue of Chinese sculptor Yao Yua, a gift from the Chinese people to Normandy, on the occasion of the 60th anniversary of D-Day. 

Peace, by Yao Yuan.

Peace, by Yao Yuan.

The Tourist Offices in Isigny and Carentan are very active and gave us a lot of useful information. The lady in the Carentan office urged us to extend the trip to Utah Beach, North of Sainte Mère Eglise. We followed her suggestion and did not regret it.

The last kilometers of the day were a pain. The cold weather and fog were wearing us out.

One of the last villages we passed through is worth mentioning. Sébeville is 2.88 square kilometers, has 27 inhabitants and a proportionally sized Town Hall...

No room for large wedding parties......

No room for large wedding parties......

The day left us with a odd feeling. Was it caused by our visit to the American Cemetery, to the Pointe du Hoc ? Was it the weather ? Probably a combination of the two.

Late afternoon we finally reached the Sainte Mère campground run by a very active and pleasant couple. A warm shower and an excellent meal at the family run  'La Pomme d'Or', located just off the main square, dissipated a day-full of undescribable feelings. The shot of Calvados offered by the owner soothed the mind for a peaceful night.

 

29th May 2016. Sainte-Mère-Eglise  -  Utah Beach  -  Saint Lô.

Early start to have time for all the items on the programme. Beautiful weather.

First stop, the Airborne Museum where we were the first ones in.. It comprises several buildings, each with its own theme, but all mainly related to aviation. A Waco glider and a Douglas C-47 occupy large areas inside two of the halls.  The glider is full of dummies awaiting to jump out on landing. The C-47 is surrounded by other uniformed dummies performing various duties around the plane. Many display boxes show equipment, clothing, documents, maps, song books, tools and  personal belongings donated or collected.  

Another building contains a life-size model of the cabin of a paratrooper plane, complete with dummies, 'light and sound' effects, the vibrations of flight, screens showing other planes and even cold air blowing through the rear door. Going through it was quite an experience..  Other set-ups in the same building showed ground action in or around Ste Mère during that first night. 

The most moving part of the visit was the 15 minute film shown in the Ronald Reagan Conference Building. No words can describe the feelings produced by what was probably the most powerful message heard during our visit of the D-Day beaches.

The two hours spent there were far too short but we had to get on with the programme.

Inside the Museum. The dummy that hangs from the church spire is of questionable taste..

Inside the Museum. The dummy that hangs from the church spire is of questionable taste..

The Douglas C-47

The Douglas C-47

Inside the Waco glider

Inside the Waco glider

No comments...

No comments...

An incredible photograph showing German doctors (prisoners) working with American doctors in the Ste Mère Hospital.

An incredible photograph showing German doctors (prisoners) working with American doctors in the Ste Mère Hospital.

Utah Beach is only a few kilometers from Sainte Mère. The small roads leading there run between hedges and drained grass lands. The spring breeze carried all sorts of scents that came and went : hawthorne, sorrel, hay, etc. and as we got closer to the coast, the strong smell of the sea. Patches of yellow irises grew in the ditches along the road.

During the war the area was a huge marsh that the enemy flooded in order to prevent allied troops from landing there. Today the marshes have been drained and are used for all sorts of agricultural purposes. 

Our road to the coast ended in front of the Leclerc monument, where one is reminded of the Oath of Koufra. March 1st 1941, Général Leclerc's men took the following oath :

"Let us swear not to lay down our arms until our colours, our beautiful colours, fly atop the Strasbourg cathedral"

The sandy beach is huge and very flat and extends North and South over many kilometers. We got there at low tide. The sea was far away.

Utah Beach. The little girl's dress was an added symbol !

Utah Beach. The little girl's dress was an added symbol !

The Utah Beach museum was also very interesting. The theme here centered mostly around the sea, ships and landing equipment. But there was also an authentic B-26 "Marauder" on display, one of the very few left in the world. Many other items were shown. The Tourist Office in Carentan was right. Utah Beach should not be missed !

One of the museum displays

One of the museum displays

A section is dedicated to Saint Exupéry and his "Letter to an American"

A section is dedicated to Saint Exupéry and his "Letter to an American"

Today, one just walks by them...

Today, one just walks by them...

Time to leave.

Time to leave.

It was more than 1.00 PM when we left Utah Beach and we had only done 15 km... We caught the Euro 4 cycle track (Roscoff to Kiev...), but in the direction of Le Mont Saint Michel and Roscoff, since our route was similar.

Near Carentan, we were informed by the driver of a passing car that there was a seal colony on the West bank of the Vire estuary. Even though we were still many kilometers away from Saint Lô, we took time to cycle down a small farm road into the fields to observe the seals.

No doubt, they were neither logs nor tree trunks stranded on the mud banks. A low-flying plane rehearsing for D-Day went by and the seals all looked up to watch it !

In Carentan the Cycle track sign-posting suddenly stopped, leaving us on the main square with no idea where to go next. This often happens and is very frustrating.

Finally, a couple of elderly people got us back on the right track and soon we were cycling along the Taute, a quiet river lined both sides with willows.

One of the drawbacks of the official cycle tracks is that they often tend to take cyclists on long (unnecessary) tours through the countryside, between towns or villages.

Consequently, to save time and mileage, we chose to leave the official route since we still had quite a distance to cover. From where we were, we drew a straight line to Pont Hebert, saving at least 10 km.. From there we got back on the cycle track leading into Saint Lô, where we arrived at 6.30 PM.

We had no idea where we were going to stay that night. Fortunately we met a very helpful cyclist who directed us to the "Auberge Normande", a lovely little hotel managed by an elderly couple, just off the main square. Rooms and food were available ! 

The bikes were unloaded and stored in a shed at the back. The food served was excellent and at 10.30 PM the cyclists were in bed, lights out, their heads spinning like tops after having been exposed to so much during the incredible week along the D-Day beaches.

 

30th May 2016. Saint Lô  -  Sourdeval.

Probably one of the most 'physical' stages I have ever experienced !

We departed from our excellent little hotel rather early and headed to the Tourist Office on the square. The idea was to ask them to stamp our 'travel books'. No luck, it is closed on Sundays (yesterday) and only opens at 2.00 PM on Mondays.

Passing by the "Manche Libre" newpaper office we decided to have a go there. The super receptionist not only filled one more box in our books but also gave us a handful of give-aways, wishing us good luck for the remainder of our trip.

The cycle path follows the quiet Vire river through woods and fields.

 

 

 

Narrower and narrower..

Narrower and narrower..

I couldn't help taking a picture of an old Poclain excavator rusting away at the back end of a yard. Needless to say that it had known better days. Having worked for that company for many years, it was sad to see the old friend in such a miserable condition.

A new battery and a coat of paint and it would be back to work. (They leaked so much that they never rusted..)

A new battery and a coat of paint and it would be back to work. (They leaked so much that they never rusted..)

Sometimes the cycle track was nothing more that a very narrow path sunk deep down between wooded banks. By experience it is in such places that holes and other wheel-traps hide..

Better keep a hand on the brakes..

Better keep a hand on the brakes..

No particular issue until we reached Tessy sur Vire. Quick stop for picnic food and off again towards "La Souleuvre".

The ambush was set up a few kilometers from Pont Farcy. The road turned left just after a self- catering holiday cottage near the river, and suddenly, the (first) 10% gradient was there, with no warning. 

It was then up and down on roads like this for the next several kilometers -which seemed like hundreds... Sweating and cursing on the way up and holding the brakes on the way down, for fear of running into a tractor, a herd of cows or the post office delivery-van round a corner.. It went on, and on, and on...

At a cross roads we were about to embark on the signposted road when a small van stopped right behind us. The driver asked us where we were going. He suggested we take the other road instead. He explained that the cycle track we intended to follow went through another set of serious ups and downs.

Before leaving, he told us that he ran a small garage down the road and that we were welcome to stop there on our way by. 

The very quiet Vire

The very quiet Vire

The first 10% hill... Several others were awaiting us..

The first 10% hill... Several others were awaiting us..

We followed his advice and within 10 minutes of a very acceptable road we were in his yard. After a bit of conversation and a tyre pressure check we were off again. He had told us to wait till we got to "La Souleuvre" to have lunch, since the place was supposed to be quite interesting and well equipped for picnics. 

Mr Delafosse in his garage. Many thanks for the advice !!

Mr Delafosse in his garage. Many thanks for the advice !!

Once again we listened to our 'saviour' and after a long ride through the countryside on the Mont Saint Michel cycle route, we finally arrived at La Souleuvre, located at the bottom of a very deep valley that was once spanned by a viaduct.

The viaduct pillars are now used for bungee jumping (€140 per jump and € 60 for an optional picture session; thank you very much...).

The bottom of the valley was converted into a multi-activity leisure park, most of which was run by a young couple. We had a long talk with them. A lot of work and money had been invested in the project. Initial results were promising. Good luck !

 

They jump from up there..

They jump from up there..

Time was running and we were far from our intended stop. Additionally, the morning average had not been great..

Since we were not following the valley, there was only one way out : up-hill ! It was not as bad as we had expected and once on top again, the cycle path followed a former railway track on a very slight uphill incline. To add a little more flavour to the ride, from menacing, the weather turned to miserable.

Rainy Vire left no lasting memories. The cycle path skirts the city and we were in no mood for a visit. The day had been long enough.

Finally, in Sourdeval, after getting lost once again due to very poor signposting, we ended up at Mrs Boscher's lovely B&B.

[A few hundred meters from our destination we came across the first "Contribution to Culture" of the trip (see my other article on the subject..). It was sitting in the middle of a roundabout. It was supposed to represent a salmon....]

For dinner, we dug out all the left-overs from lunch to organise a meal in our 'apartments'. There wasn't much, but no way were we going back into town...

 

25 km on a slight up-hill incline, rain included..

25 km on a slight up-hill incline, rain included..

The "Salmon"..

The "Salmon"..

31st May 2016. Sourdeval - Courtils (Near Le Mont Saint Michel).

Needless to say, breakfast was more than welcome.. In addition to fresh strawberries and plenty of home-made goodies, our hostess had prepared a beautiful 'Teurgoule'. It's a brown-topped, slow oven-baked version of a rice pudding.. Delicious... We ate it all...

Too much talking = late departure (once again.. but who cares, this was not a race..).

The people at the Tourist Office were very helpful and gave us each a folder containing all the cycle paths ot the Manche département. Two in a row : things were improving !

Soon after leaving Sourdeval the weather screwed up once again, compelling us to pull out the rain clothes. Quick stop in Mortain to fill the food bags that had been depleted. From there we got on the Domfront - Mortain - St Hilaire - Mont St Michel green way. An endless and not very interesting route on moderate ups and downs.

In St Hilaire we took advantage of a new shelter built just alongside the track at the intersection of one of the main roads leading into town. Well equipped with benches and a large picnic table. Better than standing in the rain for lunch. 

 

Ideal picnic conditions.

Ideal picnic conditions.

Last kilometers on the Mont Saint Michel cycle path. Much better than this morning since the rain had stopped.

When I came in 2012, the path ended in Pontaubault. It now goes all the way to the Mont Saint Michel, on small quiet country roads, more or less following the coast.

There was no sign indicating Courtils. Fortunately, before having gone too far a farmer redirected us and within a few minutes we got to our destination.

I had chosen to return to 'L'Antre de Brocéliande', a lovely B&B run by Mme Martine Ménager. Four years ago her hospitality had been 'A1'. This time was the same. Excellent hostess and very convenient address !

During the last 150 kilometers the bikes had been through rain and mud. Martine got her hose out of the shed and in no time bikes and bags were clean again.

For dinner, she drove us to neighboring Ceaux by car for an excellent meal at 'Le P'tit Quinquin' and came back to collect us when we were done ! 

 

Cycling is a risky business.

Cycling is a risky business.

Pure magic !

Pure magic !

June 1st 2016. Courtils - Saint Coulomb (near St Malo).

During breakfast we met a couple, both in their late 60's. The husband was from Hamburg in Germany. Having heard us talk to Martine of our ride along the D-Day beaches, they offered to share the most unbelievable, but authentic family 'secret', with us.

One of the husband's forebears was President of the Vienna Painters' Academy selecting-committee, at the time when a 'Corporal-Artist' applied for admission. His paintings were turned down and Adolf pursued another carreer....

When he finally became Chancellor, the husband's family ended up in jail. Obviously, they were eventually released.

It is difficult to imagine what might have happened to History had the 'Corporal-Artist' been admitted...

The bikes had spent the night in Martine's shed and were dry in the morning. A shot of grease and a brake pad change and we were off to 'La Roche Torin'. It was low tide and the sea was far away. Huge stretches of sand and mud lay before us. Pilgrims were out there crossing the bay in single-file, careful to follow the guide to avoid the many quick sand traps.

We spent quite a while there taking many pictures of the incredible view of the Mont Saint Michel beyond the 'prés salés' ('salt meadows' - meadows often covered by the sea at high tide). 

Sand and mud.

Sand and mud.

It was not a dream : we were there.

It was not a dream : we were there.

After soaking up the incredible views, we left the 'prés salés' to the sheep and wind and headed towards the German Military Necropolis in Huisnes sur Mer, located a few kilometers down the road.

My feelings remained the same as during the first visit. Total incomprehension and infinite sadness. The remains of eleven thousand German soldiers rest here, side by side, in small tenebrous cubicles, condemned to the torments of eternal darkness... Was the impression of "Peace", felt in Colleville, reserved for victors alone?

 

A reef at the entrance of the German Necropolis

A reef at the entrance of the German Necropolis

They will remain for ever in darkness..

They will remain for ever in darkness..

Uwe Westphal. 1923-1942.

Uwe Westphal. 1923-1942.

Another quick glance at Le Mont Saint Michel that we were about to visit once again, only this time, as an island...

 

Different colours, different angle, different impressions..

Different colours, different angle, different impressions..

After cycling past the very controversial (compulsory and outrageously expensive) car park and the row of hotels and shops loaded with "Made in China" souvenirs, we reached the new bridge that now allows a free flow of water around the Mount. An all-day hop-on, hop-off bus service now brings the disgruntled motorists and other tourists from the car park, taking them back after the visit.

Cyclists are still relatively free to go right up to the main entrance. However, three quarters of the way there, we were told by an 'security' employee that bikes were prohibited on the bridge from 10.00AM to 6.00PM. Having seen no sign confirming this, we just continued our way, and once there, tied the bikes to a post right next to the local police van.

The place was already busy with tour groups following guides holding umbrellas, flags or other markers. Difficult to walk on the very narrow street leading to the top. Lots of people, lots of noise. Tourists came and went, running from one shop to the next like a cloud of swirling starlings in October. Picture sessions, selfies, post cards and a box of 'La Mère Poulard' biscuits and they were off, back to the bus... mission accomplished !

Not much fun fighting the swarms. When we left, the sea was still miles out. Hopefully, next time, we'll the see the Mount as an island ..

The cycle path follows the river Couesnon (border between Normandy and Brittany), on the right bank, for a while.

One last glance.. The Mont Saint Michel is "magnetic"..

One last glance.. The Mont Saint Michel is "magnetic"..

When you don't check the map, you end up in the middle of hundreds of acres of vegetable fields, on a path leading nowhere... Row after row of asparagus, red beets, carrots, potatoes, but no sign of the cycle path leading to the coast. Fortunately we met a postman on one of his rounds to the isolated farms. The good man got us back on the right road.

It took us through a succession of polders and "salt meadows", huge sand beaches where dozens of land sailing carts were having a jolly time.

 

Low profile picnic table.

Low profile picnic table.

Plenty of space for wide turns

Plenty of space for wide turns

The coast is lined with windmills. Some converted into houses, others still in working condition. 

We stopped in La Saline to visit the Tourist Office and the windmill next door. Entrance is free of charge and the displays were all very interesting.

Millstone from Le Moulin de la Saline.

Millstone from Le Moulin de la Saline.

The road along the coast is very flat. All the villages seemed fast asleep. Maybe it was because of the cold North East wind that had been following us since we first hit the coast near Honfleur.

Le Vivier sur Mer, Hirel, Saint Benoît des ondes...quaint little towns still preserved from the appetites of voracious building promoters..

In St Méloir des Ondes, after many kilometers on easy roads, we were suddenly reminded that the coast is not always flat after all.. The hill up to the D76 was short but steep !

Sign posting for the 'Tour de Manche'/ 'EV4' cycle tracks  (our road) was again very poor to non-existant. OK, it's difficult to get lost when one follows the coast, but when approaching a larger town, good signage helps save time and unnecessary kilometers.

The grey skies and North East wind put a dampner on Cancale, a usually cheerful place, where tourists were running around in ski jackets..

Contrary to the weather, the young lady at the Tourist Office was positive and full of enthusiasm, providing us with all the necessary information to reach St Coulomb where we had planned to stop for the night. The Tourist Office in St Coulomb was just as helpful, setting us up at La Guimorais, one of the small hamlets just outside the city limits.

The only negative point of the day was the feeling that we'd been seriously cheated at the local 'crêperie'. The food was bad and expensive, service was awful and the place noisy, a disgrace for the Guild they claimed to belong to.

 

2nd June 2016. Saint Coulomb  -  Saint Méen le Grand.

Early start towards Saint Malo under menacing skies. After a few kilometers of drizzle the weather stabilized and remained dry for the remainder of the day. We entered 'the Privateer City', as St Malo is called, along the sea front. The music of a gym class down on the beach was blasting out of a set of powerful loud speakers. The participants' enthusiasm was inversely proportional to the volume.

Inside the walls, the city was waking up. Streets lined with the same brand shops one sees in every town around the country, hotels, souvenir shops, restaurants... nothing very exciting.

After a quick look around we decided to go check the ferries to Dinard, located on the other side of the Rance estuary. A slight misunderstanding between Rémi and I on what we wanted to do next led us to board the 10.10AM ferry instead of the following one sailing at 10.50. (The events of the day finally confirmed that it was the right choice after all..)

 

 

The posts in the foreground moved faster..

The posts in the foreground moved faster..

Plenty of space for the bikes.

Plenty of space for the bikes.

A bit of sun would have helped.

A bit of sun would have helped.

We got to Dinard in a matter of minutes. From the boat, a concrete breaker led to the corniche road; at least that's what we thought..

At the end of the incline one had to climb a flight of stairs that linked the small ferry-office platform to the street above. From what we understood later, a boarded-up lift had been out of order for many years..

While we had been able to drive the bikes onto the ferry with all bags attached, we were now left with no other option than to take them all off, cart everything upstairs and re-assemble once on top.

In the process we ended up helping several elderly people with wheel chairs faced with the same dilemma. I complained to the ferry ticket office. Their only response was that they had informed Town Hall many times... Poor, very poor !!

 

 

 

 

The stairs...

The stairs...

There must be better places to learn sailing..

There must be better places to learn sailing..

There was not much to see or do in town. The Plage de l'Ecluse (beach) was empty. So was the sea-water swimming pool. After all, it wasn't Summer yet....

The Tourist Office 'noted' our complaint about the stairs. All involved seemed to be passing the buck : the ferry company, town hall, the region... Ten years from now, it'll still be the same !

Access to the green path was another frustrating exercise. It was finally discovered at the back end of a piece of waste-land behind the Media Center. 

The green path, once out of Dinard, was a glorious ride. Well compacted dirt or gravel sections, narrow tar-top roads, lanes, river towpaths.. Quick stop in Pleurtuit to buy lunch food..

The green path ran through fields and woods, sometimes passing by interesting pieces of 'art', such as the fox and chicken painted under a bridge or the metal sculptures of a local artist, displayed in a field.

Plage de l'écluse, no need for suntan lotion.

Plage de l'écluse, no need for suntan lotion.

Beware of the fox...

Beware of the fox...

Scrap dragon and friend..

Scrap dragon and friend..

For a while we cycled along the Rance river, straight South towards Dinan. The ride then became a little more 'physical'. Finally the first signs indicating Saint Méen le Grand appeared. On entering the town, we passed the "Louison Bobet" water-tower.

The Tourist office was closed. As we were about to leave, an old man came out of the neighbouring building. We asked him if there were any B&Bs in town, or a small hotel. He had no idea but told us that the lady at the Tourist office was probably still at her desk, and opened the door with his pass...

Seriously annoyed by the intrusion of the former keeper, she nevertheless told us that there was a small hotel on the square, at the top of the hill. We apologized for the disturbance and thanked her for the information. The smile on her face told us there was no longer an issue..

Half an hour later we were in our room at 'Hôtel des 3 pilliers', the bikes locked up in the corridor downstairs.

Lovely little hotel, excellent food... and 777km on the odometer since we had left Rouen.

In memory of Louison Bobet.

In memory of Louison Bobet.

3rd June 2016. Saint Méen - Redon.

We were the first (and only) ones in the Louison Bobet museum, located at the rear of the Tourist Office.

The little museum is a jewel. The displays, photographs and films describe the life of this cycling giant of the '50's, born and raised in Saint Méen : three-time Winner of Le Tour de France (1953-1954-1955); Road Cycling World Champion in 1954 and Winner of Paris-Roubaix in 1956.

St Méen main square; 7.30AM

St Méen main square; 7.30AM

1954. Two cycling giants, Louison Bobet and Fausto Coppi.

1954. Two cycling giants, Louison Bobet and Fausto Coppi.

For 90 minutes we shared Louison's multi-faceted life. In those days, the word sport had a different meaning, and racing bikes weighed 11 kg..

Time to leave.

From Saint Méen it was straight South to Mauron. We entered Morbihan at Saint Léry.

Passed a meadow full of donkeys. Couldn't resist this one... 

Hard to believe that one day it would become stubborn...

Hard to believe that one day it would become stubborn...

Signposting in Mauron was no better than elsewhere. But cyclo-tourists loaded like mules eventually find their way. Usually it isn't long before people come and talk, ask questions, provide directions (that can be conflicting if two people are involved..), and tell us how lucky we are to go on such trips etc..

We reached the next stop in Paimpont in time for our midday picnic that was had on a bench in the park, right next door to an old folks' home. We couldn't help thinking about the last comments heard in Mauron.

Paimpont is in the heart of the Brocéliande forest, an Arthurian legend mecca. The main street of the village, leading to the church square, is lined with shops selling all sorts of 'Round Table' junk ... fairy statues, swords, clothing, jewelry, postcards, books and other gaudy souvenirs most of which came from Asia.. 

The Tourist Information office was full of posters and offers for theme walks through the forest, conferences, and other Lancelot & Co events.. 

The Holy Grail is good business. 

The up and down road through the beautiful forest then took us to Guer and then, on to La Gacilly, which was celebrating Japan.

The small city was decorated with huge posters of famous Japanese sites... Mount Fuji, cherry trees... A string of Koinobori flags (the carp shaped 'wind socks') spanned the river.

A delegation of officials was leading a group of Japanese people through town. A Samurai , holding a horse mounted by an imitation Geisha, opened the way. 

 

A string of Koinobori flags

A string of Koinobori flags

Pity they couldn't find an Asian lady for the job..

Pity they couldn't find an Asian lady for the job..

In spite of running in 'overload mode', the Tourist office very kindly made hotel arrangements for us in Redon.

The last leg of the stage was long and rather monotonous. Most of the time was spent on the tow path of a section of the Nantes-Brest canal. Water on one side, trees on the other in endless straight lines. Not much to do other than look out for big roots cropping out from the poplar trees on the right side.

Hotel "Le France" (after the ship, not the country) was very conveniently situated in the city, near the canal. Pleasant welcome, clean and inexpensive rooms. The bikes were unloaded and stored in the basement.

Excellent dinner at "La Brasserie des Halles" run by a rather earthy but likeable individual.

No fairy tales needed. The 95 km done during the day knocked us out as soon as we hit the pad !

 

Breton family reunion..

Breton family reunion..

4th June 2016. Redon  -  Saint Nolff.   Last stage of the trip.

Early departure on the road to Vannes, starting with a few kilometers on the D775, followed by a turn-off towards Rieux and St Dolay. Easy roads but quite a lot of traffic since the two main river crossings are located in La Roche Bernard and Arzal, the two towns we were heading to.

La Roche Bernard and the river Villaine

La Roche Bernard and the river Villaine

The road took us through Ferel and towards the Arzal Dam where we stopped for lunch.

After so many days of cold weather, it was finally getting warm. I guess the reason was that we were getting closer to the 'microclimate' that protects the Gulf of Morbihan. 

First day without a jacket..

First day without a jacket..

Crossing the dam is no issue at low tide. It can take longer at high tide when one of the sections opens to let the boats through.

We passed through Arzal village but missed our road and went too far North. This added a few unnecessary kilometers to the ride, but as soon as we reached Muzillac we were OK. The road from Muzillac to Saint Armel/Le Passage, the "ferry port", goes through Ambon and Surzur. Being Saturday, there was heavy traffic on the first section. After Surzur we were back on a small country road winding through the scents of pine and oak forests, fields and meadows.

It was our lucky day in St Armel. The small ferry crossing 'Le Chenal de Saint Léonard', was operating. During Spring months, before the holiday season, it only sails weekends.. This option saved us many unpleasant kilometers. Had it not been running, we would have had to cycle along the main road and make our way to destination through a string of small villages, strewn over a rather hilly countryside.

Less than two minutes after the ferry left St Armel it reached Montsarrac on the other side. The final leg was covered in no time. The aluminium donkeys knew their way to the stables !

At 6.00 PM we crossed the finish line together, to the applause of our wives. Our third trip together was now over, but the 1,000 kms covered during the two-week outing were still packed tight and spinning in our minds.

As usual, it would take time to unwind.

Memories, Feelings, Emotions, History, Memorials, Pictures, Stamps in our travel books.. Wind, Beaches, Sand, Fog and Light, Hills, Rivers and Countryside..

People we met..and all those who came and never went back... yes, it would take time to unwind !  

 

   

Waiting for the pilot

Waiting for the pilot

Happiness is sharing good times..

Happiness is sharing good times..

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #D-Day Beaches and Brittany

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